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Brigitte Mariot (Traducteur)
EAN : 9782070355662
272 pages
Gallimard (28/02/2008)
3.86/5   114 notes
Résumé :
Lorsque son père est assassiné, Véran Parasper, neuf ans, devient le monarque légitime de la planète Pao. Mais Bustamonte l'évince et tente de le tuer. Le garçon ne doit son salut qu'à l'aide de Palafox, seigneur de la planète Frakha. Les motivations de ce dernier ne sont pas désintéressées, mais Béran n'a pas d'autres choix que de suivre l'éducation dispensée sur la planète de son sauveur.
Pendant ce temps, Pao, planète pacifiste, se laisse envahir par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Trois petites heures de lecture pour ce court roman de la fin des années 50. Parlons-en.


Pao est une planète pacifique. Trop peut être. Incapable de se défendre contre des envahisseurs et autres profiteurs. Suite à un coup d'état, Bustamonte monte sur le trône et Béran, l'héritier légitime à peine âgé de neuf ans, trouve refuge chez Palafox, sur une planète « scientifique ». Mais l'usurpateur doit faire face à des problèmes autant internes qu'externes et fait appel à Palafox. La solution ? Créer de nouveaux langages au sein de groupes de Paonnais pour les inciter à la guerre, au commerce et à la technologie. Et pendant ce temps, Béran, s'instruit et rêve de reprendre les rênes...


Là où certains auteurs auraient pu nous faire un roman de 600 pages et plus, Vance nous en livre à peine 200. Avec cet inconvénient d'un background survolé, de personnages caricaturaux et d'une intrigue trop vite expédiée.
De plus, où sont les paysages grandioses, les descriptions chères à Vance, le dépaysement ?
Cela étant, l'intérêt principal de ce livre est l'idée que le langage façonne le comportement des populations. L'auteur reste suffisamment dans le flou pour qu'on y croit et l'histoire contée, qui si elle reste très survolée et naïve, n'est pas dépourvue d'intérêt dans le cadre d'une lecture purement récréative.


On glissera doucement, encore une fois sur la place des femmes, réduites à des marchandises à fonction procréative, mais attention, pas forcées, sous contrat...:-)
Si au moins l'auteur donnait dans le trash (encore qu'à l'époque était-ce seulement possible ?)... Mais non... ça vieillit mal tout cela, ça vieillit mal... C'est qu'il va finir par m'énerver ce Vance...
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Bienvenue sur Pao ! le monde du consensus mou, de la réforme à petite dose et de la résistance passive. Quand le paonnais n'est pas content il ne manifeste pas bruyamment, non, il fait le dos rond, met de la mauvaise volonté à son travail, ne paye plus ses impôts et attend que ça passe. Imaginez 15 milliards de personnes agissant de la sorte...Aiello le sait bien, lui qui est Panarque, que le paonnais ne doit pas être bousculé. Mais en coulisse Bustamonte, l'Ayudor (une sorte de premier ministre) complote et rêve devant le miroir, le matin en se rasant : "Moi Panarque..." Finalement, il finit par assassiner Aiello et prend le pouvoir. Béran, héritier légitime, âgé de 9 ans, doit s'enfuir sur la planète Frakha où demeure l'Institut des Sorciers de Frakha : individualistes, avides de savoir, mégalomanes, fins stratèges portés sur les sciences et agrémentés de diverses augmentations tels le laser qui jaillit du doigt, les perceptions décuplés, la capacité de voler...Le seigneur Palafox, un des plus puissants "dominies" de l'Institut, prend Béran sous son aile, on ne sait jamais, un héritier légitime ça peut toujours servir, et entreprend de l'éduquer. Parallèlement Bustamonte, qui s'est auto-proclamé Panarque, doit faire face aux tribus exorbitant réclamés par les Brumbos de la planète Batmarsh, sorte de barbares de l'espace qui, contrairement aux paonnais, sont experts dans l'art de la guerre. Il demande alors de l'aide à Palafox qui conçoit un plan très ambitieux basé sur l'idée qu'un esprit humain, et plus largement un peuple, est conditionné par sa langue. Si la langue paonnaise ne permet pas à la population d'avoir l'esprit guerrier, alors il faut en créer une nouvelle...

J'ai globalement apprécié ce court roman de Vance, je peux même dire que c'est celui que j'ai préféré depuis que j'ai débuté le challenge Jack Vance. Je trouve qu'il réussit à donner une identité forte et une vrai couleur au peuple paonnais, ainsi qu'aux dominies de Frakha. Ce sont ici les hommes qui sont auscultés et non la planète. Certes, l'idée que les catégories de langages détermine le fonctionnement des facultés mentales de l'homme (l'hypothèse de Sapir-Whorf, dixit Walktapus) est le prétexte de cette histoire mais elle ne me semble, finalement, que secondaire, par rapport aux questions d'ordre sociales, politiques, voir philosophiques que soulève le récit. Qu'est-ce qui fonde l'identité nationale et l'unité d'un peuple ? Quels modes de gouvernance sont les plus appropriés pour faire évoluer une société sans heurts, si tant est que cela est possible ? Qu'est-ce qui légitime le pouvoir ? Est-ce la tradition ou la compétence ? La notion de classe sociale, voir de caste, est aussi questionnée, à travers les groupes spécialisés que Palafox cherchent à mettre en place. le pacifisme est-il une utopie ? A la lecture du livre, il semble bien que la réponse est oui. Finalement, les stricts questions de linguistique et de psychologie n'ont que secondairement fait écho chez moi.

La confrontation entre Béran et Palafox me semble être le fil conducteur de l'histoire et c'est vraiment deux visions qui s'affrontent. Ce duel m'est apparu plutôt bien mis en scène. Un mot, pour finir, sur la misogynie, souvent présente, a priori, dans l'oeuvre de Vance. Elle apparait dans ce roman moins évidente, Béran finissant, à la longue, par s'émouvoir de la marchandisation des femmes culturellement admise par Frakha et Palafox.
L'ambition ultime de ce dernier démontrera la folie de son projet et il restera, pour moi, comme un personnage fort. Certes, un style plus ambitieux et un background davantage développé aurait pu faire des "Langages de Pao" une grande oeuvre de sf mais je ne boude pas mon plaisir quand celle-ci, en plus de distraire, ambitionne de nous faire réfléchir.

Note : 3,5/5
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J'imagine que ça vous est déjà arrivé. Vous avez envie de lire un livre mais attendez sans raison des années avant de sauter le pas. Durant ce temps votre désir a grandi et s'est mué en un monstre énorme et hors de contrôle. Ça ne peut être qu'excellent ! Puis vous lisez… et c'est la désillusion d'autant plus grande que vous en espériez tant.

On est pourtant dans un récit de Jack Vance pas de doute. On retrouve ces sociétés humaines aux comportements bien tranchés : la passivité paonaise mêlée d'entêtement et de mépris pour la vie humaine (je n'ai pas été convaincu par ce mélange), l'égocentricité mégalomaniaque, aussi émotifs que monsieur Spock, des sorciers de Frakha, la brutalité teintée d'honneur guerrier des Brumbos, le « tout pour le commerce » de Mercantil. On retrouve ces personnages très solitaires détenant le pouvoir comme dans les Chroniques de Durdane. On retrouve, malheureusement, la place peu ragoutante réservée aux femmes. Cependant il y manque l'important aspect du récit de voyage, de la découverte géographique de mondes merveilleux ou horribles qui porte le dépaysement Vancien.

L'histoire en elle-même est en dents de scie. J'ai aimé certaines parties, le début prometteur par exemple, d'autres m'ont laissé une impression de lenteur – la longue formation de Béran sur Frakha – voire même de frustration, certaines scènes se déroulant trop rapidement, sans approfondissement ; c'est le cas de la fin qui est menée tambour battant. le comportement de Béran sur Frakha, indécis, frustré, passif (paonais) est particulièrement frustrant. Il m'a rappelé Fitz Chevalerie de l'Assassin Royal. J'ai eu souvent envie de le secouer pour le réveiller.

Ma plus grande déception vient de la place réservée au langage. Certes l'hypothèse que la langue structure la pensée et le comportement est posée et appliquée. Des langues spécifiques sont développées pour former des sociétés guerrières ou techniques. Mais on ne va pas plus loin. Les difficultés de communication, les erreurs d'interprétation du comportement de l'autre, n'apparaissent pas. Tout le monde dialogue sans problème soi par l'intermédiaire d'interprètes soi à l'aide d'un langage commun. Rien à voir avec, l'insertion du langage dans la trame du récit de Babel 17 de Samuel Delany, roman avec lequel on compare souvent les Langages de Pao. Finitysend a dans sa critique une remarque vraisemblable : « Vance souhaitait simplement sensibiliser à ce sujet tout en restant très accessible à son lectorat ». Selon cette idée, j'en attendais trop (mais j'avais été prévenu par Walkapus et fnitter ;-) ).

On retrouve aussi dans ce roman la démonstration souhaitée de la véracité de théories politiques assez simples : une société pacifique passive ne peut survivre. Il faut une force militaire, une indépendance technologique et une volonté commerciale pour la protéger. Et il vaut mieux se placer au sommet de la puissance dans le concert des nations pour éviter les désagréments de l'étranger. On y verrait une approbation de l'attitude impérialiste américaine que je n'en serais pas surpris.

A la relecture de ce qui précède, j'ai l'impression que je surnote ce roman avec mes trois étoiles. Mais c'est plus fort que moi : je ne peux pas mal noter Jack Vance.
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Un bon moment de distraction ...

Fidel au projet général de l'oeuvre de Vance ... ce roman est une ballade et un vrai voyage dans des civilisations étrangères .

L'intrigue mobilise la politique .. la guerre ... la paix .. la conquête .. La résistance ...l'oppression ...

On reproche parfois à ce roman de proposer des personnages légers et de s'appesantir un peu trop sur des données ethnologiques !
Effectivement c'est un livre très dépaysant qui à ma première lecture ( et aux suivantes ) ne m'a pas déplu parce que c'est plaisant et parce que le lecteur prend la route .
Par contre ce texte est encensé par la critique non pour ses qualités indéniables ( dépaysement ... ) mais parce qu'il serait une réflexion profonde sur les rapports qui existent entre linguistique et psychosociologie et il constituerait un roman qui reposerait avec pertinence sur la psycholinguistique !

Personnellement je suis convaincu que Vance n'en demandait pas tant .
A la lecture du roman on se rend compte que Vance souhaitait simplement sensibiliser à ce sujet tout en restant très accessible à son lectorat .
De ce fait le lecteur n'a rien à redouter ou aurait tort de trop espérer d'un prétendu soubassement scientifique trop prononcé de ce roman .
Car de psychosociologie il est effectivement question : mais excessivement superficiellement .

Je dirais même que l'auteur ne fait que poser des questions ( des bonnes ) mais , sans y répondre .
Les choses restent en effet sur le plan du naïf et du distrayant et c'est agréable et bien plaisant tel quel .

La véritable question serait peut-être de savoir à quel point les pacifistes sont pacifiques et à quel point le pacifisme est soluble ou non dans la manipulation et dans la double contrainte .
Bon , mais de ce point de vue aussi le roman n'est toujours pas une thèse de troisième cycle ....

Les langages de Pao
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Jack Vance nous plante rapidement le décor, il construit la planète Pao, sa civilisation, sa société, son régime politique et sa culture avec une efficacité qui lui est propre.

L'intrigue décolle tout aussi rapidement. Pas de temps à perdre, cela démarre sur les chapeaux de roue. Et pourtant, malgré un rythme assez soutenu, avec des chapitres parfois aussi brefs que bourrés d'actions sur lesquelles on ne s'attarde nullement, le rendu global conserve un certain manque d'énergie. Et la faute revient entièrement dans un personnage principal qui n'a de cesse de subir les événements. Il est révolté intérieurement, se questionne quant à l'avenir de son peuple, il partage leurs émotions, mais il demeure, dans ses actes, relativement impassible... à l'image d'un habitant paonien pure souche, me direz-vous! Et je vous donne raison, mais l'attitude de cette population est définitivement insupportable.

Pour ce qui est des messages et autres réflexions, toutefois, ce roman est captivant. Grâce à différentes races inventées uniquement pour être stéréotypées à l'extrême, Vance réussit à poser la question principale, à savoir qu'est-ce qui fait au final que l'on appartient ou que l'on se sent appartenir à un peuple plutôt qu'un autre. Quelle est la place des traditions, de l'absence d'évolution et de différences entre les individus, les communautés ?
Il soulève aussi une autre question qui est sur les sacrifices à accepter pour le bien collectif.

En fait, pour conclure, je dirai que Vance a réussit à bien développer son histoire, à bien transmettre ses messages, mais sa construction du héros gâche légèrement le plaisir de la lecture.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Tout groupe, quels que soient le nombre et l'homogénéité des individus qui le compose ou la fermeté avec laquelle ils professent une doctrine commune ne tarde pas à se scinder en groupe plus petits épousant des versions différentes de la même foi ; de ces sous-groupes surgissent à leur tour des sous-sous-groupes, et ainsi de suite jusqu'à l'ultime limite de l'individu unique, dans lequel, du reste, s'exprimeront des tendances opposées.
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Les nombreux tournants décisifs de l'histoire des civilisations, les grands changements qui avaient ébranlé les fondations des coutumes bien établies n'avaient-ils pas pour origine quelque incident insignifiant – un homme fortuitement habile, une négligence passagère, un relâchement ou une défaillance des autorités au moment crucial ?
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Le ministre de la Santé publique prit la parole à son tour. La population de la plaine centrale du Dronamand s'était multipliée à un point tel que les logements ne suffisaient plus... Tout en croquant dans un quartier de melon aux épices, Aiello ordonna le transfert d'un million de personnes par semaine vers le Nonamand, le sinistre continent méridional. En outre, tous les bébés qui naîtraient dans des familles comptant déjà plus de deux enfants seraient noyés. C'étaient là des méthodes classiques pour contrôler l'accroissement de la population. Elles seraient acceptées sans ressentiment.
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Trente des plus charmantes femmes de Pao, prêtes à satisfaire vos caprices.
Palafox réplique avec désinvolture : « Une fois égorgées et enterrées, elles pourraient faire un engrais acceptable. Je vois mal à quel autre usage je pourrais les employer. »
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Chaque langue est un outil particulier, doué d'une faculté spéciale. Plus qu'un moyen de communication, c'est un système de pensée.
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Videos de Jack Vance (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jack Vance
Extrait du livre audio « Madouc, Lyonesse, T3 » de Jack Vance, traduit par E.C.L Meistermann et Pierre-Paul Durastanti, lu par Marvin Schlick. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/madouc-9791035410391/
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