Il y a quelques semaines, à l'occasion d'un débat entre amis, sur l'évolution de la culture contemporaine, j'exprimais tout le mal que je pense de l'art contemporain et, notamment, de la musique contemporaine.
Ironie du sort, Masse critique m'a choisi, sans doute avec d'autres Babéliens, pour assurer un commentaire critique du livre Gruppen de
Pascal Decroupet. Je ne sais pas ce qui m'a pris de cocher cette oeuvre dans mes choix, une erreur peut-être...
Quoi qu'il en soit, j'ai lu très attentivement certains chapitres, parcouru en diagonal bien d'autres tant leur technicité m'était inaccessible. Cet ouvrage n'est pas destiné à un grand public, mais à un public de spécialistes versés dans la musique dite atonale, dodécaphonique et sérielle.
Nonobstant, j'ai fait l'effort d'écouter des partitions de ce type de musique (sur Youtube), en particulier Gruppen, de regarder des tutoriels donnant quelques rudiments de définition des concepts d'atonalité, de sérialisme et de dodécaphonisme, pour comprendre ce mouvement déjà ancien (années 30 et initiateurs Schönberg et ses élèves) ; mouvement qui s'est développé après la guerre au cours des années 50, 60 avec de jeunes compositeurs, Boulez, Stockhausen, notamment. Précisément, l'ouvrage de P. Decroupet constitue une analyse experte de Gruppen, l'oeuvre majeure de Stockhausen. Qui était ce dernier ? Un compositeur allemand (1928 – 2007), qui a approfondi le sérialisme.
Il aurait fallu définir ces concepts : sérialisme, atonalité, dodécaphonisme qui font table rase des caractéristiques de la musique classique occidentale reposant sur la TONALITE. Mais le mieux est de renvoyer les Babéliens aux définitions jamais simples que l'on trouve sur Internet, et à l'écoute de certaines oeuvres disponibles sur Youtube.
Concrètement, qu'est-ce que Gruppen ? Trois orchestres, pratiquement identiques, conduits chacun par un chef, placés, respectivement, à droite, à gauche et au centre de la salle, entourant en quelque sorte le public invité à vivre une expérience de SPATIALISATION des sons, des bruits (?), des phrases musicales qui se déplacent d'un orchestre à l'autre.
Pascal Decroupet, en musicologue expert analyse la genèse de l'oeuvre, les techniques de composition du compositeur, la dimension empirique de sa démarche, le contexte de l'époque et les débats qui eurent lieu entre les acteurs de ce mouvement, notamment entre Kh Stockhausen et Boulez (compositeur français).
D'autres démarches sont nées de ce mouvement, comme ce que l'on a appelé la musique concrète qui conduit le compositeur à tirer parti des sons enregistrés sur des supports acoustiques, électroniques, à les agencer comme il l'entend, à utiliser des hauts parleurs de diffusion, l'ensemble pouvant être enrichi, le cas échéant, de dispositifs visuels.
Les tontons flingueurs, de
Georges Lautner, dialogué par M. Audiard, film sorti en 1963, nous offre une séquence de musique concrète de la part du jeune Antoine Delafoy (
Claude Rich) recevant M. Fernand (L. Ventura) qui, comme moi, ne comprenait rien à cette étrange musique faite de bruit d'eau coulant d'un robinet, de sons de carillons, etc. Bien sûr, j'avais vu dans cette séquence une caricature de la musique contemporaine qui imprégnait la culture de l'époque. Mais après avoir écouté les partitions d'oeuvres contemporaines, ainsi que je l'ai indiqué, je suis moins certain qu'il s'agisse d'une caricature.
Tout cela pour conclure que, d'une part, je ne possède aucune compétence pour commenter le livre expert de
Pascal Decroupet qui est un spécialiste de la musique contemporaine. D'autre part, grâce à Masse critique, j'ai pu accéder à un domaine de connaissance qui propose des clés de compréhension - restées incompréhensibles - malgré tout, pour moi, de la musique atonale et sérielle.
Final de compte, il m'est plus agréable d'écouter Mozart, Chopin, la Salsa, le Blues et d'autres rythmes afro - caribéens et
Edith Piaf entre autres. Pat