Je suis comme une enfant devant cette histoire et je ne voulais pas arrêter de lire avant de connaitre la fin, curieuse de ses rebondissements. Car avec "
La femme du bouc émissaire"
Agnès Desarthe fait très fort. Sa biquette est encore plus téméraire que celle de monsieur Seguin et surtout beaucoup plus drôle, bien que les sujets abordés soient très sérieux.
Il faut dire qu'avec l'école des loisirs on est rarement déçu.
Maître Shkaf a du mal avec l'autorité. Pour capter l'attention de ses élèves, suite à la maltraitance de l'un d'eux qui sert de bouc émissaire aux enfants chahuteurs, il va raconter l'histoire du bouc émissaire et de sa femme, la chèvre émissaire qui va s'émanciper en prenant la place de son mari tyrannique qui exerce un métier assez rare. Je ne peux pas raconter la fin bien sûr mais la joie et l'envie d'être ensemble va dominer.
Et puis, cette mise en abyme est l'occasion pour maître Shkaf de devenir pédagogue autrement qu'en faisant réciter les enfants par coeur.
Cela permet aussi à
Agnès Desarthe d'éclairer les adultes et de montrer que la désignation d'un bouc émissaire par un groupe est une sonnette d'alarme quant au malaise qui menace ce groupe.
J'en ai profité pour regarder d'où venais vraiment cette expression et j'ai trouvé la définition suivante : « le bouc domestique, animal choisi par le peuple juif, était chargé de tous les péchés d'Israël et envoyé à Azazel dans le désert : émissaire sacrifié pour le salut de tous. »
Les histoires simples cachent souvent bien des choses.