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EAN : 9782070448234
480 pages
Gallimard (13/09/2012)
3.59/5   35 notes
Résumé :
Quelques semaines après la mort de sa grand-mère qui l'a élevé, Kinley, auteur à succès de livres d'enquête basés sur des faits divers aussi réels que sanguinolents, doit retourner dans sa petite ville natale de Géorgie afin d'enterrer son meilleur ami, Ray Tindall.

Sur place, Kinley apprend que Ray travaillait sur l'affaire du meurtre d'une adolescente commis en 1954 et à la suite duquel un innocent a été condamné et exécuté. Devant les supplication... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Journaliste spécialisé dans l'écriture de livres sur des affaires criminelles réelles, Jack Kinley a connu le succès après avoir quitté Sequoyah, la petite ville Georgie où il a été élevé par sa grand-mère. Obligé de revenir pour assister aux obsèques de son ami d'enfance et ancien shérif Ray Tindall, Jack, pour rassurer la fille de son ami, Serena, qui croit que des dossiers ont disparus du bureau de son père, finit par reprendre une enquête sur une très vieille affaire de meurtre que Ray semblait avoir rouverte. Ce faisant, il se confronte au passé de sa ville et, par bien des aspects, au sien propre.

Après avoir lu seulement deux romans de Thomas H. Cook, on se rend déjà compte que son oeuvre est en grande partie axée sur les mêmes thématiques, qui reviennent de manière quasi-obsessionnelle : les dessous des relations humaines dans les petites villes ou communautés (les mormons de Salt Lake City dans du sang de l'autel, une petite ville de l'Est des États-Unis pour Les feuilles mortes), et la figure du père, qu'il soit présent et ait des difficultés à assumer le rôle qu'il voudrait avoir (Les feuilles mortes), qu'il soit une figure tutélaire (Brigham Young dont l'ombre plane sur la communauté dans du sang sur l'autel) ou qu'il soit, comme c'est le cas dans La preuve de sang, absent.
Ce sont bien quatre figures paternelles qui dominent La preuve de sang et orientent le destin de Jack Kinley : Ray, le père de Serena dont cette dernière veut connaître les raisons de la mort, Charles Overton, père de Dora, exécuté après avoir été accusé de meurtre en 1954 et dont a fille éprouve le besoin impérieux de savoir s'il était coupable ou innocent jusqu'à lancer tour à tour Ray puis Jack dans cette enquête, Warfield, père du procureur actuel, qui a envoyé Overton sur la chaise électrique, et, enfin, le père absent de Jack.
Et ce sont ces quatre figures paternelles qui amènent Jack à remuer un passé pas si lointain que cela pour une communauté repliée sur elle-même et où une partie des protagonistes de l'affaire de la mort de la petite Ellie Dinker en 1954 vit encore. Un passé qui fait ressurgir des questions bien enfouies jusque là et qui vont à la fois permettre à certains de se décharger d'un poids porté depuis des décennies et frapper de plein fouet d'autres qui entendent bien rester ignorants de la vérité. Jack, l'enfant du pays devenu étranger (ou déjà étranger lorsqu'il grandissait dans la région) est là pour révéler obstinément cette vérité tout en se posant toujours la même question lancinante : est-ce vraiment mieux de savoir ? S'il est convaincu que c'est le cas au début de son enquête, il va de plus en plus avoir à s'en convaincre en même temps qu'il déterre le passé au risque de se brûler lui-même les ailes.

Et ce sont bien ces questions qui sont au centre de la preuve de sang, plus que l'intrigue elle-même au cours de laquelle le lecteur, moins aveuglé que peut l'être Jack par ses sentiments, a souvent un temps d'avance sur le héros , et qui n'est finalement qu'un accessoire permettant à Cook de broder autour des thèmes qui lui sont chers. Cela donne un roman dont la construction est sans doute un peu moins virtuose que celle de, par exemple, Les feuilles mortes. Si les pièces s'emboitent bien et de manière habile, les ficelles sont parfois un peu trop visibles. Reste que Thomas H. Cook nous sert, grâce à son talent d'écrivain, un roman envoutant dont la profondeur vient incontestablement atténuer les menus défauts.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Je suis un inconditionnel de T.H. Cook, ce qui n'altère en rien mon jugement. Cook est un auteur peu connu en France, dont l'écriture est parfois claquante comme une balle de fusil et, parfois, douce comme un air de violon. Ici, nous avons les deux et l'on sent que Cook se freine pour ne pas étaler ses tripes comme il le faisait dans son opus : Les rues de feu. Pourquoi ? Parce qu'il imprime un rythme lent au récit, une écriture redondante, volontairement afin de permettre au lecteur de s'occuper de l'enquête parallèlement à Kinley, sans pression ni nervosité ; il est évident qu'il voudrait imprimer un élan qu'il réfrène comme un cheval retenu afin qu'il ne gagne pas la course.
Overton, l'homme exécuté en 1954 a-t-il enlevé la gamine ? Tindall dit non. Kinley dit non. Tindall échoue. Est-ce certain ? Kinley réussit, mais lui, s'il en est convaincu, l'avenir démontrera que c'est une réussite incomplète. Alors, homme pondéré et jusqu'au-boutiste, Kinley reprend l'affaire à l'envers. Il réussira mais pas gratuitement et il verra que Tindall, lui aussi avait résolu le mystère sans, pour autant, l'avouer et pour protéger quelqu'un, mais qui ?
Pourquoi ou pour qui Tindall enquête-t-il sur une affaire vieille de 40 ans ? Pourquoi ou pour qui Kinley reprend la même enquête ? de rebondissement en rebondissement, dans une écriture majeure, Cook, entraine son lecteur, tranquillement, en faux rythme vers un dénouement impossible, éclaboussant au passage les notables de la ville, cette petite ville où Radio Tam-Tam prévaut mais, bien moins, que la loi du silence.
Le souvenir, les discussions mémorisées, les minutes du procès, les témoignages sont autant de morceaux de bravoure et de grande littérature, celle qui fait décoller l'esprit jusqu'à son point culminant et entraine le lecteur dans sa lecture jusqu'à la fin, sans relâchement et dans le regret devoir refermer ce livre.
Un grand et bon moment de lecture.
Passionnant.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Thomas H. Cook est beaucoup plus qu'un auteur de romans policiers. Je n'hésiterai pas à le classer au même rang qu'un Faulkner parmi les grands écrivains sudistes. le Sud n'en aura sans doute jamais fini avec son histoire hantée par son péché originel. C'est cette tragédie qui fait la grandeur de sa littérature. C'est d'ailleurs sur une autre souillure originelle que se penche le narrateur. le livre est son enquête et c'est en cela seulement qu'on peut le qualifier de roman policier. Mais quel livre n'est pas une enquête ?

Maintenant je vais une fois de plus maudire un traducteur !
Car la traduction est exécrable et comporte de véritables "perles".
L'action se passe dans les montagnes de Géorgie, où revient le narrateur, pour les obsèques de son meilleur ami. Lui-même vit dans le Nord depuis longtemps et a l'habitude de déclarer qu'il définit souvent sa terre d'origine comme" le pays de la délivrance". Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Que le traducteur est un âne. Parce qu'il fallait traduire : le pays de " Délivrance ", allusion évidente au titre du roman de James Dickey, adapté au cinéma, qui narre l'odyssée effrayante d'un groupe de citadins dans les montagnes de Géorgie.
Plus loin, le narrateur regarde la télévision sur" un minuscule poste en NOIR ET BLANC" Et que voit-il ? Un personnage en treillis VERT. le texte original parle simplement de treillis, mais le traducteur a jugé utile d'apporter une précision... grotesque.
Oui, je sais, ce sont des détails. Mais ils me contrarient, ne sont pas loin de me gâcher une partie de mon plaisir de lecture.
Alors je me défoule en engueulant ici le traducteur et l'éditeur qui ne le paie pas suffisamment pour obtenir un travail correct.
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Une entame déstabilisante où l'auteur nous plonge brutalement dans l'intrigue sans présentation du personnage central ni de l'univers dans lequel il gravite.
À ce point que j'ai pensé avoir le tome X d'une série entre les mains. Or, ce n'est apparemment pas le cas.
Fluide, l'écriture de Thomas H. Cook ne casse pas trois pattes à un rossignol mais elle remplit sa mission principale : elle est efficace. C'est avant tout ce qu'on lui demande. La preuve, une fois commencé ce thriller est difficile à refermer même à poser sur la table de chevet pour dormir. J'ai du mobiliser toute ma volonté pour ne pas le dévorer en une nuit (blanche). Au lieu de cela, j'ai préféré faire durer le plaisir. Plus on en apprend sur l'intrigue et plus on veut en savoir. C'est addictif. L'ambiance des procès au tribunal comme l'atmosphère d'une petite ville américaine où tout le monde se connait, s'épie et médit des uns des autres, sont réussies. Je n'avais pas lu de thriller depuis plusieurs semaines. Un désamour motivé par plusieurs déceptions successives. Sans m'avoir totalement réconciliée avec le genre, car il n'est pas exempt de défauts, notamment de longueurs et de répétitions, La preuve de sang m'a fait passer un très bon moment de suspense. Ce roman distille les fausses pistes avec brio jusqu'à un final surprenant comme je les affectionne.
C'était l'occasion pour moi de faire la connaissance de Thomas H. Cook. Cet essai se doit d'être confirmé. Ce que je ferai avec plaisir. Pourquoi pas en lisant « Les feuilles mortes » dont je n'entends dire que du bien ?
Lien : http://ladelyrante.wordpress..
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Un polar facile à lire avec des personnages plutôt attachants. Cela se passe dans une petite ville avec beaucoup de non-dits entre les personnages ...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Passionnant.
Quelques longueurs diront certains, mais elles n'en font que mieux rendre la fin éblouissante.
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Evidence Of Blood Trailer 1998
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