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EAN : 9782021030174
295 pages
Seuil (03/01/2013)
3.09/5   75 notes
Résumé :
Cela fait sept ans que le corps de Teddy, le jeune fils de l'écrivain voyageur George Gates, a été repêché dans la rivière. Le meurtrier ravisseur n'a jamais été retrouvé. Depuis, Gates rédige des portraits de personnalités locales pour le journal de la petite ville de Winthrop où il s'est retiré. Quand un flic à la retraite, jadis spécialisé dans les personnes disparues, lui parle de Katherine Carr, poétesse vue pour la dernière fois, vingt ans plus tôt, près d'une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Quelle surprise, pour une première lecture.

Le récit :
Sous une chaleur étouffante, lors d'une traversée sur un fleuve entouré d'une jungle dense, Gates narre à son interlocuteur, Mr Mayawati, des faits étranges. Des faits qui lui venaient eux-mêmes d'Arlo Mc Brid, un ancien policier du bureau des personnes disparues, rencontré dans le O'Sheas Bar de Winthrop, États-Unis.
Dans le récit :
Afin de ne pas rester figé dans le désespoir depuis l'assassinat de son fils Teddy de 8 ans, il y a 7 ans, Georges Gates, écrivain et journaliste qui avait abandonné ses récits de voyages, se contentait d'écrire des articles pour le journal local (le Winthrop Examiner) sur des citoyens ou des événements qui entretenaient le quotidien de la ville. Son principal centre d'action, d'où lui venaient ces sujets à développer, était le O'Sheas bar. C'est donc tout naturellement que l'histoire de la disparition il y a 20 ans de Katherine Carr, ainsi que celle de la condition d'Alice Barrows (une petite fille atteinte de Progéria, une maladie dégénérative, il s'agit d'un processus de vieillesse accélérée), s'imposèrent à lui.
Dans le récit :
Gates feint de s'intéresser à l'histoire de Katherine Carr et d'Alice Barrows pour mieux se rapprocher d'Arlo Mc Brid et préparer son habituel article sur une personne qui a servi la ville. Cependant, l'intérêt pour l'écrit sombre et sinistre de Katherine Carr et la personnalité d'Alice augmentera proportionnellement au désintérêt de l'article prévu pour l'inspecteur Mc Brid.
Je me demandais de quelle mélodie, non c'est trop doux. de quelle mélopée, pouvais-je m'imprégner pour retranscrire un vécu après une lecture somme toute étrange ? Choix arrêté sur un genre original, à l'ambiance aussi poétique que sombre, voire mystique. Corvus Corax (performance en direct : cantus buranus : link )
Des images surréalistes, que je vous partagerai, se dessinèrent pour me sauver de la catatonie, de l'étonnement d'après lecture. À court de mots, les idées secouées par un ouvrage très fin, très intelligent, je restai submergé par une éruption de sensations et de questions. La musique, la peinture, la photographie, l'art de rue. Pourquoi citer ces piliers culturels ? Ils m'ont permis d'illustrer ce livre. C'est la magie, que tout le monde recherche quand il découvre un bouquin, une photo, un cadre, une chanson, non ? Quand cela arrive, une apothéose vous emmène dans un autre monde. le lien entre le visible et le non visible est donc possible. du bon côté des choses, alors qu'en serait-il du côté du paranormal, sombres et glauques ? Je vous laisse la balle, moi je ne veux rien savoir. J'aime la beauté gentille.
Les mots ne seront qu'une explication timide, devant la grandeur que dégagent ces artistes. Et plus particulièrement, Thomas H Cook. D'un coup de texte a raconté une histoire intrigante, tout comme Magritte à peint « La reproduction interdite » (1937),

tout comme Kurt Wenner, de nos jours, dessine des « Trompe l'oeil » de grandes dimensions dans les rues.

Les trois artistes ont la capacité d'entraîner les témoins de leur art dans l'admiration, l'étonnement devant la beauté, dans un premier temps. Ensuite et très vite, une deuxième sensation frappe, c'est la réflexion, le questionnement devant le surréalisme, notre réalité est bousculée : ce que vous voyez n'est pas ce que vous croyez, le reflet dans le miroir n'est pas notre réalité...contradiction avec les lois de la nature... Pour finir, et, c'est ce qui fait le talent incommensurable des artistes, une somme de réactions s'enchaîne. Les réalisations frappent les sens, l'imagination. Des sensations marquantes s'enracinent dans votre mémoire pour longtemps. L'image de Kurt Wenner en est un exemple frappant. Au premier coup d'oeil, on voit un dessin magnifique au sol, comme le livre que l'on tient qui couve le squelette d'une histoire classique. Dès que l'artiste invite les gens à observer l'objectif qui immortalise « le coup de crayon », le témoin est surpris. Ses sens ont été trompés. Une oeuvre en 3D lui pulvérise les repères. Ébahi, il ne peut qu'admirer le résultat. C'est exactement, mon ressenti après la lecture de L'étrange destin de Katherine Carr.

Au-delà de ce qui a été judicieusement précisé sur le quatrième de couverture : « … le récit dans le récit dans le récit où le surnaturel fait une incursion troublante, roman atmosphérique aux résonnances gothiques » c'est un livre qui sort des sentiers battus. le genre de ceux qui sèment le doute, qui bouleversent les sens, qui poussent à la réflexion. Ce n'est pas un polar. Il s'y frotte avec une enquête qui est plus une recherche de réponse à une histoire racontée par une personne disparue (Katherine Carr). Proche du thriller sanglant par la longue liste d'exactions perpétrées par des tueurs et tueuses en série, par le sang répandu par de la main de fous furieux. C'est aussi une quête psychologique, une thérapie pour les conteurs, une quête de sens, de recherches de compréhension de l'innommable, l'évocation de la douleur des familles des victimes, et de celles des victimes qui ont eu la chance de réchapper à la torture, de la solitude, de la désolation, le ressenti d'être figé dans le temps avec des souvenirs cauchemardesques, tristes, endeuillés, de l'errance sans espoir où les individus s'oublient et deviennent transparents. C'est aussi un roman qui embrasse le genre fantastique, en touchant à la notion de mauvais esprits, ou d'esprits vengeurs.

L'intrigue est profonde. L'érudition parfaite, capte l'attention, elle est concise empêchant toute lassitude (thème trop étrange pour cela). La multiplicité des points de vue laisse penser à « la régression à l'infini » (avec un miroir derrière lui, un personnage qui se regarde dans un miroir. Vois un personnage qui se regarde dans le miroir une multitude de fois…). Devant une simplicité de prime abord, le lecteur se rendra compte petit à petit qu'il s'engouffre dans un ensemble très complexe et d'une grande fluidité. Ce n'est pas une répétition du film « Inception » de Christopher Nolan , c'est beaucoup plus abordable, moins fastidieux. Plus proche d'une rumeur de maison hantée : même après le passage d'une équipe spécialisé dans le paranormal, qui affirme que la dite demeure n'est pas sujette à un phénomène inexplicable, la crainte a signé sa présence indélébile quand même. Cet endroit, on n'y va pas. Point barre…
Un livre glauque, couleur sépia. Après coup, le doute malsain subsiste. À travers l'objectif d'un appareil reflex haut de gamme posé sur trépied sur une place quelconque, vous regardez une oeuvre d'art : « L'étrange destin de Katherine Carr » de T.H. Cook, illustrée et dessinée par un Kurt Wenner. Bonne chance pour l'effet 3D…
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Georges Gate est journaliste et dresse des portraits de personnalités locales pour son journal. Il a écrit un livre, un seul. Avant sa rencontre avec Celeste. Malheureusement, cette dernière est morte en mettant au monde son fils, Teddy. Il y a 7 ans, le jeune garçon a disparu, enlevé par un inconnu. Son corps sera retrouvé quelques jours plus tard, au fond d'une rivière, lesté de pierres. Un crime impuni. Depuis, George vit au jour le jour, comme il peut. Dans un bar de Winthrop, il fait la connaissance d'Arlo McBride, un flic préposé aux disparitions non-élucidées, aujourd'hui à la retraite. C'est alors que l'homme lui parle d'une certaine Katherine Carr, une jeune poétesse et écrivain qui a disparu mystérieusement il y a 20 ans. Une enquête qui le hante encore. George voit en Arlo un bon sujet pour son journal et feint de s'intéresser à Katherine Carr. Lorsque Arlo lui remet quelques pages du roman de la jeune femme, il est très vite intrigué par son histoire. Alicia, une jeune fille atteinte de progéria et dont les jours sont inévitablement comptés, va l'aider...

Un récit dans un récit dans un récit... Une construction originale et parfaitement maîtrisée. Thomas H. Cook nous entraine dans les profondeurs de l'âme humaine, souvent meurtrie ou blessée, dans ce roman d'une grande noirceur. Entre ce père inconsolable et plein de remords, cette jeune femme, Katherine Carr, plus que jamais mystérieuse et envoûtante et Alice, atteinte de progéria, tous portent leur fardeau. Il règne dans ce roman une atmosphère étrange, parfois inquiétante, gorgée de désespoir. L'auteur s'attarde ici encore dans des thèmes qui lui sont chers, à savoir, le deuil, la filiation, la douleur ou encore les souvenirs. Malgré un début un peu laborieux et déroutant, ce roman porté par une écriture riche et délicate, s'avère au final une bonne surprise.

Laissez-vous raconter L'étrange destin de Katherine Carr...
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Difficile d'évoquer Katherine Carr et son étrange destin sans déflorer a minima donc on va faire sobre et dépouillé. Nan, j'déconne.

C'est l'histoire d'un rendez-vous manqué, celui d'un père avec son fils.
C'est l'histoire d'une mystérieuse disparition qui ferait écho au passé de ce père éploré.
C'est l'histoire d'une rencontre, celle d'un journaleux avec la mort programmée.

Ouvrir L'étrange Destin de Katherine Carr, c'est s'apprêter à faire mumuse avec moult poupées gigognes, même si l'on a passé l'âge, et ce jusqu'au dénouement final.
Cook, toujours aussi habile lorsqu'il s'agit de tisser un écheveau complexifié à souhait, ne manque jamais de piquer la curiosité du lecteur en titillant son sens de la déduction immanquablement foireux au final.
Le problème rencontré ici avec Kathy provient d'une absence de rythme proche de l'encéphalogramme plat.
Non pas que l'auteur fasse généralement dans le registre fast and furious mais il a toujours le bon goût de susciter un intérêt qui perdure et enfle au fil des chapitres.
Une fois de plus, la construction se veut aussi originale qu'habile, titillant régulièrement le palpitant du lecteur en évoquant Alice atteinte de progéria. Pour le pays des merveilles, on repassera.
Mais j'avoue, une fois n'est pas coutume, avoir été régulièrement tenté par la lecture en quinconce histoire d'accélérer le mouvement, chose suffisamment rare, chez cet auteur élégant au phrasé érudit, pour être soulignée.

Sans rancune Kathy...
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Avec ce nouveau roman, Thomas H. Cook signe un ouvrage pour le moins singulier, presque fantastique, où les codes du policier deviennent un alibi pour torturer ses thèmes fétiches : l'interprétation du Mal, la culpabilité, le poids du passé. Très littéraire, c'est un récit dans le récit qui se déroule selon une construction loin d'être anodine.

L'intrigue démarre à bord d'une embarcation qui avance lentement sur un fleuve au milieu d'une jungle. Un voyageur raconte une histoire. Depuis l'assassinat de son fils, George Gates traîne son chagrin et sa culpabilité dans les rues de la bourgade de Winthrop. Il croque sans passion pour le canard du coin des portraits de personnalités locales jusqu'à ce qu'un policier à la retraite le sorte de sa torpeur en évoquant une vieille affaire non résolue, la disparition inexplicable de l'écrivaine Katherine Carr. le journaliste, à travers les écrits qu'a laissés la poétesse, tente de percer le mystère, associant à sa quête de la vérité une fillette de 12 ans atteinte de progéria. Chaque jour, George lit à Alice un extrait de ces textes. le dernier manuscrit de Katherine donne des indices, mais brouille les pistes. George enquête : meurtre ou disparition de Katherine Carr, témoignage ou fiction poétique et onirique ? Seule certitude, une course contre la montre est engagée. Alice dépérit et n'en a plus pour longtemps à jouer les miss Marple.

D'une grand noirceur, ce Cook est un pur roman d'ambiance, baigné de désespoir et de rage. Mais en plus de cette pesanteur émotionnelle aux accents bouleversants, l'auteur parvient à nous embarquer dans les méandres d'un suspens lancinant grâce à son imparable sens du récit et à une intrigue complexe . Chaque mystère en cache un autre, chaque personnage porte son fardeau, et ce tableau crépusculaire se brosse subtilement jusqu'à une inquiétante révélation finale. Servi par une écriture d'une grande élégance, ce polar sur le deuil, la vengeance et l'impossible consolation est difficile à lâcher malgré un début un peu difficile. Les textes de Katherine à l'intérieur du récit déroutent et exigent toute notre attention.

Un roman étrange, hypnotique et troublant. Sans doute pas le meilleur pour découvrir ce talentueux auteur, mais si vous connaissez et appréciez déjà (comme moi) son oeuvre, vous passerez un agréable moment .



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Un père, en souffrance a perdu son jeune fils, assassiné par un psychopathe inconnu, dans des circonstances non élucidées.
Ecrivain et journaliste, toujours obsédé par cette douloureuse perte, il se lance, des années plus tard, sur les pas d'une poétesse disparue sans laisser de traces (Katherine Carr d'où le titre), qui avait subi une sauvage agression, vivait en recluse depuis et avait écrit dans une autobiographie sa version des faits et sa suite plausible. Une adolescente surdouée Alice, atteinte d'une maladie mortelle dégénérative lui souffle des réponses.
L'étrange destin de Katherine Carr se présente comme des paragraphes du roman policier de Katherine Carr, lus par Georges Gates à Alice dans le thriller de Thomas H. Cook. D'où l'originalité.
Ce thriller évoque les nombreux crimes impunis de sadiques et se mêle d'un brin de fantastique où le mal est pressenti. Que faire lorsque l'enquête stagne? Attendre que justice se fasse ou agir? Dur dilemme!!!
Retenu par le comité de lecture de la médiathèque de Bandol.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il est des moments de pur dénouement où nos plus grandes douleurs réaffirment leurs droits, exigent réparation, explication ou apaisement, de sorte qu'on est soudain le jouet de ces passions échevelées que connaissent les amants, les combattants ou les défenseurs d'une grande cause.
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Une étrange lumière intérieure diffusait un éclat légèrement bleuté sur son visage, et sur ce visage, je lus toute une myriade de sentiments : chagrin, douleur, perte, pitié, et à cet instant, le bizarre et le fantastique, les touchers fantomatiques et les évènements insolites, les curieuses coïncidences et les coups du sort inexplicables se pétrifièrent dans mon esprit au point que j’eus la sensation d’être soudain tout au bord d’un étrange précipice face à une insondable infinité de possibles.
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Les forces qui nous incitent à prendre telle ou telle décision sont immatérielles. En dépit de leur pouvoir, elles demeurent intangibles, invisibles. Nous savons seulement qu'elles agissent sur nous.
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- On ne le comble jamais, n'est-ce pas ? demanda-t-il.
- Quoi ?
- Le vide qu'ils laissent. Ceux qui nous sont retirés.
(…)
- Non, répondis-je. On ne le comble jamais.
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Cette propriété se dressait au sommet d'une colline, ce qui donnait l'impression qu'elle regardait la petite ville d'un air sévère, comme les yeux du Dr Eckleburg, l'ophtalmologiste ruiné dans Gatsby le Magnifique, contemplent symboliquement, depuis le panneau publicitaire, la "vallée des cendres" à la limite de East Egg. Il s'en dégageait un silence troublant: celui d'un dieu passif, indifférent observant à distance nos crimes et nos forfaits, ce grand carambolage généralisé de l'humanité, sans chercher à démêler le pourquoi du comment, le Dieu "propriétaire absent" du déisme, soit indifférent, soit incapable d'intervenir dans le pauvre drame qui se joue sur terre.
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Evidence Of Blood Trailer 1998
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