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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Erri de Luca se laisse pénétrer par le vent qui porte la parole et il retranscrit ce qu'il a entendu, donnant vie aux mots par son souffle, ce que fait également tout lecteur à l'écoute du celui qui lui parle à travers les livres, ce que fait Moïse qui entend à travers les nuages la voix d'Elohim lui dicter les dix commandements qui seront gravés par le feu. «L'échange d'énergies passait entre la montagne et le ciel» p 82

«Quand l'écriture se débarrasse de son auteur, elle appartient à celui qui la lit et fait de chaque lecteur suivant son héritier direct.» 

Ainsi en est-il de tout texte dont ceux qui composent la Bible. Et chaque interprétation enrichit la précédente et la suivante.

«Et il dit» est inspiré par l'écoute, c'est un long poème, une suite que le vent joue à travers la poussière qu'il transporte, pleine des résidus venus de temps immémoriaux, du temps où la transmission se faisait oralement autour d'un feu. C'est de là que viennent les textes de la Bible, vent et poussière, feu du ciel et des campements nomades. Et le vent les porte vers les générations futures «L'assemblée du Sinaï transpirait de futur. Avec eux, les lèvres serrées, chantaient les assemblées à venir».
Encore faut-il accueillir avant de transmettre.
«Les paroles pénétraient dans les corps en se frayant un chemin entre les viscères, elles parlaient de l'intérieur....Le vent d'une voix à écouter se plantait dans leur corps» p 81

Et pour que le feu des paroles ne se perde pas totalement, il leur faudra la force de transmission véhiculée par les lettres qui «se sont chargées de l'énergie du Sinaï et la prolongeront».
«Le judaïsme a été pour moi une piste caravanière de consonnes accompagnées au-dessus et au-dessous de la ligne par un volettement de voyelles. Entre une ligne et l'autre, dans l'espace blanc, c'est le vent qui gouverne.» p 103
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Un homme est parti seul dans la montagne depuis longtemps, depuis si longtemps que les hommes qui l'attendent désespèrent de le voir revenir. Ils étaient prêts à lever le campement lorsqu'ils le trouvèrent épuisé, sans mémoire.
Un alpiniste solitaire? Un homme qui a sorti son peuple d'Egypte où ils étaient esclaves.
Avec une écriture comme toujours magnifique, Erri de Luca qui "partage le voyage du judaïsme" fait revivre Moïse lorsqu'il reçoit les tables de la Loi.
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Un homme est retrouvé épuisé après avoir marché plusieurs jours au sommet d'une montagne. Cet alpiniste semble avoir perdu la raison et la parole. Au campement, il reprend des forces puis décline un à un les dix Commandements.

Ce livre d'Erri de Luca est très différent de ce j'avais pu lire de cet auteur auparavant. Il s'agit aussi d'un livre qui offre aux mots leurs sens les plus profonds. Avec une écriture toujours aussi ciselée, l'auteur reprend les dix Commandements de l'Ancien Testament. Les hommes et les femmes du campement écoutent cet alpiniste revenu miraculé. Chacune de ses paroles est chaque parole est riche de sens. L'alpiniste , figure de Moïse, ne se fait pas moralisateur ou imposteur mais interprète les écrits. La poésie alliée à une certaine philosophie (ou sagesse) frappe en plein coeur ! le mot comme analysé donne sa quintessence à ces textes religieux. Comment ne pas être touché par la description de ces hommes et de ces femmes qui écoutent l'alpiniste, qui boivent ses paroles ?


la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/06/erri-de-luca-et-il-dit.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Dans un style narratif très poétique, Erri de Luca se livre, avec ce roman, à une sorte d'exégèse de la transmission des dix commandements à Moïse.
Une réflexion stimulante sur ces commandements mais aussi sur le peuple juif en transhumance dans le désert. Quelques passages délicieux sur la différence entre les hommes et les femmes avec référence aux premiers d'entres-eux Adam et Eve…
Un excellent moment de lecture pour tous ceux, érudits ou non, qui s'intéressent à la Bible…
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Emporté par la promotion nourrie par Gallimard pour la sortie du dernier roman d'Erri de Luca, je me suis penché sur ce court roman qui m'avait été légué et qui attendait sagement son tour avec six autres ouvrages du même auteur dans les rayons de ma bibliothèque.
Comme un ange penché sur une prophétie, j'y suis allé plus par curiosité que par intérêt personnel. Grand amateur de la Bible et lecteur quotidien depuis des années, j'ai pris l'habitude de m'éloigner des ouvrages censés l'interpréter.
Mais j'ai apprécié Et il dit car Erri de Luca ne prétend justement pas expliquer le don divin du décalogue, dont il traite, mais donne une vision littéraire de ce moment fondateur du peuple d'Israël.
J'y vois la même démarche que celle des nombreux peintres qui ont mis en image des moments tirés de certains passages marquants de la Bible.
Ce n'est pas de l'exégèse à proprement parler, certainement pas du prosélytisme, c'est de l'art, tout simplement.
Reste à savoir si cette démarche artistique est abordable pour le lecteur athée ou farouchement profane.

Lien : https://christophegele.com/2..
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Frêle silhouette que celle de ce Moise grimpeur. Un assoiffé, un chercheur de sens . Il portera le message 'tu ne tueras pas' , lui qui a tué . Homme rebelle à l'oppression, porteur d'un souffle de liberté. Il entraîne les siens d'une civilisation de bâtisseurs à une terre promise, désirable comme une femme mais seulement architecte de mots, porteuse d'une Parole.

Erri de Luca se situe en 'gher', en étranger . Compagnon de route à travers le Sinai, reconnaissant envers ce peuple qui ouvre le passage.

Lecture âpre et poétique, avec de soudaines clartés . Nous sommes au désert, en route, avec eux .
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