L'on me permettra de ne pas répéter que la Transfiguration est une belle chose, chacun le sait. Le grand désavantage de ce tableau, mais difficulté inhérente au sujet, et que les adorateurs se feraient un crime d'avouer, c'est que le bas du tableau est à un quart de lieue de la partie supérieure ; voilà la grande difficulté à la quelle Raphaël a songé sans cesse et il n'a pu passer outre que par une licence du genre de celle que l'on remarque dans le groupe de Laocoon : il a donné à des personnages qui sont à un quart de lieue, une proportion suffisante pour pouvoir représenter tuer physionomie.
Il est probable qu'en 1508 lorsque la Dispute du St. Sacrement fut peinte, Raphaël arrivant timide à Rome, protégé par un admirable intrigant, il est vrai, mais en butte à l'envie de cinq ou six peintres de grand renom employa avec scrupule tous les moyens qui pouvaient le conduire à bien faire. Il aura dessiné toutes les figures nues pour être sûr de ses proportions. Plus tard cette âme modeste, encouragée par le succès aurait travaillé plus vite, et le jeune peintre aura dessiné moins souvent les figures nues.