En revenir aux fées

En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman mosaïque qui nous propose plusieurs récits et poèmes qui viennent former ainsi une intrigue plus complexe nous dévoilant un monde post-apocalyptique qui suite au grand Echec voit sa population cloitrée sous peine de mourir par la pollution. Un univers mélange de sombre et de lumière, entre ce monde en plein effondrement et cet univers féérique qui vient illuminer l'ensemble par bribes de magie, de mystère et de beauté. L'auteur vient aussi nous offrir une réflexion, classique, mais bien menée et intéressante, sur la façon dont nous gérons la Terre et nos ressources, et vient ainsi ici apporter une lueur d'espoir, une autre voie même si pour cela les personnages devront faire des choix. Alors après certains point m'ont dérangé, un certain aspect binaire qui se dégage, quelques simplicités, ou encore l'impression que certaines nouvelles, précédemment publiées, ont un peu de mal à s'intégrer à l'ensemble, mais rien de non plus bloquant. La plume de l'auteur se révèle toujours aussi soignée, poétique et entrainante, nous plongeant dans un univers féérique et superbe, offrant d'une certaine façon espoir et réenchantement.


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Ce livre s'ouvre sur une vision apocalyptique du futur : la pollution a tout ravagé et sortir de chez soi sans masque de protection suffit à vous tuer en quelques secondes. Mais les filtres à air coûtent excessivement cher et seuls quelques privilégiés peuvent encore se le permettre. Les autres survivants n'ont pas d'autre choix que de rester cloîtrés chez eux, à attendre que le temps passe entre deux distributions de rations alimentaires par tube pneumatique. Dans de telles conditions, difficile de croire en l'espoir de rédemption ou tout simplement de croire en la vie elle-même. Julian est un des rares à avoir su protéger l'artiste, le rêveur, en lui. Il écrit des poèmes pour rompre la solitude et l'ennui, et sa plume est régulièrement alimentée dans son sommeil par la venue de Follette, l'une des dernières fées vivant sur Terre. Pourtant, une nuit, Follette comprend que ses vers ne lui ont pas été inspirés par ses soins. Des vers mystérieux, contagieux... Follette va alors partir en quête de réponses.

La structure du livre est assez particulière. On ne peut parler ni de roman ni de recueil de nouvelles. Nathalie Dau nous emmène de chapitre en chapitre à la découverte de sa mythologie. Son imagination paraît sans limites et les créatures foisonnent, déclinées à travers guivres, dragons, trolls, fées, elfes,... L'auteur revisite également le mythe de Lancelot tout en nous offrant de superbes légendes de son propre cru. Elle effectue diverses digressions pour nous parler dans un chapitre complet de divinités évoquées dans le précédent et l'on tombe sous le charme à coup sûr !

Puis revient Follette et son poète, et avec lui un terrible dilemme : faut-il précipiter la fin des humains à l'origine de cette terrible désolation pour permettre un renouveau plus rapide de la planète ? Ou faut-il, au contraire, les protéger coûte que coûte ? L'opinion de la fée évolue progressivement au contact de Julian, mais des forces antagonistes sont à l'oeuvre et le temps presse. Ces personnages sont au centre de beaucoup de choses mais au final, on sait peu de choses à leur sujet si on les compare aux origines des différentes divinités. Il est de ce fait assez difficile de s'identifier à eux, mais l'intérêt de leur quête n'en souffre pas un instant.

Ce roman mosaïque est d'une richesse inouïe et la plume de Nathalie Dau ne fait que renforcer ce trait. Soignée, minutieuse et détaillée, elle privilégie nettement la narration aux dialogues et nous transporte dans un univers qu'on a du mal à quitter, malgré l'imminence de la fin du monde. C'est une prose qu'il faut savoir déguster avec parcimonie pour mieux en savourer toutes les nuances et les saveurs, mais aussi une fable écologique qui nous met en garde contre nos choix d'aujourd'hui comme de demain. Avec une mention spéciale pour la chute de la nouvelle Babillante Babiole qui m'a énormément amusée ! Je ne peux donc à présent que répandre la bonne parole pour faire connaître ce trésor de fantasy française.
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Toute une découverte que cet ouvrage!
Merci à Black wolf et aux éditions Mythologica, qui avec leur concours, m'ont permis de découvrir cet hybride de roman et de recueil de nouvelles, entrecoupés de poèmes.

Rien que cette courte description laisse perplexe mais vraiment, comment définir cela autrement?

On commence par une terre démystifiée, polluée, presque tuée par les hommes. Follette est une fée, une muse, et elle hante un des derniers poètes. Mais quand la vie de celui-ci est menacée, plus qu'une solution: chercher de l'aide auprès du peu de fées restantes.

Partant de là, entre chaque chapitre, un petit poème, une chanson. Et chaque chapitre raconte une histoire, chacune bien différente de celle de follette et son poète Julian, une histoire de dragon amoureux des astres, une histoire d'êtres magiques qui réinventent l'amour, celle de parents indignes, la légende de Lancelot réinventée, l'histoire de la Terre, meurtrie mais toujours aimante, sans pitié mais généreuse, et même quand on en revient à Follette et Julian, ce n'est plus vraiment leur histoire qui est racontée. C'est celle de ceux qu'ils croisent, et c'est toujours féerique et un peu triste.

C'est une oeuvre (à défaut d'autre mot) mélancolique, née du désespoir de voir la terre polluée et détruite, et qui nous mène à l'espoir d'une renaissance. C'est beau.

Mais pas appréciable par tout le monde, question de sensibilité. Ne vous attendez pas à une histoire classique, à en apprendre plus sur la vie et les sentiments des personnages, à avoir un début, un milieu et une fin. Je comprends que certains auront du mal à se laisser emporter. C'est très particulier.
Le vocabulaire et le style correspondent parfaitement à la mélancolie du sujet, parfois un peu désuet, parfois bien ancré dans notre manque de poésie actuel.

Moi, je me suis laissée convaincre.

Le futur proche : le monde agonise après que l'homme l'a surexploité et pollué. Tout l'écosystème a chaviré en peu de temps, entraînant avec lui la société humaine. Impossible de vivre sans masques à oxygène à l'extérieur; les survivants se sont reclus chez eux derrière des filtres à air sous un ciel éternellement gris. le mot saison n'a même plus de sens. Ils sont sous la dépendance des répartiteurs qui leur envoient leur ration de nourriture chargée d'engrais et d'OGM via un système de pneumatiques.

Le rêve est mort ou presque. Julian y croit peut-être encore, en tout cas, il continue à écrire de la poésie sur tous les papiers qu'il peut récupérer. Il l'ignore, mais vit avec lui Folette, une fée inspiratrice qui lui souffle des rimes et qui en échange se nourrit de la création de l'homme. Une symbiose qui s'arrête le jour où une phrase hante et bloque l'esprit de Julian : « Qui sait le secret du brouillard ? »

Commence alors la quête de Folette qui va devoir retrouver les siens, peuple féérique oublié, tout aussi agonisant que le monde. Une course pour sauver Julian, mais qui pourrait aussi sauver les hommes si jamais la Nature retrouvait des forces.


Nathalie Dau prête sa plume féée à ce roman mosaïque, mais aussi son coeur si ce n'est son âme, pour dénoncer la destruction de notre planète. L'écriture est belle. Une prose qui s'épanouit en arabesques poétiques d'où éclot un récit imagé teinté de mélancolie. Ce style ne séduira peut-être pas tout le monde, en particulier ceux qui préfèrent les propos directs sans fioritures, mais il est en parfaite adéquation avec l'esprit des féériques.


Ce n'est pas un roman ordinaire puisque Folette ou Julian ne sont pas les « héros » de chaque chapitre. L'autrice dérive de personnage en personnage, nous invitant à découvrir d'autres facettes de son univers qu'elle a aussi développé par ailleurs. Nous découvrons d'autres histoires, d'autres personnages incarnant le Soleil, la Lune, le Jour ou la Nuit et bien d'autres dans une cour féérique scindée en deux. Des récits qui se font échos et se rattachent souvent au fils rouge de la quête de Folette par divers biais.

Par ailleurs, en fin de volume, un ensemble de nouvelles viennent s'ajouter. Dans le même monde et le même esprit, elles complètent cette belle mosaïque.


Si j'aurais aimé un chapitre supplémentaire pour développer la fin du récit principal, je dois avouer que j'ai été séduit par l'ambiance et la poésie féérique de ce roman de Nathalie Dau que vous pouvez retrouver aux éditions Voy'el.
Lien : http://fredericgobillot.over..

Ce sont des contes, des nouvelles, des poèmes, un amalgame de plusieurs textes dont certains ont été précédemment publiées séparément et qui se retrouvent ici liées de façon un peu forcée je trouve. Peut-être qu'il aurait mieux fallu présenter un simple recueil sans essayer de placer un fil conducteur qui, moi, ne m'a pas entièrement convaincu…
Le mélange de post-apocalyptique et de merveilleux c'est une bonne idée à la base mais ça tombe un peu à plat, pour moi la sauce ne prend pas vraiment.
Parce qu'on a d'un côté la description d'une ville dans un futur proche ravagée par la pollution, la destruction, la maladie et la mort. Et cet univers très sombre se conclut – malheureusement – par une réflexion un peu naïve sur l'écologie et la nature humaine, c'est limite mièvre même je trouve.
J'ai vraiment aimé certains textes comme par exemple "Cet oeil brillant qui la fixait" et "Babillante babiole", dotés d'une jolie prose et d'un humour bienvenu.
Dommage, il ne manque pas grand-chose pour que je sois emballée.
Au final, une lecture plaisante mais sans plus à mon gout.
Vidéo ci-dessous
Lien : https://youtu.be/cxVlel6-ko8