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Sophie Mayoux (Traducteur)
EAN : 9782070357673
272 pages
Gallimard (19/06/2008)
3.66/5   179 notes
Résumé :
Pas de quartier à Fatchakulla City ! Ça dépiaute sec, on étripe à tout va au détour des chemins sous la lune. Des marécages montent d'étranges ronronnements généralement suivis de découvertes macabres.
Du plus fieffé salaud du canton à d'autres proies plus délicates (quoique !), les victimes s'accumulent au fur et à mesure qu'un être mystérieux les lacère puis les éparpille aux quatre vents. Une tête par-ci, un bout de bras par-là... Fatchakulla, jusque-là c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 179 notes
Sachez chasser ces chats de Fatchakulla, chat serait chouette !

Quel rapport avec le roman « La Bouffe est chouette à Fatchakulla ! » ? Vous pensez aux chasseurs, aux chouettes ou aux chats, oui un peu c'est vrai… mais c'est surtout dans les deux titres, un texte improbable et une prononciation impossible … Essayez encore, à voix haute bien sûr : «La Bouffe est chouette à Fatchakulla !». Cela fait une semaine que j'essaie de me rappeler du titre et encore plus de tenter de le prononcer. Impossible, je n'y arriverai jamais…

Son auteur Ned Crabb, né peut-être un jour en Alabama, est un mystère comme son roman. Il aurait été journaliste et aurait publié cet unique roman, publié en 1978. Donc vous savez désormais tout sur cet auteur dont on ne sait rien…
En résumé, côté coulisses, un titre et un auteur sortis de nulle part !

Si vous ouvrez le rideau, la découverte du pittoresque village de Fatchakulla Springs s'ouvre à vous, dans une région marécageuse pleine de serpents, au bord d'une rivière La Bogie, infestée de bestioles diverses la nuit tombée. La bourgade est réputée tranquille, hormis le vieux Orven Purvis, détesté par tous les habitants, les gosses et tous les chats du coin. Tranquille, tranquille, j'allais oublier, le vieux Zack, l'alligator, soupçonné à tort de manger les chihuahuas de Miss Tatum…alors que le vrai coupable était le vieil indien fou, Whahoo Goatsong, mangeur d'oiseaux, mulots ou autres belettes. Bref, Fatchakulla Springs est le paradis sur terre... pour les animaux.

Et puis, un soir vers vingt-deux heures, allant chercher des appâts pour la chasse du lendemain près de la rivière, Module lunaire, le gamin surnommé M. L. également, découvre sur le chemin la tête de Purvis, gisant sur le sol sans vie; Oui, oui, vous avez bien lu…, le nom du gosse est Module Lunaire car ce neuvième enfant de la famille Barlow est né le jour où Apollo XI a atterri sur la lune.
Pour mener l'enquête, un trio gagnant est constitué d'Arlie Beemis, shérif de Fatchakulla Springs, Doc Bobo, médecin déprimé et trouillard, et enfin Linwood Spivey, le génial Sherlock Holmes du coin, la plupart du temps bourré à la bière.
Nos trois fanfarons commenceront par inspecter la demeure de Purvis, où son fils Ju-Jube, un peu dingue sur les bords et un fantôme au 2ième étage dit-on, habitent cloitrés jour et nuit. Pour la suite, à vous de découvrir le mystérieux tueur fou, qui ne laisse aucun indice flagrant sur les lieux du crime…sinon des têtes, jambes, fesses et autres membres…humains je précise.

Si vous avez déjà lu «Les marécages» de Lansdale, vous retrouvez exactement le même univers et des évènements tout à fait semblables : Willie le Siffleur chez Crabb rodant la nuit comme l'homme-chèvre chez Lansdale, des meurtres atroces inexpliqués, des marécages impénétrables et une rivière dangereuse dès le coucher du soleil. J'avais l'impression que le style si particulier de la série Hap et Leonard, en moins cru, s'était glissé dans «Les marécages» pour obtenir ce roman hallucinant « La Bouffe est chouette à Fatchakulla ! ».
Un roman complétement loufoque, aux fausses pistes et rebondissements multiples, toujours bien orchestrés par Ned Crabb. Une fin surprenante mais pas assez travaillée à mon goût. Revers de la médaille pour ce livre venu d'ailleurs, j'ai été gêné par le nombre d'invraisemblances relevées durant tout le récit. Passe encore le voyage surréaliste en bateau, plutôt en radeau de fortune, sur la Bogie ou encore l'irruption de la grande femme fatale dans ce bled perdu. Mais, pour moi, les procédures de perquisitions des différentes propriétés des principaux suspects sont complétement invraisemblables… et nuisent à la qualité de l'intrigue tout de même. Ne parlons même pas de la police du canton, une sorte de FBI de l'époque, en dessous de tout et invisible trois heures après le meurtre !

Malgré tout, j'ai préféré cet ouvrage aux Marécages de Lansdale pour son humour, ses personnages déjantés et quelques tirades formidables, notamment du frère Walpurgis de l'université chrétienne de Fatchakulla. Un bon moment de lecture très, très divertissant.

PS : J'ajouterai une petite anecdote survenue à la fin du livre. Dernière page, je ferme le bouquin, je réfléchis deux secondes et je me dis « mais quel c… ? ». J'avais la solution depuis le début et je me suis fait avoir comme un bleu ! Je ne vous donnerai pas l'indice évidemment mais soyez plus attentif… que moi.
Lorsque vous aurez fini le roman, relisez ma critique et...
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Fatchakulla (à tes souhaits) Springs est une paisible bourgade de la Floride. Nous pourrions même la renommer "Ploucville" tellement ses habitants sont des imbéciles congénitaux, croyant encore que si vous sortez à la tombée de la nuit, Willie le Siffleur viendra pour vous prendre et vous manger tout cru !

C'est dans cet état d'esprit apeuré qu'était Module Lunaire, jeune gamin de 8 ans, lorsqu'il brava les interdits pour aller chercher des asticots de nuit, qui, comme le nom l'indique, ne se trouvent que la nuit ! S'il vous plaît ? Oui, j'ai oublié de vous préciser que le gamin se nomme "Module Lunaire". Pas de sa faute si, le jour de sa naissance, Apollo XI atterrissait sur la lune !

Déjà qu'il avait un peu la trouille, je ne vous raconte pas son état après être tombé sur la tête d'Oren Purvis qui se trouvait sur le chemin menant au bayou.

La tête ?? Mais il est où le reste du corps ? Ben, personne ne le sait… Willie le Siffleur aura sans doute dû tout manger, sauf la tête. Bon, on ne va pas lui en vouloir vu que Purvis était le plus salopard de toute la contrée.

Pour un roman déjanté, c'est un roman déjanté ! Déjà que nous sommes face à des crétins finis, superstitieux comme pas deux, trouillards à mort, pétris de vieilles légendes qui font peur aux enfants comme aux parents… et, éleveurs de chats tous aussi dégénérés qu'eux.

Ajoutons à cela des forces de l'ordre qui ressemblent à tout sauf à des flics, des morts dont on retrouve des morceaux mais pas l'entièreté du corps et pour résoudre toute cette sordide affaire, le trio constitué du shérif Arlie Beemis, du docteur Doc Bobo (ça s'invente pas, en plus, il est déprimé et trouillard) et de Linwood Spivey qui pourrait se prétendre digne émule de Sherlock Holmes s'il ne picolait pas autant…

Et un assassin insaisissable, qui ne laisse pas de traces de ses méfaits, hormis des morceaux de ses victimes, comme s'il avait bouffé tout le reste.

L'épisode de la fesse de la pauvre Flozetta est un pur moment jubilatoire ! Oui, une fesse, c'est tout ce qu'il restait d'elle, la pôvre. Et quand on sait que Flozetta était le cul le plus gros et le plus disponible pour tous les mâles du canton…

Je pense qu'avec tout ces éléments, vous aurez une vision assez juste de l'atmosphère de malade qui règne dans les 181 pages.

Ne cherchez pas de la logique, il n'y en a pas. On est dans le loufoque, on sourit durant la lecture, les bons mots sont légions, Buford, l'adjoint du shérif est un type qui finira chef d'escadrille le jour où les cons sauront voler et on ne peut pas dire que la procédure criminelle est respectée, mais on s'en moque, on ne l'ouvre pas pour ça.

Oubliez aussi les belles phrases… Nous sommes chez les bouseux qui élisent Miss Pêche à la Grenouille ! Ici, on bouffe ses lettres, on n'a pas beaucoup d'esprit mais on a de l'humour, de préférence, noir !

De la rigolade, du suspense, des fausses pistes et de la loufoquerie au menu de ce polar qui, bien que ne cassant pas la tête à Willie le Siffleur, a eu le mérite de me faire passer quelques heures fort plaisantes.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Pour qui cherche un roman policier bourré d'intellos bon chic bon genre, Fatchakulla n'est vraiment pas un bon plan. En revanche, amateurs de roman et humour noirs, de portraits fond de terroir et de bière au litre, n'hésitez pas et foncez-y.

C'est en effet l'ambiance générale qui donne toute sa saveur à cette chouette bouffe. Fatchakulla est un bled paumé au fin fond de la Floride. Vu les descriptions de la population, on est en droit de se demander si la consanguinité ne serait pas une tradition séculaire du coin. Je n'ai pu réunir suffisamment de preuves pour confirmer cette hypothèse; toutefois le doute subsiste. Et pas qu'un peu!

Au milieu de cette sympathique contrée est retrouvé un corps horriblement mutilé. Déchiqueté. Certes, le défunt n'était pas très apprécié par ses concitoyens et on peut être sûr qu'il ne manquera à personne. Néanmoins trouver le responsable du carnage paraît une bonne idée, des fois qu'il recommencerait. Et justement...

Et c'est parti pour une intrigue assez barrée, drôle à sa façon. Ned Crabb possède un talent indéniable pour rendre presque plausible et cohérente son histoire pourtant outrée et excessive. Je me suis régalée avec ses bouseux plus prompts à faire le coup de poing qu'à aligner deux pensées. Je n'en ferais pas forcément une destination de voyage. Mais la lecture de ce roman est un bon moment qui détend les zygomatiques. On rit, on se réchauffe au deuxième, troisième degré et plus, on écarquille les yeux, on se dit "Non..." mais si...
Bref, un petit bouquin qui fait du bien.
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Bienvenue à Fatchakulla, bled au milieu des marais de la Floride peuplé de bouseux imbibés de bière, pétris de superstitions et passionnés de chats. La routine de la petite ville est brisée lorsque le corps déchiqueté d'Oren Jake Purvis est découvert. Tout le monde le détestait et avait une bonne raison de le tuer. Mais pas de cette façon là. Personne à Fatchakulla n'est capable d'une telle atrocité. D'autant plus qu'un autre morceau de corps est bientôt découvert.

Voilà une lecture jubilatoire !
Ned Crabb brosse une galerie de personnages pittoresques et farfelus. Il réussit l'exploit de rendre attachants ces ploucs qui ne brillent ni par leur intelligence ni par leur raffinement. Fatchakulla prend vraiment vie sous la plume de Ned Crabb, tant par la justesse des personnages que par ses paysages. On jurerait s'y être déjà promené.
L'intrigue, pleine de suspense et d'humour noir, est loufoque à souhait. de multiples péripéties nous emmènent jusqu'à un dénouement volontairement absurde et outrancier, ironique sans être cynique, comme un clin d'oeil au lecteur qui ne peut réprimer un sourire complice.
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Après la bête du Gévaudan voici celle de Fatchakulla; avec une verve rappelant les romans de J Lansdale, Ned Crabb nous conte une histoire se déroulant dans les années 70 au fin fond de la Floride, là où "grouillent" tout une faune terrestre et marécageuse, les unes n'ayant rien à envier aux autre. On passe un bon moment en compagnie du shérif, du Doc et de leur comparse près à jouer des pieds et des poings pou résoudre un triple meurtre tout aussi sanglant que déroutant.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Module Lunaire Barlow était le neuvième enfant et le dernier (du moins tout le monde l’espérait) d’Early et Lawanda Barlow. Il était sorti, rouge et hurlant, de la matrice fatiguée de Lawanda, le jour où les cosmonautes d’Appolo XI avaient aluni sur la mer de la tranquillité. Ses parents y avaient vu un signe du ciel et lui avaient donc donné le nom du véhicule utilisés par ces pionniers de l’espace. Dans la région, les gens gênés, ne l’appelaient que M. L.

L'enfant au nom improbable qui découvre le premier décès à FatChakulla
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La haine inspirée par Oren Purvis avait été à peu près générale, et presque tout le monde avait eu la possibilité de lui faire la peau, puisqu'il appréciait les longues promenades solitaires dans des zones boisées et désertes. Quant à Flozetta Cooms, toutes les femmes mariées la détestaient, elle, son gros cul et ses gros nichons ; et comme un bon nombre d'hommes avaient découvert les mystères douloureux des maladies vénériennes à la suite d'un contact avec Flozetta, elle ne manquait pas d'ennemis.
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Walpurgis brandit la main droite, les doigts écartés.

Y aura-t-il d’autres victimes ? Certains d’entre vous seront-ils encore dépecés et dévorés par les monstres goulus de Satan ? Cette question, je ne puis y répondre. Mais je puis vous dire que Dieu m’a averti. Il m’a parlé en rêve et m’a dit que les méchants et malfaisants du comté de Fatchakulla seraient punis. C’était il y a deux mois. Et voici que cette prophétie est confirmée. L’a-t-elle vraiment été ? siffla Walpurgis. A-t-elle été pleinement confirmée ? En est-il parmi vous ce soir qui sont voués à mourir ?

Le sermon prémonitoire du frère Walpurgis pour la population terrorisée de Fatchakulla
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Linwood remarqua un mouvement à la fenêtre. Se retournant brusquement, il eut juste le temps de voir s'esquiver une tête ornée de plumes de geai bleu.
- Sans vouloir vous affoler, je vous signale que le vieux Wahoo Goatsong vous espionne, dit-il.
De l'autre coté de la fenêtre, quelqu'un poussa un hurlement d'angoisse.
- Je le tiens ! Je le tiens ! (c'était la voix de Buford). Le salaud, je le tiens !

Quelques secondes plus tard, Buford et son captif atterrirent dans l'embrasure de la porte et roulèrent ensemble par terre, masse confuse et gigotante d'où émergeaient des bras noueux, des coudes, des genoux.
[...]
- J'ai surpris ce fils de p.. en train de vous espionner, shér'f... lança Buford allègre.
Arlie ouvrit une bière :
- Mon dieu, heureusement que tu étais là, Buford. On n'avait même pas eu le temps de ranger les chariots en cercle.

Arlie le shérif, Buford son adjoint et un vieil indien de Fatchakulla en référence aux westerns opposant les cow-boy et les indiens
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Dans la pénombre, elle ne s'aperçut pas qu'à une vingtaine de mètres d'elle, de chaque coté, le terrain boisé cédait la place au marécage.
Il fallut pour qu'elle s'en aperçoive que le sol se mue en gadoue, puis en eau mêlée de boue, et qu'elle patauge en plein dedans.
Lorsque son pied s'enfonça dans l'eau et dans la vase, elle perdit l'équilibre et tomba tête la première, barbotant lourdement dans la boue qui lui montait jusqu'aux genoux. Quand elle se releva, affolée, dégoulinante, elle avait l'air d'un énorme bonhomme en pain d'épice.

Hum, j'adore le pain d'épice mais là...!
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