La nouvelle est un art difficile. Un exercice périlleux. Surtout quand on complique la donne en s'y collant à deux, et en choisissant des narrateurs... disons insolites. Un frigo, par exemple. "
Tohu-Bohu" contient des petites merveilles. Autant dire que les deux compères n'ont pas dû s'ennuyer : l'humour est servi à toutes les pages, et à toutes les sauces.
Parmi les douze paires de nouvelles, quelques-unes valent à elles seules le détour : "les Funérailles", revues en "Ligne dure", ou comment le corbeau (en fait, une corneille) et le renard voient le monstre humain ; "L'Etrangeais" puis "l'Honneur régional", où l'on apprend enfin où se trouvent Pétaouchnoc et Trifouillis les oies ; "Moi, le frigo" et "
Hitchcock syndrome", avec une utilisation singulière de l'électroménager dans une affaire de meurtre ; enfin "La couverture" et "Best-seller", où l'on découvre deux visions "canines" du monde de l'édition.
A conseiller aux ramollis du zygomatique en mal d'exercice. Excellent.