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Isaure Gratacos (Autre)
EAN : 9782379460906
72 pages
Éditions Passiflore (05/05/2023)
4.41/5   22 notes
Résumé :
Au début du vingtième siècle, dans une haute vallée pyrénéenne dont l’isolement a limité l’influence de la religion chrétienne et du patriarcat, Seuvia, aînée et donc tête d’une maison-souche, décide de concevoir un enfant pour l’offrir à une autre femme qui ne peut pas en avoir. Ce don longuement réfléchi pallie la souffrance du couple-ami et donne naissance à une nouvelle maison.

En prenant la guerre civile espagnole pour toile de fond, ce récit nou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
[Lu dans le cadre de la masse critique]

J'aime tellement les écritures par métaphores ! Elles me donnent l'impression de ressentir plus fortement les paysages, les personnages, d'entrer en empathie avec des événements plus fortement qu'une écriture savante mais en deux dimensions. L'enfant don tient la promesse de ce que suggère le résumé éditorial : nous allons découvrir une histoire qui est cachée dans les replis de l'Histoire, où l'amitié, la communauté, le couple, prennent leur place naturelle, aussi purs que l'air de la montagne et l'eau de ses rivières.

C'est bien évidemment une vision idéaliste, mais tellement belle qu'on en sort un peu essoufflée de joie. Quel bonheur, cette lecture !

J'ai tout de même été chagrinée par un ou deux courts passages au début, j'ai toujours du mal avec les messieurs qui racontent les premiers émois sexuels des adolescentes (même si c'est très bien écrit et que ça ne m'a pas mise mal à l'aise) ou qui parlent du ressenti du corps des femmes, comme s'ils pouvaient y connaître quoi que ce soit. Surtout que là, c'est vraiment le sujet principal du livre... Mais qu'on ne m'en tienne pas rigueur, je connais ce travers chez moi et je suis facilement passée outre ces courts moments (comparés à la totalité du roman qui est incroyable !) , très aidée par les paragraphes magnifiques (dont ceux placés dans la section citation ci dessous) qui ont nourri mes pensées pendant plusieurs heures et j'en suis sûre continueront de le faire encore longtemps. Il aurait été dommage de méjuger l'auteur et de fermer le livre à cause de mes mauvais penchants...

Le livre est court, mais riche. C'est ça, la magie des métaphores, de la littérature en 3D. J'ai vraiment apprécié cette lecture, que je n'aurai pas forcément faite sans la masse critique, donc un grand merci à Babelio et aux Editions Passiflore qui m'ont permis cette jolie découverte. Comme j'ai reçu aussi le catalogue de cette maison d'édition, j'ai hâte de découvrir dans ma librairie d'autres propositions, j'ai déjà repéré le Journal de Maria Lani de Frédéric Sudupé et L'enfant roman de Fabienne Thomas, ainsi que l'à-venir Evanouie de Mathilde de Télossie.
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Lorsque j'ai reçu ce roman dans le cadre de la masse critique littérature Babelio, j'ai été surprise par la taille de ce roman. 68 pages comprenant une préface de l'auteur et une postface d'une ethnologue. Je me suis donc plongée dans la lecture avec curiosité et ai été agréablement bercée par la douceur de ce récit.

C'est l'histoire de Seuvia, une femme dont le destin est intimement lié aux différentes formes que revêt l'amour. C'est aussi l'histoire d'une communauté. Libre, sans hiérarchie de genre, bien que régie par certaines règles. C'est enfin l'histoire d'une vallée nichée derrière le col des Pyrénées, qui prend vie sous la plume poétique et métaphorique de Jean Darot.

Les chapitres s'effeuillent en délicatesse. Ils nous content des tranches de vie, qui gravitent autour de Seuvia, de son enfance à la fin du 19e siècle, jusqu'à la guerre civile espagnole et la Retirada en 1938. Comme si nous nous glissions avec discrétion dans la vie de Seuvia, pour n'en saisir que les étapes de son épanouissement vers la lumière. Il est question de rencontres. Celles qui nourrissent une vie. de l'enfantement, qui pour certains, malgré l'amour entre deux êtres, malgré une volonté partagée, malgré les rites ancestraux, prend des chemins détournés.

Une très belle découverte de la maison d'édition Passiflore et de l'auteur.
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[Masse critique]

Comment un si petit livre peut-il être si perturbant, impactant, porteur d'espoir ?
Lorsque j'ai vu la toute petite taille de ce roman, associé à une pré ou postface, je me demandais si l'histoire contée ne serait pas un peu bâclée.

Elle ne l'est pas.
Loin de là.

C'est poétique, doux et dur en même temps.

Doux parce que tout en poésie, dur parce que les mots choisis rendent réel l'impuissance et le désespoir d'Aurora et Simo.

Là-bas, dans les Pyrénées, une famille en aide une autre à se compléter. C'était il y a 100 ans. C'était hier.

Un roman à lire pour comprendre l'histoire de certaines familles.
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C'est un roman qu'on peut qualifier d'historique puisqu'il se passe au début du 20ᵉ siècle, dans les Pyrénées, à la frontière avec l'Espagne, où un certain Franco arrive au pouvoir. Dans une vallée entre deux pans escarpés de montagne, on découvre ce qui ressemble à un petit village. On y fait la connaissance de Seuvia, d'abord ado puis femme, qui est l'aînée de sa fratrie. À cette époque, dans cette région de France, le droit d'aînesse s'applique, que l'on soit homme ou femme. Il ou elle sera l'héritière des biens, de la "maison-souche" et des bêtes, quand les parents seront morts. Seuvia devra se marier avec un "mâle cadet" car les aînés ne peuvent se marier ensemble pour pérenniser la communauté. Par chance, elle tombera amoureuse de Jan et ils auront trois filles. Dans ce village, on vit et on travaille en fonction des saisons et une maison ne peut rester sans vie sinon c'est la communauté qui meurt. Arrive un couple espagnol qui sera tout de suite adopté et logé. Malheureusement, ils ne peuvent avoir d'enfant et Seuvia, par amour, leur fera le plus beau des cadeaux. L'enfant don sera un garçon, Adam. C'est cette belle histoire que nous offre l'auteur avec une écriture simple, fluide, émouvante. Un récit vivant qui m'a ébloui et que j'ai savouré.
Lien : https://www.facebook.com/phi..
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Au début du XXème siècle, dans une haute vallée des Pyrénées, Seuvia, aînée d'une fratrie, mariée et mère de trois filles, conçoit un enfant avec son mari Jan pour l'offrir à un couple-ami dans le but de faire “vivre” leur maison. Dans la tradition pyrénéenne, la maison est considérée comme une personne morale qui ne doit pas disparaître, le don de cet enfant est donc perçu comme un acte d'amour, de générosité et d'intelligence sociale. L'auteur de L'homme semence nous séduit de nouveau par sa trame narrative, son écriture subtile et son incroyable capacité à se mettre à la place des femmes. Savoureux !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans la vallée et au village, la communauté des habitants est comme une forêt dans laquelle chaque maison est une souche. Ici, lorsqu'on dit maison, casa ou ostau, il faut entendre la maisonnée avec les êtres et les biens qui la composent. Qu'ils soit soit issu de la maison-souche ou qu'il la rejoigne, chacun est une branche. Il en porte le nom et lui apporte sa force.
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Je me suis dit alors que, nous les femmes, nous grandissons par étapes. Nous nous déplions, nous nous déroulons comme le font les fougères qui font leur croissance vers le soleil et la lumière. Nous nous élevons, saison de vie après saison de vie, depuis l'enfance jusqu'à devenir plusieurs femmes successives. Cet épanouissement irrésistible qui nous met debout avec autant de force est sans doute ce qui fait peur aux hommes. Cela peut expliquer pourquoi, partout où ils le peuvent, les hommes font tout pour garder les femmes pliées.
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Je me suis endormie sur cette idée que je n'aurais jamais pu être fière de ma vie si elle était seulement remplie du quotidien que nous offrait notre monde.
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Chaque femme, c'est qu'un enfant grandit tout au long de son corps, le nez à ses genoux, puis à son ventre, puis à ses seins, puis à la lumière, par-dessus ses épaules. Mon cœur savait que la vraie mise au monde viendrait lorsque cet enfant devrait partir
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Video de Jean Darot (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Darot
•Interview auteur À l'occasion de la réédition de L'homme semence dans les prochains jours, nous interrogeons Jean Darot sur ses ouvrages Il nous parle de son nom d'emprunt, de son roman à succès, de son dernier texte et de ses projets •La réédition de L'homme semence sera disponible chez votre libraire dès la semaine prochaine •L'enfant don est disponible partout en France
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