Chiang Miang
Chiang Miang se nommait jadis Siithanonchaj, enfant naturel de dame Khanhang. Le père ne s'était pas manifesté. A quinze ans, il entra comme novice dans une bonzerie, où il logeait.
Un soir, il sortit jouer à l'embarcadère proche du temple. Il vit un groupe de gens portant à la palanche des paniers de thé sauvage; ils marchaient sur la rive opposée.
Ils demandèrent au novice; cette eau est-elle traversable? Le novice répondit non. Peut-on traverser ou non? Les paris s'engagent. Le pari, c'est que les marchands s'engagent à donner tous les paniers de thé. Le novice s'engage a fournir une somme équivalent au prix du thé, s'il perd.
Ils commencent à marcher sur la pointe des pieds dans l'eau à gué jusqu'à l'endroit où se trouve le novice. Une fois qu'ils ont traversé, les marchands demandent l'argent promis. Le novice proteste: "Ce n'est pas juste! traverser c'est enjamber sans se mouiller!"
Il exige que les marchands lui donnent le thé. Dispute. Ensemble, ils vont devant le prince, afin de lui demander de juger. Le prince juge que le novice a gagné. Ayant obtenu tout ce thé, le novice quitte l'état religieux, devient laïc et acquiert son nom de Chiang Miang "ville de thé".
Kaanlasin
Le pavillon du mensonge
Jadis, une famille vivait dans un village où le mensonge était de règle. Les parents d'un certain enfant avaient bien du mal avec lui, car il ne parvenait pas à mentir. On le menace des pires châtiments s'il continue à refuser de mentir. Il sera noyé s'il ne ment pas. Il a peur. Il pleure et pisse de peur, juché sur les épaules de son père qui l'emmène à la rivière pour la noyade.
Son père mouillé lui demande: "Qu'est-ce que "c'est que cette eau?"
Le fiston dit; "C'est de l'eau bénite des anges!"
Le père est aux anges: "Il a menti! enfin! c'était de justesse!" Et il ramène à la maison le fiston devenu normal.
En ce monde, savoir mentir, c'est savoir vivre.