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Philippe Albèra (Autre)
EAN : 9782940068685
400 pages
Contrechamps (21/04/2023)
3.25/5   2 notes
Résumé :
Gruppen de Karlheinz Stockhausen est l’une des grandes œuvres de l’après-guerre, une pièce emblématique d’une période de recherches, d’expérimentations et de formalisations qui a changé le cours de l’histoire musicale. Composée entre 1955 et 1957 pour trois groupes d’orchestres disposés autour du public, elle fut créée à Cologne en 1958 avec trois chefs compositeurs qui représentaient la jeune génération à l’époque : Stockhausen lui-même, Bruno Maderna et Pierre Bou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai découvert l'existence de Karlheinz Stockhausen il y a quelques années avec ma compagne dans un documentaire Arte, au milieu de la nuit sur la musique concrète et les révolutions d'après-guerre. Nous avons alors découvert des génies peu connus qui ont révolutionnés la musique (Stockhausen, Pierre Schaeffer, etc).
Je suis resté sur cette impression. Alors quand j'ai vu passer cet ouvrage dans la Masse critique de Babelio, je n'ai pas hésité très longtemps et je l'ai sélectionné. J'avais très envie d'en savoir plus sur cet homme et son travail.

Alors avouons-le tout de suite, je n'ai pas été déçu mais je n'ai pas tout compris. Pris par mon enthousiasme sans doute, j'ai mal lu la description et je n'avais pas remarqué le côté technique/pro. Ce fut une lecture en mode défi. Mais au final, une belle lecture avec l'impression d'en ressortir plus intelligent ou à minima avec quelques nouvelles connaissances, restons modeste.

Je sais qu'une fois la dernière page tournée, ma lecture n'est pas terminée et que je me replongerai dans ce livre car bien des choses ont dû m'échapper.

Une chose est certaine, en fermant ce livre j'ai maintenant envie plus que tout d'écouter la musique de Stockhausen et particulièrement Gruppen.

Un très grand merci aux éditions Contrechamps pour leur superbe travail d'édition et à Babelio pour cette Masse critique.

Comme son nom ne permet pas du tout de le deviner, Karlheinz Stockhausen est un compositeur allemand 😉.
Il compose Gruppen dans les années 1950. C'est une oeuvre monumentale pour trois orchestres. Elle est créée le 24 mars 1958 à Cologne sous la direction de trois grands noms, un par orchestre : Karlheinz Stockhausen, Bruno Maderna et Pierre Boulez.
Cette oeuvre est écrite pour 109 musiciens répartis dans les différents orchestres mais de manière quasiment identique.
Il y a un travail important sur la spatialisation qui est fait dans la production de Stockhausen et avec ces trois orchestres, c'est comme une discussion entre les instruments et les chefs qui s'installe. Une sorte d'écho.

J'avoue que de nombreux passages étaient un peu abscons pour quelqu'un comme moi qui n'a jamais pratiqué la musique en dehors des cours du collège… et nous n'avions pas 109 musiciens sous la main, à peine 30 flûtes à bec pour une belle cacophonie.

En parallèle de ma lecture, j'ai donc tapé dans mon moteur de recherche Gruppen de Stockhausen et je suis tombé sur cet enregistrement de 2016 à la cité de la musique avec l'Orchestre du Conservatoire de Paris, l'Ensemble intercontemporain et sous la direction de Matthias Pintscher, Paul Fitzsimon et Bruno Mantovani.
https://www.youtube.com/watch?v=34_¤££¤33Bruno Mantovani32¤££¤

Je me suis rendu compte de l'expérience que cela devait être pour le public avec cette stimulation continue sur plusieurs dimensions.
Je vais employer un terme plein de tendresse pour le travail de Stockhausen, une « folie » dans l'écriture, la réflexion, l'organisation. Faire en sorte que tous ces ensembles puissent se répondre sans se marcher dessus et que l'auditeur puisse profiter d'une réelle expérience sans que cela ne tourne au brouhaha.

Encore un grand merci aux éditions Contrechamps et à Pascal Decroupet pour son travail autour de cette oeuvre de Stockhausen. Je vais maintenant prêter ce beau livre à des amis musiciens et attendre leur retour avec impatience.
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Il y a quelques semaines, à l'occasion d'un débat entre amis, sur l'évolution de la culture contemporaine, j'exprimais tout le mal que je pense de l'art contemporain et, notamment, de la musique contemporaine.
Ironie du sort, Masse critique m'a choisi, sans doute avec d'autres Babéliens, pour assurer un commentaire critique du livre Gruppen de Pascal Decroupet. Je ne sais pas ce qui m'a pris de cocher cette oeuvre dans mes choix, une erreur peut-être...

Quoi qu'il en soit, j'ai lu très attentivement certains chapitres, parcouru en diagonal bien d'autres tant leur technicité m'était inaccessible. Cet ouvrage n'est pas destiné à un grand public, mais à un public de spécialistes versés dans la musique dite atonale, dodécaphonique et sérielle.

Nonobstant, j'ai fait l'effort d'écouter des partitions de ce type de musique (sur Youtube), en particulier Gruppen, de regarder des tutoriels donnant quelques rudiments de définition des concepts d'atonalité, de sérialisme et de dodécaphonisme, pour comprendre ce mouvement déjà ancien (années 30 et initiateurs Schönberg et ses élèves) ; mouvement qui s'est développé après la guerre au cours des années 50, 60 avec de jeunes compositeurs, Boulez, Stockhausen, notamment. Précisément, l'ouvrage de P. Decroupet constitue une analyse experte de Gruppen, l'oeuvre majeure de Stockhausen. Qui était ce dernier ? Un compositeur allemand (1928 – 2007), qui a approfondi le sérialisme.
Il aurait fallu définir ces concepts : sérialisme, atonalité, dodécaphonisme qui font table rase des caractéristiques de la musique classique occidentale reposant sur la TONALITE. Mais le mieux est de renvoyer les Babéliens aux définitions jamais simples que l'on trouve sur Internet, et à l'écoute de certaines oeuvres disponibles sur Youtube.

Concrètement, qu'est-ce que Gruppen ? Trois orchestres, pratiquement identiques, conduits chacun par un chef, placés, respectivement, à droite, à gauche et au centre de la salle, entourant en quelque sorte le public invité à vivre une expérience de SPATIALISATION des sons, des bruits (?), des phrases musicales qui se déplacent d'un orchestre à l'autre.

Pascal Decroupet, en musicologue expert analyse la genèse de l'oeuvre, les techniques de composition du compositeur, la dimension empirique de sa démarche, le contexte de l'époque et les débats qui eurent lieu entre les acteurs de ce mouvement, notamment entre Kh Stockhausen et Boulez (compositeur français).

D'autres démarches sont nées de ce mouvement, comme ce que l'on a appelé la musique concrète qui conduit le compositeur à tirer parti des sons enregistrés sur des supports acoustiques, électroniques, à les agencer comme il l'entend, à utiliser des hauts parleurs de diffusion, l'ensemble pouvant être enrichi, le cas échéant, de dispositifs visuels.

Les tontons flingueurs, de Georges Lautner, dialogué par M. Audiard, film sorti en 1963, nous offre une séquence de musique concrète de la part du jeune Antoine Delafoy (Claude Rich) recevant M. Fernand (L. Ventura) qui, comme moi, ne comprenait rien à cette étrange musique faite de bruit d'eau coulant d'un robinet, de sons de carillons, etc. Bien sûr, j'avais vu dans cette séquence une caricature de la musique contemporaine qui imprégnait la culture de l'époque. Mais après avoir écouté les partitions d'oeuvres contemporaines, ainsi que je l'ai indiqué, je suis moins certain qu'il s'agisse d'une caricature.

Tout cela pour conclure que, d'une part, je ne possède aucune compétence pour commenter le livre expert de Pascal Decroupet qui est un spécialiste de la musique contemporaine. D'autre part, grâce à Masse critique, j'ai pu accéder à un domaine de connaissance qui propose des clés de compréhension - restées incompréhensibles - malgré tout, pour moi, de la musique atonale et sérielle.

Final de compte, il m'est plus agréable d'écouter Mozart, Chopin, la Salsa, le Blues et d'autres rythmes afro - caribéens et Edith Piaf entre autres. Pat
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Filtrages contextuels - page 155

Déjà la première élaboration des spectres rythmiques montre que Stockhausen tient compte d'une réalité pragmatique qui dépend des possibilités de réalisations instrumentales. En effet, les interprètes humains sont physiologiquement limités en termes de vitesse d'exécution rythmique, car dans les meilleurs des cas, ils peuvent avoisiner 16 articulations contrôlées par seconde. Souvenons - nous que, avant d'entreprendre Gruppen, Stockhausen avait réalisé en studio quelque 22 complexes sonores pour Gesang der jünglinge, grâce à un patient micro - montage de fragments sonores dont les plus brefs durent 8,33 cm de bande magnétique, pour une vitesse défilement de 76,2 cm/seconde, soit environ un neuvième de seconde.
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