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sur 3059 notes
Sur une Terre post-apocalyptique où certaines communautés, des humains sains et des "spéciaux" sont touchés par la pollution radioactive vivotent et vénèrent leurs animaux domestiques comme on aime ses enfants et sa voiture. le reste de l'humanité vit sur Mars avec des humanoïdes de plus en plus perfectionnés. Or un groupe d'androïdes Nexus-6 de la firme Rosen tue des humains dans l'espace et s'échappe en direction de la Terre. Rick Deckard est un chasseur de primes qui espère les "retirer" tous afin de pouvoir racheter un véritable animal. Or il se rend très vite compte que les Nexus-6 interrogent les limites de l'humanité. Une intrigue secondaire est menée par un John R. Isidore, un "spécial" surnommé aussi "tête de piaf", méprisé par les autres humains et même par les androïdes et qui éveille une profonde tendresse de pitié chez les lecteurs qui voient en quoi il est en réalité !

Quel plaisir à lire ! Je me suis retrouvée à 60% du roman en croyant être encore au début et complètement captivée par le suspense d'un récit dont j'avais vu l'adaptation filmée, mais dont je pensais que la lecture ne serait pas "ma tasse de thé". Il faut dire que j'avais renoncé à finir [Deus Irae, co-écrit avec Zelazny, qui m'avait profondément ennuyée sur ses premières pages.

J'en aime le style, la construction parfaite qui enchaîne les péripéties et les enjeux de chaque chaîne, le refus de s'appesantir trop sur les clichés du flic de série B sans les éluder, et l'empathie (le mot est lâché) que l'auteur tresse malicieusement entre le lecteur et tous ses personnages. A cet égard, le personnage de Resch est un sommet !

En réalité, l'oeuvre est profonde : dans l'absurdité de sa mission, son côté tragique, on retrouve Sisyphe de Camus, l'ambiguïté de tous les personnages et la lecture cartésienne (Deckard...) de la capacité des androïdes à se sentir conscients de penser, on peut, on doit capter les enjeux philosophiques du roman qui devient alors aussi conte philosophique. J'ai été un peu déroutée également par les volte-face de la position par rapport au messianisme de Mercer, sorte de dieu-escroc de ce monde-là, mais terriblement intéressée.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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LES ANDROÏDES RÊVENT ILS DE MOUTONS ÉLECTRIQUES de PHILIP DICK
Court et riche roman qui a été adapté au cinéma sous le titre de Blade Runner.
Le livre tourne autour du questionnement sur la frontière entre l'homme et l'androïde. Dick mène le débat avec son enquêteur chargé d'éliminer une nouvelle version d'androïde avec son ironie mordante dans un monde absurde. Un de mes préférés chez Dick.
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Deckard, on l'apprécie, on ne le comprend pas, on le trouve dur, on le trouve faible, on le trouve Humain.
Et c'est bien ça le sujet du livre.
Si vous pensiez lire de la SF classique, vous vous rendrez vite compte que l'oeuvre n'est pas dans la démonstration technologique ou l'anticipation, mais dans un concept beaucoup plus fondamental et rarement bien traité...

Qu'est-ce qui fait de nous des Humains, que signifient des concepts comme l'humanité ou l'empathie?
Les rêves sont-ils l'exclusivité des humains?
Les androïdes rêvent-ils? Et vous, rêvez-vous?
Si non, êtes-vous sûr d'être humain?
Vous êtes déjà peut-être sur la liste de Rick...

Bien meilleur que le film qui n'aborde que partiellement ce que Dick a voulu transmettre, cette oeuvre c'est de l'Art, du vrai.
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Le grand piège des "moutons électriques" est de lire après avoir lu le film. D'abord parce que le film conditionne les images que l'on peut se faire de l'univers de PKD, ensuite parce qu'on s'étonne que l'histoire ne soit pas la même. On en vient alors à comparer l'incomparable.
à ceux qui auraient vu le film et se poseraient la question de lire le livre, il faut d'abord dire que ce sont deux oeuvres distinctes, sans doute complémentaires, mais on n'y retrouvera pas tout à fait les mêmes intrigues, les personnages sont sensiblement différents.
Quand à l'univers, il est dur de se défaire des images de la version de Ridley Scott, mais quand on fait cet effort, on perçoit quand même quelque chose de différent.
Peut-être que l'intérêt de cette lecture réside là : non pas dans la comparaison mais dans la tentative de déceler "l'idée originale", de parvenir à percevoir l'oeuvre de PKD telle qu'elle a dû apparaitre à ses premiers lecteurs. Pas simple mais l'exercice est passionnant et me permet, au bout du compte, de comprendre à quel point ce roman est une claque.
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J'avoue que je suis restée sur ma faim avec ce livre... assez frustrant surtout pour la fan de l'adaptation cinématographique que je suis. On retrouve quelques personnages mais leur personnalité n'a rien à voir entre le film et le livre. Par contre on retrouve l'ambiance lourde (presque déprimante je trouve) et pesante de la SF post apocalyptique.
Le début a mis du temps à m'accrocher et la fin semble inachevée même si on comprend que au final toute l'histoire n'était qu'une sorte de parenthèse dans la vie du héro.
Heureusement quelques passages sont bien fisselés et tiennent en haleine avec des retournements de situation et suspences.
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Nous sommes en 1992 à San Francisco, et non en 2019 à Los Angeles. Rick Deckard est un chasseur de primes qui traque non pas les répliquants, mais des androïdes Nexus 6 destinés à servir les humains dans toutes les tâches y compris les plus ingrates. La fondation qui les fabrique s'appelle Rosen, et non Tyrell. Deckard ne vit pas seul, mais avec sa femme, Iran, dans un immeuble en partie abandonné. La Terre a été dévastée par une guerre nucléaire, tous ceux qui ont pu fuir se sont installés dans les colonies comme Mars. Et les rares habitants qui y demeurent ne sortent pas sans un minimum de précaution, dans un univers sale, gris, triste et froid et non complètement psychédélique et fluo. Ils tentent de maintenir un semblant de cohésion, un reste d'humanité, en se connectant les uns aux autres via des boîtes d'empathie, suivant en cela les préceptes du mécérisme, du nom de son fondateur, Wilbur Mercer…
Ce ne sont là que quelques unes des différences notables entre le roman de Dick, les androïdes rêvent-ils de moutons électriques, et du film qui s'en inspire et qui est devenu un classique du genre, Blade Runner. le titre lui-même est tiré d'un roman d'Alan Nourse, the bladerunner, qui n'a rien à voir avec l'histoire.
Parce qu'il n'a pas les moyens de quitter la Terre, Rick Deckard est resté afin de poursuivre son activité de chasseur de primes et ainsi d'encaisser assez d'argent pour s'acheter un véritable animal plutôt qu'un robot. le meilleur des chasseurs, celui qui passe avant les autres, c'est Dave Holden, mais le jour où celui-ci se fait grièvement blesser par un androïde durant un test d'empathie, Deckard sent que sa chance peut tourner. Il doit trouver le moyen de rattraper ceux qui se sont échappés de Mars après avoir commis des crimes, pour les retirer. Pour cela, il fait appel à la fondation Rosen, le fabriquant des Nexus 6, et en particulier en la personne de Rachael, une androïde servant en quelque sorte de « vitrine » du savoir-faire de l'entreprise. Les humanoïdes sont en effet incapables de faire preuve d'empathie, et le test permet de déterminer leur absence d'affect. Pourtant, alors que Deckard poursuit sans état d'âme la mission qui lui a été confiée, il sent certaines de ses certitudes vaciller. Comment continuer à détruire ses machines sans commencer à ressentir de l'empathie pour eux ? Tout le roman se bâtit sur cette notion d'humanité. Plus encore que dans le film (surtout sa version originale, la version corrigée permet davantage d'insinuer le doute) la question de l'existence de Rick Deckard se pose ouvertement plusieurs fois. On peut le supposer répliquant, chargé des basses besognes que la police officielle répugne à accomplir. Et lorsqu'il couche avec Rachael Rosen, volontairement ou non puisqu'on ne sait qui attire l'autre dans une sorte de piège, il comprend qu'il ne pourra plus jamais exercer son métier de la même façon. L'élimination des derniers androïdes, plus expéditive que dans le film, en particulier celle de Baty et sa femme Irmgard, n'a pas cette dimension lyrique proposée par le scénariste du film et déclamée par l'acteur Rutger Hauer (que l'auteur lui-même trouvait génial dans le rôle de l'androïde)
Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? est sans doute un des meilleurs romans de science-fiction écrit par un auteur aussi prolifique que génial. Pour une fois, la lecture du roman après le film ne constitue pas un obstacle mais se révèle bien plus intéressante parce qu'elle apporte. je remercie les éditions J'ai Lu pour leur confiance.
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! pour moi, 3 étoiles et demi, c'est beaucoup!

(attention, comme je crois fondamentalement que les qualités du livre ne sont pas dans son suspense, mais dans ce qu'il propose comme réflexions, je n'hésite pas à spoiler)

Se plonger dans un univers comme celui de "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques", après avoir adoré le film, c'était évidemment un défi. Je craignais de ne plus aimer le film après coup, ou de refuser les différences entre les deux. En réalité, Ridley Scott s'est approprié une histoire et en a fait autre chose. Les deux oeuvres proposent des réflexions différentes avec des niveaux de difficultés cependant comparables. Les non-dits et les dialogues apparemment farfelus dans le film s'opposent à l'overdose d'informations à décortiquer dans le livre.
C'est du lourd.
C'est du très lourd dans les deux cas.
Les amateurs d'actions à rebondissement risquent d'en être pour leurs frais dans les deux cas aussi, car, finalement, comme le héros n'en est pas vraiment un, à bien des égards, ce n'est presque jamais lui qui est vraiment capable d'accomplir des actions héroïques. Et ça aussi c'est quelque chose à souligner: le personnage principal passe plus de temps à s'interroger sur ce qu'il fait... qu'à le faire proprement.
Dans le livre, il lutte contre ses propres sentiments, ses certitudes acquises du fait de la pression sociale et culturelle; il ne trouve pas les pistes qui mènent à sa mission; il "gagne" de manière presque trop facile.
Dans le film, il n'aime pas ce qu'il fait (on ne sait pas pourquoi, d'ailleurs) et, si c'est bien lui qui mène l'enquête et qu'il est effectivement bon à cela, il aurait dû, chaque fois, y passer plutôt que gagner. le "meilleur" des Blade Runner semble être une vraie bille. Mais n'y a-t-il pas quelque chose à retirer de tout cela?

Tant Dick que Scott ont sans doute voulu mettre en évidence la faiblesse et la non-compétitivité de l'humain face à ce qui est en train de se dresser contre lui. Roman et film totalement cyberpunk, les deux oeuvres nous invitent à nous poser pas mal de questions sur l'humanité: Méritons-nous de vivre? Avons-nous vraiment des qualités à défendre? Sommes-nous meilleurs moralement? Sommes-nous compétitifs?
N'est-il pas révélateur qu'il n'y ait pas un enfant ni dans le livre ni dans le film?

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Complexe, quand on lit un roman, de se détacher de son adaptation filmique, encore plus quand le dit-film aura fait foisonné tout un imaginaire cyberpunk qui empreint encore aujourd'hui notre pop-culture. Et pourtant, l'effet de détachement est nécessaire si l'on veut pleinement apprécier une oeuvre source tel que "Les Androïdes Rêvent-Ils de Moutons Électriques ?".

Le début peut apparaître comme décevant, quand on lit certaines lignes de textes faisant référence au prix du canard de Barbarie ou quand Rick Deckard, figure quasi-mutique et imperturbable, perd tout ses traits pour devenir un banal employé exécutant des tâches qu'il considère d'un oeil vide, et cherche en vain à obtenir un animal vivant ET réel. En effet, l'obtention d'un animal au sein de son logement devient ici une véritable fascination, dans le simple but de montrer à tous sa preuve vivante d'être un "être d'empathie".

Car ici, la clé de voûte de ce roman est la notion d'empathie, qui permet d'obtenir une faible, mais visible, distinction entre humains et androïdes.

Mais alors, pourquoi chercher à poser une barrière entre ces deux races ? Pourquoi refuser que des androïdes se mêlent aux humains ? Pourquoi mettre en place des batteries de test pour les reconnaître, qui ne cesse d'être modifiés et renouvelés au fur et à mesure que de nouvelles versions plus perfectionnées arrivent sur le marché ? Car il faut une façon de les reconnaître, car l'humanité en a besoin pour ne pas sombrer dans le néant d'un quotidien devenu poussiéreux et pollué. Pour ne pas perdre ce brin d'humanité qui permet encore à l'homme de dire "Je suis moi, je suis un être de chair capable d'émotions et d'empathie."

Les moments introspectifs de Deckard permettent de mieux comprendre cette étrange société qui, en quête d'un contact virtuel avec une nouvelle figure christique, cherche elle aussi son propre chemin de croix et sa propre passion.

Rick Deckard est un reflet de cette société de dieux de l'ennui, cherchant à fuir l'entropie et le temps qui passe, et ayant mis au banc de l'humanité ceux ne désirant pas s'en aller dans l'espace, en quête des étoiles.

Il est un être de chair qui, au cours de sa traque sans fin, se questionne sur sa propre humanité, et ses sur ses choix moraux. Car si il se met à éprouver de l'empathie pour les androïdes, voir même à en aimer certains, qu'est ce qui les différenciera alors de lui ?
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'ai enfin découvert ce classique de la SF ! Et ce ne sera pas mon dernier de l'auteur puisque j'ai vraiment apprécié ma lecture.
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Le monde est dévasté, recouvert par les cendres nucléaires. La population émigre sur Mars et celle qui reste sur Terre ne vit plus que pour regarder ou écouter une émission à la télé, ou vivre une expérience avec Mercer dans la boite à empathie. Les animaux deviennent rares, et chers. Ceux qui n'ont pas les moyens d'en acheter, s'en font fabriquer.
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C'est le cas avec Rick Deckard, chasseur de primes d'androïde pour la police, qui a un mouton électrique. Il va accepter une mission afin de gagner assez pour s'acheter un vrai animal.
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On y rencontre aussi Isidore, un homme seul, un "spécial" qui n'a pas le droit d'aller sur Mars car trop atteint des radiations.
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On y suit aussi certains androïdes qui envahissent la Terre. Ceux que Rick doit arrêter. Les derniers modèles, les plus perfectionnés, ceux qui sans un test particulier peuvent tout à fait se confondre avec les humains.
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Ce qui m'a plu dans ce roman, ce sont les questions autour de l'humanité. Tout ce qui fait qu'on est humain et non androïde. Notre capacité d'émotion et d'empathie qui nous différencie, et qui est particulière à tout un chacun. Notre capacité à croire aussi, avec la religion de Mercer ou les émissions de Buster.
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En bref : une très bonne découverte de ce classique, et j'ai hâte d'en lire d'autre de cet auteur.
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Roman culte de la SF, nous plongeons dans un univers sombre, très sombre même, où la poussière radioactive s'infiltre partout, où les animaux sont électriques car les « vrais » sont hors de prix et la plupart ayant carrément disparus.
Un véritable marché s'organise d'ailleurs autour de leur vente, de leur fabrication et de leur entretien.

Philippe K. Dick à la faculté de faire naître beaucoup de questions philosophiques et nous laisse le soin de trouver nos propres réponses.

Ce futur est une noirceur abyssale où l'homme ne désire que fuir la Terre pour aller sur Mars.
Nous suivons Rick Deckard qui rêve de remplacer son mouton électrique par un animal vivant et pour cela il va accepter un contrat où il doit exécuter 6 androïdes dernière génération.
Nous suivons également John Isidore, un « spécial » (homme atteint génétiquement par les radiations) qui vit reclus dans un immeuble abandonné. J'ai beaucoup apprécié ce personnage méprisé, touchant et si seul.

L'auteur crée un univers riche, profond, parfois un peu confus et complexe mais tellement intéressant :

🤖 le Mercérisme : nouvelle religion
🤖 le Voigt-Kampff : permettant de démasquer les androïdes en testant les capacités d'empathie du sujet
🤖 Orgue d'humeur Penfield : permet de programmer son état d'esprit de la journée.
🤖 La tropie : les objets inutiles qui se reproduisent
🤖 le Sidney : sorte d'argus qui donne la valeur des animaux et indique, par un horrible « d'» s'ils sont disparus

Les réflexions autour de la notion d'humanité et d'empathie sont passionnantes même si la toute fin peut paraître quelque peu nébuleuse.

N'ayant pas encore vu le film de Ridley Scott (oui je sais c'est une honte pour la fan de SF que je suis 🙈) je sais déjà que les deux oeuvres sont différentes mais j'ai maintenant hâte de pouvoir les comparer.
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