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Claude Demanuelli (Traducteur)
EAN : 9782020827027
634 pages
Seuil (01/03/2007)
3.81/5   84 notes
Résumé :
" Après avoir tué l'homme aux cheveux roux, je suis allé chez Quinn m'offrir un souper d'huîtres... " Ainsi débute l'extraordinaire confession d'Edward Glyver, fin lettré, bibliophile averti, grand fumeur d'opium et assassin à ses heures. Par une nuit brumeuse d'octobre 1854, près du Strand, à Londres, il vient de tuer froidement un inconnu. Cet acte est la répétition générale du meurtre projeté de celui qu'il appelle son " ennemi ". Edward Glyver se sent promis dep... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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1854 à Londres. le narrateur Edward Glyver, la trentaine, n'est plus que haine et esprit de vengeance à l'égard de Phoebus Daunt, homme ambitieux et sans scrupules qui, profitant d'un trouble secret de famille remontant à la génération de leurs parents, lui a tout pris : son nom, son identité, sa fortune, son amour. Désespéré et résolu à le tuer, Edward commence par assassiner un Londonien choisi au hasard, histoire de se faire la main et de tester ses nerfs. Il nous livre ensuite le contenu de ses carnets, où il relate les évènements qui ont précédé, depuis son enfance jusqu'à l'irrémédiable, en passant par sa découverte progressive de secrets imbriqués et de leurs conséquences, par sa recherche fiévreuse d'éléments de preuve, et par son impuissance face à l'habileté et à la détermination diabolique de son adversaire.


Ce long récit de près de six cents pages distille savamment le mystère au fil de ses rebondissements intriqués, piquant sans relâche la curiosité du lecteur très vite absorbé par cette histoire noire et influencée par les plus grands romans victoriens.


Michael Cox aura mis trente ans à rédiger cet ouvrage : le résultat, truffé de références littéraires et latines, aussi habilement construit qu'un emboîtement de poupées russes et porté par un style délicieusement sorti tout droit du dix-neuvième siècle, vous immerge littéralement dans ses ambiances plus vraies que nature : des beaux quartiers jusqu'aux ruelles mal famées d'un Londres brumeux aux pavés luisants de pluie, où trottent de sombres fiacres et rôdent de menaçantes ombres, dans les recoins du majestueux manoir d'Evenwood et de son parc isolé, dans les tréfonds de vieilles bibliothèques renfermant jalousement leurs secrets, et même au creux d'un lugubre mausolée où reposent des disparus qui n'en finissent plus de hanter les vivants...


Cadre historique prégnant, style classique et érudit, intrigue mystérieuse, personnages marquants et bien campés : tout est réuni pour enchanter le lecteur qui, ravi de cet excellent et long moment de lecture, n'aura de cesse de poursuivre l'expérience avec la suite : le livre des secrets. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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si vous vous demandez quoi lire pendant vos vacances (ou pas de vacances d'ailleurs) courrez vite chez votre libraire pour acheter ce bouquin qui est tout simplement génial, excellemment bien maîtrisé de bout en bout. le secret qui est la base du roman - comment un secret influe sur la génération suivante et a des conséquences sur le héros , comment celui-ci mène son enquête pour recouvrer sa position sociale, poussé plus par orgueil, haine et jalousie que par souci de justice - tient en haleine du début jusqu'à la fin ; les rebondissements se succèdent et les références bibliophiles pointues excellent sans jamais être ennuyeuses ( du coup, cela donne envie de pousser plus loin et de lire les références citées). Ce roman m'a tant enthousiasmée que je n'arriverais pas à le lâcher. J"avais lu "Le livre des secret" (la suite) avant mais cela ne m'a pas empêchée d'en suivre le fil (voire même, cela m'a donné une autre vision de l'histoire ). Je le recommande vivement
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Ce très bon roman évoque le comte de Montecristo en plus sombre, plus triste. C'est l'histoire d'une vengeance où l'on ne sait pas très bien qui se venge de quoi. Un enfant d'avoir été spolié, un autre de n'avoir pas été assez aimé, une jeune fille d'avoir été incomprise, une autre d'avoir été trahie, traitée comme un objet...L'auteur contemporain reconstruit pour nous l'Angleterre du début de l'ère victorienne, et le style et l'ambiance de ses auteurs majeurs. Il y a du Dickens dans les descriptions de la société, de Londres, dans les démêlés juridiques de cette trouble histoire d'héritage. Et aussi du mystère et des énigmes à tiroirs, à la manière de Wilkie Collins.
On lit le roman sans pouvoir s'arrêter, et pourtant il m'a manqué, je ne sais pas, un peu de magie...Les personnages sont trop transparents. On voit clair en eux dès leur apparition. Peut-être l'auteur a-t-il voulu mettre en lumière l'aveuglement tragique de son protagoniste. On le sent foncer dans le mur comme un Oedipe pressé d'en finir (enfin, en 600 pages quand même). Mais c'est bon pour les amoureux, comme moi, de la littérature anglaise, et j'ai très envie de lire la "suite" : le Livre des Secrets.
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Le roman commence par le meurtre d'un homme roux... Une ouverture des plus étranges et incompréhensible (on ne saura pourquoi il a tué cet homme que 500 pages plus loin )

Pour résumer :
Edward est élevé par Mrs Glyver qu'il pense être sa mère. Après son décès, il découvre les journaux intimes de cette dernière dans lesquels il apprend qu'il est en réalité le fils de Lord Tansor, donc le 26e baron Tansor. Au fil du récit, il découvre pourquoi sa mère l'a confié à sa meilleure amie pour l'élever, pourquoi son amie a accepté de se prêter à cette supercherie.
De son côté Lord Tansor n'ayant pas d'héritier se prend d'affection pour le fils adoptif d'une cousine par alliance Phoebus Dant. Ce dernier est un être machiavélique prêt à tout pour acquérir l'héritage de Lord Tansor (même à tuer).
Durant tout le récit, l'on sent la haine d'Édouard à l'encontre de Phoebus monté après tout ce que ce dernier à fait pour détruire sa vie (renvoi du collège, mensonge, vol....).

Le récit est une véritable pelote de laine où l'on voit notre personnage principal (Édouard) tenté de s'y retrouvé. Petit à petit, il arrive à amasser des preuves de sa filiation jusqu'au jour où il découvre le document ultime certifiant qu'il est Edouard Tansor . Malheureusement, il a le tort de faire confiance à la mauvaise personne ............

Le récit est captivant, mais par moment il tire en longueur dans des descriptions sans grand intérêt, des passages inutiles... Ce qui est aussi énervant c'est que l'on comprend très vite comment le livre va se terminer (la fin ne m'a pas étonnée ), ce qui est dommage vu le volume de l'ouvrage.
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Ex-éditeur aux presses universitaires d'Oxford, Michaël Cox célèbre les noces du thriller et du roman historique à travers une histoire de vengeance et un voyage fascinant dans l'Angleterre victorienne du 19ième siècle.

Londres, 1854. Par une nuit brumeuse, Edward Glyver vient de tuer un homme, un inconnu, avant de s'attabler, comme si de rien n'était, devant une assiette d'huîtres...
Ce meurtre n'a pour lui que peu d'importance; il n'est en fait qu'une répétition à la préparation d'un crime bien précis, celui de son ennemi mortel Phoebus Daunt.
Et dans une étrange confession, ce fin lettré explique et raconte, sa vie fondée sur un mensonge, la découverte de ses véritables origines, l'héritage dont il a été spolié, son combat pour rétablir la vérité.
Mais son ennemi veille, l'entraînant toujours un peu plus vers une issue fatale.

Véritable hommage à la littérature classique du 19ième siècle, ce roman captivant en a tous les attraits :
D'abord le décor : l'Angleterre victorienne et son Londres brumeux, avec ses pavés humides, la lumière tremblotante de ses réverbères, ses ruelles sombres où plane l'ombre maléfique de Jack l'Eventreur.
Le style ensuite : narratif, tout à fait magistral dans lequel on décèle l'influence de Dickens et des grands auteurs du 19ième.
Enfin les intrigues en éventail : des histoires dans l'histoire qui forment un roman à tiroir aux multiples rebondissements et au suspense éblouissant.

L'auteur a mis près de 30 ans pour écrire cette « Nuit de l'infamie » mais le résultat est là et c'est une réussite, qui nous donne l'envie de relire illico tous nos Wilkie Collins ou Edgard Allan Poe.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Vous savez, Edward, finit-il par dire, il me semble percevoir une sorte de correspondance entre les convictions que je viens de vous exposer et le procédé de la photographie. Ici, vous avez saisi et fixé à jamais un être vivant, emprisonnant lumière et forme de manière permanente, ainsi que toutes les spécificités extérieures de sa personne. Peut-être les linéaments de nos âmes et nos caractéristiques morales sont-ils semblablement imprimés dans l'esprit de Dieu, et l'objet de sa contemplation éternelle.
- En ce cas, malheur à tous les pêcheurs, dis-je en souriant.
- Mais aucun d'entre nous n'est entièrement mauvais, Edward.
- Ni non plus totalement bon.
- Non, dit-il lentement, l’œil toujours fixé sur le portrait de Lord Tansor, ni totalement bon. Mais tout-de-même, quelle grande époque nous vivons, poursuivit-il, retrouvant un visage plus serein. Avoir le pouvoir de saisir l'instant évanescent et de le fixer sur le papier au vu et au su de tout un chacun ! C'est extraordinaire. Jusqu'où irons-nous ? Que ne donnerait-on pourtant pour qu'une époque antérieure ait fait ces découvertes ? Vous vus imaginez en train de plonger les yeux dans ceux de Cléopâtre ou de Shakespeare ! Voir les choses telles qu'elles étaient il y a des siècles, accéder à une réalité dont nous ne pouvons aujourd'hui que rêver - ce serait vraiment merveilleux, vous ne trouvez pas ? Et non seulement voir les morts des siècles passés, mais aussi les êtres que nous avons récemment perdus et que nous voudrions retrouver sous leur forme humaine, comme ceux qui viendront après nous seront désormais en mesure de contempler Lord Tansor alors qu'il aura quitté ce monde. Ceux de nos amis qui ont disparu avant la découverte de ce miracle de la science ne pourront jamais être immortalisés, dans la force de leur âge, comme l'a été Lord Tansor, sur ce portrait photographique. Ils sont condamnés à vivre dans notre mémoire imparfaite et infidèle. Cette idée ne vous paraît-elle pas désolante ?
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Il faut que vous compreniez qu'il n'est pas dans ma nature de tuer, et que mon meurtre était le fruit d'une décision ponctuelle et mûrement réfléchie. Je ne l'avais commis qu'à titre expérimental et je n'avais nul besoin de répéter l'expérience. J'avais prouvé ce qui me tenait à cœur : ma capacité à accomplir un tel acte. L'innocent rouquin avait accompli sa mission, et j'étais prêt maintenant pour la tâche qui m'attendait.
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Puis je me réveillai et me mis à pleurer: non sur ce que j'avais perdu, ni sur ces moments qui jamais ne reviendraient ; pas même sur mon pauvre cœur brisé ; moins encore sur la mort de mon ennemi ; non,, je pleurai sur Lucas Trendle, l'homme aux cheveux roux, cet étranger innocent qui n'enverrait plus jamais de bibles ni de chaussures aux Africains.
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Après avoir tué l'homme aux cheveux roux, je suis allé chez Quinn m'offrir un souper d'huîtres.
(incipit)
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Je passai maître dans l'art de trouver les points faibles d'un accusation et de fournir ensuite les outils susceptibles de saper les fondements d'un procès intenté à un client. J'étais particulièrement doué pour flairer la simple fragilité humaine- ces petites graines de bassesse et d'intérêt personnel qui, une fois sorties de terre et bien arrosées, donnent des pousses d'autodestruction. Je contribuais ainsi à la prospérité de l'étude et à l'élargissement du sourire angélique de mon employeur.
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