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Lucie Desbordes (Autre)
EAN : 9782843379833
256 pages
Anne Carrière (03/07/2020)
4.27/5   32 notes
Résumé :
Mina Degas, 14 ans, adolescente « surdouée », s’apprête à passer son baccalauréat avec trois ans d’avance. Depuis la disparition de son père, sa mère l’élève seule dans un culte de la performance.
Par ses brillants résultats scolaires, la jeune fille s’est attiré la haine de tous les élèves de son lycée. Elle n’a plus le goût de vivre, elle voudrait en finir avec cette adolescence et tout ce que sa mère lui impose.

À quelques jours du bac, Mina... >Voir plus
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Mina, ado surdouée de quatorze ans, à quelques semaines de son bac S option chinois, décide de fuguer, “le monde est trop vaste pour moi, bien trop compliqué, bien trop violent....ce qui se prépare pour moi, des challenges, pas la vie”. Déboussolée, elle prend le TGV de Paris pour Lyon, ville où est enterré son père. Anatole, un gamin autiste va croiser son chemin et malgré elle, elle va être obligée de le prendre en charge. le fardeau se révèlera une belle surprise, “...avec Anatole, je pouvais être seule accompagnée....je n'aurais jamais imaginé rencontrer quelqu'un qui percevait comme moi le sillage du silence dans l'existence “.......

Une rencontre intéressante et touchante entre deux cerveaux brillants mais qui fonctionnent différemment et d'une lucidité hallucinante,
Une impitoyable critique de nos sociétés consuméristes et superficielles, où l'humanité disparaît sous la pression du temps, de l'argent et des conventions sociales, et où les “hors normes “ n'ont pas de place,
Un style narratif très réussi qui donnent alternativement la parole à Mina et Anatole, nous permettant de mieux cerner les deux protagonistes,
Le tout, sur fond de l'histoire du Petit Prince, un excellent roman émouvant et léger malgré le sujet, et un zeste d'humour qui y donne la touche finale, (“Anatole, suis mes baskets !”).

C'est le billet de Juju qui m'a mise sur la piste de cette belle lecture. Donc un grand merci à Juju !

“ On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.”
“Le seul vrai handicap c'est de vivre sans amour.”
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Un grand coup de coeur… que je dois à Juju [La_Bibliotheque_de_Juju ]
et à sa chronique des plus enthousiastes, et à juste titre ! J'en profite pour lui communiquer ma vive reconnaissance pour nous avoir » souligné » ce texte très, très fort sur La solitude, la douleur de vivre des enfants, des adolescents…ressentant tout de façon démultipliée, d'autant décuplée que leurs différences creusent l'écart avec les autres !...

« Les deux seules idées de profession qui me venaient à l'esprit étaient exploratrice ou encadreuse de rêves. L'Encadreur de rêves était le titre d'un livre que m'avait offert ma grand-mère quand j'étais petite. J'aimais le titre tout autant que le livre. Explorateur, c'était le métier de l'aviateur du Petit Prince, et aussi celui de Saint-Exupéry , en quelque sorte. le Petit Prince était à la fois explorateur et encadreur de rêves, car il prenait soin de sa rose et la mettait sous globe. Saint-Exupéry encadrait finalement ses rêves dans ses livres. Donc le métier que je voulais faire était Saint-Exupéry, ou à défaut Petit Prince. (p. 117)”

Ce sont les propos de notre narratrice, Mina, une adolescente surdouée de 14 ans, orpheline de père, pressée, harcelée par une mère sur-active, qui la plonge en permanence dans une course à la performance, pour son avenir et son bien !
Mais Mina ne le voit pas ainsi, elle souffre du manque de son papa, elle souffre de solitude, les élèves de sa classe, devant ses 3 années d'avance, la rejettent, la persécutent… Elle n'en peut plus, elle décide de fuguer, d'échapper à ce quotidien qui la désespère . Elle part avec son trésor , un livre et pas n'importe lequel (lui rappelant son père) : « le petit Prince »et décide de ne pas revenir… Elle prend le train pour Lyon, la ville où repose son père pour l'éternité !... A la gare, elle se retrouve face à un très jeune garçon de 10 ans, semblant perturbé… faisant des gestes désordonnés…
elle ne se résoud pas à le laisser tout seul et l'embarque dans sa cavale !
Anatole est autiste… Mina va , à plusieurs reprises , vouloir se séparer de lui et le ramener afin qu'il retrouve sa mère… mais elle s'attache, et compatis avec ses différences qui le mettent à l'écart des autres ; ils traversent la ville de Lyon en long en large du cimetière où le père de Mina est enterré au Centre spécialisé où Anatole doit se rendre pour passer des tests…elle l'accompagne et ne s'en laisse pas conter !! Elle se prend d'affection sincèrement pour ce petit garçon si déroutant !

« Cet enfant était décidément très étrange. Etait-ce l'autisme qui lui donnait toutes ces caractéristiques, toutes ces bizarreries ? Ou bien Anatole avait-il ce petit grain extraordinaire, une sensibilité hors du commun que beaucoup d'entre nous avaient perdue ? Il me faisait penser à la définition de la poésie que nous avait donné notre prof de français : " La poésie est un langage radicalement différent de la prose, à la fois dans sa façon de se présenter et dans sa façon de présenter le monde." Anatole était poétique à sa manière.” (p. 221)

Un récit empreint d'une prodigue émotion où deux petits bouts d'homme et de femme en construction, se débattent avec leur différences, leur « marginalité » .Cette fugue de 24 heures fera grandir et l'un et l'autre. Une belle compréhension et appréhension de l'autisme par Mina, cette adolescente fugueuse, surdouée !

En « surfant » pour prolonger cette lecture… je découvre tardivement que notre ami, Juju… a écrit un premier roman (que je note dans mes lectures à venir !) « Grandir un peu »… Je finirai par ces quelques mots, Mina, Anatole, nos « héros » ont quelque peu grandi en se rencontrant et en frottant leurs différences… Mais la modeste lectrice que je suis a aussi l'impression d'avoir aussi « grandi un peu », d'avoir un peu évolué dans « mon » regard envers les enfants différents …

« Un "pédopssicatre" a dit à Maman que j'étais "autiste" et qu'il fallait que je sois au maximum comme "tout le monde". Mais moi je ne veux pas être comme tout le monde parce que je n'aime pas "tout le monde". « (p. 241)

Le nom de cette auteure me disait quelque chose et je me suis souvenue que j'avais noté en bonne place , sur ma liste de lectures en attente d'acquisition et de découverte, “Le Carnet de Marceline Desbordes-Valmore »… qui sera dans mes lectures de la rentrée…
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« Je suis partie ce matin avec mon sac à dos et le Petit Prince. Je ne rentrerai pas. »

Il n'en fallait pas plus que ces premiers mots pour que je m'engouffre à la suite de Mina et que je me barre avec elle pour une fugue (dés)enchantée dans la belle ville de Lyon !

Mina a quatorze ans et elle est surdouée. Elle a sauté trois classes et sa mère ne pense qu'à sa réussite. Mina se sent terriblement seule, et porte sur le monde un regard qui n'est pas de son âge. Mina émeut par cette enfance qui prend l'eau de toute part, et qu'elle refuse de voir s'échouer sur des rives qui ne lui ressemblent pas.

Elle décide de fuguer et prend un train pour la ville de Lyon. Là, elle va tomber sur Anatole, dix ans et autiste Asperger. Ils vont alors tous deux traverser la ville, à moins que ce ne soit la ville qui les traverse, qui les renverse un peu.

Qu'il est doux leur périple, à la fois enfantin et cruel, un regard posé sur la différence et l'indifférence générale des adultes. Un regard sur ces deux enfants si lumineux qu'on voudrait les protéger.

Une fugue de vingt-quatre heures, une journée suffisante pour tout changer. Pour donner de l'espoir, pour se faire rencontrer ces deux solitudes de notre époque. Un livre d'enfance, de différence et de lumière.

Je suis toujours autant fasciné par les éclopés, les oubliés, les boitillants, ceux qu'on ne voit pas, ceux qu'on regarde de haut. Ceux qui par leur singularité brillent plus fort que les autres, au milieu des moutons. Ceux là même qui ne se dessinent pas, s'il vous plaît …

Et puis, il y a les livres qu'on voit partout, et ceux qu'on ne voit pas suffisamment, celui-ci appartient à cette catégorie silencieuse et qui pourtant se doit de rencontrer ses lecteurs.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Mina, quatorze ans, va passer son bac S mention chinois dans quelques jours. Elle a un HPI, Haut Potentiel Intellectuel. Marginalisée dans son lycée parisien, lasse de suivre les injonctions de sa mère veuve qui rêve pour elle d'un avenir brillant, elle décide de fuguer et part pour Lyon. Elle rencontre par hasard Anatole, un enfant de dix ans autiste asperger oublié dans le TGV, qui doit se rendre au CEPD du Vinatier de Bron pour subir des tests. Mina le prend en charge. Ce qui ne devait durer que quelques minutes va durer toute une journée et transformer sa vie à jamais.

A partir d'une rencontre improbable, l'auteur nous dépeint les comportements et les ressentis de deux ‘anormaux' de la société marginalisés. Comment vit une enfant surdouée ostracisée par des lycéens ? Pourquoi un enfant qui a ses propres représentations mentales et se comporte en apparence bizarrement est qualifié de débile par ses congénères ?

L'auteur donne des pistes de réponse dans ce roman et permet de réfléchir à la notion de normalité dans notre société. de manière assez crédible, cette fugue ne dure qu'une journée, temps largement suffisant pour que l'auteur ne répète pas en boucle son propos.
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Mina, adolescente parisienne surdouée en Terminale S, a l'impression qu'elle n'a pas son mot à dire sur sa vie et son orientation, que sa mère décide tout pour elle. Elle décide de fuguer jusqu'à Lyon où son père décédé est enterré. Quand le train arrive en gare, Mina aperçoit un jeune garçon seul, apeuré et perdu dans la rame. Elle réussit à le convaincre de la suivre, pensant que quelqu'un va venir le chercher. Mais ce n'est pas le cas, le jeune garçon appelé Anatole et Mina vont alors faire un bout de chemin ensemble. Mina apprend à le connaître, découvrant qu'il est autiste Asperger et s'adaptant à ses particularités. Ils passent la journée ensemble mais le lendemain, quand la jeune fille décide de l'amener à un bureau de Police, ils n'arrivent pas à se séparer.

Tout d'abord, je remercie Babelio et la maison d'éditions Anne Carrière de m'avoir permis de découvrir ce roman qui a pour thème entre autres, l'autisme et plus spécialement le syndrome d'Asperger.
C'est un handicap que je connais bien et j'étais curieuse de voir comment il serait abordé ici. Bien que certains traits du personnage d'Anatole soient parfois volontairement amplifiés, l'auteur a vu juste quand elle évoque les particularités du jeune garçon, ses angoisses, ses répétitions, son besoin de rituels, son malaise face aux contacts physiques, sa mémoire géographique. Elle est bien documentée à ce sujet et les remerciements en fin de livre me laissent penser qu'elle a dans son entourage une ou plusieurs personnes autistes.
L'histoire en elle-même est touchante, bien écrite et agréable à lire. C'est le récit d'une rencontre improbable entre deux êtres différents, l'un à l'intelligence supérieure à la moyenne et très mature pour son âge, l'autre ayant un handicap, mais qui réussissent, malgré les circonstances extraordinaires, à s'apprivoiser et à lier amitié tel le Petit Prince dont il est question à de nombreuses occurrences ici.
Je pense que ce livre peut être lu par des adultes bien sûr mais aussi pas des adolescents car il est facilement abordable et ces jeunes lecteurs pourraient se reconnaître dans ces pages.
Pour moi, ça a été une lecture agréable et assez rapide aussi puisque ce livre comprend 220 pages.
Je pense aussi que pour les personnes qui ne connaissent pas l'autisme ou le syndrome d'Asperger, ce peut être un bon moyen d'avoir une première idée de ce handicap.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Tout le monde se plaint du bruit mais personne n’aime les gens silencieux. Ils intriguent. Ils font peur. On ne peut pas rester sans parler. On a besoin d’un fond sonore, comme le bruit de fond de l’univers dont nous a parlé le prof de physique. Le bruit c’est la vie, l’agitation c’est la vie, pense-t-on bêtement.
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Les deux seules idées de profession qui me venaient à l'esprit étaient exploratrice ou encadreuse de rêves. L'Encadreur de rêves était le titre d'un livre que m'avait offert ma grand-mère quand j'étais petite. J'aimais le titre tout autant que le livre. Explorateur, c'était le métier de l'aviateur du Petit Prince, et aussi celui de Saint-Exupéry , en quelque sorte. Le Petit Prince était à la fois explorateur et encadreur de rêves, car il prenait soin de sa rose et la mettait sous globe. Saint-Exupéry encadrait finalement ses rêves dans ses livres. Donc le métier que je voulais faire était Saint-Exupéry, ou à défaut Petit Prince. (p. 117)
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(...)bannir le mot "orphelin" de toutes les langues du monde (...) est-ce que je décidais d'en faire la blessure insurmontable de mon existence ? Ou bien est-ce que je choisissais de garder l'image de mon père, le souvenir de son amour et Le Petit Prince comme un trésor au fond de mon coeur, une ressource et un idéal jamais dévoilés ni dilapidés ? Mon père n'y était pour rien mais il n'était plus là; il me laissait ce choix qui pouvait déterminer chaque jour de ma vie. c'était là un bel héritage malgré tout, celui des secrets et du libre arbitre.(p. 74)
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Mais à trop fouiller le passé et traquer l’avenir, je ne profitais réellement de rien. Prendre soin du présent et chercher à le rendre meilleur était peut-être la seule façon de fabriquer à la fois un passé dont je puisse être fière et de préparer un avenir qui me ressemble.
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Cet enfant était décidément très étrange. Etait-ce l'autisme qui lui donnait toutes ces caractéristiques, toutes ces bizarreries ? Ou bien Anatole avait-il ce petit grain extraordinaire, une sensibilité hors du commun que beaucoup d'entre nous avaient perdue ? Il me faisait penser à la définition de la poésie que nous avait donnée notre prof de français : " La poésie est un langage radicalement différent de la prose, à la fois dans sa façon de se présenter et dans sa façon de présenter le monde." Anatole était poétique à sa manière. (p. 221)
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