AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Françoise Cartano (Traducteur)
EAN : 9782070417704
272 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.44/5   129 notes
Résumé :
Après l'holocauste qui a mis fin à la Troisième Guerre mondiale, les rares survivants devenus méconnaissables à force de mutations sont l'enjeu d'une lutte sans merci entre deux Églises : celle du Bien et celle du Mal, qui vénère Deus irae, le Dieu de la Colère, celui qui a lâché sur le monde l'horreur atomique.

Chargé de réaliser un portrait de cette funeste divinité pour ranimer la foi de ses fidèles, Tibor McMasters, un peintre sans bras ni jambes... >Voir plus
Que lire après Deus IraeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,44

sur 129 notes
5
3 avis
4
4 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
1 avis
La tragédie tant redoutée a eu lieu, les bombes ont détruit le monde tel que nous le connaissons, tuant des millions de personnes, entraînant de nombreuses mutations chez les survivants.

Dit comme ça, on pense tout de suite à un contexte post-apo classique mais attention ce sont Dick et Zelazny qui signent ce roman et ces auteurs n'ont pas pour habitude de proposer des récits attendus. « Deus Irae » ne ressemblera donc pas au post-apo qu'on pourrait croire. Il n'est pas question ici de survie comme dans la plupart des récits de ce registre, mais plutôt de questionnements spirituels, philosophiques et moraux. le récit prend la forme d'un road-trip étrange, parfois même psychédélique. Au cours de son voyage, Tibor va rencontrer divers êtres qui, chacun à leur façon, lui permettront d'en savoir plus sur lui-même.

Il y a une homogénéité étonnante dans ce roman, les 2 auteurs ayant écrit à tour de rôle. Pourtant, je n'ai pas ressenti de franches ruptures dans le récit qui est d'une fluidité totale. Peut-être est-ce parce que les 2 hommes se connaissaient tellement bien. Ils ont également sans doute des préoccupations communes. le sujet de la foi est en effet un thème qui intéresse les deux hommes. Si je connais trop peu Zelazny, j'ai lu pas mal de Dick et j'ai également lu une biographie à son sujet, du coup son intérêt pour ces thématiques ne m'étonne guère. Lorsque les auteurs ont entamé leur collaboration sur ce roman, Dick n'avait pas encore vécu les expériences mystiques dont il fait état dans son « Exégèse », ces visions ou hallucinations ayant commencé en 74, mais l'écriture de « Deus Irae » ayant duré 12 ans, je ne serais pas surprise que cette crise mystique de Dick ait nourri le roman sur la fin.

Je me rends compte que j'ai beaucoup de mal à évoquer ce roman. Je peine à proposer une analyse et j'ai même du mal à exprimer mon ressenti. Alors je vais faire court, « Deus irae » est un roman d'une grande richesse, très profond, intelligent et passionnant. Lire « Deus irae » est une expérience surprenante et déroutante. Je crois que je peux résumer en disant simplement que j'ai adoré cet étrange voyage. J'ai envie de creuser d'avantage l'oeuvre de Zelazny. Quant à Dick, cette lecture confirme qu'il est l'un de mes auteurs préférés. Je me dis qu'il faudrait que je songe à me plonger dans son «Exégèse » dont le 1er tome dort dans ma PAL depuis quelques temps déjà.
Commenter  J’apprécie          496
C'est un livre pas facile à "chroniquer"...
Soit il vous parle, soit il ne vous parle pas, je pense.
Sur une Terre entièrement pollué par une arme de destruction massive atomique, lancée par Carleton Lutfeufel, l'ancien Christianisme est battu en brèche par une nouvelle religion, qui a pris ce dernier comme "héros", et qui s'intitule "Deus Irae".

De prime abord cette religion semble être son exact opposé. Deité du mal absolu, "la colère divine" qui semble bien plus réaliste en ces temps post-apocalyptique.
Cette religion a ses prêtres... A Charlottesville, ils ont même commandé un "fressac" en son honneur, une fresque, au meilleur peintre à Charlottesville, Tybor, qui s'avère être un homme-tronc, qui a des prothèses mécaniques pour les bras, et une sorte de charrette tirée par sa vache pour se déplacer...
Cet artiste doit peindre le "vrai" visage du Deus Irae. du coup, il doit entamer un pèlerinage pour le retrouver (en chair et en os, déifié de son vivant, on n'est que quelques dizaines d'années après la catastrophe).

C'est le début d'un voyage quelque peu halluciné, qui donne lieu à toutes sortes de considérations métaphysiques, morales, religieuses, qu'est-ce que le bien, le mal, côté noir, côté blanc, et le road-trip initiatique de Tybor va plutôt ressembler à un cauchemar sous acide, dans l'ensemble, même s'il croise des créatures sympathiques (et d'autres beaucoup moins), mutations diverses dues à l'atome...

Parti chercher le Deus Irae pour le photographier, il explorera lors de ce voyage toutes les facettes de lui-même, de la plus lumineuse à la plus obscure, de la plus farfelu à la plus terre-à-terre, du plus profond désespoir à l'espoir qui renaît au moindre signe positif.
La matière même du roman, c'est cette exploration des profondeurs de l'humanité dans tous ces développements. Je ne sais pas comment ils sont arrivé à ce résultat en écrivant à tour de rôle, c'est assez incroyable, assez drôle aussi par moments, et à d'autres absolument dramatique.

Le résultat est étrangement cohérent, au bout du compte. La fin est assez étrange, j'avoue que je ne me suis pas encore fait d'opinion dessus, si je l'apprécie ou pas. Niveau métaphorique c'est assez puissant, ça finit sur une note d'espoir qui n'est pas désagréable, car le monde qu'ils nous décrivent n'est pas optimiste en lui-même. Quand au fait que Tybor soit béatifié par l'Eglise dont il a... SPOILER (donc je le dirai pas)... J'ai trouvé ça hyper-cynique, au contraire...
Je crois qu'en fait je l'aime bien, cette fin, moi... :)

Commenter  J’apprécie          290
On dit parfois que le Dieu de colère, c'est le Dieu de l'Ancien Testament. Là, c'est un genre d'histoire qui raconte comment des serviteurs du Dieu de Charité, en se faisant passer pour des serviteurs du Dieu de Colère, arrivent à lui niquer sa race et font triompher le christianisme, quitte à ce qu'il devienne cette bouillie mal ingérée qu'on connaît aujourd'hui.


Je crois que c'est ça l'histoire mais je ne peux le garantir. Entre temps, il y a plein d'épisodes qui semblent raconter tout autre chose, avec des oiseaux qui parlent, des vaches qui remontent des plaines, une petite fille qui fait tomber le tiroir à couverts, des trucs comme ça. PKD disait qu'il avait l'impression qu'une vie se déroulait en parallèle à la sienne en permanence, on comprend mieux ce qu'il veut dire avec ce bouquin qui ne souhaite pourtant pas parler de cela.


On sent bien la touche de Philip K. Dick à ceci que, dans toutes ses histoires, je ne comprends jamais ce qui se passe, même si je me sens chez moi. Zelazny a aussi contribué à l'écriture de ce livre mais comme j'ai jamais rien lu d'autre de lui, je peux pas trop dire.
Commenter  J’apprécie          232
Cela devait arriver. La guerre a détruit la planète à coup de bombes et d'armes chimiques. L'Apocalypse a eu lieu et son auteur porte un nom, Carleton Lufteufel. Quelques dizaines d'années plus tard, l'homme est vénéré tel un dieu : Deus Irae, le Dieu de la Colère.
À Charlottesville, Tibor McMasters, homme tronc et peintre talentueux, est chargé par l'église de retrouver Carleton Lufteufel afin d'en réaliser le portrait.

Deus Irae est parti d'un jeu littéraire entre deux auteurs, Philip K. Dick et Roger Zelazny. Un cadavre exquis, pour être plus précis : l'un écrit un bout de l'histoire, puis l'envoie à l'autre qui le continue, le renvoie, et ainsi de suite. Une douzaine d'années leur a été nécessaire pour en arriver à bout.

N'ayant jamais lu d'autre romans de Zelazny et finalement assez peu de Dick, je dois avouer ne pas pouvoir reconnaitre quels chapitres ont été écrit par tel ou tel auteur. L'ensemble est très cohérent dans l'écriture et de toute manière le roman, une fois terminé, a sans doute été retravaillé avant publication.

Une large place est faite à la religion, thème central du roman. Dans ce futur post apocalyptique, le christianisme est battu en brèche par le nouveau culte du Deus Irae qui semble être en tout point son antagoniste. L'histoire débute par de longs échanges philosophique certes très intéressants (pour peu que vous ne soyez pas allergique au sujet) mais un peu confus par moment.

J'ai été plus enthousiasmé par le récit quand Tibor a enfin entamé son voyage. Tibor l'incomplet, dans son char robotisé tracté par une vache, est un personnage haut en couleur. Par certains côtés, l'odyssée de Tibor m'a fait penser à du Jack Vance, pour ses nombreuses rencontres et péripéties insolites, même si le ton est bien plus sombre chez Dick et Zelazny.

Les retombées chimiques de la guerre ont causés de nombreuses mutations, tant chez les hommes que chez les bêtes, donnant prétexte aux deux auteurs pour se faire plaisir en imaginant des créatures toutes plus baroques les unes que les autres. le roman foisonne de bonnes idées en la matière.

Je suis un peu plus mitigé concernant la fin. Si j'ai apprécié le twist – on sent ici clairement la patte de Philip K. Dick –, j'ai moins aimé le côté moralisateur. J'aurais préféré une fin plus cynique.
Mais malgré cette fin un peu décevante et quelques problèmes de rythme, j'ai aimé ce roman. Une balade à la fois poétique, philosophique et mélancolique.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
Commenter  J’apprécie          191
J'ai eu énormément de mal à entrer dans l'histoire. La lecture des premiers chapitres a été laborieuse. Heureusement, la suite est bien meilleure, offrant à son personnage principal un road trip dans un monde ravagé par la guerre dans le but de capturer l'image de Dieu. Vaste programme s'il en est !
Le roman, à travers cette quête du divin, nous incite à réfléchir sur la religion. Si les aventures du héros n'ont franchement rien de palpitant, ce questionnement étoffe le roman et se révèle très intéressant.
Je suis loin du coup de coeur, mais j'ai quand même passé un bon moment.
Commenter  J’apprécie          200

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est ce que cela veut dire, mourir ? Tout ce qui est unique ne peut que périr. La nature procède par surproduction de chaque espèce. L'unicité est une faute, un échec de la nature. Pour qu'il y ait survie, il faut des centaines, des milliers, des millions d'exemplaires de chaque espèce, tous interchangeables de sorte que si tous meurent et qu'il n'en reste qu'un, la nature remporte la victoire. Mais en général, elle est perdante. Et lui-même... Il prit conscience de sa situation: je suis unique. Donc condamné, se dit il. Chaque homme est unique et par là même il est condamné. Sombres pensées.
(p. 169)
Commenter  J’apprécie          130
Si de fait, je commets un crime ou un péché, le Dr Abernathy peut parfaitement le désavouer. Il lui suffira de n'être au courant de rien, comme les gangsters d'antan après une opération de liquidation. Les Églises ont un point commun avec la Cosa Nostra : cette candide indifférence qui règne dans les hautes sphères, tout le sale boulot échouant au menu fretin, en bas de l’échelle, dont il(Pete Sands) faisait partie.
Commenter  J’apprécie          130
de mortuis nil nisi bonum, se dit-il. De ceux qui sont morts, il ne faut dire que du bien, des choses comme ceci peut-être : vous êtes morts à cause des crétins dont vous avez loué les services pour vous diriger, vous protéger, et vous prélever d'énormes impôts. Alors au bout du compte, à qui revient le record de la débilité ? À eux ou à vous ? De toute façon, les deux parties avaient péri. [...] de mortuis nil nisi malum, pensa-t-il en modifiant le vieux proverbe pour lui donner plus d'à propos : des morts, il ne faut dire que du mal. Car ils poussèrent la bétise au point ou l'imbécilité rejoint le démoniaque.
Commenter  J’apprécie          71
Tiens ! La vache blanche et noire tirant la voiture à deux roues.
A la porte de la sacristie, le père Handy clignait des yeux vers l'horizon, du côté de Wyoming, comme si le soleil du matin venait du nord ; il voyait venir l'employé de l'église, l'homme tronc dont la tête loupeuse semblait dodeliner mollement au rythme lent de quelque gigue onirique tandis que la vache du Holstein allait cahin-caha son chemin.
Sale journée, se dit le père Handy. C'est qu'il avait de mauvaises nouvelles pour Tibor McMasters. Il fit donc demi-tour, et redisparut dans l'église où il se tint caché.
Dans sa voiture, Tibor ne l'avait pas vu, Tibor était la proie de ses pensées et de nausées qui ne le lâchaient pas. Chaque fois que l'artiste arrivait pour se mettre à l'ouvrage, c'était la même chose : il en avait l'estomac retourné, la moindre perception olfactive ou visuelle, à commencer par celles de son propre travail, le faisait hoqueter...
(extrait du premier chapitre)
Commenter  J’apprécie          20
Ma vie dépend d’une créature si petite qu’elle tiendrait dans le creux de la main. Un geai mutant… et les geais sont bien connus pour être de fieffés menteurs et des voleurs impénitents. Un geai peut toujours être présumé coupable. Si seulement j’étais tombé sur une grive.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Philip K. Dick (48) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philip K. Dick
Depuis Jules Verne, de Philip K. Dick au groupe Limite, la science-fiction n'a cessé d'évoluer jusque dans ses propres définitions. Ainsi, ses différentes déclinaisons se démarquent d'abord entre elles pour mieux se mêler ensuite. Quand le genre mille fois déclaré mort sort du cadre et rebat les cartes pour mieux se réinventer…
Avec : Serge Lehman, Olivier Paquet, Hervé de la Haye, Guilhem Modération : Caroline de Benedetti
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (420) Voir plus



Quiz Voir plus

Test Voight-Kampff

Un collègue de travail vous apprend qu'il a malencontreusement écrasé un petit insecte. Quelle est votre réaction ?

Vous êtes infiniment triste
Bof,ce n'était qu'un insecte
Vous compatissez, mais au fond, vous vous en fichez un peu
Tant mieux ! Vous detestez ces petites bêtes

6 questions
581 lecteurs ont répondu
Thème : Blade Runner (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) de Philip K. DickCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..