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EAN : 9782070401116
544 pages
Gallimard (21/06/1996)
4.01/5   117 notes
Résumé :
Le jeune homme vert, enfant trouvé en 1919 à Grangeville (Normandie), adopté par le jardinier du domaine de la famille du Courseau, grandit dans l'intimité de ses parents adoptifs et dans celle de ses nobles maîtres. Ses aventures à travers la France et l'Europe, mêlées à de nombreux événements publics et sociaux, inspirent à Michel Déon un roman picaresque dans la tradition de Lesage et de Fielding.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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"Le jeune homme vert" c'est l'histoire pas banale de l'adolescence de Jean Arnaud, enfant trouvé et recueilli par les gardiens de la famille du Courseau ; jusqu'à ses premiers pas dans l'âge adulte dans l'entre deux guerres. Un roman picaresque qui conduira le héros de Normandie, à Londres, sur la côte d'Azur, en Italie…
Des personnages hauts en couleurs, le destin et l'Histoire qui s'en mêlent et qui s'emballent. On se laisse de bon gré emporter dans ce tourbillon. Rafraîchissant.
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Dans l'univers rebattu du roman de formation, le jeune homme vert est un petit miracle.
Le roman d'apprentissage déroule en général des étapes bien établies : une enfance étouffante, une éducation sévère, la découverte cuisante des classes sociales puis celle de l'amour et de ses cicatrices. le jeune homme vert n'y échappe pas mais avec un allant, un optimisme, une légèreté grave et une fantaisie qui emballe le lecteur.

Jean Arnaud est un enfant trouvé et adopté par les modestes jardiniers d'un hobereau normand qui préfère les belles Bugatti aux soucis de ce bas monde.
Au début du roman pendant que Jean grandit, le maitre de maison Antoine de Courseau au volant de sa voiture de course s'évade et court l'aventure surtout si elle est galante. Antoine aime Jean plus que ses enfants et n'hésite pas à lui montrer que le monde est futile, que le sérieux est assommant et que le plaisir est un bon maitre.
S'il n'a pas une Bugatti Jean, devenu adolescent, n'en voyage pas moins sur sa bicyclette qui l'amènera en Angleterre et en Italie où il vit des aventures étonnantes pour un jeune homme encore bien vert, quelques fois douloureuses mais formatrices. Au fil des ans et des rencontres il croise des personnages hauts en couleurs, sympathiques mais inquiétants quand il s'agit des hommes, les femmes quant à elles tiennent une place prépondérante dans le roman, des amoureuses nymphomanes aux aristocrates éthérées jusqu'aux prostituées. Jean les aime toutes mais toutes le trahissent d'une manière ou d'une autre. Il reste toutefois indulgent et prêt à s'enflammer.

Sans aucune lourdeur, le roman effleure de multiples questions, sociales, politiques, existentielles et mêmes militaires puisque la deuxième mondiale s'approche et assombrit l'avenir de Jean.
L'écriture de Déon rapide, souple, élégante colle parfaitement à sa narration, avec un humour léger la plupart du temps mais qui n'hésite pas à flirter avec le coquin quand la situation l'exige, dans tous les cas il reste à propos. Sur la forme l'auteur n'hésite pas à brusquer les conventions : le lecteur est souvent interpellé et les personnages qui sortent de la vie de Jean ont souvent droit a une biographie terminale.
Ce livre est un hymne à la jeunesse, à la liberté gagnée, au voyage, aux rencontres. Souvent grâce aux voitures, des bugatti d'Antoine à l'Hispano Suiza de Salah, elles donnent des ailes aux personnages, les poussent au départ et à l'aventure.
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Roman de 335 pages paru en 1975, «Le jeune homme vert» m'a attiré par son titre mystérieux, sa note au-dessus de 4 et le fait que je n'avais jamais entendu parlé de son auteur, Michel Déon (1919-2016), qui fut pourtant académicien.

L'histoire commence en 1919, année du traité de Versailles, dans la campagne normande. Un nouveau-né est abandonné en pleine nuit près de la maison d'Albert et de Jeanne Arnaud, qui sont au service d'une famille d'aristocrates, les Courseau. L'enfant est prénommé Jean, et le narrateur nous annonce que son histoire sera extraordinaire.

Pourtant, c'est bien Antoine du Courseau, aristocrate désoeuvré et plutôt démissionnaire quant à ses obligations familiales, qui occupe la première partie du roman. Monsieur du Courseau part régulièrement seul en balade dans le sud de la France, au volant de sa Bugatti, et il faut attendre au moins une cinquantaine de pages pour que Jean Arnaud devienne le personnage central. Cela n'a pas l'air très long, dit comme ça, mais j'ai quand même regretté que toute cette partie du début du roman ait la faible consistance d'une carte postale de vacances ensoleillées, peuplée exclusivement de personnages secondaires rencontrés sur la route, dont on ne voit pas par quel miracle ils vont pouvoir rencontrer ceux restés en Normandie (à ce stade, le roman valait pour moi 2,5 étoiles, car c'est très bien écrit, mais pas du tout passionnant).

Heureusement, l'histoire devient plus intéressante à mesure que Jean Arnaud grandit. Il aime, il fait du sport, il voyage et fait des rencontres marquantes, et l'auteur parvient à ancrer l'histoire dans le contexte historique des années 20 et des années 30 (c'est ça qui justifie la 3ème étoile).

Pourtant, l'impression première, d'un récit un peu décousu, n'a jamais complètement disparu pour moi, malgré la qualité de l'écriture. Disons que je n'ai jamais vraiment compris où allait l'histoire (sauf peut-être vers un mièvre ), et même si on passe de très bons moments, en particulier dans les périples avec Ernst et Palfy, j'ai eu le sentiment que ces chapitres sont juxtaposés et non réellement liés entre eux, leur seul dénominateur commun étant Jean Arnaud.

Je mets donc 3 étoiles, car c'est un assez bon roman, assez facile à lire (quoique), mais qui n'est pas non plus sans défaut dans sa construction, ni tout-à-fait mémorable par l'histoire qu'il raconte.
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Il y a longtemps que ce titre me tentait, me tendait les bras. Toutefois, j'ai mis du temps avant de dévorer ce livre.
Cette vie inscrite dans le mystère tardivement dévoilé de sa naissance, nourrie d'injustices mais aussi beaucoup d'amour de ce jeune homme qui aborde l'âge adulte à l'aube de la seconde guerre mondiale.
Il fait des rencontres impossibles, il ose la vie, sans moyen, mais se voue à la bonne fortune et à la chance.
Un vrai livre d'initiation.
Bref, j'ai beaucoup aimé et envié de jeune homme, même dans ses malheurs qui l'ont construit.
Après une petite pause, je me lancerai dans la suite, qui n'est en fait que la deuxième partie du même long mais ô combien beau roman.
L'auteur développe une manière singulière, surprenante la première fois mais très agréable, de liaison presque pédagogique avec le lecteur. Il considère ce dernier comme un ami. Il ne veut pas qu'il perde le fil du récit.
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Il y a déjà quelque temps, je me souviens avoir discuté de styles de lectures et de maisons d'éditions préférées sur un groupe booksta et nous en étions arrivées à la conclusion que les livres édités chez Gallimard (vous savez, ces livres beiges au titre rouge sans 4ème de couverture) ont quand même quelque chose d'élitiste pour certains. Eh bien ce Michel Déon fait typiquement parti de ces auteurs qui semblent inaccessibles au commun des mortels. Si j'apprécie les auteurs qui manie notre belle langue française avec tant de beauté et de tradition, je peux comprendre cette impression d'élitisme et d'inaccessibilité. En revanche, je trouve dommage que bien des lecteurs s'arrêtent aux portes de leurs croyances sans tenter l'aventure. Cette manière d'écrire est tellement enrichissante. On y découvre un tas de mots jamais entendus, des expressions oubliées, et tout ces petits détails de notre belle langue qui se trouve aujourd'hui obligée d'accepter les Farmacie et autre Ognion pour ne pas trop obliger le reste du monde à la respecter.
En revanche, si la forme m'a séduite le fond n'a pas su me convaincre. J'ai trouvé l'histoire trop creuse, trop longue, trop éparpillée. de plus, suivre un homme marié qui couche avec trois voire quatre femmes différentes dans la même semaine m'a plutôt agacée dès le début, surtout pour l'époque (les années 20/30) où les moeurs ne sont pas aussi débridées (donc on ne peut même pas remettre un contexte libertin ou autre, non, c'est juste une belle raclure d'aristocrate qui saute sur tout ce qui a un sexe féminin). Je n'ai pas réussi à accrocher au livre qui a fini par m'ennuyer malgré sa belle écriture.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
- [...] Sortons d'ici. J'ai horreur de cette maison.
- Pourquoi ?
- Il me suffit de la voir pour me rappeler que mes parents n'ont même pas un toit pour finir leur jour.
- Ce n'est pas ma faute.
- Non, ce n'est la faute de personne. Rien n'est la faute de personne. Je commence à croire que dans le monde règne une irresponsabilité totale. C'est bien agréable et je me demande pourquoi il y a encore quelques imbéciles qui s'inquiètent des autres. Sortons d'ici je t'ai dit, j'ai horreur de cette maison.
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Cher vieux Hans, je t'écris un dimanche après-midi, pendant nos six heures de repos hebdomadaire. Nous sommes mille garçons de mon âge, dans un beau camp de la Forêt-Noire, vivant près de la nature, subissant un entraînement intensif. C'est passionnant et cela donne un sens à la vie au moment où notre pays est menacé par l'attitude constamment agressive de la Pologne. Nos pensées sont tournées vers nos frères de langue allemande qui vivent hors de notre frontière sous l'insolente tyrannie du colonel Beck. Pour l'instant ce ne sont que des vexations, des escarmouches. Demain, ce sera peut-être le massacre. La Pologne doit savoir que le Reich ne laissera pas commettre un génocide sans bouger. Notre Führer a prévenu les Polonais. Dantzig est une ville allemande de cœur et d'esprit. L'injustice actuelle est trop criante pour que nos jeunes cœurs l'acceptent.
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Antoine sensible aux odeurs, offrit un cigare à l'abbé qui l'alluma après s'être éclairci la voix :
- Pas mal ! Eh bien, comment ça va ? Je ne parle pas de votre genou, naturellement.
- Encore quinze jours et je trotte comme un cabri, répondit Antoine qui fit semblant de ne pas comprendre.
- Ça fait deux mois, n'est-ce pas ?
- Oui, deux mois.
- Deux mois sans pécher ! là-haut il y a des gens qui s'intéressent à votre âme !
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- Dans un livre écrit en prison, Hitler a annoncé tout son programme point par point, comment il annexera l'Autriche, reprendra Dantzig, modifiera les frontières de Pologne et rassemblera dans le Grand Reich les minorités allemandes opprimées depuis le traité de Versailles. Et il le fera, je te le garantis. Ton Léon Blum n'a pas dû lire Mein Kampf.
- Je te prierai de remarquer que ton Hitler n'a pas encore réalisé son programme.
- Si. Le premier point. Et cette année même, Français à la mémoire courte. Il a remilitarisé la Rhénanie.
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a) La duplicité : elle est absolument nécessaire à une vie sans drames. Il faut se cuirasser. Je dois pouvoir, sans rouge au front, coucher avec une femme et faire ami-ami avec son amant ou son mari. C'est essentiel, sans cela, il n'y aurait plus de société possible.
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Vidéo de Michel Déon
Des messages portés par les nuages : lettres à des amis Jean d'Ormesson Jean-Luc Barré, Martin Veber Éditions Bouquins
Recueil de lettres reflétant la grande diversité des correspondants de l'écrivain français : Marguerite Duras, Michel Déon, Raymond Aron, Jacques de Lacretelle, Jean-François Brisson, Roger Callois, Jeanne Hersch, Claude Lévi-Strauss, Simone Veil, Michel Debré, entre autres. Un dévoilement des jugements littéraires de l'auteur, de ses admirations, de son intimité et de son engagement d'écrivain. ©Electre 2021
https://www.laprocure.com/messages-portes-nuages-lettres-amis-jean-ormesson/9782221250051.html
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