Corps et âme

Sous-titré L'enfant prodige, ce roman foisonnant et passionnant nous raconte l'histoire de Claude, enfant unique qui grandit tant bien que mal dans un appartement en sous-sol de New-York après la guerre de 39-45.

Sa mère, Emma, est chauffeure de taxi et parcours la ville plusieurs heures par jour, le laissant seul avec un piano. Elle revient épuisé, et Claude ne doit pas faire de bruit.

Sa chance est de rencontré le vieil Weisfeld, qui tient la boutique d'instruments pas loin de chez lui. le vieux juif découvre le talent du jeune garçon, et tout commence.

Si j'ai aimé la découverte de la musique par Claude, j'ai été moins passionnée par la suite des propos théoriques que tiennent certains personnages sur le solfège. Qu'à cela ne tienne, ces considérations peuvent aisément être passées en avance rapide.

J'ai aimé voir grandir Claude qui joue de chance dans son apprentissage de la musique (un peu trop sans doute, mais c'est de la littérature).

J'ai aimé sa mère Emma, son caractère renfermé, ses sautes d'humeur et de passions. Elle m'a fait peur parfois, elle m'a attendri à la fin.

J'ai aimé le vieux Weisfeld, toujours présent, répondant toujours aux questions de Claude, même les plus ardues. On apprendra, en toute fin de volume, d'où lui vient son savoir.

Le personnage de Catherine m'a intrigué, on devine une fêlure chez cette jeune fille.

Un roman passionnant plein de musiques, de la classique au jazz en passant par le be-bop.

L'image que je retiendrai :

La première sur laquelle s'ouvre le roman, celle du petit garçon regardant les pieds des passants depuis l'unique lucarne de l'appartement.
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Voilà un roman qui pourrait bien atterrir rapidement dans la liste des romans à offrir aux gens qu'on aime, surtout s'ils aiment la musique ! Par contre, je serai très intéressée pour avoir le regard de musiciens sur ce qu'écrit Frank Conroy, notamment en matière de théorie musicale : si j'aime écouter de la musique, j'ai toujours été hermétique au solfège et autres notions théoriques, malgré mes diverses tentatives en la matière ! Aussi, il m'est impossible de dire si les notions de musicologie introduite par l'auteur sont pertinentes et correctes.

En revanche, je peux vous dire que côté histoire, Frank Conroy offre à son lecteur un roman passionnant, qui relate le destin digne d'un conte de fée d'un homme né dans la misère qui deviendra l'un des musiciens majeurs de son époque. Les hasards semblent parfois trop beaux, comme si Claude avait suffisamment mangé son pain noir pendant ses jeunes années pour qu'un tapis rouge se déroule devant lui par la suite, mais Corps et âme est finalement une magnifique fresque romanesque et musicale. Au cours de ma lecture, à plusieurs reprises, j'ai hésité à mettre en fond sonore tous ces morceaux de piano évoqués au fil des pages, puis me suis toujours ravisée pour laisser les mots de l'auteurs et leur musique me porter.

Corps et âme brise les frontières entre les genres musicaux, abordant le ique, la musique sérielle mais aussi le jazz par le biais des émotions mais aussi de la théorie. Quant à l'environnement, il n'est pas négligé : qu'il s'agisse du contexte historique et de la chasse aux communistes ou à l'évolution de la ville de New York, Frank Conroy ne néglige rien et livre un roman riche et passionnant. Un nouveau coup de coeur à inscrire dans la liste des lectures de 2017 !
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C'est un éloge à une passion sans laquelle Claude serait resté un enfant pauvre, livré à lui même.
Alors que pour beaucoup la musique n'est qu'un hobby, pour Claude elle relève de quelque chose d'intimement plus fort, mystique, libérateur. Quiconque aura déjà été touché par la passion comprendra. Sauf que pour Claude, sans elle, il ne serait rien. Cette histoire propose des questionnements sur ce qui fait un artiste, au delà de la maîtrise technique d'un art, cette créativité et cette sensibilité qui font toute la différence.

Un très beau livre.

Chef d'oeuvre ! Cela fait un moment que je n'ai pas lu un bouquin qui me plaise autant. Tout au long de cette lecture, je me disais que la qualité du style tient décidément à peu de chose, que j'appellerai, faute de mieux, une fluide et élégante simplicité, qui distingue d'emblée un ouvrage de la plupart de ceux que l'on a précédemment lus. Ce roman d'apprentissage est juste de bout en bout, émouvant sans pathos, merveilleusement pédagogique sur la construction de la musique et l'art du piano, et, surtout, décrit divinement comment ceux-ci élèvent l'âme. Ceux qui ne le connaissent pas et vont le découvrir ont bien de la chance.

C'est un livre apaisant qui nous transporte comme nous transporte la musique.
Je ne connais strictement rien à la technique de la musique classique, mais cela ne m'a pas empêchée de suivre sans aucun souci le roman de la vie de Claude. Je me suis juste laissée porter en faisant confiance à l'auteur pour ce qui relevait de la technique, pour m'intéresser au petit garçon enfermé dans son sous-sol new-yorkais.
Claude a une mère chauffeuse de taxi étrange, jamais là, même quand elle est là.
Sa plus grande chance? Avoir trouvé un piano de cabaret dans le débarras qui lui sert de chambre. Puis d'avoir trouvé un maitre qui a su dénicher son talent et qui lui proposait des leçons 25 cents par semaine. Ce maitre, son mentor, va l'aider à saisir les éclairs de chance qui s'offre à lui tout au long de son parcours, qui vont lui permettre de sortir de son sous-sol et de son milieu.
Lorsque le live se referme, on laisse Claude à la fois avec un petit pincement au coeur, et en même temps confiant sur ce qui l'attend et sans crainte pour lui.

Très beau voyage initiatique (dans un demi-sous-sol d'un immeuble de New York) ! J' ai retrouvé dans ce livre les sensations du bonheur de la découverte, de l'apprentissage de la musique.
Le style rend tellement bien compte de l'engagement, du don de soi, des souffrances mais aussi de la satisfaction de se découvrir et de partager lors des concerts.
On est dans un vieux New York populaire, dont j'ai gardé un souvenir odorant et sonore…

L'amour de la musique, de l'interprétation à la composition, est au coeur de ce roman. Tout n'est que sonorités, vibratos, rythmes, émotions et maestria. L'auteur nous entraîne ici dans un roman initiatique plein de délicatesse et d'humanité, où il abolit les frontières des genres musicaux et nous offre une magnifique partition romanesque et harmonique, qui nous emporte des salons des puissants aux clubs de jazz frénétiques, dans un New-York en pleine mutation. Très vite, on ne résiste plus, on se laisse dériver dans ce tourbillon de musicalité et de passions, du classique au blues. Si ce roman nous dévoile les secrets de la musique, il aborde en toile de fond des thèmes aussi graves que la guerre, l'antisémitisme ou l'apartheid. Les personnages sont attachants, leurs psychologies finement travaillées. L'écriture fluide, vive et alerte alterne entre drame et douceur et sert à merveille ce roman à la mélodie envoûtante que j'achève très émue.

Claude,enfant sans âge laissé seul et enfermé la journée par une mère happée par son emploi de conductrice de taxi la journée, et le soir encore seul par le retour de cette mère frappée par sa solitude son silence et son excentricité - cet enfant est invisible pour elle, pour tous.
Il va se sauver avec et par delà la musique, devenir visible.
"Corps et âme " crée ce frisson des combattants fragiles pour qui la vie n'épargne rien mais un jour grâce à une main tendue tout devient lumineux.

C'est un livre que j'ai lu en deux temps, j'ai bien cru que j'allais l'abandonner car je lui trouvais des longueurs. Mais je l'ai repris et pour finir je l'ai dévoré et donc adoré.

C'est l'histoire d'un garçon Claude Rawlings qui ne va pas à l'école, qui reste enfermé chez lui mais qui découvre un piano dans son appartement. Il est subjugué par les sons qui sortent de l'instrument. La chance va alors lui sourire, il rencontre son professeur qui va le former, puis un maestro qui va lui léguer son piano et ses différents formateurs vont lui transmettre leur savoir. On suit le parcours de ce jeune homme que ce soit sa vie professionnelle ou personnelle.

Pourquoi ai-je parlé de longueurs ? C'est le déroulé d'une vie qu'on a sous les yeux, ce n'est pas haletant. L'auteur nous fait partager les moments importants de la vie de Claude, nous fait sauter dans le temps parfois. On avance ainsi de tranche de vie en tranches de vie. le temps de l'histoire est long c'est sûrement pour cela que je l'ai trouvé un peu long. Mais attention, ce n'ets plus le cas dans la seconde partie du roman car les moments clés de sa vie se trouvent là : amours, mort, secrets...

J'ai adoré l'écriture et les passages qui parlent de musique. On pourrait penser que ce sont ces descriptions qui sont longues. Au contraire, ce sont les passages les plus beaux, les plus intenses. L'auteur écrit la musique, le personnage ressent cette musique comme n'importe quel langage, je trouve cela fascinant. Tous ces compositeurs qui jalonnent le roman, cela donne vraiment envie de découvrir cet univers. En plus, la musique ne se cantonne pas au classique mais aussi au jazz. Un univers musical très riche dans ce roman.

Le roman se veut historique sur l'histoire de New-York, pour ma part ce n'est pas ce qui m'a le plus marqué. En effet, il y a des références précises à des quartiers, des transformations majeures et cela devient même un enjeu à un certain moment dans le roman. Mais ce n'est pas ce qui m'a intéressé le plus. Il vaut mieux lire ce roman pour la musique, pour les rencontres que fait le personnage. En effet chaque personnage est atypique ou plutôt typiquement New-Yorkais, je ne sais pas très bien. Ce qui est plutôt amusant, c'est qu'il rencontre rarement des personnes malveillantes dans sa vie, tout semble lui sourire. Ce qui nous laisse supposer l'étendue de son génie.

De ce roman, je retiens : les merveilleux passages qui parlent de musique, qui nous font vivre celle-ci, quelques moments intenses d'émotion, une belle histoire. Je ne regrette pas d'avoir persister dans la lecture, je serai passé à côté de quelque chose.

Un bon moment que je n'avais pas lu de la littérature américaine, et mon libraire a fait un bon choix en me proposant ce roman de Frank Conroy.

Ce Claude Rawlings, personnage central, est attachant, et à tous les moments et âges de sa vie; il nous emporte par sa force de caractère et également dans sa passion, la musique et le piano, ne baisse jamais les bras et tire partie et profit de tout ce qui lui arrive, ne voyant en toute chose que le côté posititif, et ça, j'ai aimé!
Je ne vais pas parler de rêve américain dans ce "Corps et âmes", car pour un "qui s'en sort", des milliers doivent rester sur le bord de la route, mais s'il y a un thème fort dans ce roman, c'est bien celui de la rencontre, de l'Autre et avec un A majuscule, et Rawlings en fait et en a fait de belles, de généreuses, de personnes qui ont cru en lui et du coup l'ont aidé sur son chemin de la découverte de la musique, palliant ainsi l'absence d'un père -dont sa mère n'a d'ailleurs jamais voulu lui parler- et à une période cruciale de sa vie -son jeune âge- et également l'absence de cette dernière, tout à tour chauffeuse de taxi et plus ou moins impliquée dans le parti communiste des années 40 aux USA.
Ce sont donc les autres qui aideront Claude Rawlings, pianiste virtuose, à se construire et qui le...construiront.
Du coup, évoluant en l'asbsence -encore et toujours- des repères de son âge - âge d'enfant, d'ado, de majeur-, il va découvrir, en retard, des choses, éléments, et pièces du puzzle d'une vie "normale", de cette vie de celles et ceux qui ont la chance d'évoluer dans une famille unie et sans problème (ou sans trop de problème). Cela enrobe le personnage d'une espèce de "naïveté", toujours par moments, et il n'en est que plus attachant.

Alors, certes, on pourrait reprocher à l'auteur ses passages un peu technique sur la musique et la ou les façons de la "jouer", l'apprentissage du piano, le rôle du chef d'orchestre, autant de termes qui pourraient nous rebuter à la lecture, mais personnellement, pris par le roman, je me suis mis à imaginer de belles images en les lisant et les découvrant!

Une intensité dans l'écriture omniprésente, peut-être avec une légère "baisse" dans le premier tiers de la troisième partie.

Une belle semaine de lecture avec ce "Cors et âmes" et je vais tenter de trouver les autres romans de Conroy.