HeLa

Dans les livres proposés lors des Masses Critiques, il y a les évidences, les auteurs que l'on aime, ou que l'on suit, ou les livres dont on a entendu parler, qui nous ont été conseillés, que l'on a remarqués... et puis il y a les hasards. HeLa fut un hasard, un très beau hasard ; j'ai d'abord été attirée par la couverture, à la fois sombre et lumineuse, puis par le titre, énigmatique, j'ai donc lu le résumé. Et là, j'avoue : j'ai eu très envie de remporter ce livre ! Donc, un grand merci à Babelio et aux Éditions Lansman pour m'avoir permis de découvrir ce texte et l'origine des cellules HeLa !

HeLa nous entraîne dans l'histoire d'une femme qui a contribué à faire progresser la science, et notamment la médecine, participé à l'élaboration de vaccins, sauvé des vies... mais à son insu et sans véritable reconnaissance, pendant longtemps ! Petit résumé : dans les années 50, Henrietta Lacks se fait diagnostiquer un cancer du col de l'utérus à l'âge de 31 ans. Alors qu'elle est soignée pour ce cancer, des médecins vont prélever quelques-unes de ses cellules et découvrir leur incroyable propriété : celle de se régénérer de façon infinie ! La médecine va immédiatement tirer parti du caractère immortel des cellules HeLa mais surtout, taire leur origine. Car Henrietta Lacks est une femme afro-américaine et nous sommes en pleine période de ségrégation aux Etats-Unis !

Ce récit, présenté sous la forme d'une pièce de théâtre navigue entre présent et passé, faisant parler des êtres disparus, et les descendants de la famille Lacks, interrogés par une journaliste scientifique qui a découvert les cellules HeLa et leurs origines lors de ses études de Biologie. C'est un texte assez court, rapide à lire et très bien écrit qui met en avant, l'injustice avec laquelle Henrietta et sa famille ont été traitées, l'exploitation qui a été faite des cellules HeLa sans aucune contrepartie, ni aucune reconnaissance, mais aussi le combat mené par ses héritiers pour qu'enfin le nom d'Henrietta Lacks soit reconnu et cité.

Une très belle lecture, instructive et poignante, qui suscite à la fois curiosité et indignation ; à découvrir !

Un grand merci à Babelio et à Lansman éditeur pour m'avoir permis de découvrir le livre "HeLa" d'Alénior Debrocq.

Ce dernier se présente sous la forme d'une pièce de théâtre ce qui est un atout puisque ce format donne un caractère plus contemporain à l'histoire d'Henrietta Lacks. En effet, on s'immerge aisément dans la vie de cette femme afro-américaine née en 1920 en Virginie et issue d'un milieu modeste qui succomba à un cancer foudroyant du col de l'utérus en 1951.
Bien évidemment, l'histoire ne s'arrête pas là étant donné qu'à la mort de cette dernière, les médecins chargés de l'accompagner dans ces derniers instants se sont rendus compte qu'Henrietta était atteinte d'une tumeur étrange. Dès lors, ils ont décidé d'analyser un échantillon de ses tissus, c'est alors qu'ils ont découvert que ses cellules pouvaient être cultivées à l'infini devenant immortelles. Non seulement, elles ont permis de mettre au point un vaccin contre l'épidémie de polio mais aussi de transformer en profondeur la science de la virologie tout en contribuant à la lutte contre le cancer.

Tout cela nous est raconté par le biais de plusieurs voix : celle de Joyce Evans, une scientifique reconvertie en journaliste qui décide d'enquêter sur les zones d'ombre qui subsistent autour de l'histoire d'Henrietta Lacks, mais aussi à travers les membres de la famille d'Henrietta et enfin par l'intermédiaire du spectre d'Henrietta.

Se pose alors la question du consentement et de l'éthique médicale. Personne n'a demandé à Henrietta son accord pour prélever ses cellules qui servent encore aujourd'hui de base à des études tout en générant des millions à l'industrie biotechnologique avec la production industrielle de près de six milliards de remèdes par semaine.

Ceux-ci portent le nom "HeLa" qui est construit à partir des premières lettres de son prénom et celles de son nom de famille. Quatre lettres qui sauvent des milliards
d'individus partout dans le monde chaque année.

Comme vous l'aurez compris, j'ai adoré cet ouvrage poignant qui nous éclaire sur la vie d'Henrietta Lacks mais également sur les non-dits qui ont subsisté suite aux prélèvements de ses cellules sans son accord. de même, il était intéressant de découvrir les choix effectués par les membres de sa famille ainsi que les conséquences subies dans une société américaine encore très empreinte d'idées ségrégationnistes.

Je conclurai en affirmant que cette inspiration libre de la vie d'Henrietta Lacks devrait être lue par tout le monde.

Très peu de gens reconnaissent la contribution d'Henrietta Lacks au progrès scientifique et lui accordent la reconnaissance qu'elle mérite. Cette pièce s'inspire librement de la vie de Henrietta Lacks, offrant une perspective immersive sur le contexte de sa vie en tant que femme noire aux États-Unis. À travers ce récit, la pièce donne vie à la réalité de la ségrégation et des conditions des femmes dans les années 50. helaAliénor Debrocqtous les livres sur Babelio.com est une lecture passionnante !