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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un auteur que j'avais découvert par hasard avec le formidable « Impossible », et que j'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir.
Erri de Luca explique dans sa préface avoir réuni dans ce livre « des histoires extrêmes de parents et d'enfants. » Il dit aussi que, s'il en est « à moitié étranger : n'étant pas père », il est resté « nécessairement fils. »

« Grandeur nature », ce sont neuf récits sur le thème de la filiation. On y côtoie Marc Chagall, Abraham et Isaac, des enfants des rues napolitains, la fille d'un criminel de guerre en cavale, le directeur héroïque d'un orphelinat de Varsovie. L'auteur se souvient aussi avec émotion de son propre père, passant ainsi de l'universel à l'intime.
Il y a aussi l'empreinte de Naples dans ce livre, car même si Erri de Luca l'a fui à 18 ans, il ne s'en est pas détaché pour autant. D'ailleurs, le napolitain est sa langue maternelle.

Ce passionné d'alpinisme, animé par la justice sociale et la liberté, est un homme solitaire et humaniste, menant une existence presque ascétique. Il considère l'écriture comme une fête. Son style est épuré et lapidaire. Il l'explique en disant que ses textes sont « le format réduit de l'expérience de la vie. »
Ces neuf récits sont merveilleux, et donnent au lien filial émotion et noblesse.
« Grandeur nature » est un livre incontournable, je pense, car Erri de Luca est un conteur épatant.
Touchant de savoir que tous les écrits d'Erri de Luca sont traduits par la même personne, Danièle Valin, suite à un véritable coup de foudre littéraire.
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Un livre court et dense, qu'on ouvre comme un coffret plein de pépites, souvenirs, récits, méditations bibliques, portraits. Erri de Luca y partage ses réflexions sur la paternité, expérience qu'il n'a vécue que dans la filiation. En filigrane des différents récits se dessinent les thèmes du reniement, de la séparation, du sacrifice d'une génération par l'autre, qui révèle la puissance du lien: grandeur nature.
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J'avais il y a longtemps découvert Erri de Luca grâce (merci à elle) à Katherine Pancol dans son roman "Un homme à distance" où les deux protagonistes échangent autour de romans et d'auteurs dont la liste est donnée à la fin. Piqué par la curiosité j'avais commencé mon avnture De Luca par "Trois chevaux". Choc initial qui m'a embarqué dans le monde tourmenté mais si poétique e l'auteur de Montedidio. Je crois ne pas avoir manqué aucune de ses tradctions en français et "naturellement" je me suis précipité sur cette dernière parution. La forme -plus ds nouvelles qu'un roman - sied à merveille au propos de l'auteur qui sait briller par la force de la concision, comme si sa culture magistrale des écrits bibliques l'avait imprégné du style bref et puissant du verset oud e l'aphorisme.
Cette fois son voyage nous conduit aux bords d'un grand classique de la psychanalyse : les relations père fils et fils père. Fort à propos il nous redonne une version du "Tord du soldat" dilemme cornélien de l'enfant confronté aux horreurs du père. Il y a encore une lecture de l'histoire d'Abraham très chère à l'auteur, cette fois encore enrichie et revisités sous un spectre tellement humain. J'ai vraiment aimé la question juive abordée avec force et puissance dans l'épisode Chagall peignant son père.
A la fin de ce livre, comme à chaque fois , on sort bousculé, frappé, ému, intrigué par cet auteur si puissant dans le verbe et se dévoilant au fil des livres aussi fragile que la vie ou qu'un équilibre sur une vire en montagne.
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En fait, Erri de Luca est une alternative et un antidote à l'addiction au smartphone qui nous guette tous (ou presque). le temps qu'on lui consacre est d'un bien meilleur rendement intellectuel mais aussi spirituel, préoccupation qui devient de plus en plus rare dans la littérature.

Il consacre cet ouvrage aux liens filiaux, surtout envers le père, dans l'art et la Bible par la comparaison entre M.Chagall et son père d'un côté, Isaac et Abraham de l'autre; dans l'histoire et la responsabilité pénale entre une fille et son père, criminel de guerre; celui entre Dieu le fils et Dieu le père, et d'autres relations sont décrites avec finesse dont la sienne avec son propre père, sachant que lui ne l'est pas, n'ayant pas d'enfant. Un des récits les plus éblouissants de sagesse dans cet ouvrage remarquable est “la leçon d'économie “. Il raconte la pauvreté à la porte de chez ses parents, mais elle ne franchit jamais le pas. Ses parents appliquaient la sobriété qui la tint à l'extérieur, enseignement qu'il appliqua à son tour, aussi bien dans les temps difficiles que depuis ses succès littéraires. Il a eu la chance, de retour auprès de ses parents, de voir son père tenir son premier livre en mains, pas les autres, mais cela suffit à créer ce lien certes tardif mais fort avec un père devenu admiratif du fils. A nouveau du grand art littéraire. L'Italie contemporaine regorge de grands talents. Erri de Luca et Claudio Magris méritent tous les deux le Nobel de littérature ! Je ne tarderais pas du côté de Stockholm !
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Une succession de poèmes en prose pour décrire des relations enfant-parent. Erri de Luca, comme à son habitude, nous transporte dans des univers complexes avec une facilité déconcertante.
Une jeune fille se découvre un père ancien nazi sans aucun remord, nos sociétés sont-elles construites sur la règle de l'obéissance absolue au père (Isaac envers Abraham, Jésus envers Dieu) ? Ailleurs une autre jeune femme sort de prison pour la première fois depuis son enfermement pour aller enterrer sa mère et en profiter pour la remercier …
Magnifique !
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