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EAN : 9782072696756
320 pages
Gallimard (16/02/2017)
3.6/5   10 notes
Résumé :
L’homme s’est représenté lui-même à partir du moment où il est apparu sous sa forme moderne – celle d’homo sapiens sapiens – même si l’on discute aussi sur la possibilité et l’interprétation de possibles figurations plus anciennes. Et, pour l’essentiel, l’homme a d’abord représenté la femme. Mais ces représentations sont longtemps restées minoritaires : c’est d’abord les animaux qui ont été représentés, dans une grande variété de formes et de style, comme si la repr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sur ce temps long de l'histoire, Jean-Paul Demoule propose une synthèse des connaissances actuelles, basées essentiellement sur des documents archéologiques, de l'art figuratif des sociétés humaines de l'Europe et du Proche-Orient n'ayant laissé aucune trace de documents écrits ou dont l'écriture n'a pu être encore déchiffrée. C'est pourquoi il laisse à la marge les grandes civilisations mésopotamiennes, égyptienne, grecque et romaine. Ici, nous nous aventurons dans les cavernes du Périgord ou de l'Espagne. Nous visitons les sites mégalithiques de la façade atlantique ou les vestiges de villages dans l'Anatolie ou les Balkans. Présentation claire et passionnante de la transformation complexe, intermittente et sinueuse des idées, des connaissances et des techniques cheminant schématiquement du Croissant fertile à l'extrémité ouest de l'Europe, du chasseur-cueilleur au paysan-éleveur, de la petite communauté villageoise à la cité-État.
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Le créateur et le directeur de l'INRAP, Jean-Paul DEMOULE, nous emporte dans une magnifique odyssée de 45 000 ans, nous menant de l'entrée d'Homo Sapiens en Europe à la naissance des premières grandes civilisations. Nous présentant l'art, les modes de vie et les pratiques funéraires de nos ancêtres, il étudie d'abord leur évolution psychique et culturelle. C'est donc un défi en soit que de vouloir donner une quelconque cohérence à cet immensité de lieux et de vestiges pour expliquer ce qu'est l'âme humaine. Cette extraordinaire aventure nous mène sur les chemins sinueux d'une conscience qui émerge des profondeurs de la terre. Là où l'anthropologie et la paléontologie ont souvent été perçues comme des sciences trop "anatomiques", on voit donc, là, naître une histoire. Comment l'homme passe du signe à l'écrit ? comment il restitue ses sentiments sur les murs d'un abri ? comment il semble abandonner sa liberté au profit de cités de plus en plus vastes ? comment l'écrit émerge ? comment le pouvoir semble devenir une nécessité ? comment cette mémoire a façonné nos consciences ?

Ce livre enivrant nous mène des plaines arides du proches et du moyen-orient jusqu'à l'espace européen si fertile. Belle démonstration qu'un ouvrage scientifique rigoureux reste néanmoins accessible au plus grand nombre.
Cette petite synthèse intéressera des étudiants en anthropologie ou en archéologie, les bénévoles des chantiers de fouilles comme à un public très averti arpentant les chemins de la découverte avec son matériel et ses connaissances.



PS : Petit bémol. le livre est pauvre en photo ou en croquis mais ce n'est pas l'objectif d'un format "folio". Je ne peux donc que renvoyer vers l'excellent ouvrage collectif "Une histoire des civilisations" publié par la Découverte et l'INRAP sous la direction de Jean-Pierre Démoule, Dominique Garcia et Alain Schnapp...

Bonne aventure !
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Il s'agit d'une introduction très intéressante, agréable à lire et très synthétique à la préhistoire, vue sous un angle spécifique, à savoir celui des images d'humains ou d'animaux, telles que créées par l'homme préhistorique. Demoule utilise cet angle pour vous guider sur les grandes lignes du développement humain, entre il y a environ 40 000 ans et le début de notre ère. Il y a aussi une limitation géographique: l'Europe et l'Asie du Sud-Ouest sont centrales. Cela rend la pertinence du livre un peu plus petite, mais c'est compensé par le style d'écriture fluide et la capacité de synthèse compréhensible de l'auteur. le seul vrai regret de ce livret est que seules une vingtaine d'images ont été incluses: une oeuvre centrée sur le figuratif demande simplement plus de matière visuelle. Plus de notes de fond dans mon blog historique sur Goodreads: https://www.goodreads.com/review/show/3896473037
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Vers 4500 ans avant notre ère furent coulés sur les bords de la mer Noire les plus anciens objets en or de l'histoire de l'humanité, tandis qu'à l'autre extrémité du continent étaient érigés de grands monuments de pierre, dolmens et menhirs. Ces deux événements si spectaculaires et si différents, et que séparent plusieurs milliers de kilomètres, relèvent pourtant d'une même logique : l'émergence du pouvoir au sein des sociétés européennes. À ce moment précis, le peuplement de l'Europe par les colons néolithiques venus du Proche-Orient est achevé.
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Videos de Jean-Paul Demoule (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Paul Demoule
Conférence proposée par le Conseil Scientifique
Intervenant: Jean-Paul DEMOULE, préhistorien et professeur émérite à Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Si l'on ne connaît pas de pratiques funéraires de la part de nos cousins primates ni des formes humaines les plus anciennes, des homo erectus en Espagne et des homo naledi en Afrique du sud ont entrepris il y a quelque 300.000 ans de déposer les morts de leur communauté dans des grottes, au fur et à mesure des décès. Puis les hommes de Néandertal, tout comme les premiers sapiens, ont commencé à creuser des tombes, déposant parfois des objets auprès du défunt, indice probable de croyances en un au-delà de la mort. Avec le néolithique et la sédentarisation des vivants, les morts aussi se sédentarisent dans les premières nécropoles, tandis que les pratiques funéraires ne cessent de s'enrichir, reprises des ossements ou modelage d'un visage d'argile sur le crâne récupéré du défunt. Les sociétés agricoles se hiérarchisant, les morts importants emportent aussi des richesses nouvelles, quand on ne leur construit pas d'imposants monuments mégalithiques, affirmation de la puissance des dominants. de fait, les tombes, en associant un individu aux objets témoignant de son statut, sont-elles des documents essentiels pour la compréhension des sociétés passées – même s'il existe malheureusement (pour les archéologues) des pratiques funéraires qui ne laissent que peu ou pas du tout de traces.
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