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Grandeur nature est un recueil regroupant huit textes très courts (quelques pages seulement pour chacun) et une plus longue nouvelle (d'une soixantaine de pages) qui est une nouvelle version de «Le tort du soldat », initialement publié en France en 2014 (augmenté d'une préface très intéressante).
Comme toujours, avec Erri de Luca, quasiment tous les récits sont fortement autobiographiques et magnifiquement écrits (bravo à la traductrice).
«Le tort du soldat » raconte l'effroi d'une jeune femme apprenant que son père est un criminel nazi.
Erri de Luca est un brand écrivain !
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Des textes très courts, parfois accompagnés de photo de grands tableaux, de citations etc..
Erri de Luca parle de la paternité, en citant notamment des passages de la Bible comme le fameux sacrifice d'Isaac. Des remises en question sur la fiabilité du père, de son passé, et l'impact de ses choix sur le futur de ses enfants.
C'est un peu court, mais très agréable à parcourir.
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Un livre court et dense, qu'on ouvre comme un coffret plein de pépites, souvenirs, récits, méditations bibliques, portraits. Erri de Luca y partage ses réflexions sur la paternité, expérience qu'il n'a vécue que dans la filiation. En filigrane des différents récits se dessinent les thèmes du reniement, de la séparation, du sacrifice d'une génération par l'autre, qui révèle la puissance du lien: grandeur nature.
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Les huit récits et le fait divers qui composent ce recueil explorent le thème de la filiation. Il y a la filiation terrible entre Abraham et Isaac : le premier étant prêt à sacrifier son fils pour prouver son amour envers Dieu. Il y a la filiation impossible à porter : c'est celle que découvre à 40 ans une femme dans "Le tort du soldat" : à mon avis la plus belle de ce recueil. Parue dans un précédent livre, Erri de Luca l'a retravaillée. On y retrouve les thèmes de la Shoah, de la kabbale, de la langue yiddish que l'auteur a apprise. La construction narrative est très habile et l'écriture ciselée.
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J'avais il y a longtemps découvert Erri de Luca grâce (merci à elle) à Katherine Pancol dans son roman "Un homme à distance" où les deux protagonistes échangent autour de romans et d'auteurs dont la liste est donnée à la fin. Piqué par la curiosité j'avais commencé mon avnture De Luca par "Trois chevaux". Choc initial qui m'a embarqué dans le monde tourmenté mais si poétique e l'auteur de Montedidio. Je crois ne pas avoir manqué aucune de ses tradctions en français et "naturellement" je me suis précipité sur cette dernière parution. La forme -plus ds nouvelles qu'un roman - sied à merveille au propos de l'auteur qui sait briller par la force de la concision, comme si sa culture magistrale des écrits bibliques l'avait imprégné du style bref et puissant du verset oud e l'aphorisme.
Cette fois son voyage nous conduit aux bords d'un grand classique de la psychanalyse : les relations père fils et fils père. Fort à propos il nous redonne une version du "Tord du soldat" dilemme cornélien de l'enfant confronté aux horreurs du père. Il y a encore une lecture de l'histoire d'Abraham très chère à l'auteur, cette fois encore enrichie et revisités sous un spectre tellement humain. J'ai vraiment aimé la question juive abordée avec force et puissance dans l'épisode Chagall peignant son père.
A la fin de ce livre, comme à chaque fois , on sort bousculé, frappé, ému, intrigué par cet auteur si puissant dans le verbe et se dévoilant au fil des livres aussi fragile que la vie ou qu'un équilibre sur une vire en montagne.
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En fait, Erri de Luca est une alternative et un antidote à l'addiction au smartphone qui nous guette tous (ou presque). le temps qu'on lui consacre est d'un bien meilleur rendement intellectuel mais aussi spirituel, préoccupation qui devient de plus en plus rare dans la littérature.

Il consacre cet ouvrage aux liens filiaux, surtout envers le père, dans l'art et la Bible par la comparaison entre M.Chagall et son père d'un côté, Isaac et Abraham de l'autre; dans l'histoire et la responsabilité pénale entre une fille et son père, criminel de guerre; celui entre Dieu le fils et Dieu le père, et d'autres relations sont décrites avec finesse dont la sienne avec son propre père, sachant que lui ne l'est pas, n'ayant pas d'enfant. Un des récits les plus éblouissants de sagesse dans cet ouvrage remarquable est “la leçon d'économie “. Il raconte la pauvreté à la porte de chez ses parents, mais elle ne franchit jamais le pas. Ses parents appliquaient la sobriété qui la tint à l'extérieur, enseignement qu'il appliqua à son tour, aussi bien dans les temps difficiles que depuis ses succès littéraires. Il a eu la chance, de retour auprès de ses parents, de voir son père tenir son premier livre en mains, pas les autres, mais cela suffit à créer ce lien certes tardif mais fort avec un père devenu admiratif du fils. A nouveau du grand art littéraire. L'Italie contemporaine regorge de grands talents. Erri de Luca et Claudio Magris méritent tous les deux le Nobel de littérature ! Je ne tarderais pas du côté de Stockholm !
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« Dans ces pages, je réunis des histoires extrêmes de parents et d'enfants. J'en suis à moitié étranger : n'étant pas père, je suis resté nécessairement fils. »
Autour de ce sujet très personnel de la filiation, devenu avec le temps un motif récurrent de son oeuvre littéraire, Erri de Luca compose un thème et des variations pleins de finesse. On y croise de jeunes vagabonds napolitains, la fille d'un nazi en cavale, la jeunesse révoltée de Mai 68 ou encore le directeur d'un orphelinat de Varsovie.
Erri de Luca mêle dans ces récits l'intime à l'universel, et pose un regard riche et même poétique sur les rapports entre parents et enfants.

C'est le premier livre d'Erri de Luca que je lis. Je n'ai pas vraiment accroché. La phrase d'incipit m'a d'emblée inquiétée. "N'étant pas père, je suis nécessairement resté fils" Grande déclaration, comme une évidence. Quand j'y réfléchis, cette déclaration, je ne lui trouve aucun sens. Quoi ? Parce qu'il n'est pas père, E de R reste fils ? Mais on reste fils/fille de toute façon, Erri. Et quand on est père/mère, on le reste aussi. Nécessairement.
So what ?

Après lecture du livre je trouve cette déclaration encore plus agaçante.
Le thème "filiation" me semble tiré par les cheveux. À mes yeux : bricolé après coup pour faire tenir ensemble des textes écrits préalablement, séparément. Des textes qui n'ont rien à voir entre eux. Ni par les sources d'inspiration, ni par le style, ni par les enjeux, ni par la longueur, ni par les enjeux. Personnel. Biblique. Historique. Auto-fiction. Souvenirs. Je crois sentir derrière ce livre un "coup éditorial". Comment sortir un nouveau livre d'Erri de Luca ? Allons-y, rapetassons des fonds de tiroirs et enrubannons tout ça sous un thème aussi pompeux que consensuel : la filiation.

La 1ère histoire, celle de Chagall et son père, appuyée par la reproduction du portrait est celle qui m'a le plus intéressée et touchée..
Abraham m'emmerde.
Leçons d'économie sur les parents de l'auteur m'ont laissée sur ma faim.
L'histoire nazie qui constitue l'essentiel du livre, je l'ai trouvée lourde, téléphonée, déjà vue, cousue de fil blanc.
Mai 68 italien, l'éternelle révolte des jeunes face aux vieux, en l'occurrence les futurs boomers, mouais.
Quant à l'ultime pirouette : liste rétro-active des beaux actes du Juste du ghetto de Vasovie qui clôt le recueil tient 4 pages et se clot par E de l'envoyant les "curieux" fouiller Internet s'ils veulent en savoir plus !?! Ça m'a sciée de désinvolture.

En résumé, un recueil que j'ai trouvé fait de bric et de broc, paresseux et assez peu touchant. Je mets 8/20

Mais j'ai peut-être le mauvais oeil, c'est grave docteur ?
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"N'étant pas père, je suis resté nécessairement fils" dit l'auteur en début d'ouvrage.
Dans son recueil il raconte différents pères ou fils qui l'ont marqués, dans la Bible ou dans la vie. Il le fait avec poésie, beaucoup d'humanité. Pas toujours simple à comprendre mais certains passages sont prenants.
Je trouve que le titre en italien " A Grandezza naturale" rend mieux le contenu de ces courtes histoires.
Je voudrais approfondir le parcours de ce juif polonais, directeur d'un orphelinat dans le ghetto de Varsovie, Henryk Goldszmit qui avait choisi Janusz Korczak comme nom d'écrivain. le 5 août 1942 il a accompagné 200 enfants de son orphelinat, pour monter dans les wagons en direction de Treblinka. Il avait 64 ans. C'était sa décision de les accompagner.
Il fut tué le jour même avec les enfants.
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Une succession de poèmes en prose pour décrire des relations enfant-parent. Erri de Luca, comme à son habitude, nous transporte dans des univers complexes avec une facilité déconcertante.
Une jeune fille se découvre un père ancien nazi sans aucun remord, nos sociétés sont-elles construites sur la règle de l'obéissance absolue au père (Isaac envers Abraham, Jésus envers Dieu) ? Ailleurs une autre jeune femme sort de prison pour la première fois depuis son enfermement pour aller enterrer sa mère et en profiter pour la remercier …
Magnifique !
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