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4,11

sur 3059 notes
BLADE RUNNER (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?), Philip K. Dick,1968.

Je n'avais jamais lu du Philip.K Dick, je n'avais jamais vu le film Blade Runner.
J'ai voulu découvrir ce classique pour commencer et je n'ai pas été déçue.
Rick Deckard, au travers de sa mission de détecter et de détruire les 8 Nexus -6 qui se sont échappés (des robots qui se comportent quasi comme des humains), ré-découvre son empathie et son rapport à l'autre.
On suit aussi J.R Isidore, être « spécial » vivant dans sa solitude apocalyptique.
*
Le rapport aux êtres vivants, et particulièrement aux animaux, m'a assez surprise (et pas dans le mauvais sens ), ils sont devenus sacrés, rares sinon disparus... enfin d'apparence. Parce qu'en avoir sous forme de robot sauve les apparences.
Y'a des moments où je me suis sentie perdu mais l'auteur sait nous faire des surprises si j'ose dire.
Par contre la fin de l'histoire, pour ma part, était peu claire, on a du mal à faire la différence entre réalité et fantasmes ou rêves et cela m'a un peu perturbé...
BREF très bonne lecture. Il y a eu de très beaux moments, de belles citations sur le silence et l'empathie.
Lien : https://www.instagram.com/kh..
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Hélas, trois fois hélas, "Les Androïdes" (etc. etc.) ne témoigne pas aussi bien du génie de Philip K. Dick que son autre magnum opus, "Ubik". On y reconnaît pourtant plusieurs de ses thèmes caractéristiques, mais l'intrigue ne se prive pas de facilités.

Néanmoins, passée outre cette comparaison un peu binaire, "Les Androïdes..." demeure une lecture très sympathique et bien menée, qui ouvre (un peu timidement certes) une réflexion intéressante.
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Ce roman propose une SF sociale et politique, beaucoup moins axée sur les prouesses technologiques. En cela, Philip K. Dick propose une SF très novatrice pour son temps, où elle est davantage un décor. le coeur de ce qu'il raconte est ailleurs, et Les androïdes… pose deux questions majeures : qu'est ce que l'humain, qu'est ce que la réalité ? Questions qu'on retrouve dans toute l'oeuvre de l'auteur.
Les androïdes… n'est pas un livre sur les technologies et les robots (nexus 6 – nommés réplicants dans le film), mais un livre sur l'humain. A travers la traque de Deckard, tout un tas de questions se posent, tant dans l'esprit du personnage que pour le lecteur. Quand devient-on humain ? Qu'est-ce qui fait qu'on est humain ? Des souvenirs ? Des mémoires ? Un passé ? le croire suffit-il ?

Le roman explore des thématiques complètement absentes du film et elles ont une force dans le roman qui ressort davantage du fait du style assez froid et minimaliste de l'auteur. Parce qu'il ne s'attarde pas sur les à-côtés, parce que sa plume est clinique, les questions qu'il pose (et qui sont déjà en elles-mêmes assez vertigineuses) sont encore plus mises en relief.
La première chose qui m'a frappée en commençant Les androïdes … : son titre. Cette question du mouton électrique/pas électrique est comme un fil rouge dans le roman. C'est peut-être la seule chose qui intéresse Deckard, finalement. Dans le roman, les animaux se font rares. Et ce qui est rare, est cher. Alors le fait d'avoir un animal réel devient un symbole de puissance, un moyen de faire sa place dans cette société. Tous ceux qui n'ont pas les moyens s'offrent des animaux électriques – qui font assez bien illusion. Cela peut paraître anecdotique ou rigolo, mais non, car derrière cette question de possession, se cache celle de l'humanité du possesseur. Car il est sous-entendu qu'un possesseur d'un animal réel est un humain, seul être doté de suffisamment d'empathie et d'émotions pour s'occuper d'un animal. Alors, cela taraude Deckard, forcément.
L'empathie : voilà le coeur du roman. Elle distinguerait les humains des androïdes. Et Philip K. Dick brouille les pistes, d'où les questions centrales que j'évoquais en début de chronique. Par exemple, Iran utilise un orgue d'humeurs. Une sorte de pilulier, et à chaque pilule correspond une humeur particulière. Un joujou qui fabrique des émotions sur mesure… Et puis il y a la boîte à empathie, qui permet, dans une sorte de réalité virtuelle, de revivre le chemin de croix du martyr Wilbur Mercer, de manière très physique, fusionnelle. Un pan majeur du roman complètement absent du film. Cette boîte à empathie apparait pour la première fois dans The little black box (1964).

Ces androïdes et ces moutons électriques proposent donc une SF très différente de ce à quoi on pourrait s'attendre. Dick n'insiste pas sur les décors, l'ambiance - le film par ailleurs comble fort bien ces "trous". Cela se voit aussi dans les personnages. Deckard n'a rien du héros traditionnel. A peine décrit, il fait son job de manière assez expéditive juste pour rafler les 1000 $, trompe sa femme sans remords… sa vie est assez minable, en fait. Ce qui fait qu'il en vient d'ailleurs à se poser des questions sur sa nature, parce qu'il s'en rend bien compte. Mais enfin, rien n'est attachant chez ce bonhomme. Les autres personnages ne sont pas mieux : Isidore le « spécial » m'a paru beaucoup moins attachant que Sébastien avec ses poupées, point de grand méchant à la Tyrell, et les androïdes ne bénéficient pas d'un développement dingue. de toute façon, ils se font dézinguer très rapidement et sans bavure. Quant à Iran, l'épouse de Deckard, elle brille par son côté dépressif. Tout un tas de personnages défichus, pas glorieux du tout, à l'image de cet univers pas du tout réjouissant. Ils n'ont pas le magnétisme qu'offre le film.

Un texte très différent de ce à quoi je m'attendais, moi qui avais vu Blade Runner avant. Malgré tout, j'ai beaucoup apprécié cette première rencontre avec l'auteur, aborder toutes les réflexions absentes du film. D'ailleurs, celui-ci me semble parfaitement complémentaire avec le roman.
Sur le blog, un regard croisé entre film et roman.

Lien : https://zoeprendlaplume.fr/p..
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Mon père m'a presque harcelée pour que je le lise haha, donc bon j'ai fini par me lancer dedans, d'autant plus qu'il rentrait dans le parcours L'humain et ses limites en HLP.
(au fait, non je n'ai pas vu le film.... ne me frappez pas.)

En vrai, cela m'intriguait de découvrir cette oeuvre. Même si les deux scénarios n'ont rien à voir, la présence d'androïdes me fit penser à Detroit Become Human, un de mes jeux vidéos préférés.

Et finalement... j'ai bien aimé cette lecture !
Cela mit un peu de temps, pour être honnête. Au début, j'ai eu un peu de mal à accrocher. Mais je pense que c'est surtout parce que j'étais fatiguée les soirs où je lisais. Par la suite, je fus davantage dedans.

Donc malgré un début difficile, tout compte fait, c'était une bonne lecture. Pas pour les personnages (dont je me fiche un peu, oups), à qui je ne me suis pas vraiment attachée et dont j'ai déjà oublié les noms. (j'oublie toujours trop vite les noms, sauf si les livres me marquent...) Mais plus pour la société qui est dépeinte par l'auteur. Je l'ai trouvé hyper intéressante ! le monde inventé par Philip K. Dick m'a vraiment plu (à découvrir en fiction, pas à avoir IRL hein ^^'), et l'oeuvre en elle-même soulève plein de questions.

(Encore une fois, j'avais envie de partager quelques extraits de notes que j'avais construites pour réviser mon bac. Des éléments qui viennent de sites divers - même si en réalité, j'avais facilement compris certains messages de moi-même -)

L'auteur réfléchit sur la notion d'humanité, la notion d'identité. Sur cette Terre dévastée, les robots à apparence humaine et les êtres humains se confondent. Lorsqu'on atteint un tel niveau de perfection dans l'IA qu'il devient difficile, voire quasi impossible, de distinguer un androïde d'un être humain, où se situe la différence ? La frontière ? Peut-on continuer à traiter les robots comme des esclaves dans ces conditions ?...

Cette oeuvre nous amène à nous poser la question mais sans nous fournir de réponse tranchée : qu'est-ce qui fait de nous des êtres humains ?
Et l'être humain peut-il éprouver de l'empathie, voire des sentiments envers un androïde ?

Philip K. Dick développe l'idée que la différence entre les machines et les hommes serait l'empathie. Mais les émotions des êtres humains sont ici bien souvent artificielles et programmées quotidiennement à l'aide d'orgues d'humeurs (ou de boîtes à empathie), de sorte à empêcher la dépression et se retrouver dans un bonheur artificiel. (petite pensée au Soma dans le Meilleur des mondes ^^)

Parallèlement, l'auteur démontre une réelle solidarité entre les androïdes qui tentent de s'échapper et qui accepte parmi eux le « Spécial » rejeté de tous. Seraient-ils dès lors plus « humains » que les humains eux-mêmes ? À travers le personnage d'Isidore, un « Spécial » (victime de radioactivité et dès lors condamné à vivre en reclus sur terre), l'auteur souligne que même un humain, parce qu'il diffère, est alors exclus de la société et traité sans « humanité ».

Philip K Dick reste toujours dans l'ambivalence et la subtilité qui font que le lecteur reste libre de son propre jugement. Tout cela reste encore un questionnement avant tout : Rick Deckard fait-il le mal en pourchassant les androïdes, qui ne sont que des machines après tout ?
L'auteur se situe toujours dans le questionnement (son titre originel est d'ailleurs en forme de question) et ne donne jamais de réponse tranchée, en soulevant des problématiques et ouvrant plusieurs pistes d'interprétation.

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j'aurais peut-être voulu une fin qui me marque davantage, un truc fort, je ne sais pas trop. J'ai été un poil déçue de la manière dont cela se finissait.

J'ai hésite entre 3,5 et 4. J'aurais mis 3,75 si j'avais pu. J'ai décidé de mettre 4, parce que l'univers était vraiment intéressant. Dans un monde actuel où l'humain veut de plus en plus développer l'IA, j'ai aimé les questions que ce roman posait.

(c'est assez contradictoire d'ailleurs, parce que j'aime cet univers comme j'ai adoré celui de Detroit Become Human, et pourtant j'ai clairement la phobie des robots humanoïdes… :')))
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Un titre que je connaissais mais qui ne m'avait jamais tenté jusqu'à présent. Que venait faire des moutons électriques dans Blade Runner ?

Le début semblait intrigant avec cette histoire d'humeurs en boite. J'aurais d'ailleurs aimé que cela soit plus développé. À partir du moment où ça a dérivé sur les moutons électriques et les têtes de piaf, j'ai complètement perdu le fil de l'histoire. On ne peut pas enlever à cet auteur qu'il avait une imagination débordante, voire même un petit peu trop. D'habitude, j'aime bien le post-apocalyptique mais le sien est trop extrême pour moi entre les classifications normaux/spéciaux, les animaux électriques et les humeurs en bouteille… D'autant plus que son style narratif est très froid et distant, ça n'aide pas à apprécier les personnages. Dommage pour moi mais je lui préfère le film et la version de Ridley Scott, qui n'a vraiment rien à voir.

Comme vous l'aurez compris, ce roman a été une déception et il a été vite abandonné. Dès que j'ai eu perdu le fil, je n'arrêtais pas de bailler à son écoute. Je vous conseille néanmoins de découvrir ce roman, surtout si vous êtes néophytes du film, pour vous en faire votre propre avis. Pour ma part, je continue à explorer youtube.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Je suis fan du film de Ridley Scott et je suis fan de Dick et pourtant je n'avais pas encore lu « Blade runner » ou plutôt « les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ». C'est maintenant chose faite et je ressors ravie de cette lecture. J'ai adoré ce roman et il n'enlève en rien l'admiration que j'ai pour le film, et ce, même s'il s'avère très dissemblable. C'est peut-être même pour ça d'ailleurs. le plaisir que l'on prend à l'un et à l'autre est très différent.

Bien sûr, au long de ma lecture, j'ai joué au jeu des comparaisons avec le film. Mais, très vite, les deux oeuvres apparaissent comme totalement différentes. Si le déroulé de l'intrigue est quasiment similaire jusqu'à l'élimination de Zhora / Luba, par la suite les intrigues prennent des chemins très différents. Avant tout, ce qui différencie les deux oeuvres, ce sont leur tonalité et même le registre auquel ils appartiennent. le roman de Dick est à classer dans le registre de la science-fiction métaphysique alors que le film de Scott relève du tech-noir. Ce choix narratif très pertinent permet à Scott D installer une ambiance réussie, visuellement forte. Pour créer cette atmosphère noire futuriste, le film prend le parti de se placer dans un univers dystopique où Los Angeles apparait encore comme une mégalopole grouillante malgré la colonisation d'autres planètes. Au contraire, le roman ressemble plutôt à un post-apo où San-Francisco a des allures de quasi ville-fantôme. Là où « Blade runner » propose une intrigue de film noir teinté d'un certain romantisme pour être avant tout un récit d'ambiance, « les androïdes rêvent-ils… » s'attache à se questionner sur ce qui fait l'humain. Ainsi Deckard sera amené à s'interroger sur l'humanité des protagonistes qu'il rencontre mais aussi sur sa propre humanité. Dès lors, on retrouve ici une variation sur un thème Dickien récurrent : la réalité est-elle réelle. Mais dans « les androïdes rêvent-ils… » l'interrogation ne porte pas sur le monde extérieur mais sur l'essence même des personnages.

Cette richesse thématique est exploitée dans un récit très addictif. le récit est plus linéaire que beaucoup d'autres romans de l'auteur, il fait sans doute partie de ses oeuvres les plus accessibles. du coup, ce n'est pas le plus dickien des romans de Dick. Je préfère ses récits plus vertigineux, plus alambiqués mais « les androïdes rêvent-ils… » est un roman riche et profond qui se lit tout seul, un vrai page-turner.
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Rick Deckard est un chasseur de primes, un homme avec ses faiblesses, ses doutes et son lot de questions existentielles.
Il traque des androïdes venus d'une colonie, installée sur Mars.

Ces androïdes, en particulier les nexus 6, sont d'une intelligence qui surpasse l'homme, et de plus sont très difficiles à distinguer, même avec des tests élaborés pour détecter l'absence d'empathie
Il y a aussi Isidore, pauvre victime de la cupidité, et de l'orgueil démesuré des humains avides de responsabilité$.

Qui est le plus humain, le chasseur, le robot, ou le simple d'esprit ?

Ce livre est un chef-d'oeuvre à mes yeux.
Mon premier Philip. K. Dick et sûrement pas le dernier.
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J'avoue, avec un peu de honte, que je n'ai pas vu le film culte Blade runner, ni Minority report, ni Total recall, ni d'ailleurs aucun des films tirés de romans ou de nouvelles du génial Philip K. Dick.
Mais, peut-être, en définitive, est-ce ce un avantage, je ne pouvais avoir d'idées à priori sur ce livre.
C'est le deuxième roman que je lis de cet auteur, après le Maître du Haut-Chateau.
Je ne sais si tous ses romans et nouvelles sont de la même trempe, mais, à nouveau, je suis émerveillé par la richesse et la profondeur de ce roman, et par la façon dont l'auteur a de nous mener dans un monde de l'incertitude et de l'énigme.

Alors que le Maître du Haut Château nous interrogeait avec intelligence sur la question de la réalité et de la fiction, plus précisément sur le fait que ce que nous raconte la fiction pourrait être plus vrai que la réalité, ici c'est la question de ce qui constitue l'humanité qui est le thème sous-jacent à toute l'histoire. Et c'est fascinant.

Le récit se déroule un monde « post-apocalyptique », après une guerre nucléaire qui a laissé une Terre dévastée, dont l'atmosphère est envahie de poussière radioactive, dont les effets ont été délétères pour la vie, au point que la majorité de la vie animale a disparu, que les humains rescapés ont émigré sur Mars, ne laissant sur notre planète que ceux qui sont trop déficients ou trop pauvres pour partir. Il y a aussi sur Terre quelques individus chargés de maintenir l'ordre, chargés, au moment où commence le récit, de «retirer » des androïdes de dernière génération, échappés de Mars après avoir tué celles et ceux pour lesquels ils travaillaient.
Parmi ces « justiciers », il y a Rick Deckard, un chasseur de primes, en réalité un tueur professionnel qui espère gagner suffisamment d'argent pour pouvoir s'acheter un vrai animal, alors qu'il ne possède qu'un mouton électrique.
En même temps que de suivre le destin de Rick Deckard, le lecteur suit le parcours d'un « spécial », encore surnommé « tête de piaf », J.R. Isidore, un homme trop atteint par les radiations pour pouvoir se reproduire ou émigrer sur Mars, qui fera la rencontre de quelque uns des androïdes.
Et puis intervient Mercer, une sorte de personnage christique, aux pouvoirs étonnants, auquel les humains humains cherchent à se connecter via une « boîte à empathie ».

Sans entrer dans les détails d'une intrigue qui démarre lentement, puis se dévoile et s'accélère, ce qui m'a beaucoup plu, c'est d'abord le doute et l'incertitude qu'elle installe sur les événements qui se passent, mais surtout les interrogations sur ce qui distingue les androïdes des humains.

Et ce que j'ai trouvé étonnant, et en cela Dick a ce génie qu'ont aussi d'autres auteurs d'anticipation ou de science-fiction (par exemple Jules Verne), c'est l'importance accordée à l'empathie: les humains et les androïdes sont distingués par un test qui permet de définir leur niveau d'empathie; une boîte à empathie permet de fusionner avec le médiateur «divin » Mercer.
Or, nous savons maintenant que l'empathie s'est développée au cours de l'évolution des êtres vivants, considérablement chez les grands primates, et encore plus chez les humains. Et que cette capacité à se mettre à la place de l'autre est liée à l'existence de neurones miroirs, neurones à la base des processus d'imitation, qui s'activent lorsque l'on observe l'autre effectuer une action, comme si on la réalisait soi-même, mais qui aussi, par le biais d'interactions complexes avec d'autres aires de notre cerveau, permettent de ressentir toutes les émotions d'un autre, bref de faire sienne la joie ou la souffrance d'un.e autre.
Mais ici, comme nous sommes dans un roman de Philip K. Dick, un doute apparaît dans la réponse d'une androïde au test d'empathie, et aussi, Rick Deckard se demande s'il n'est pas un androïde auquel on aurait greffé des souvenirs.
Deckard, c'est d'ailleurs l'homme qui doute, qui s'interroge sur sa mission, et qui finira par trouver la paix intérieure, d'accepter sa condition, d'accepter de ne pas tout comprendre, à l'issue d'une expérience quasi mystique. Bref, un anti- héros bien loin des Super-men musclés et invincibles.

Beaucoup d'autres thèmes traversent ce roman, la captation de notre «temps de cerveau disponible » par une télé abrutissante, l'émotion suscitée par l'oeuvre d'art, la question du bien et du mal, et bien d'autres que vous découvrirez en lisant ce beau et subtil récit. J'espère ne vous en avoir pas trop dit.

A noter qu'il y a une postface passionnante d'Etienne Barillier, un spécialiste de l'oeuvre de Philip K. Dick.
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Je me décide enfin à écrire un avis sur cette lecture, faite pour la simple raison que ce livre est à l'origine de ce qui est aujourd'hui encore mon film culte, vu trente ou quarante fois et dont je connais chaque réplique par coeur ou presque (non je n'exagère pas).
Ma surprise a été considérable de constater ce qu'il restait du texte original une fois adapté au cinéma, peut-être 10%, une belle expérience, tout est là, et pourtant tout est si... différent.
En fait, il y a bien un blade runner et des répliquants dans une société où les androïdes sont omniprésents, mais la comparaison s'arrête là, la transformation due au génie de Ridley Scott nous offre quelque chose de grandiose et de définitivement autre.
Le conseil que je pourrais donner est de ne pas aborder cette lecture comme je l'ai fait, c'est à dire avec des a priori et des certitudes, cela vous évitera un choc si vous êtes fan du film.
Par principe je n'aime pas dévoiler l'intrigue ou ce qui pourrait constituer une surprise pour le lecteur, par ailleurs, avec près de 200 avis déjà écrits vous en saurez plus si vous le souhaitez.
Ce qui est sûr cependant, c'est que Philip K. Dick nous propose un roman qui se laisse lire, et plutôt bien même, et que quel que soit la raison qui vous aura incité à lire cette histoire, vous devriez y trouver du plaisir.
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Un roman de science-fiction post-apocalyptique à lire pour les amateurs du genre. Dans une Californie dévastée et presque vidée de ses habitants, ceux qui restent se shootent aux émotions artificielles et à la religion du mercerisme, et craignent la contamination qui pourrait faire d'eux des "spéciaux", ces humains intellectuellement déficients considérés comme inférieurs.

Rick Deckard, chasseur de primes, a pour mission d'éliminer les androïdes qui se sont affranchis du système d'esclavage dans lequel ils sont maintenus. Des androïdes de plus en plus intelligents, de plus en plus difficiles à distinguer de vrais humains...

Une réflexion à plusieurs strates sur ce qui définit vraiment la valeur de l'humanité et des êtres vivants. Des androïdes (et des humains) plus ou moins doués d'empathie, des animaux électriques pour remplacer les vrais disparus définitivement, un nouveau culte dont on ne sait pas s'il est réel ou une vaste supercherie... Philip K. Dick brosse un portrait par moment très drôle et par moment glaçant de ce futur pas si lointain.

Avec quelques défauts, cependant. le récit avance vite et ne prend pas le temps de beaucoup creuser la psychologie des personnages, d'instaurer une ambiance et un suspense qui aurait pu le rendre encore plus prenant.

Mais pour tout ce qu'il aborde, ce qu'il permet de questionner, un roman à lire.
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