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EAN : 9782070313235
288 pages
Gallimard (03/03/2005)
3.46/5   52 notes
Résumé :
Demain. Le pétrole n'est plus qu'un souvenir. Reste le charbon, et avec lui ses mines titanesques, ses millions de gueules noires efflanquées, ses cieux saturés de poussière grise. Dans ce monde glacé où l'eau potable est devenue la plus convoitée des richesses, où les animaux clonés en masse crèvent au fond des tunnels, où la " nuit claire " a remplacé le jour, Pennbaker le porion tente sans grand succès de survivre. Car il a vu la mort de trop près pour ignorer l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Intéressant et noir . Un roman très noir ..

Un univers très bien campé par des mots aussi bien choisis que puissamment évocateurs (des images fulgurantes).
Un monde de charbon .. de mines .. de fumées .. de jours obscurs .. de dénuement ..

Des personnages perdus qui souffrent en silence sans perspectives d'avenir . Cette donnée est palpable .
Il n'y a rien de sordide ou de malsain dans ce roman ( à moins de considérer la souffrance et les conséquences de la violence politique comme quelque chose de malsain ) .

Comme dans Méddik ou bien dans Les trois reliques d'Orvil Fisher le personnage dérape dans une quête teintée de violence .. de perte de repères et d'obsessions idéatives ...
C'est assez fascinant de voir comment l'auteur crée un univers fantastique ( ou fantasque ? ) en le faisant vibrer et correspondre à la problématique du personnage principal ( résonances ) ..

Comme à l'accoutumée le personnage central se met en route avec un but qui est le résultat de chimères et qui est également le reflet d'une errance psychique ..
Le sujet est une fois de plus d'explorer la source de la colère ... de la violence :au travers d'une quête sombre comme ce monde et comme l'environnement des personnages.

Comment dire ? L'auteur dans son oeuvre examine et dissèque globalement , la racine et les modes d'expression des comportements violents , en se plaçant à différentes échelles ( individu , collectif , masse ) .

Les univers sont des métaphores chez di Rollo , aussi fantasques que souvent sublimes . On pourrait dire surréalistes ? oui un peu , ou bien apparenté à Brussolo . Moi je dirais pensez à Arcimboldo …

Les univers de l'auteur ont principalement vocation à poser un cadre particulier qui contribue à donner du sens général par des correspondances ,
Bien que non réalistes ( ils ne sont absolument pas réalistes ) , on ne saurait donc les qualifier de prétextes ou de décoratifs pour autant .

Par ailleurs même s'il s'agit le plus souvent d'un processus de maturation psychologique , et d'une errance psychologique , on ne peut véritablement parler de névrose symbole des personnages principaux , chez les personnages principaux .
Ce cheminement psychologique aurait franchement plus à voir avec le concept de Fatum , de l'antiquité romaine .Avec comme corollaire l'intervention des Parques .
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En 2003, Thierry di Rollo n'est plus un inconnu. Après trois romans aussi radicaux que passionnants, le français poursuit sa quête de sens dans un monde où tout semble s'écrouler avec La Profondeur des Tombes.
Si La Lumière des morts et Archeur passaient une partie de leur temps en Afrique, le « continent-poubelle » saccagé par les Européens, La Profondeur des Tombes retournent sur le vieux continent. Thierry di Rollo opère un retour aux sources, avec un récit plus proche de son premier roman, Number Nine, où l'on suit encore une fois un homme sur le chemin de la folie.

Là où Number Nine s'intéressait à l'énergie nucléaire et à ses conséquences, La Profondeur des Tombes explore les mines de charbons et ses galeries interminables. Thierry di Rollo imagine son propre Germinal dans un monde où le pétrole n'existe plus. Pour faire tourner la machine capitaliste à bout de souffle, il ne reste qu'une seule solution : rouvrir les mines de charbon. C'est ici que l'on fait la connaissance de Forrest Pennbaker, un porion (équivalent du contremaître au sein des mines) en charge de CorneyGround. Avec les gueules noires, Pennbaker s'aventure dans les entrailles sales et infernales de la Terre pour y dénicher le nouvel or noir.
La Profondeur des Tombes s'ouvre de façon aussi grotesque que signifiante : Pennbaker assiste à la fin laborieuse et pathétique du dernier « flaireur » d'Humphrey, l'escorteur. Grâce aux écolos consensuels (et surtout opportunistes), les mines sont de nouveaux autorisées à condition d'y réintroduire des « flaireurs », des animaux censément capables de renifler les veines de charbon. À CorneyGround, le dernier « flaireur » en date n'a en rien la tête de l'emploi puisqu'il s'agit d'un hippopotame efflanqué et déshydraté qui n'en finit pas d'agoniser dans le noir. Thierry di Rollo illustre immédiatement la folie latente de son monde, l'hypocrisie de ceux qui participent à cette mascarade et la noirceur totale de ce qui attend les personnages. Une fois à la surface, pas de jour mais une nuit claire, l'horizon noyé dans les cendres et la fumée charbonneuse.
Pennbaker retourne dans son chez-lui miteux, à peine mieux loti que les mineurs de CorneyGround, et retrouve CloseLips, sa fille-replicant, pantin désarticulé et seule source d'amour pour notre héros. Mais avec la mort de l'hippopotame, Forrest Pennbaker va devoir se mettre en quête d'un nouveau « flaireur », aussi ridicule et inutile que soit l'entreprise. C'est ici que vient se lover le premier grain de sable dans le mécanisme branlant qui constitue l'esprit de Pennbaker. En se souvenant de son passé et de cette fille qu'il n'a jamais connu mais qu'il sait être sienne, le porion se met une idée singulière en tête : celle de la retrouver quoiqu'il en coûte.
L'univers de la Profondeur des Tombes n'est pas sans rappeler celui de Number Nine et ses villages nucléaires. Cette fois, Thierry di Rollo nous parle de villages dédiées où l'on écaille du poisson pour des populations de plus en plus miséreuses, et qui seront vite remplacées par des villes minières aussi lugubres que désespérantes. En 2003 déjà, le français nous parle de sujets d'une brûlante actualité et imagine le cynisme et l'hypocrisie d'une écologie prêt à tous les compromis pour briller, même si elle doit pour cela faire ami-ami avec les plus gros pollueurs de la planète. À côté des ressources énergétiques, c'est aussi l'eau qui devient une denrée rare. Polluée, le précieux liquide devient un nouveau signe de richesse, celui des puissants comme l'éprouve Pennbaker lorsqu'il rencontre son supérieur au Bateau Raide.
On organise des loteries et des jeux pour remporter telle ou telle quantité d'eau, tandis que le monde n'en finit pas de chuter. Assumant un pessimisme sociétal et politique total, Thierry di Rollo décrit en toile de fond une société bouffée par la propagande télévisuelle et par des guerres-spectacles dont on ne comprend plus grand chose…mais qui occupe au moins le quidam devant son poste de télévision. L'autre grande cause, c'est la recherche d'une certaine forme d'immortalité grâce à une pilule miraculeuse qui, finalement, se révèlera cancéreuse, passant du luxe ultime à l'attrape-pauvres en quelques années à peine. La Profondeur des Tombes expose les entrailles d'un monde en putréfaction où le capitalisme a rongé tout ce qu'il reste de l'humanité. Une humanité qui intéresse pourtant toujours autant l'écrivain français.
Sous les couches de noirceur de la Profondeur des Tombes et son message nihiliste, on trouve une certaine beauté désespérante. Pennbaker, personnage tragique, nous expose sa jeunesse et son seul amour, Debbie. Comme toujours dans les romans de Thierry di Rollo, le récit se forme autour d'un amour qui se fane, un amour qui finit par disparaître, parfois même avant d'avoir existé. Cette fois, c'est celui entre Pennbaker et Debbie, un amour fugace où il ne manque qu'une main tendue. Comme Blandine dans Number Nine, Debbie va se mettre à haïr et à utiliser les hommes pour parvenir à ses fins, poussant sa détestation de l'homme jusqu'à l'extrême, jusqu'au monde qui l'entoure tout entier. Il serait injuste pourtant de limiter ces lueurs d'humanité à la seule histoire entre Pennbaker et Debbie puisque Thierry di Rollo parle aussi d'amour filial avec les relations complexes qui se tissent entre Pennbaker et son père, Julius. Il nous parle aussi d'une mère disparue en la transformant en obsession dangereuse, en ombre menaçante qui questionne son fils sur la profondeur des tombes, ce point le plus bas où l'homme tombe jusqu'à la mort. Comme toujours pourtant, l'être humain ne trouve pas de pardon aux yeux de Thierry di Rollo, embourbé dans sa médiocrité et des raisonnements fallacieux qui n'en finissent pas d'essayer de justifier l'injustifiable. C'est pour cela d'ailleurs que Pennbaker tente de retrouver ce qui fait l'essence de la folie et de la transgression par l'absence totale de logique et l'arbitraire de la mort. Plus proche de l'animal que de l'homme, les personnages que croisent Pennbaker dans sa quête vouée à l'échec sont aussi détestables que violents. Arrivé dans l'U-Zone, ce « hors-monde » où l'on laisse les criminels s'arranger entre eux, le porion trouve une hyène pour l'accompagner et, l'espace d'un instant, celle-ci semble presque plus logique que le reste du monde dans son droit à exister. le singe, le vrai, finira même par prendre le dessus sur le macaque-humain qui s'aperçoit petit à petit que la société qu'il a créé n'a aucun sens et qu'elle broie encore et encore les moindres rêves d'amour et de lumière qui se cache en son sein.

Beaucoup plus convaincant que son prédécesseur, La Profondeur des Tombes figure un Germinal post-apocalyptique/climatique où le charbon ressurgit du passé des hommes pour les ramener à l'âge des ténèbres. Dans la folie de cette entreprise, l'homme cherche un sens et un peu de réconfort derrière le noir charbonneux de l'horizon. Thierry di Rollo reste d'un nihilisme à tout épreuve et nous guide dans cet univers devenu fou où l'on se noie encore et encore.
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J'ai découvert Thierry di Rollo avec "la Lumière des Morts" mais ce n'est qu'avec ce roman qu'il s'est révélé à moi. Court, tendu, noir, "la Profondeur des Tombes" est une oeuvre puissante, dont le désespoir est le maître mot.

Dans un futur indéfini, mais que l'on devine proche, le pétrole a disparu de la terre, et les hommes, fidèles à leur talent pour l'autodestruction, se sont rabattus sur le charbon. D'immenses mines parsèment un paysage apocalyptique, où la "nuit claire" a laissé place au jour, où les inégalités sont criantes et la violence la règle.

A Corneyground, les mineurs sont légions ; parmi eux Pennbaker, un homme seul, entouré par la mort et les fantômes qui le hantent. Dans un ultime sursaut de vie, il se lancera dans un road-trip halluciné, dont l'issue se révélera dans la noirceur la plus absolue...

A mesure que nous découvrons l'univers de ce roman, l'histoire et la personnalité de Pennbaker se dévoilent et tout le talent de l'auteur est de donner à voir une violence qui n'est jamais gratuite, ni malsaine dans le fond, tant elle s'inscrit dans un monde qui a fait de la destruction du vivant son paradigme principal. le monde mental de Pennbaker et le monde physique dans lequel il évolue se répondent sans cesse, dessinant une spirale qui nous entraîne toujours plus loin dans les ténèbres.

Finalement, di Rollo est un peu le Pierre Soulages de la SF française. Dans ses univers désespérés, qui font écho et nourrissent la psyché désespérée de ses personnages, il nous donne à voir "l'au-delà du noir", pour nous en révéler toutes les nuances. Pour moi, cette lecture fut une grande claque. de celles qui laissent des traces...Et dans mon panthéon personnel, ce roman s'est hissé au rang de classique de la SF française.



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Suite au Bifrost n.85 consacré à Thierry di Rollo, j'avais envie de me confronter aux écrits de l'auteur. Voilà la première pierre.

Un demain assez sombre dans cette SF qui m'a fait penser à un autre écrivain français en la personne de Roland C. Wagner et de son roman Les Derniers jours de mai, notamment par son découpage et sa seconde partie erratique. Et ce n'était pas la partie qui m'avait le plus emporté.
J'ai choisi de commencer par ce roman à cause du mot porion figurant dans le pitch et qu'
Au nord, c'étaient les corons
La terre c'était le charbon
Le ciel c'était l'horizon
Les hommes des mineurs de fond
(Ravi si cet air vous trotte dans la tête pendant quelques heures)

Pour en revenir à nos hyènes, le texte se découpe en deux parties : l'une raconte la vie de lâche de Pennbaker, porion dans ce monde où le pétrole a préféré se tirer plutôt que de supporter l'humanité. Et cette dernière s'est donc mise en tête de retrouver le filon du charbon, de manière outrancière comme à son habitude avec comme résultat la transformation du jour en "nuit claire". Par petite touche, l'auteur nous dévoile ce monde irréel et l'histoire de ce Pennbaker. L'écriture est magnifique, empreinte de poésie. Je me suis plongé pleinement dans cet univers dystopique en compagnie de ce porion solitaire et de sa fille CloseLip. Une partie que j'ai apprécié pleinement.

Puis vient l'errance-violence en U-Zone. Et là, j'ai eu beaucoup de mal à lâcher prise. Comme dit plus haut, j'avais l'impression d'une ballade en psychosphère wagnerienne, la réalité se disloque et je n'ai pas réellement compris où voulait en venir Thierry di Rollo. En outre, la quête de l'antihéros m'a paru vaine et creuse, mais c'est juste une question de perception.

Un bilan mitigé donc, mais la découverte d'une belle plume, de tristes animaux, de belles idées pour un final désespérant et logique. Et ce titre : La profondeur des tombes, magnifique.
Et l'envie de continuer à explorer une autre face de l'auteur.
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Attention roman très particulier dont le résumé donne bien une idée du coté déjanté de l'univers et des personnages.

D'un coté un univers de SF "à l'ancienne" c'est-à-dire qui part d'une projection de notre réalité vers une possibilité de société. Ici, l'auteur suppose que face à la pénurie de pétrole, l'humanité retourne vers une autre énergie fossile encore présente: le charbon. alors cela signifie pollution de l'air et de l'eau et mise sous contrôle des écologistes (via des manoeuvres idiotes que je vous laisse découvrir, et malheureusement on se dit que ces imbécilités pourraient marcher tant on voit que des initiatives politiquement correctes sont parfois prises sans réfléchir sur simple calcul politique).

Coté humain, ce n'est pas la joie non plus, la société est noire, ses composantes peu recommandables ou désespérées.

Un univers assez nihiliste dans lequel Pennbaker va entreprendre une quête. Une quête qui le mènera vers...la fin du roman qui m'a personnellement laissé très dubitatif, interloqué et m'a conduit à penser que je n'ai rien compris à ce livre. Je l'ai apprécié dans ses trois premiers quarts pour ce qu'il m'a raconté (société, personnages) mais je suis passé à coté de la fin, ouverte certe, mais trop pour moi...
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je me trouve à sept cent mètres sous terre , enserré de chaleur . Là où je me suis arrêté , le vide a tout pris . Le froid illusoire de la mort pèse sur mes épaules . La touffeur réelle du conduit me rappelle à la clarté blanche , là -bas , tout au bout . Je tend la main parce que je crois un court moment la toucher , rassuré par ce contact inutile , aussi vain que toute cette folie qu'on appelle le monde .
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Je décide de poursuivre ma fuite en avant. Il est de toute façon trop tard pour faire demi-tour.Pennbaker était lâche, mais lucide. Cela ne l’empêchera pas de crever comme le chien qu’il est. Vous suintez de la même lâcheté, à ceci près que vous ne vous respectez pas. Pas plus que moi. C’est pour cette raison que nous pouvons nous entendre. Alors, imbécile ou opportuniste ?
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Ce n'est sûrement qu'une chute sans gravité. Elle va se réveiller. Je distingue au creux de la pénombre un carré pâle dans le prolongement de sa main gauche. Le mot apporté par le coursier.
Les larmes aux yeux, je m'en empare. Même dans sa hâte, et la chute qu'elle a subie, Closie ne l'a pas lâché.
Je glisse un bras sous les épaules de ma fille, l'autre à la pliure des genoux, la soulève le plus délicatement possible, et la ramène à la maison.
Les portes de mes deux voisins de palier restent désespérément closes. Je me sens seul à en mourir.
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Qui sommes-nous pour vivre dans le noir ? Et qui viendra fermer nos yeux, à l'heure de notre dernière nuit ?
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Son visage s’illumine. Je le hais. Je voudrais assister à sa lente agonie dans une antichambre nue de l’Enfer. Je me pencherais au-dessus de lui pour maculer sa face d’ordure d’une boule de salive pleine de cire glaireuse, puis je l’exhorterais à crever lentement, indéfiniment, pour découvrir sur ses traits de futur cadavre l’expérience qu’il ferait de sa propre mort, et sa frayeur au seuil du grand saut. Le temps est de mon côté.
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Video de Thierry Di Rollo (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thierry Di Rollo
Thierry di Rollo - Meddik .A l?occasion des Utopiales 2013 à Nantes, Thierry di Rollo nous présente son oeuvre, dont « Meddik » publié chez Folio SF, et nous parle de ses influences. Pour en savoir plus : http://www.mollat.com/livres/di-rollo-thierry-meddik-rire-sourd-9782070321131.html http://www.mollat.com/auteur/di-rollo-thierry-1361178.html Notes de musique : treasureseason, Return to Dope Mountain, Fjords ®
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