Après quelques lectures sympathiques, j'avais plus qu'une envie : trouver LE livre. Celui qui vous immerge complètement, celui que vous ne voulez pas lâcher. Dans ce domaine, le Maître reste
Robert McCammon. Seulement voilà, je n'en aie pas sous la main. Dommage, quand je pense à l'émotion vécue avec «
Le mystère du lac ». J'en ai encore des frissons. Dans ma PAL déjà bien fournie, je me suis contenté d'aller trouver l'inspiration du côté de
Matthew J. Costello. Quoi de mieux que par un été de lire «
Cauchemars d'une nuit d'été ».
Après avoir quitté l'iceberg de «
Prison de glace » (
Dean Koontz), j'ai eu la désagréable surprise de me retrouver cette fois-ci en Antarctique. Moi qui rêvais de chaleur – comme s'il n'y en avait pas assez dehors –, me replonger dans les ténèbres glaciaires me donnait l'envie de refermer le livre et de passer à autre chose. Heureusement, il s'est passé deux choses. Ce n'était qu'une introduction, un passage oublier pour ressentir la chaleur tant attendue. Enfin, c'est tellement bien écrit qu'au final, si j'étais resté au pôle sud, cela ne m'aurait pas totalement dégoûté.
Alan Ward est de retour dans son chalet au bord du mont Shadow qui jouxte la ville de Stoneywood, après son expédition en Antarctique. On y découvre un village paisible où règne une atmosphère agréable. C'est bien cela le problème. La trame principale peine a décollé et c'est à un peu plus de la moitié du roman – qui fait 400 pages – qu'on y voit les premiers signes. le reste n'est qu'un prétexte pour suivre une pléthore de personnages dans leur quotidien. Je vais essayer de tous les nommer : un jeune adolescent du nom de Josh vient passer ses vacances chez sa grand-mère (ça fait deux), il se fait une amie du nom de Clara dont le père est un alcoolique violent et sa mère est une infirmière (trois de plus), un étranger – du nom de Brian – vient pour épier
Alan Ward, s'ensuit une femme qui devient serveuse dans un prestigieux établissement, un shérif et ses deux adjoints, la mère de Josh qui le rejoint, un forain, un soldat envoyé en Antarctique… Ça fait trop, d'autant plus que Alan Warde, on ne le voie quasiment jamais du livre.
Outre le fait que le récit manque cruellement de rythme et que l'intrigue est quasi inexistante, j'ai trouvé le début prometteur. J'étais même absorbé par ma lecture, mais la lassitude est vite apparue. Pour bien souligner le côté Amérique profonde, l'auteur n'hésite pas à utiliser un langage vulgaire. Mais comment cet écrivain a pu côtoyer l'excellence avec «
La chose des profondeurs » et nous pondre un roman médiocre ? Heureusement, de temps à autre, il parvient à sortir quelques phrases profondes et quelques passages horrifiques, mais c'est bien maigre.
Je ne sais pas si je suis tombé sur un exemplaire particulier ou si c'est lié à toute la série d'impressions, mais j'ai eu quelques fautes de frappe. Ainsi nuit fut écrite avec deux “u“ – nuuit –, j'ai eu un autre mot où il manquait un “e“ – ce qui m'a quelque peu choqué –, “Bien joué“ est devenue en “Bien jour“ et le mont Shadow s'est transformé (une fois) en mont Shnow – j'ai bien regardé, c'est bien un “n“ et non pas l'encre effacée.
Quelle déception ce livre. Je n'ai eu ni l'immersion tant espérée, ni les frissons d'un grand roman fantastique-horreur. Quelques clichés, mais surtout trop de personnages font que ce récit est peu, voire pas, intéressant. J'espère que «
Cauchemars d'une nuit d'été » – titre paradoxe puisque l'histoire se déroule sur plusieurs jours – n'est qu'une exception et non «
La chose des profondeurs ».