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" Ce livre est pour moi l'occasion de rendre compte des rapports sociaux qui se développent sur ce terrain d'enquête, en expérimentant une écriture plus littéraire. Il vise aussi à diffuser les résultats de ce travail de recherche autrement, au delà du cercle restreint des chercheuses et chercheurs en sciences sociales."
Cette phrase , écrite dans l'épilogue du livre , pose clairement le contexte de ce roman qu'après lecture , on eut pu targuer de décousu.

A Zanzibar, le tourisme de masse s'est développé et tout est fait pour faire déconnecter les touristes et particulièrement les Mzungu , les femmes blanches.

Pour l'achat d'un collier de nouilles locales , le beach boy, peut te faire la totale dix minutes après si t'es intéressée et visiblement , t'es intéressée. Cela nous donne pas mal de fesses à l'air avec une écriture qui n'hésite pas à glisser vers l'argotique , à bon escient et sans redondance.
L'auteur nous apprend que les parcours de vie relatés sont la norme , ce qui peut surprendre :
Liaison de vacances , poursuite du contact entre l'Europe et Zanzibar, retour de la femme sur l'île et souvent mariage plus ou moins éphémère
C'est la rencontre entre l'Afrique et "le nord" , entre accomplissement de soi (ou juste l'envie de s'envoyer en l'air) et recherche de fenêtre de vie meilleure .
Si le livre se lit facilement et avec intérêt , on regrettera la multiplication des situations qui sont plus ou moins similaires et non pas le développement d'une seule qui m'aurait permis de mieux cerner les personnages .
Merci à Babelio et aux éditions Julliard pour leur confiance.
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Altaïr Despres est anthropologue, chargée de recherche au CNRS.
Altaïr Despres travaille sur Zanzibar (Tanzanie). Ses recherches récentes portent sur la transformation des relations de genre et d'intimité (sexualité, conjugalité) sous l'effet de l'intensification des circulations internationales vers l'archipel depuis la fin du 20e siècle.
Zanzibar est son premier roman.
Tout est dit ou presque.
Zanzibar ou l' état des lieux d'un monde contemporain . Zanzibar est un lieu de villégiature paradisiaque dont raffolent les touristes, souvent des femmes, européennes, célibataires , ayant envie de changer d'horizon. Certaines ne font que passer, d'autres reviennent ou restent. Soleil, plage, beach boys en pagaille , la vie est belle profitons en.
Les autochtones, eux, profitent de la manne financière, les beach boys en premier et si ils peuvent rêver d'une vie meilleure ici ou ailleurs qui peut leur jeter la pierre?
Etat des lieux donc mais état des lieux doux-amer où il m'a semblé que les gens se croisaient sans se voir avec chacun des aspirations, des rêves , des déceptions et des désillusions .
Altaïr Despres aborde de façon lucide le mal-être d'une société où chacun essaye de trouver sa place et n'y arrive que rarement, où le racisme ordinaire est toujours de règle, où les femmes essayent toujours et encore de gagner leur place à l'égal des hommes .. J'ai beaucoup appris sur Zanzibar, sa culture, son histoire, ses coutumes , ses forces et ses faiblesses. Une lecture au final enrichissante .
Je remercie les éditions Julliard pour ce partage via Netgalley
#Zanzibar #NetGalleyFrance !
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Ce soir c'est la fête au Kilima Dreams, un des plus beaux et des plus anciens hôtels de l'île. Toute l'île de Zanzibar va s'y retrouver pour la Full Moon Party qui sera aussi l'occasion de fêter l'anniversaire de l'hôtel et la réussite du couple mixte maintenant séparé qui l'a créé. Touristes, backpackers, expatriées (au féminin car ce sont essentiellement des femmes qui s'installent ici) ou beach boys, les jeunes locaux gagnant leur vie en vendant des babioles, des excursions ou plus si affinité aux touristes, tous vont s'y croiser sous les regards envieux de ceux qui n'ont même pas les quelques euros nécessaires au ticket d'entrée.

Altaïr Despres l'explique dans son épilogue : elle est anthropologue et chercheuse et a consacré ces quelques dernières années à étudier la manière dont les échanges internationaux et notamment l'arrivée en masse de jeunes européennes, touristes d'abord puis souvent expatriées quand elles décident de tout plaquer pour s'y installer, a transformé en profondeur l'île de Zanzibar. Afin de donner plus de visibilité à ses travaux et aussi de faire partager cette réalité à ceux qui l'ignorent, elle a décidé d'écrire cette histoire romancée basée sur des faits plus que réels puisque la vie de la plupart des personnages s'inspire en tout ou partie des témoignages qu'elle a recueillis. C'est la première fois que je découvre une telle démarche et j'avoue que c'est totalement réussi : ce roman m'a non seulement appris plein de choses sur cette petite île devenue tanzanienne par le jeu de la politique mais m'a aussi passionnée tant on se laisse prendre aux situations décrites par l'auteure.

Alors certes, il ne faut pas y chercher effets de style ou grandes envolées littéraires : le style est simple et efficace mais toujours très juste avec des tranches de vie qui sonnent terriblement vraies (on comprend mieux pourquoi après avoir lu l'épilogue et appris qu'il s'agissait de vrais récits) et un langage très actuel qui permet de se plonger totalement dans cette réalité. L'auteure met en scène plusieurs personnages qui illustrent les différentes situations rencontrées, là aussi j'ai eu un peu peur au début que le roman se réduise à une série d'anecdotes mais les récits s'entrecroisent assez vite, on découvre via l'histoire d'un personnage ce qui est finalement advenu d'un autre et le tout est vite devenu pour moi totalement addictif. On s'attache en effet très vite à ces jeunes femmes et jeunes hommes dont les cultures sont si éloignées et qui pourtant finissent par se croiser le temps de vacances ou plus. le schéma décrit par l'auteure semble classique : de jeunes européennes, souvent scandinaves, allemandes, italiennes ou françaises, venues pour des vacances et tombées amoureuses de l'île... et de ses beaux jeunes hommes pour qui une aventure avec une européenne peut signifier tellement plus, argent pour investir dans le tourisme local, billet d'avion ou visa pour l'Europe ou pourquoi pas juste une aventure également puisqu'elles semblent les trouver si séduisants. Loin des clichés ou du propos déjà beaucoup vu sur le sexe tarifé, on est ici dans une relation librement consentie dont l'auteure explore toutes les facettes et toutes les ambigüités, obligeant son lecteur à se poser des questions et à réfléchir aux impacts du tourisme et de la mondialisation et du rétrécissement des distances permis par le transport aérien et Internet.

Avec de tels propos ce roman peut sembler assez austère mais pourtant c'est aussi une lecture particulièrement agréable, le rythme ne faiblissant jamais et les portraits brossés par l'auteure étant particulièrement vivants et attachants. Les pages se sont donc tournées toutes seules et j'aurais bien aimé continuer le voyage encore un peu avec Mathilde, Ethel, Dolce et les autres. le combo chercheuse / auteure qui aurait pu paraître un peu étrange est pour moi totalement validé, une occasion parfaite de découvrir et de comprendre tout en passant un excellent moment. Dommage que ce roman soit passé quasi inaperçu (je l'ai découvert car je l'avais noté lors d'une Masse Critique Babelio) : si vous avez l'occasion de mettre la main dessus, n'hésitez pas vous aussi à partir en voyage pour Zanzibar !
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Voici mon retour de lecture sur Zanzibar de Altaïr Despres, découvert grâce aux éditions Julliard, que je remercie.
Sur la carte, Zanzibar ne ressemblait à rien.
Un bout de terre à peine visible, parasite traînant au large des côtes d'une Afrique colossale.
C'est pourtant pour cette île qu'elle avait décidé de tout lâcher : son boulot, sa famille, ses potes, sa routine, la vie bien comme il faut qu'on avait souhaitée pour elle et qui l'éteignait. Elle allait se tirer au soleil, se construire une carrière digne de ce nom, sans patron sur le dos pour lui rappeler que le haut de la pyramide, c'est pour les bonshommes.
Là-bas, son corps aussi prendrait sa revanche. Son corps poli de jolie jeune femme de la classe moyenne pourrait s'en donner à coeur joie. Elle était prête à boire, à fumer, à danser sur la plage, à suer contre les garçons et à baiser jusqu'à plus soif.
Zanzibar est un roman qui nous fait découvrir une île tropicale d'une beauté franche et sale, théâtre de rencontres exaltées entre des jeunes Européennes et des beach boys ambitieux.
Ces jeunes femmes plaquent parfois tout pour vivre une autre vie, promesse de fêtes, de dépaysement. Et elles tombent sous le charme des beach boys bien décidés à saisir les opportunités laissées par un tourisme écrasant. Ces garçons ont beaucoup de charme mais surtout énormément d'ambition pour essayer de sortir de leur condition.
L'auteur nous dépeint le quotidien d'une île où le tourisme de masse fait rage et où jeunes européennes et jeunes hommes locaux se côtoient.. pour le meilleur.. mais aussi parfois pour le pire.
J'ai aimé ce court roman, les parcours décrits par Altaïr Despres. C'est très intéressant et cela montre un autre visage de Zanzibar, que je n'imaginais pas.
Il n'y pas besoin de plus de pages, l'auteur fait mouche avec une histoire bien conçue et des personnages que j'ai apprécié de découvrir.
Pas de coup de coeur mais ma lecture m'a plu, je lui met la note de quatre étoiles.
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Le thème des relations entre occidentaux âgés mais aisés et les jeunes gens pauvres mais généreux de leur corps a déjà été magistralement traité par Jean-Christophe Ruffin dans "La salamandre" (Brésil), José Maria Mendiluce "Pura vida" (Costa Rica), Dany Laferrière, à travers ses différentes nouvelles qui inspireront le long métrage "Vers le sud", Jean-Noël Pancrazi avec "Les dollars des sables" (Santo Domingo).
Ici, le cadre c'est Zanzibar. Mais, franchement, ce livre n'apporte absolument rien à ce qui a été déjà traité. Pas un mot, par ailleurs, sur la plaque tournante, que fut Zanzibar pendant des siècles, de l'esclavage des Noirs par les Arabes, sujet par ailleurs complétement occulté à ce jour (pas assez woke sans doute). Pas un mot non plus sur le fait que toute relation homosexuelle est punie de mort à Zanzibar.
Pour ce qui est de la forme, l'auteur souvent omniscient (elle a dit, elle a pensé, elle a fait...) agace parfois et fait des digressions hors de son thème. Mais, c'est essentiellement son style qui est insupportable.
A chaque page, des mots ou des phrases en anglais, des vulgarités ou des grossièretés, des références aux "appli" . Quel intérêt peut susciter un ouvrage écrit comme une conversation dans un café de quartier?
Si l'on peut dire sans trop de risque que la littérature française féminine depuis Madame de Lafayette jusqu'à Françoise Sagan présentait à peu près la même façon d'écrire, aujourd'hui les "autrices" (quelle horreur à écrire et à entendre que ce mot disgracieux... Pourquoi ne pas pousser jusqu'à l'absurde avec "un moustache", "un vis" etc...?) s'ingénient à user de grossièretés à chaque page (j'ai noté, ici, au hasard des pages: bite, baise, connard, mec, beuh, meuf etc...). Je doute fort que ce parler "djeun's" attire ceux qui le parlent compte tenu de leur cerveau lavé par internet et qu'ils ne comprennent pas une phrase qui contient plus d'un élément (question sms: ca va? quel temps fait il? réponse classique : tranquille (tkl plutôt). Quant à ceux qui aiment le mariage des mots (cf les oeuvres de Julien Gracq par exemple), ce type d'ouvrage est horripilant. Se mettre à la portée des lecteurs ignorants est une chose mais se mettre à leur niveau est un ratage total. (Simple opinion d'un simple lecteur)
Pour faire écho à un sondage relayé par Babelio sur les couvertures de livres, celui- ci (Zanzibar en noir et en gras sur fond jaune, plat et sans nuances) n'attire absolument pas.
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Zanzibar, destination de carte postale. Les destins des locaux et des touristes s'entrecroisent sur les plages paradisiaques de l'archipel.
L'intrigue du roman est peu développée se résumant à des instantanés de vie de personnages qui s'entrecroisent. On suit en suit des expatriées rêvant d'une vie idéalisée en compagnie de locaux, des touristes européennes en quête d'aventures et de clichés instagramables et de jeunes locaux en quête d'un peu d'argent auprès des européennes. Chacun souhaite d'une vie meilleure mais voit ses rêves parfois fracassés face aux réalités de l'île. On passe des uns aux autres, sans avoir vraiment le temps de s'attacher à eux, même si l'on comprend parfaitement les motivations de chacun. J'avoue que j'aurais préféré suivre l'un des protagonistes sur toute l'histoire, mais le résultat est plaisant à lire.
L'autrice explique à la fin sa démarche et les particularités de Zanzibar dans le tourisme sexuel. C'est intéressant et renvoie à d'autres oeuvres (livres comme film) pour compléter l'expérience.
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J'ai trouvé la lecture de ce livre passionnante. Il nous parle d'hommes, de femmes, qui veulent, eh bien qui veulent finalement beaucoup de choses : s'en sortir, prendre soin de leur famille, être amoureux(se), accomplir leurs rêves.
Problèmes : ils n'ont pas tous les mêmes rêves. Nous avons d'un côté des jeunes femmes européennes, qui sont venues en vacances et sont restées, voire même qui ont tout plaqué pour s'installer à Zanzibar. Je pense par exemple à Ethel, qui est un modèle de réussite professionnelle. Sa vie personnelle est un peu moins heureuse, mais elle a tout de même été mariée, a eu un fils qui étudie à l'université. C'est elle qui a demandé le divorce, pour rendre sa liberté à son mari, qui avait quinze ans de moins qu'elle. Et là, le récit nous montre déjà le coeur du problème : la place des femmes, pas seulement à Zanzibar, non, mais dans notre société occidentale. Ethel aura mis du temps à comprendre que son père, si brillant, n'a pu mener sa si brillante carrière que parce que sa mère s'est sacrifiée pour lui, sans trouver cela anormal. S'il avait réellement tenu son rôle de père auprès d'être, peut-être aurait-elle choisi une autre orientation scolaire, ce qui lui aurait évité de finir placardisée à trente ans, parce que les postes à responsabilité ne sont pas données à des femmes. Elle n'est pas la seule à expérimenter cet adage ici.

Ce n'est pas seulement une vie professionnelle décevante que ses femmes ont pu fuir, c'est aussi la volonté de quitter la voie qu'on leur avait tracé depuis le début. C'est le cas de Mathilde, qui se sent bien à Zanzibar, même si elle a eu du mal à prendre le rythme de ce pays. Elle rêve d'avoir un enfant avec l'homme qu'elle aime, mais dont elle ne supporte plus les défauts qui étaient à ses yeux des qualités quand elle s'est mise en couple avec lui.
Je parle des femmes, mais il faudrait aussi parler des hommes, du travail qu'ils fournissent, des efforts qu'ils font pour tenter d'avoir une vie meilleure. Omar, qui a eu aussi la chance d'avoir une mère particulièrement industrieuse, a saisi sa chance, entrepreneur respecté, mari et père comblé. Je pense aussi à ce beach boy dont nous suivons le parcours, Dolce, qui maîtrise parfaitement son métier, sait se rendre indispensable auprès des touristes, se rapprocher des jeunes femmes européennes, qu'il est assez facile de séduire – ne sont-elles pas aussi venues pour cela ? Mais sait-il encore quel est son rêve, lui qui a une petite fille, qui vit en Suède auprès de sa mère ? Oui, il est allé en Europe, mais il y a été confronté au racisme ordinaire. Il a été confronté aussi aux différences de climat – c'est une chose de rêver de voir la neige, s'en est une autre de la supporter.
Un constat amer ? Oui. Même les histoires les plus réussies, si j'ose employer ce terme, cache douleurs, renoncements et déception. Zanzibar est cependant une oeuvre toute en nuance, que j'ai pris plaisir à lire.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Sous couverte d'une histoire légère, sans grand tourments ni revirements, c'est une presque étude sociologique qui est dépeinte.
Sont aborder plusieurs thématiques qui se rejoignent et s'alimentent sur l'ile de Zanzibar. Tourisme sexuel, pauvreté, fossé des classes sociales, étrangères vivant à des milliers de kilomètres et qui plaquent tout pour investir les quelques kilomètres carrées de cette ile aux airs paradisiaques.
Au fil des tribulations de ces filles, de ces hommes qui boivent, font l'amour ou baisent jusqu'à plus soif, le portrait paradisiaque s'émousse pour dévoiler sa dimension vénale que le tourisme sexuel érige. Les premières victimes, les habitants qui s'abandonne à vivre de cette manne financière rapide, mais non moins facile.
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Aujourd'hui je vais évoquer Zanzibar premier roman d'Altaïr Despres. L'auteur connait bien la région pour y avoir conduit des recherches anthropologiques. Son roman (au titre paresseux) est inspiré de ce qu'elle a vu sur place et son histoire est très descriptive de la réalité sociale.
Zanzibar est un bref roman qui pêche par sa volonté didactique ; plus que de la littérature romanesque ou fictionnelle, le texte s'apparente à une accumulation de poncifs (vrais) sans véritable attachement pour les protagonistes dont les principales sont les femmes dont les portraits sans aspérité sont proposés. Ce roman à thèse (la poursuite de la domination économique du nord sur le sud avec une inversion fréquente de la domination sexuelle entre les hommes et les femmes) se déroule donc dans cette merveilleuse île de l'océan Indien dotée de plages paradisiaques. Mais Altaïr Despres s'efforce de montrer l'envers du décor de rêve en racontant plusieurs histoires entremêlées qui ont souvent des points communs : la solitude de femmes qui se laissent séduire par de jeunes hommes locaux. Ce lieu touristique attire en effet de nombreuses occidentales seules qui pour certaines tombent amoureuses rapidement et s'installent dans l'île sur un coup de tête. Elles deviennent des investisseuses et contribuent à faire fonctionner l'économie locale. Il faut préciser que Zanzibar est une terre musulmane et que la religion tolère mal la dépravation et les moeurs libérées. le début du roman raconte une full moon party au Kilima Dreams. de ce lieu le narrateur précise : « comme la plupart des autres hôtels du village, Kilima Dreams donnait directement sur l'une des plus belles plages de l'île. Mais contrairement aux établissements voisins, la parcelle de terre sur laquelle il s'était progressivement étendu au fil des années formait une petite butte plongeant dans l'océan. Par conséquent, toutes les chambres sans exception surplombaient la mer. Vu du large, Kilima Dreams semblait trôner sur Zanzibar. » La fête est l'occasion de croiser les propriétaires (un ex couple mixte qui continue à travailler ensemble) et les nombreux invités en plus des clients en villégiature. Sous les lumières des lasers et la musique des DJ les corps dansent au coeur de la nuit. Force est de constater que : « Zanzibar avait la particularité (contrairement à d'autres régions touristiques d'Afrique) d'être une destination très convoitée par les jeunes Européennes et Américaines. » L'auteur poursuit en indiquant : « Zanzibar, les beach boys étaient une véritable institution. Il y en avait de toutes les sortes. Au sens strict, l'expression « beach boys » désignait un ensemble hétérogène de garçons qui travaillaient sur la plage. le plus souvent, ils y abordaient les touristes pour leur vendre des fruits, des souvenirs, des paréos, ou, plus rarement, de la drogue. » le scénario est souvent le même : après la séduction et l'amour place à la désillusion et au constat de la naïveté. Les beach boys sont rarement célibataires, ils peuvent avoir une famille voire déjà des enfants avec une étrangère. Car il faut comprendre que le développement du tourisme de masse a eu des conséquences : « autant la vie sexuelle et affective des jeunes filles zanzibaries ne s'en trouva pas bouleversée, autant celle des garçons connut une révolution majeure. Pour ceux qui avaient la tchatche, c'en fut fini de la disette. » le langage du roman est souvent cash et trash, l'auteur a un style direct et n'utilise pas de métaphores ou d'euphémismes pour décrire les rencontres et les situations.
Zanzibar fait le constat amer que Helle, Mathilde, Doria ou Inès ne sont pas certaines d'être épanouies dans leurs relations parfois factices (sans être tarifées, pour cela il y a les prostituées tanzaniennes) avec Dolce et les autres garçons. Ce roman est intéressant mais inabouti, il constitue néanmoins un avertissement sur la réalité zanzibarie contemporaine.
Voilà, je vous ai donc parlé de Zanzibar d'Altaïr Despres paru aux éditions Julliard.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Zanzibar, ses complexes hôteliers, ses plages de sable blanc, sa mer turquoise. Une vision de carte postale que vendent tous les tours opérateurs. Derrière ce cliché, il y a les Zanzibarais dans leurs ensemble, les beach boys (ces jeunes hommes vivant du tourisme), les expatriées et les touristes.
Altaïr Despres, anthropologue et ethnologue, nous livre sous la forme d'un roman le résultat de 5 années d'études de ce microcosme.

Ici, ce ne sont pas les hommes qui font du tourisme sexuel, mais des jeunes femmes, européennes ou américaines,  venant passer des vacances de rêve à Zanzibar.

Elles représentent pour les beach boys qu'elles rencontrent du sexe facile, ce qui n'est pas négligeable pour ces jeunes hommes dans un pays musulman, mais aussi de l'argent facile et parfois même un passeport. Ils butinent jusqu'à trouver celles qui s'occuperont d'eux

En effet, ces jeunes femmes tombent parfois amoureuses de leur beach boys et certaines décident de tout plaquer pour vivre pleinement leur histoire d'amour.
Le choc des cultures est immense. Elles sont travailleuses, dynamiques mais aussi et surtout très fleurs bleues. Eux sont rarement fidèles et parfois peu travailleurs. le racisme est présent, la religion aussi qui régit les relations.

J'ai découvert à travers ce livre l'envers du décors ; celui qu'en tant que touriste nous ne voyons pas, ou plutôt qu'inconsciemment nous ne voulons pas voir.

L'auteure nous livre le portrait et le quotidien de quelques-unes de ces femmes, de la touriste à celle qui est là depuis plusieurs années.

Son cursus et ses recherches rendent crédible ce qui pourrait être une simple oeuvre de fiction.

Je dirai pari réussi pour cette transcription de la réalité à la fiction dans un style léger et très agréable. En conclusion, j'ai pris plaisir à lire ce livre.
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