Viva est un roman ou plutôt une série d'anecdotes sur des personnages historiques que
Patrick Grainville s'est régalé à évoquer, sous la forme d'un puzzle livresque, lors de leurs voyages dans le Mexique des années 30 et 40, alors que l'Europe est en plein conflit. Si le sujet m'avait attirée voire même enthousiasmée, il n'en fut pas de même pour sa lecture qui fut pour moi difficile et un peu poussive.
Chaque anecdote donne au récit un rythme et fourmille d'éléments historiques qui, par leur nombre, m'ont rapidement submergée et déstabilisée m'ôtant tout sens du récit. Avec le recul, je sais que ce qui m'a réellement empêchée d'entrer pleinement dans le roman, est ma méconnaissance de la vie de Trotsky - dans le sens large du terme - ainsi que de celle de
Malcolm Lowry dont j'ignorais jusqu'alors l'existence. Ce roman m'a donc fait découvrir un auteur et c'est probablement le seul bienfait qu'il ait eu sur moi car les avalanches de détails sur les luttes internes des multiples groupes communistes m'ont peu intéressées.
J'ai cependant eu quelques sursauts d'intérêt au fil des pages lorsqu'il était question de Diego et Frida dont l'histoire ne m'est pas inconnue tout comme celle du voyage d'
André Breton.
Avec ses innombrables visiteurs en exil que l'on rencontre dans le roman, le Mexique apparaît comme une terre d'accueil où chacun cherche à fuir ses démons ou y attend le dénouement de son existence. le Mexique et son culte des morts, avec ces personnages que l'auteur évoque par un va-et-vient avec le présent - tel des fantômes -, m'apparaissent être en réalité le sujet principal de ce roman où le parallèle entre ces deux personnages, Trotsky et Lowry, n'est visible que dans leur engagement exclusif pour leur cause (la politique ou la littérature) qui se trouve quelquefois malmenée mais qui restera présente jusqu'à leur mort.