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EAN : 9782253006916
Le Livre de Poche (15/03/2002)
3.78/5   72 notes
Résumé :
Robert Fenwick était de ceux qui ont voulu la grève pour obliger Richard Barras à interrompre l'exploitation du Dalot à cause des risques d'inondation, des infiltrations indiquant que cette taille est proche d'anciennes galeries envahies par l'eau. Barras a refusé et les mineurs redescendent au fond, sans que le travail reprenne au Dalot faute de commandes. Sept ans passent pendant lesquels David, un des fils de Fenwick, quitte la mine pour faire des études. Puis un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
A.J. Cronin fait partie de ces auteurs qu'on a adorés parce qu'ils écrivaient de belle manière de belles choses, et que d'une certaine façon, ils avaient une belle âme, altruiste, humaniste, bienveillante et en même temps lucide devant le monde qui les entouraient. Nos goûts ont changé, nous avons de nouvelles idoles, est-ce une raison pour brûler ce que nous avons adoré ? On n'écrit plus pareil aujourd'hui, me dit-on. Et alors ! On écrivait encore plus différemment les siècles antérieurs. Et si vous pouvez me certifier que l'écriture de demain sera meilleure, je signe des deux mains, mais j'ai des doutes quand je vois le sort réservé à la langue française aujourd'hui. le style au fond, importe peu, c'est notre perception d'une réalité d'autrefois à l'aune de notre sensibilité d'aujourd'hui qui pose problème. Tout ça pour dire que Cronin, comme tant d'autres, a été sacrifié à l'autel d'une modernité aveugle, injuste et partisane. C'est pourtant un auteur qui mérite le détour, pour les lecteurs de toutes les époques. Si vous déclarez en préambule que c'est daté, regardez donc la date à laquelle le roman a été écrit, et relativisez. Vous verrez que vous n'en apprécierez que mieux le roman en le replaçant dans son contexte, sur le fond comme sur la forme.
« Sous le regard des étoiles » (1935) est pour le coup un roman « daté » : l'action commence au début du XXème siècle, dans une mine du pays de Galles. On peut penser à « Germinal », en moins misérabiliste, en moins social, en moins politique, mais en plus proche des gens, de leurs aspirations et de leurs frustrations, de leurs sentiments, en somme, que l'auteur épouse avec compassion et amour, pour les avoir lui-même ressentis quand il était avec eux au fond du puits, en qualité de médecin puis d'inspecteur des mines. Plus que « Germinal » d'Emile Zola, c'est « Qu'elle était verte ma vallée » de Richard Llewellyn que l'on peut évoquer : le tableau que dresse Zola suscite colère, indignation, pitié et compassion (c'est déjà beaucoup). Celui dressé par Cronin et Llewellyn fait la même chose, sauf qu'il génère en plus une réelle affection (bien plus que notre Zola) pour des personnages particulièrement attachants.
« Sous le regard des étoiles », raconte trois parcours, à partir du même point de départ. Davey Fenwick, le héros « croninien » par excellence : idéaliste confronté aux dures réalités de l'existence, qui prend des coups mais garde sa foi et son idéal humaniste, contre vents et marées, don Quichotte lucide, éternellement déchiré entre ce qu'il voudrait être et ce qu'il est, et plus encore entre le monde qu'il souhaite et celui dans lequel il vit ; Joe Gowlan, mineur comme lui, mais plus faible devant les tentations faciles, arriviste et égoïste ; et enfin Arthur Barras qui peu à peu comprend sa position dans l'échelle sociale (fils du patron tout-puissant), en souffre et finalement doit se soumettre.
Cronin, dans tous ses romans raconte la même histoire : que doit faire l'homme pour être au-dessus de sa condition ? Il apporte chaque fois la même solution (en tous cas la même proposition de solution) : un humanisme social, qui peut prendre l'aspect d'un christianisme plus vécu que prôné, ou d'un socialisme « à hauteur d'homme ». Oui, je sais, j'en vois plusieurs qui hurlent à la « bien-pensance ». Chacun voit à sa porte. On peut dire ce qu'on veut de Cronin, on ne le prendra pas en faute pour crime de lèse-humanité. Bien au contraire.
« Sous le regard des étoiles », n'est pas le roman le plus gai de Cronin, mais on y retrouve tout ce qui fait le charme de cet écrivain : la vraisemblance, l'authenticité, la franchise, l'empathie, et même l'humour, qui font de cet auteur l'un des plus populaires. Au fond, la raison en est simple : s'il met le lecteur dans sa poche, c'est parce que, à l'exemple de ses héros, il lui prouve qu'il vaut mieux que ce qu'il croit être. C'est pourquoi, quand on referme un livre de Cronin, on est comme ragaillardi. Moi ça me le fait tout le temps, pas vous ?
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Le roman s'ouvre sur des mineurs en grève depuis 3 mois qui protestent contre la dangerosité d'une mine qui risque l'inondation.
Et depuis 3 mois c'est la misère dans les familles. La femme de Robert Fenwick est pourtant fière du métier de son mari et de ses 3 fils.
Mais David, lui, est décidé à se sortir de là, de s'instruire, aller dans une école où il pourra obtenir l'équivalent d'un bac avec l'objectif lointain de faire quelque chose en vue d'améliorer la vie de ses camarades mineurs.

Le récit est centré sur plusieurs personnages, essentiellement David Fenwick, Richard et Arthur Barras, le propriétaire de la mine et son fils, et l'ami de David, Joe Gowlan. Ce dernier est malhonnête et arriviste.
Barras est impitoyable alors que son fils qui cherchait l'attention de son père ainsi que son affection, sans avoir de retour, est très humain.

" Sous le regard des étoiles " est un roman très sombre.
C'est au début la lutte des mineurs à travers la grève. Ils demandent juste une amélioration de leurs conditions de travail et au niveau de la sécurité mais rien n'y fait, les lois sont contre eux. Ces hommes qui extraient le charbon au péril de leur vie sont réduits à la misère tandis que les actionnaires s'en mettent plein les poches.Ils ne sont bons qu'à trimer et crever de faim dans la plus grande indifférence du propriétaire de la mine.
J'ai trouvé particulièrement poignant le récit de l'accident dans la mine. Accident prévisible mais qui aurait pu être évité.
Malgré les témoignages qui confirmaient une mine dangereuse Barras père sort blanchi de l'enquête.

A. J. Cronin ne fait pas de sentiment, décrit bien ici le ressenti des mineurs, leurs souffrances, leurs espoirs et désespoirs, écrit la réalité injuste des choses auxquelles on ne peut rien changer, surtout pas un jeune comme Davey, pourtant plein d'enthousiasme et se battant contre des moulins à vent.
Rien n'a vraiment changé depuis cette époque, seuls les menteurs, les voleurs, les arrivistes et les profiteurs tracent leur chemin pour arriver au sommet en écrasant les autres.
J'ai trouvé David un peu trop confiant, lui qui espérait tant faire changer les choses. Naïf aussi en amitié comme en amour. J'ai plus apprécié le personnage d'Arthur Barras qui m'a profondément touchée car malgré la richesse et la position de son père il se pose des questions pertinentes, il est droit, s'inquiète pour les mineurs, s'aperçoit que son père n'est pas celui qu'il croyait et va finir par découvrir les preuves de sa culpabilité.

J'aurais pensé que la fin du roman serait différente, pauvre naïve que je suis... mais l'issue inévitable est dans l'ordre des choses. le lecteur aura beau être triste et crier à l'injustice que ça ne changerait rien. Cronin a décidé de se montrer dur et inflexible mais comme dans chacun de ses écrits il faut savoir lire entre les lignes et deviner quel message il a voulu faire passer. le personnage principal n'a rien à se reprocher, il a donné le meilleur de lui-même, ne s'est pas laissé corrompre. Il peut rester fier de lui, il a les mains propres. Je reste songeuse quant au destin des différents personnages et j'en ressens de l'impuissance et de la révolte.
Malgré la tristesse encore un grand roman que nous a proposé l'auteur.







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Voici une lecture de mon adolescence, que je n'ai jamais oublié.
A.J. Cronin nous conte la rude histoire de ces luttes des mineurs anglais, au travers du combat politique de David.... combat qui apparaît comme un éternel recommencement dans une guerre tellement inégale opposant les intérêts financiers aux travailleurs du charbon.
C'est...David contre Goliath, mais vraiment sans happy end.
Pour l'ambiance du récit, c'est aussi gai et coloré que la Tamise dans le smog.
Un livre à découvrir ou relire, donc, à l'heure du brexit en marche...

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L'on peut se demander pourquoi l'on ne lit plus Cronin, auteur d'ont on s'arrachait pourtant les livres de son vivant, c'est-à-dire avant les années 80 ( La citadelle, Les années d'illusion, Le jardiner espagnol, ….). Pourquoi donc, contrairement par exemple à Stefan Sweig, n'a-t'il pas réellement survécu?
En relisant ce livre, on comprend cela. Sans aucun doute, il contient tous les ingrédients d'un bon roman: situation sociale tendue, opposition des personnages, rivalités, drames, espoirs, déceptions, et amours contrariés.
Nous sommes là dans le monde des mines de charbon, au début du XX° siècle: un monde de misère, de risque, dans un contexte de besoin de croissance de la production: patrons fixés sur un objectif, ouvriers fatalistes subissant leur condition; et l'inévitable coeur pur qui va essayer de concilier tout cela, et qui va prendre des coups.
Véritablement, cela était bien fait, et tout lecteur, objectivement, s'attachera encore aux histoires de Cronin. Mais vu d'aujourd'hui, le vocabulaire, la forme et aussi la façon dont est positionnée l'intensité dramatique ne correspondent plus aux canons des récits modernes. C'est que nous avons beaucoup lu (de livres), et beaucoup vu (de films). Tout ne "marche" plus.
Les lecteurs d'il y a 60 ans avaient encore une capacité de découvertes et une aptitude à la surprise; nous, nous sommes blasés. Quoi peut nous étonner?
C'est par conséquent pour comprendre ces évolutions, et se mettre dans la situation (enviable) des lecteurs d'alors, qu'il est intéressant de reprendre ces livres, qui étaient, incontestablement, de bons livres.
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Une belle histoire, inconnue du grand public, et qui mériterait de l'être. le contexte évoqué par Cronin (l'accident des mines) n'est qu'un prétexte pour une histoire dure, poignante et émouvante. Les personnages mènent une vie dure, et elle nous est bien décrite. Quelques passages descriptifs s'éternisent.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Un accent d'indignation faisait maintenant vibrer sa voix.
- En deux circonstances j'ai entendu un honorable membre se lever pour proposer que la Chambre " fasse passer un chapeau à la ronde ", pour soulager la misère des régions minières. Peut-on imaginer rien de plus infâme ? Usés, épuisés comme ils le sont, ces malheureux ne vous demandent pas la charité, ils demandent justice. Cette loi ne la leur assure pas. C'est un service rendu du bout des lèvres, c'est de l'hypocrisie.
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Soudain, de l'obscurité, surgit une rame de quatre bennes chargées, roulant toutes seules. Geordie sauta de côté, une demi-seconde trop tard. La rame se précipita sur lui, l'emporta d'un coup à vingt mètres, le lança à terre, passa dessus, laissa sur la voie son corps broyé, et continua sa course avec fracas.
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Il se cramponna à la rampe de l'escalier, haletant, désespéré, le visage sombre et injecté de sang, puis essaya de passer devant Arthur. Celui-ci ne bougea pas.
- Allez donc à votre réunion, mais je sais que c'est vous qui avez tué ces hommes et je vais m'occuper de leur faire rendre justice.
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Le visage de Barras se colora davantage :
- On fait cette guerre pour que ce soit la dernière.
- C'est ce qu'on a toujours dit, s'écria Arthur d'une voix plus forte. On le répétera encore pour décider les peuples à s'entre-tuer, quand éclatera la prochaine guerre.
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Angleterre 1914. La vie au quotidien des travailleurs a la mine. Des hommes courageux surexploités. Parmi eux, une personne jeune et ambitieuse ne supportant plus ces conditions désastreuses profitent d’un triste accident dans la mine (100 morts) pour lancer un avis de grève. Pris par l’engouement de cette grève et de son impact, le jeune homme franchit le cap e t se lance corps et âme pour la candidature des prochaines élections municipales… Corruption, abus de confiance mais aussi noble ambition et persévérance…
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Vidéo de A. J. Cronin
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