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Olivier Girard (Éditeur scientifique)
EAN : 9782843440779
173 pages
Le Bélial' (13/03/2007)
3.73/5   15 notes
Résumé :

Lucité. Ville-lumière ? Il y a longtemps alors, avant que le grand froid s'abatte, avant la démence des hommes qui conduisirent le monde à sa perte. Que reste-t-il trois siècles après ? Des façades éventrées, des pierres fendues par le givre et quelques-uns, des hommes, qui tentent de survivre en préservant le peu d'eau non polluée encore disponible. Et ce seul putain d'horizon, le Sud, Grand-Milieu, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le monde que dessine l'auteur est convaincant. Je n'irais pas jusqu'à dire que ce monde est un sujet mais j'ai ressentis un réel plaisir à plonger dedans .C'est un univers qui est assez tangible .L'efficacité de l'écriture fait que l'on reçoit cette réalité post apocalyptique de plein fouet .
De ce fait quand le symbole et le symbolique se présente .. on le prend pour ce qu'il est : augures et pressages.
Il est impossible de ne pas s'immerger dans ce monde tant le style est efficace et les mots choisis .
Le personnage principal possède une vie dense dont la tonalité générale s'enracine dans un vécu qui nous est révélé selon les modalités d'un " switch " assez bluffant .
Il est l'héritage de sa vie et de ce fait situer le message du roman ( et celui d'Orvil ) sur un plan exclusivement métaphysique et symbolique me semble être une erreur .
Nous sommes effectivement dans l'examen de la destinée ( du destin et du symbolique ) . Cependant : Orvil est une personne et pas un masque ( personae ).
Le message que sa vie et ses choix nous enseignent concernent à mon avis le thème de la vengeance comme résultat de la douleur et de la cruauté . La vengeance est légitime ?? on pourrais le penser ( à priori ).
Le message du roman est clairement d'attirer l'attention du lecteur sur le prix du prix du sang. La vengeance n'est pas une satisfaction et est-elle un parcours initiatique qui mène directement à l'enfer. Elle semble souvent une nécessité et de ce fait il est bon et de savoir qu'elle a un prix ( les parques ne sont jamais très loin).
Je suis très sensible au style et aux constructions de l'auteur ..
C'est un réel plaisir de parcourir un roman à thèse tellement vivant avec cet imaginaire efficace .Sur les procédés de di Rollo je dirais : La meilleur réponse à une question n'est-elle pas une question .. ?
Très vivant .
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Après l'éreintant Meddik, Thierry di Rollo explore une dernière fois sa « Tragédie Humaine » avec Les Trois Reliques d'Orvil Fisher.
Nous sommes en 2007 et l'auteur français choisit de poursuivre sa fresque noire mais pourtant toujours passionnante au sein d'un monde qui n'en finit pas d'agoniser. Moins dense que son prédécesseur mais tout aussi brutal, Les Trois Reliques d'Orvil Fisher ne renie rien des obsessions de son auteur et se contrefout des règles.

Des morts au hasard
Les premières pages ne laissent aucun doute, vous êtes en territoire « di Rolliens » . Un tireur s'installe calmement en face d'un immeuble d'habitation de Lucité, une ville en ruines oubliée de Dieu. On y suit de pauvres hères, les gardiens pitoyables d'une mare d'eau stagnante anonyme froidement abattus par notre sniper-narrateur au but inconnu. Des hommes, des femmes, des enfants. Jusqu'à l'assassinat de Martha er Thelonious sous les yeux de leur petit-fils, un certain Orvil, qui finit avec un bras en moins.
Secouru par un médecin de passage, Lake Harrison, et bientôt greffé d'un bras en plastum, le jeune homme est mis dehors manu militari par le chirurgien de l'En-Zone qui lui a sauvé la vie. Dès lors, Orvil Fisher n'a plus qu'un seul objectif : trouver le meurtrier de ses grands-parents pour lui faire la peau.
Une histoire simple, une histoire de vengeance. Mais croire que la vengeance racontée par Thierry di Rollo sera familière, pour ne pas dire cliché, c'est mal connaître le français.
Car derrière cette quête sanglante, l'auteur tire un peu plus loin le lecteur au sein de son monde sinistre. Les familiers de l'univers reconnaîtront pas mal de choses ici : la drogue K. Beckin de Meddik, l'eau devenue denrée rare de la Profondeur des Tombes ou encore une planète Mars devenue complètement inhumaine comme le sous-entendait déjà le récit d'Archeur.
En 2007, Thierry di Rollo imagine un monde en miroir du nôtre, où le réchauffement climatique a conduit à une inversion du rapport de forces entre le Nord et le Sud, où l'on conserve et transporte l'eau comme un trésor, où les Neiges s'abattent sur ce qu'il reste des ex-pays riches et où les Océans Atlantique et Pacifique se sont rejoint au détriment de l'Amérique Centrale.
Au milieu de cette catastrophe, Orvil Fisher poursuit un fantôme à dos de girafe, d'abord en tant que guetteur dans un convoi qui chasse le yak et récupère de l'eau à flanc de montagne, puis sous les oripeaux d'un piqueur pour amuser la foule en tuant plusieurs fois des taureaux génétiquement modifiés pour se relever, enfin derrière une ligne de fortins bétonnés qui protègent un grand barrage à cheval entre le Sud et le Grand Milieu. Orvil Fisher est à la fois chasseur et fuyard, un lâche avec la main sur la gâchette.

Pourquoi vivons-nous ?
Dans l'intervalle, le lecteur capte le drame fondateur d'Orvil, l'abandon d'un père et une existence qui le lâche quand il lui veut juste crier « papa ».
La tuerie d'après, celle de ses grands-parents, entre les pièces de modèle réduit de son grand-père et un ouvrage mystérieux d'une bibliothèque trop pleine, ne sera que le coup de grâce. Thierry di Rollo offre de nouveau un être torturé au lecteur, un homme qui se noie dans l'absurde dès l'enfance, qui ne parvient pas à comprendre le sens de ce qu'il lui arrive, de la raison de son malheur.
Et si tout cela, si la vie elle-même, n'avait pas de sens ? Si c'était la façon de mourir et ce que la Mort nous réserve donne du sens à l'existence ?
En recherchant celui qui l'a jeté sur les routes, Orvil devient en quelque sorte une copie de son ennemi-juré, un homme aux multiples visages et aux multiples emplois, qui tue avec la certitude de donner une portée symbolique à ses meurtres.
Il croise très tôt un animal-totem, marque de fabrique des romans de Thierry di Rollo depuis Number Nine et son nécrophage mutant. Une girafe qui parle, un élément d'absurde dans un monde encore plus grotesque. Un souvenir fragile, d'une Afrique qu'on ne voit pas cette fois, mais qui est là, toujours, à l'orée du regard.
Et puis l'autre figure-obsessionnelle de di Rollo, une certaine forme d'amour, incarnée cette fois par la relation d'amour-humiliation entre Lauryanne et Orvil, menotté chacun son tour, baisé chacun son tour. Comme si l'amour n'avait plus aucun sens en lui-même, noyé dans cette violence outrancière, comme si seule l'histoire personnelle d'Orvil pouvait lui redonner figure humaine. Une figure humaine lâche, brutale, éphémère.

Noircir la neige
En filigrane, Orvil Fisher s'interroge sur tout ça, sur le sens même de son existence, sur le rôle de cette violence aveugle, de ces êtres humains pathétiques drogués et écoeurants. Roman incomplet, qui laisse filer sa fin à dessein, Les Trois Reliques d'Orvil Fisher est autant une fuite qu'une conclusion sinistre, où le plus surprenant vient certainement d'Outre-monde avec cette anhumain et ses vaisseaux noirs étranges qui noircissent la neige et poussent les humains à leur perte. On s'étouffe dans une gangue impossible, à tenter de comprendre ce qui n'a aucun sens. On comprend, avec amertume et fatalité, que la « Tragédie Humaine » forme un tableau éloquent d'une humanité qui court depuis toujours à sa perte, traumatisée par la mort et par l'absence de sens. Orvil, comme John Stolker ou Pennbaker, finit par comprendre que l'existence est une farce et que seule la fin peut provoquer un sursaut. Thierry di Rollo termine son ultime tableau sur un ailleurs où les identités se confondent, où l'homme et l'animal marchent côte à côte à l'horizon et où tout finit dans un viseur.
Car la Mort vous regarde, elle vous donnera une raison d'être.

Tableau final d'une Tragédie Humaine aussi noire que radicale, Les Trois Reliques d'Orvil Fisher s'enfonce dans le monde absurde et violent créé par l'homme lui-même. Thierry di Rollo transforme une quête de vengeance en quête de sens, annonce la fin du monde et l'avènement de l'anhumain, met un terme à l'insignifiance du vivant par la brutalité de la mort. On en ressort encore une fois lessivé mais étrangement lucide sur la condition humaine.
Lien : https://justaword.fr/les-tro..
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Ce livre commence comme un coup de poing. On est saisis et sonné par ce monde que Thierry di Rollo nous décrit froidement, avec détachement, dans un style sec et dur rythmé par des phrases courtes. C'est sombre, désespéré, déprimant. On est pris à la gorge d'entrée et happé dans ce futur apocalyptique. Malheureusement, passé le premier tiers du roman, le rythme s'essouffle. On retrouve Orvil Fisher à différentes périodes de sa vie avec comme seul film conducteur cette dévorante soif de vengeance. L'ambiance oppressante des premières pages change. Elle devient plus intimiste, parfois onirique. Et la réalité d'Orvil Fisher devient floue, tout comme l'histoire, il faut l'admettre, qui devient de plus en plus difficile à suivre. C'est bien là le principal problème du livre. Car si le style est de qualité il n'est au service de rien ou presque. L'histoire est à peine esquissée et la fin laisse le lecteur dans un état d'incompréhension. Qu'a voulu raconter Thierry di Rollo ? le sait il lui-même ? A cette dernière question je serai tenté de répondre non. Les trois reliques d'Orvil Fisher donne l'impression d'un roman qu'on aurait amputé de certains de ses chapitres. Il lui manque clairement une histoire mieux travaillée. le style est percutant mais c'est à peu près la seule chose que le livre a à offrir.

[...]
Lien : http://pitivier-blog.blogspo..
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J'ai trouvé le récit bâti bizarrement. En fait, il m'a donné l'impression d'être destructuré. Passer de scènes actuelles à des flash back, pourtant j'ai l'habitude. Mais là, non ça ne passe pas, je m'y perds. Au fur et à mesure des pages, l'histoire m'a semblée de plus en plus difficile à comprendre.
Les personnages sont tous plus inintéressants les uns que les autres. Il y a d'abord Orvil Fisher, le héros. Un tueur qui tire sur tout ce qui bouge…. Et j'ai pas compris pourquoi. Je sais pourquoi, mais ne comprends pas.
Et les personnages secondaires, qui sont tous d'une inconsistance affligeante ! Que dire de plus sur eux ? Bah rien, parce que j'avoue que je ne me souviens même plus de leurs noms (à part la fille).

Et pour finir, et bien je n'ai pas du tout cerné le monde dans lequel nous embarque Thierry di Rollo. Un monde apocalyptique, sombre… ok. Mais à part ça il m'échappe totalement. Pourquoi est-il devenu ainsi ? quand ? Comment ? Tout ça n'est pas assez clair à mon goût.
Et puis ce personnage bizarre, cet anhumain… pareil, je n'ai pas réellement saisi son rôle dans l'histoire.


Et pourtant, l'écriture en elle-même n'est pas désagréable. Les phrases sont simples et fluides.
Finalement, j'ai le sentiment que l'auteur a trop voulu imager et métaphoriser son histoire, ce qui, en définitive, lui fait perdre de son sens et de son intérêt.


En conclusion, ce court roman est une déception.

PS : Vous savez quoi ? Bah j'ai pas compris le titre non plus ! C'est quoi ces fameuses reliques ??
Lien : http://desliresdestoiles.ove..
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Dérangeant, mais très sympa
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Tous les jours sont bons pour mourir.
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"Monsieur Fisher, votre girafe vous attend."
Tout en me serrant la main, elle devance ma question rituelle.
"Tout s'est parfaitement bien passé. Son gardien attitré l'a nourrie avec les seules graminées que vous tolérez."
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Vois tu, vous ne tuez pas parce que vous avez peur de vivre ; vous tuez parce que vous respectez la Mort, malgré vous.
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Les nuages sont lourds et noirs ; comme ce monde à l'agonie. J'ai froid.
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Video de Thierry Di Rollo (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thierry Di Rollo
Thierry di Rollo - Meddik .A l?occasion des Utopiales 2013 à Nantes, Thierry di Rollo nous présente son oeuvre, dont « Meddik » publié chez Folio SF, et nous parle de ses influences. Pour en savoir plus : http://www.mollat.com/livres/di-rollo-thierry-meddik-rire-sourd-9782070321131.html http://www.mollat.com/auteur/di-rollo-thierry-1361178.html Notes de musique : treasureseason, Return to Dope Mountain, Fjords ®
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