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EAN : 9782262066116
400 pages
Perrin (21/03/2019)
3.89/5   14 notes
Résumé :
1485-1603. En l'espace de quatre générations, l'Angleterre passe du Moyen Âge flamboyant aux fastes de l'époque baroque, de la guerre des Deux-Roses à la construction d'un État. Dans cette saga familiale, on n'est jamais très loin du conte. Il était une fois Henri VII, le père fondateur, son fils Henri VIII, le Barbe bleue aux prises avec François Ier et Charles Quint, le petit Édouard VI, la sulfureuse reine Marie, l'acariâtre Élisabeth, toujours vierge. Tous, dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Depuis que j'ai vu (et revu) la série Les Tudors, j'avais envie de connaître le point de vue d'un historien qualifié sur la plus célèbre dynastie d'Angleterre. Je pouvais difficilement faire un meilleur choix que Bernard Cottret. le livre est très intéressant, fourmille de détails tout en faisant émerger les effets de temps long. Seul point un poil enquiquinant : le vocabulaire un peu trop riche de l'auteur. le temps que j'ai pu passer à chercher les définitions dans le dictionnaire ! Bon, c'est peut-être parce que mon propre vocabulaire est au raz des pâquerettes, hein. Mais j'avoue que devant une phrase comme « ce roi vif, gaillard et primesautier avait un penchant gargantuesque pour les excès », eh bien j'avais envie de dire, comme Perceval dans Kaamelott, « c'est pas faux » (c'est surtout primesautier qui m'a posé problème).

Gros point fort pour moi : éclairer un peu le règne du premier Tudor : Henri VII, qui est celui que je connais le moins. Si ma mémoire de poisson rouge retiendra quelque chose, c'est surtout l'effort mis sur la légitimation de la nouvelle dynastie, et l'espèce de paranoïa de l'usurpation qui titillera tous les Tudors, mais particulièrement celui-ci. Au passage, Cottret insiste sur l'actuel procès à décharge sur la personne de Richard III, particulièrement abîmée par la pièce de Shakespeare (je le voyais en effet comme un des pires affreux jojos). L'auteur insiste plutôt sur le manque de preuves des crimes qui lui sont attribués (ceux de ses neveux surtout).
J'ai lu les détails du règne de Henri VIII à l'aune de la série, évidemment. Et cela m'a aidé à rétablir quelques faits historiques modifiés à l'écran par licence poétique (spectaculaire plutôt). le personnage lui-même perd beaucoup du charme que lui apportait Jonathan Rhys-Myers. Sa première épouse Catherine d'Aragon, répudiée pour Anne Boleyn et traitée ignoblement, en ressort au contraire terriblement forte et digne d'éloges. Ces années de règne sont rythmées par une valse à trois joueurs qui passeront leur temps à s'allier et se faire la guerre : Henri, François Ier et Charles Quint (je pourrais ajouter le pape comme quatrième).
Je n'ai pas réussi à appréhender aussi bien Élisabeth Ire. La longue section qui lui est consacrée la transforme presque en allégorie de la Nation Angleterre naissante, dépouillée de son humanité et de sa condition de femme, éternellement vierge et inaccessible. Pourtant, des comportements humains sont perceptibles, comme sa jalousie envers ses favoris Leicester puis Essex, sur lesquels elle soufflait à l'envie le chaud et le froid.

Mais comme énoncé au début, ce sont les effets de temps long qui m'ont le plus intéressé. Avant tout bien sûr l'évolution religieuse. La grande affaire du siècle pour toute l'Europe prendra une forme très particulière en Angleterre, tout d'abord à cause du simple refus du pape d'annuler le mariage de Henri VIII et de Catherine d'Aragon. La création de l'Église anglicane est très turbulente, de la nationalisation de l'Église – toujours essentiellement catholique – par Henri VIII, le premier virage à 90° vers le protestantisme d'Édouard VI, puis celui à 180° vers le catholicisme de Marie Tudor, pour finir vers cet anglicanisme original qui grillait aussi bien catholiques que puritains. Les bûchers ont chauffé en permanence, mais le carburant changeait en fonction du règne.
Deuxième phénomène de temps long : l'abandon des guerres continentales et des sièges de telle ou telle ville française et la nouvelle direction donnée vers l'Atlantique. Bernard Cottret montre l'émergence de conflits qui concerneront les Nations plus que les rois, sur des territoires beaucoup plus vastes qu'avant.

Les bases des relations internationales de l'âge classique sont maintenant posées. La petite Angleterre du début du siècle, qui espérait encore récupérer quelques bouts de terre en France, est devenue une Puissance qui va compter, et bientôt dominer. Et les Tudors forment les racines de cette évolution.
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Excellent livre d'un historien au vocabulaire riche (que de mots peu usités, j'adore ça). Les passages sur Henri VII et Henri VIII m'ont particulièrement plu. Je connaissais plus ce qui concernait les reines de cette dynastie, j'ai donc été moins marquée par la fin de la lecture.
Il faut noter aussi que Henri VIII ne laisse pas indifférent. Entre ses 6 épouses dont certaines se retrouvent sans tête, le schisme religieux à l'origine de la fin du culte catholique en Angleterre et le règne de la prodigalité, on ne s'ennuie pas. Ce roi haut en couleur et catholique jusqu'au bout a posé les bases de la société anglaise politique actuelle et a finalement engendré la naissance de la classe moyenne par la dissolution des monastères, permettant ainsi au peuple d'accéder à la propriété.
Henri VIII a, pour déléguer une partie des décisions, su s'entourer d' hommes issus du peuple, fait assez nouveau pour l'époque. Il a également fait preuve d'ingratitude en se débarrassant sans ménagement de ceux et celles dont il n'avait plus besoin.
Comme toute biographie qui ne se consacre pas à une personne mais à une dynastie, cela mérite de creuser un peu plus, au besoin, et au cas par cas. Mais ce livre remplit bien son objectif : instruire et divertir.
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Un livre de synthèse agréable à parcourir sur cette fameuse dynastie anglaise, revenue sous les feux des projecteurs en France grâce à la série éponyme.
Le texte est aéré, bien séquencé et avec de multiples notes et références bibliographiques qui permettent au curieux d'aller éventuellement plus loin, le livre présent restant en survol, notamment sur la vie et l'oeuvre de ce géant qu'était Henry VIII.

Pour ma part, c'est sur les origines (galloises notamment) de la dynastie et sur la personnalité de son fondateur, Henry VII, que Bernard Cottret m'aura ici le plus appris... un personnage pas forcément flamboyant mais qui m'a fait penser à un Louis XI côté français, par sa ruse et son profil (c'est un euphémisme) économe !
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C'est l'une des dynastie anglaise qui me fascine le plus. Et grâce à cette ouvrage, j'ai pus en apprendre plus de sa création à sa fin, avec les situations de l'époque. Bernard Cottret est un historien qui s'appuie sur de nombreux ouvrage et permet même à simple lecteur de comprendre cette dynastie et son époque.
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« le récit haut en couleurs de la dynastie royale d'origine galloise qui régna sur l'Angleterre entre 1485 et 1603. »
Lien : https://books.google.fr/book..
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critiques presse (1)
LeFigaro
10 avril 2019
Le récit haut en couleur de la lignée royale d’origine galloise qui régna sur l’Angleterre entre 1485 et 1603.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La personne d'Henri VII demeure l'une des plus surprenantes pour les historiens. Pratiquement jusqu'à nos jours, le bilan du règne empruntait le plus souvent des détours psychologiques ; il s'agissait de s'interroger d'abord sur le génie et le caractère du souverain... Le chancelier Francis Bacon décrit un monarque "pieux et religieux, tant en ses affections qu'en ses déportements". Henri VII, en homme de la Renaissance, appréciait aussi les choses de l'esprit... Bacon nous le décrit comme "plus studieux que savant", précisant qu'il se plaisait fort à lire "en français les livres qu'on estimait le plus pour leur mérite".
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Louis XII épousa la princesse Marie-Rose, une sœur d'Henri VIII, naguère encore promise à l'archiduc Charles, futur Charles Quint. Les quelques instants de volupté qu'elle lui procura furent fatals à Louis XII, qui ne survécut que quelques mois à ses noces, pour s'éteindre au tout début de l'année 1515.
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La plume au chapeau, tout de jaune vêtu, le roi d'Angleterre ressemblait vaguement à quelque gros canari, ce jour de janvier 1536 où l'on apprit la mort de Catherine d'Aragon dans le château de Kimbolton où elle avait passé ses derniers temps. La liesse d'Henri VIII était telle que, oubliant presque qu'elle était bâtarde, il esquissa quelques pas de danse en portant la petite Marie entre ses bras.
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Contrairement aux Plantagenêts, toujours tournés vers la France qui avait vu naître leur dynastie, les Tudors, en bons insulaires, concentrèrent toute leur attention sur l'Angleterre et le pays de Galles de leurs origines.
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- Vous pensez que quelque chose d’horrible va arriver au roi, alors vous pensez m’avoir.
- Madame, si j’avais une telle pensée, je souhaiterais que ma tête soit coupée.
- Oh mais cela peut s’arranger.
Les Tudors, Anne Boleyn et Sir Henry Norris.
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Videos de Bernard Cottret (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard Cottret
Storia Voce - 12 février 2020 Les Tudors: l'âge d'or de l'Angleterre ?
En 1845, la couronne du souverain d’Angleterre Richard III est retrouvée dans la plaine boueuse d’un champ de bataille, sinistre symbole de la chute d’un roi. Les armées du dernier monarque de la maison d’York sont écrasées par celle d’Henri, comte de Richmond. Bosworth signe la fin de la guerre des Deux-Roses, ouvre l’ère d’une nouvelle dynastie. Richard III meurt laissant le trône d’Angleterre à son rival : Henri VII, dit Henri Tudor. Le conflit dynastique s’est conclu dans le sang, après 30 ans de rivalités entre les deux maisons. Mais d’où viennent les Tudors ? Certains voient dans cet évènement, la fin du Moyen-Age anglais et le début de la modernité. Quel crédit accorder alors à cette conception du passé ? Comment expliquer la postérité des Tudors notamment grâce aux films, aux œuvre littéraires, à tous ces arts qui créent la légende et qui nous incitent aujourd’hui à démêler le vrai du faux. Bernard Cottret vient nous parler de cette "dynastie qui a fait l'Angleterre".
L’invité: Bernard Cottret est professeur émérite de civilisation des îles Britanniques et de l’Amérique coloniale de l’Université de Versailles-Saint-Quentin. Membre honoraire senior de l’Institut universitaire de France, il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux mondes anglo-saxons: Calvin, Henry VIII, Cromwell. Publié en 2015, La Révolution anglaise, une rébellion britannique 1603-1660 (Perrin, 2015). Il vient de publier l'histoire de "la dynastie qui a fait l'Angleterre": Les Tudors (Perrin, 2019).
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