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La Trilogie divine (Philip K. Dick) tome 2 sur 5

Alain Dorémieux (Traducteur)
EAN : 9782073023148
336 pages
Gallimard (01/06/2023)
3.85/5   101 notes
Résumé :
Ce monde présent, cette planète, tout ce qui la compose, tous ceux qui l'habitent... tout dort ici.« C'est ce que déclare un enfant, Emmanuel. Un enfant entré en fraude sur la Terre. Il dit que notre univers est un simulacre, un rideau de fumée, une illusion. Que la création a échappé à son créateur, quel que soit le nom qu'on lui donne, Dieu ou Siva. Quelle a été reprise en compte par le Mal. Il vous dit d'ouvrir les yeux, comme lui, sur cet univers parallèle que p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Encore un Dick bien barré.

D'abord, l'histoire n'est pas racontée de façon linéaire, loin s'en faut, et cela ne nuit pourtant en rien à sa clarté. Une fois acceptés les sauts de paradigme qui sont la marque des grands récits de cet auteur, on se retrouve avec un début, un milieu et une fin, une progression plutôt aisée à suivre.

Le futur dans lequel il situe l'action n'est pas trop éloigné. On y croit, à ce monde dans lequel un gouvernement mondial pousse les gens soit à l'exil sur des planètes lointaines, soit à aller se faire tuer dans une guerre qui n'a même plus besoin de justification. On ajoute à cela quelques autres travers bien perçus de notre monde, et on a une critique féroce quoique plaisante parce que souvent pleine d'humour, de la société contemporaine.

Et puis le titre, L'invasion divine, n'est pas galvaudé : le monde va devenir un champ de bataille eschatologique, avec Dieu qui s'incarne dans un enfant pour bouter le mal hors de la Terre. Parce que la fois précédente, avec la Nazaréen, ça a foiré et c'est le mal qui, depuis, régit le monde. (Si on y réfléchit deux minutes, c'est assez crédible comme postulat). Heureusement, Dieu se trouve une alliée de poids, et même une seconde. Les femmes sont l'avenir de ce monde.

Du coup, et c'est un peu la limite du livre, il n'y a pas beaucoup d'humains dans cette histoire, mis à part le protagoniste principal Herb Asher. Les enjeux sont théologiques et si on n'est pas féru de kabbale, il y a quelques passages un peu indigestes. Mais pas trop longs, l'histoire reprend vite le dessus et c'est tant mieux.

Ce qui ne déçoit pas, c'est la puissance de l'imagination de l'auteur et l'étendue des références culturelles qui la nourrissent. Que ce soit pour décrire ce futur ou pour mener à bien son intrigue divine, il a toujours cette maestria à nous faire voyager, loin, loin de notre petit quotidien.

Et donc, même si cette Invasion divine ne détrônera pas Ubik ou Substance mort dans mon panthéon Dickien, elle a du souffle.

N.B. : c'est le second volet d'une trilogie, constituée de romans qui ont l'air assez indépendants. Je n'ai lu que ce second volet (je n'ai pas les autres). Ça ne m'a pas gêné, mais peut-être ai-je raté quelque chose…
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Vous aimez la science fiction qui ressemble à quelque chose ou vous voulez découvrir la science fiction ? Alors lisez Philip K.Dick. de façon générale et cette trilogie en particulier.

Chaque livre est une oeuvre en soi. « Siva » accompagne la perception humaine et la croyance, « l'invasion divine » donne la parole aux Dieux, « la transmigration de Timothy Archer » vous parlera de conversion.

Et tout cela est traité avec une telle érudition, que cela en est frustrant. Mais il y dans chaque chapitre tant de réflexions sur la Terre, Dieu, les Dieux, les hommes, le monde, que notre propre réflexion s'affine, page après page.

Ces livres sont des guides, des encyclopédies pour nous aider à voir ou à discerner notre perception de ce que nous sommes et de ce que nous faisons ici-bas. « La Trilogie divine » : un monument.
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Là où le préquel et le premier tome de la Trilogie Divine étaient des romans quasi autobiographiques servant à asseoir la réflexion et la réalité dans laquelle a été plongé Philip K. Dick suite à son expérience mystique de 1974, ce deuxième tome est résolument détaché de l'auteur pour entrer dans un univers fictif et futuriste, celui de la colonisation de l'espace, de la cryogénisation (clin d'oeil à Ubik), des glissements dans le temps et l'espace. Bien que l'on remarquera à mi-chemin qu'il recommence à mettre son héros dans sa propre peau, celle du vendeur de disques cette fois-ci, comme pour continuer sa quête personnelle de réponses. Bien sûr, le tronc commun reste la question de Dieu, de SIVA (Système Intelligent Vivant et Agissant), des réalités parallèles. L'Empire va-t-il prendre fin ici ?

Un peu lent à venir au début, parfois un peu convenu, mais malgré tout un des romans phare de Philip K. Dick en cela qu'il est très personnel et qu'il peut aisément se relier à d'autres de ses meilleurs romans. Très théologique, à l'instar du reste de la Trilogie Divine, il continue d'orbiter autour de la religion, de la mythologie, et de ses propres réflexions exégétiques, avec une pointe d'humour ici encore qui n'est pas de trop pour contre-balancer le sérieux dont peut souvent faire preuve l'auteur quand il s'agit de sujets très personnels.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Une histoire brouillonne, un peu "fourre-tout", difficile à suivre. Avec une fin abrupte. J'abandonne cette "trilogie divine". Une déception.
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Il faut lire P K Dick si on veut plonger au coeur de la SF
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
- Vous êtes quelqu'un de très atteint. Vous vous croyez en état de suspension cryonique et vous avez des souvenirs d'un autre univers. Je me demande ce qui se serait passé si je ne vous avais pas mis le grappin dessus.

- J'aurais connu de bons moments sur la Côte Ouest. Plus agréables que ceux que je connais maintenant.

- Et Dieu vous a dit autre chose ?

- Oui.

- Dieu vous parle souvent ?

- Non, rarement. Je suis son père légal.

Le flic le dévisagea. « Quoi ?

- Je suis le père légal de Dieu. Pas son vrai père, simplement son père légal, je vous répète. C'est parce que ma femme est sa mère. »

Le flic continua de le regarder fixement. Le pistolet laser qu'il tenait à la main vacilla légèrement.

« Vous comprenez, Dieu m'a obligé à me marier avec sa mère pour que...

- Tendez-moi vos deux mains. »
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« Tu penses que James Joyce était fou, c'est ça ? D'accord ; alors explique-moi comment il peut parler de "parle-bandes", ce qui désigne manifestement des bandes audio, dans un livre qu'il a commencé à écrire en 1922 et qu'il a achevé en 1939, avant qu'il existe des magnétophones ! Tu appelles ça être fou ? Il a aussi parlé d'un récepteur télé - dans un livre commencé quatre ans après la Première Guerre mondiale. Je pense que Joyce était un... » (...) Ça semble impossible que James Joyce ait pu mentionner les "parle-bandes" dans son livre, songea-t-il. Un jour je ferai publier mon article ; je vais prouver que Finnegans Wake est un fonds d'information fondé sur des systèmes mémoriels informatiques qui n'ont existé qu'un siècle après l'époque de Joyce ; que Joyce était branché sur une conscience cosmique où il a puisé l'inspiration pour la totalité de son œuvre. Je serai célèbre à tout jamais.
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Ils ne savent pas qui ils servent. C'est la base de leur infortune : servir la chose qu'il ne faut pas. Ils sont empoisonnés comme par du métal, pensa-t-il. Du métal qui les enferme et du métal dans leur sang ; c'est un monde de métal. Une machine dont tournent les rouages pour distribuer la souffrance et la mort. Ils sont si accoutumés à la mort, comme si elle était naturelle. Combien de temps s'est-il passé depuis l'époque où ils connaissaient le Jardin ? Le lieu des animaux au repos et des fleurs. Quant pourrai-je retrouver pour eux cet endroit ?

Il y a deux réalités, se dit-il. La Noire Prison de Fer, qui est appelée la Caverne aux Trésors, où nous vivons maintenant, et le Jardin des Palmiers avec ses espaces immenses, sa lumière, où ils habitent originellement. Aujourd'hui ils sont littéralement aveugles. Incapables de voir au-delà d'une courte distance ; les objets éloignés leur sont invisibles. Une fois de temps à autre l'un deux devine qu'ils ont possédé autrefois des facultés disparues ; il discerne la vérité, à savoir qu'ils ne sont plus ce qu'ils étaient et ne sont plus où ils étaient. Mais à nouveau ils oublient, exactement comme moi j'ai oublié.
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Pour l'instant une version pour cordes des thèmes de Un violon sur le toit assaillait les morts aux Cryo-Labos. C'était particulièrement déplaisant pour Herb Asher, car il était dans la phase de son cycle où il avait l'impression d'être toujours en vie. Dans son cerveau congelé se déployait un monde limité de nature archaïque ; Herb Asher s'imaginait qu'il était encore sur la petite planète du système CY30-CY30B où il avait occupé son dôme dans ces années décisives... décisives en ce sens qu'il avait rencontré Rybys Romney, était rentré sur Terre avec elle, après l'avoir officiellement épousée, pour se retrouver ensuite interrogé par les autorités terriennes et, comme si ce n'était pas assez, tué sommairement dans une collision aérienne qui ne lui était nullement imputable.
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« C'est ainsi qu'il était autrefois, expliqua Linda. A l'origine. Avant sa chute. C'était sa forme originelle. Nous l'appelions la Phalène. La Phalène qui est tombée lentement, pendant des milliers d'années, en coupant la trajectoire de la Terre, comme une forme géométrique s'abaissant de niveau en niveau jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de son aspect initial.

- Il était très beau, observa Herb Asher.

- Il était l'étoile du matin, dit Linda. La plus brillante étoile des cieux. Et maintenant il ne subsiste plus de lui que ce que nous avons sous les yeux.

- Comme il est tombé bas.

- Et tout l'ensemble des choses avec lui. »
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