Trois bonnes raisons d'acheter ce recueil de lettres d'Arthur Craven écrites à la journaliste Sophie Treadwell entre le 23 avril 1917 jusqu'à la dernière carte postale - la dernière et puis Cravan disparaitra dans l'océan pacifique pour réapparaitre dans la légende - tamponnée le 3 septembre 1918 ? D'abord parce ces trente cinq missives amoureuses montrent un homme paradoxal, tendre et cruel, et apportent aussi une nouvelle lumière sur sa relation naissante avec
Mina Loy, qui deviendra sa femme et le cherchera, après sa disparition, cinq ans durant, avant d'abandonner. Il faut acheter cet "
Adieu, je pars à la gare" parce que c'est un beau travail graphique des éditions
Cent Pages (qui, rappelons-le, ont eu la bonne idée de rééditer des livres cultes comme
Centurie de
Giorgio Manganelli ou
Bécon-les-Bruyères d'
Emmanuel Bove), comportant des illustration photographiques, un fac-similé d'un mot écrit par Cravan à la main, une introduction de
Bertrand Lacarelle, auteur du livre
Arthur Cravan, précipité (et dont il faut absolument lire
La Taverne des ratés de l'aventure, je le soulignerais jamais assez), d'une lettre (à part - sur carton brun) de Cravan à
Félix Fénéon, etc.. Et la troisième raison pour acheter ce magnifique objet, que vous ne trouverez certainement que chez les très bons libraires - et comme le note l'éditeur au dos de l'ouvrage (!) - c'est "parce qu'il a certainement sa place dans la surproduction contemporaine". C'est dit.