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EAN : 9782864248514
560 pages
Editions Métailié (02/02/2012)
2.95/5   19 notes
Résumé :
1844 : dans la péninsule italienne partagée entre le royaume de Sardaigne et du Piémont, les provinces du Nord aux mains des Autrichiens, le centre occupé par les États du pape et le Sud, Sicile comprise, sous la férule réactionnaire des Bourbons de Naples, un désir d’unification et de démocratie monte de toute la société. Cette année-là, en Calabre, une expédition de partisans se heurte à l’indifférence des paysans qu’ils voulaient soulever, à la répression bourbon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Echaudée par la critique de Val-m-les-livres j'ai bien failli refermer ce livre avant même de l'avoir commencé. Et puis je me suis lancée et j'ai finalement eu une agréable surprise. Certes, c'est un peu trop long. Certes c'est un peu confus et le découpage chronologique par chapitre n'arrange pas l'affaire, on a une impression de décousu du fait des différentes histoires qui s'entremêlent avant de se rejoindre. Cependant ce fut une belle découverte de l'histoire de l'unité italienne, avec tout ce qui se joue comme conflits, intérêts, rivalités et trahisons entre les différents protagonistes (certains moins connus que d'autres), avec l'influence de la mafia sicilienne-déjà!-, avec les luttes entre la politique officielle et les révolutionnaires, le tout dans un pays envahi par l'Autriche, ce qui donne à l'espionnage et aux terroristes un rôle de premier plan. (J'ai mieux compris notamment le rôle d'Orsini par rapport à l'Italie au moment de sa tentative d'assassinat contre Napoléon III.)
J'ai trouvé très habile la façon dont de Cataldo mêle ses personnages fictifs aux personnages historiques, et qui donne un relief important au récit, l'histoire, n'est-ce-pas, étant un roman, on peut bien y rajouter qui on veut, après tout. Bref un parcours hors des sentiers battus des livres d'école et une plongée intéressante dans les méandres de l'unité italienne. J'ai traversé des creux de vagues avec quelquefois l'envie d'aller plus vite dans ma lecture, mais dans l'ensemble j'ai lu avec facilité, plaisir et grand intérêt cette saga de l'Italie naissant à elle-même.
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Honnêtement, il m'a fallu serrer les dents au début pour m'accrocher. Je ne connais pas grand chose à l'unification italienne et au tout début, j'avais un mal fou à m'y retrouver dans tout ce beau monde, et ce malgré une fort utile liste de personnages qui déclinent les historiques et les inventés par l'auteur, surtout que souvent l'auteur saute d'un personnage à l'autre de façon assez rapide. Les Traîtres est un roman choral: à mesure que l'histoire se déroule, les personnages se déchirent, entre eux ou tout seuls comme des grands, sur la question de qu'est ce que sera l'Italie unifiée. Sous quelle bannière? Et qui sera à sa tête? de l'éphémère république de Rome à l'épopée garibaldienne, beaucoup de sang coulera et beaucoup de principes seront sacrifiés.
Mes difficultés à m'y retrouver mises à part, j'ai fini par entrer dans l'histoire, mais quelle vision du monde! La quasi totalité de l'espèce humaine se révèle d'une bien piètre qualité sous la plume de notre romancier. Même ceux qui commencent plein d'illusions finissent par laisser l'intérêt ou la veulerie l'emporter. Bon, en même temps, vu le titre...
Je ne sais pas si je recommande ce roman: franchement, un essai sur le sujet, une petite histoire de l'Italie pour les Nuls ou quelque chose du même genre à recommander avant toute ouverture des Traîtres, sinon vous aussi vous pataugerez!
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Italienniste depuis mes études secondaires de l'Italien comme ma troisième langue, tout ce qui touche à l'histoire de ce pays et notamment sa quête et ses combats pour son unité, m'intéresse particulièrement.
Je pense que l'on peut comparer ce très épais roman à un équivalent italien de "Guerres et Paix" pour les russes ou "Autant en emporte le vent" pour les américains.
Fresque et roman d'individualités au coeur des différents conflits et partages entre anglais , autrichien, piemontais et français de l'Italie, je reconnais que je fus dans l'obligation de prendre des notes au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture, bien aidé, heureusement, par les repéres chronologiques et la liste des personnages historiques réels et des héroïnes et héros de ce roman en début de livre, pour ne pas perdre le fil de ce récit, très bien documenté qui s'étale de 1844 à 1871.
C'est ainsi que toutes les implications entre les pays européens qui se déchirent la domination de l'Italie, les alliances, trahisons et calculs politiques sont parfaitement transcrites avec les combats, les passions amoureuses, les débats intimes de Lorenzo, Striga, Lord Chattam, Lady Violet, intimement lié aux destins des personnages historiques (Mazzini, Cavour, Victor - Emmanuel, Napoléon III) comme des moeurs sardes, siciliennes, piemontaise et romaine ou l'histoire de la maffia.
Une plume fébrile, précise, parfois trop touffue, tout est au rendez - vous de cette fresque indispensable pour tenter de capter la nature des bases de l'état italien moderne et de son identité.
Difficile de lire d'une traite mais on veut vraiment aller au bout de ces récits de vie.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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J'ai lu ce livre à l'occasion du prix des lecteurs de la médiathèque à laquelle je suis abonnée.
J'ai eu un mal fou à le finir. L'histoire mêle énormément de personnages (historiques et fictifs) et il est vraiment difficile de suivre l'histoire.
On y fait la connaissance de Lorenzo qui est employé comme traitre pour surveiller les faits et gestes de Mazzini.
On y suit également Striga une femme rousse muette qui possède un don pour les chiffres.
Le roman est bien ecrit, mais il est vraiment trop riche en informations.
Je n'ai pas apprécié.
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L'histoire commence en 1844, en Calabre. Lorenzo, jeune révolutionnaire sauve Striga, menacée de mort pour cause de sorcellerie. Pour sauver sa peau, il est obligé de changer de camp et de devenir un traître à la solde de l'Empire austro-hongrois., ce qui le mènera en Angleterre où il doit surveiller le révolutionnaire Mazzini. Il y a retrouve Striga et y côtoie aussi des gens aussi extravagants que le peintre Rossetti et l'aristocrate aux moeurs douteuses, Lord Chatam.

Ce roman avait tout pour me plaire: sa superbe couverture illustrée par La Guirlandanta de Rossetti et les deux pays dans lesquels se déroulent l'action: l'Angleterre et l'Italie. Mais il mélange personnages historiques et personnages fictifs et, même si la liste est donnée au début du roman afin que le lecteur fasse la disctinction, je n'ai pas aimé ce va-et-vient entre le réel et la fiction. Et si j'ai aimé les cent premières pages, la rencontre avec Rossetti dont l'auteur brosse un portrait bien peu flatteur et la rencontre entre Striga et Lorenzo, je me suis ensuite ennuyée. C'est dommage car j'avais vraiment envie de découvrir la plume de cet auteur qui avait écrit Romanzo criminale.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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critiques presse (1)
LesEchos
19 mars 2012
L'auteur de « Romanzo criminale » nous offre une fresque fouillée sur l'unification italienne.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Malédiction de la mort ! Mais c'est quoi, ce roi qui se ravale sa parole ? Tu les as envoyés au gibet, eh ben pends-les, non ? Ou bien fais-les fusiller, suffit que tu les butes ! Mais c'est quoi ces repentirs, merde ? y'a que les cornards qui reviennent sur leurs pas. Un roi qui change d'avis, c'est comme un saint qui ne fait plus de miracles, comme une gonzesse qui se met dans la tronche d'étudier pour faire le docteur, comme un demi-sel qui se prend pour le Maestro. O roi devenu bon ! Mais quelle merde ! Un roi bon, c'est contre l'ordre du monde, donc un roi bon, c'est un roi mort.
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Le jeune homme semble tout à coup vieilli de plusieurs années. Il a les yeux cernés, le regard dans le vague, le visage creux, une grimace presque hébétée déforme ses belles lèvres. Le juge laisse échapper un ricanement de triomphe. Durant ses vingt ans de carrière comme exécuteur des ordres des souverains, il en a rencontré beaucoup des comme lui. Héros de fer-blanc et de carton, impavides dans la chance, vils devant la mort concrète. Oui, vils. Le juge sait lire les âmes, cela fait partie de son métier. Il sait que ce jeune homme naïf, pendant le temps qui le sépare de la fin, a regardé à l'intérieur de lui-même. Et il a lu le dégoût pour les rêves qui se transforment en poussière, la commisération pour son propre destin, il a lu la colère, colère et fureur aveugle contre le Maestro qui envoie les jeunes à la mort et contre ces autres jeunes qui se laissent envoyer à l'abattoir au nom d'une idée abstraite et vaine, il a lu l'horreur de la balle qui lui fendra le crâne, qui effacera les pensées, les souvenirs des femmes qu'il a eues et le désir de celles qu'il n'aura jamais plus. Le jeune homme est prêt, et moi je serai un homme riche, pense le juge, et il répète, d'un ton léger, la proposition de la trahison.
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Lorenzo observe l'homme qui lui a donné la vie. Son modèle pendant les premières années, les heureuses années. Comme il lui avait semblé grand et imposant, à cette époque, dans son uniforme de cérémonie. Et quels frissons, quelles émotions il avait éprouvés lorsque, à sept ans, il avait été admis pour la première fois au rite de la montée du drapeau sur la goélette Leopoli. Pendant combien d'années avaient-ils été un corps et une âme? Et Lorenzo, Lorenzo qui frissonnait de fierté et de joie à chacune de ses plus insignifiantes manifestations d'affection, n'aurait jamais pu penser que les choses puissent en arriver là. Va et sois maudit, lui avait-il écrit, lorsque Lorenzo l'avait informé qu'il n'accepterait pas le pardon de l'Empereur et qu'il ne restituerait pas le Leopoli que lui et d'autres braves avaient dérouté vers les îles grecques. Et il ne s'était écoulé qu'une misérable année. Maintenant, son père lui semblait un homme ridicule. Gonflé, dans sa modeste stature, par l'uniforme de parade. L'incarnation des vieilleries. Le symbole de tout ce dont la jeune Italie se débarrasserait un jour.
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Maintenant tout ce qui lui reste, c'est le Devoir. Mais le Maestro est le premier à savoir que le Devoir, sans sentiment, est décharné, pâle, n'est rien d'autre que le culte froid d'une idée.
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-Certains pratiquent le mal et, sans le savoir, soutiennent, par leurs actions, les desseins du bien et du juste. Et certains autres, qui suivent la juste voie, peuvent involontairement provoquer les pires maux... "
Et il comprit que ce qui l'attendait à l'avenir, c'était une interminable théorie d'ombres çà et là percées de sporadiques lueurs. S'il savait les dominer, ces ombres, ou s'il apprenait au moins à vivre avec elles, il deviendrait un homme meilleur.
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Videos de Giancarlo De Cataldo (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Giancarlo De Cataldo
Rencontre animée par Gérard Meudal
Festival Italissimo
Deux maîtres du roman policier, parmi les plus loués tant en Italie qu'ailleurs : Giancarlo de Cataldo d'une part, Maurizio de Giovanni de l'autre. Magistrat et journaliste, de Cataldo est l'auteur de Romanzo criminale, La Saison des massacres et le co-auteur de Suburra. Scénariste et dramaturge, de Giovanni est l'auteur des séries emmenées par les commissaires Giuseppe Lojacono et Luigi Alfredo Ricciardi. À mi-chemin entre roman et télévision, un voyage plein de suspense à la découverte du giallo, le polar à l'italienne.
Plus d'informations sur le festival
À lire – Giancarlo de Cataldo, Je suis le châtiment, trad. par Anne Echenoz, éd. Métailié, 2023 – Maurizio de Giovanni, Nocturne pour le commissaire Ricciardi, trad. par Odile Rousseau, Payot et Rivages, 2022.
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