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Francis Sandow tome 1 sur 2
EAN : 9782290309506
186 pages
J'ai lu (08/02/2001)
3.66/5   122 notes
Résumé :
Bien que son corps soit celui d'un homme jeune, Francis Sandow est le doyen de l'espèce humaine. Il a exercé la fascinante profession d'astro-façonneur, devenant l'un des hommes les plus fortunés de la galaxie. Mais surtout, il est l'un des vingt-six Noms vivants, car en lui réside la personnalité du dieu Shimbo.
Sur un monde qu'il a façonné, Francis Sandow a édifié un étrange sanctuaire : l'Île des Morts. Depuis ce lieu, un inconnu rappelle à la vie plusieu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
L'île des morts est un livre à la fois passionnant et essentiel dans l'oeuvre de Roger Zelazny.
C'est d'abord le premier roman où, après s'être inspiré de différentes mythologies (grecque, hindoue), il élabore une mythologie qui lui est personnelle, la religion pei'enne, une religion polythéiste et initiatique qui permet à certains de ses fidèles d'être investis par les divinités qui les ont choisis. le narrateur, Francis Sandow, est de ceux-là, en qui se manifeste à certains moments une inquiétante divinité, Shimbo de l'Arbre Noir, le Semeur de Tonnerre.
Et ce personnage est vraiment fascinant. Doyen de l'espèce humaine, car il a passé de longues années en sommeil cryogénique au cours de différents voyages dans l'espace, il incarne en lui tous les aspects contradictoires du héros zelaznien : disposant dès l'origine de pouvoirs surhumains (télépathie), investi ensuite d'un pouvoir quasiment divin qui lui permet de façonner des mondes, mais aussi marginal, solitaire, incapable de s'attacher et terrifié par la mort.
Il va être amené à affronter un redoutable adversaire, un Péi'en investi par une divinité hostile à Shimbo de l'Arbre Noir, qui a enlevé plusieurs de ses amis et qui l'attend sur l'île des morts, ce lieu d'une sombre beauté que Francis Sandow a créé d'après le superbe tableau d'Arnold Böcklin.
Ajoutons qu'il est difficile d'arrêter la lecture de ce livre une fois qu'on l'a commencé, car l'action connaît un impressionnant crescendo jusqu'à un final grandiose.
Enfin l'écriture est magnifique, métaphorique à souhait (ah, quelle belle métaphore du temps que cette évocation de la baie de Tokyo qui ouvre le roman !), avec ce ton unique que Zelazny a su donner à certains de ses narrateurs.
Un roman magistral.
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Et bien merci à toi Thimiroi de m'avoir conseillé cette belle petite surprise. Je ne pense pas que je l'aurai lu un jour étant donné un synopsis des plus étranges avec des histoires de Dieux bizarres qui habitent dans des Noms. Voilà qui paraissait un peu trop alambiqué à mon goût.

Mais que nenni, en fait tout est extrêmement simple et parfaitement bien amené et expliqué. C'est la première fois que je lis du Zelazny, et j'adhère totalement à son style, à son sens de l'ironie et de la moquerie . Il ne peut s'empêcher, tout au long du récit, de nous offrir une multitude de petites critiques acerbes de notre société. Et honnêment c'est souvent joussif tellement c'est bien pensé et tourné. J'aurai pu remplir la rubrique "citations" de dizaines de copier/coller tellement ce roman en foisonne, et cela malgré le faible nombre de pages.

En fait, l'intrigue est plus une excuse pour présenter un personnage né dans notre ère et ayant assisté à l'évolution du monde et de l'univers au cours de plusieurs siècles. Il a tout vécu et a assez de recul et d'expérience pour avoir atteint une grande sagesse. Malgré les faiblesses qu'il tend à nous présenter, il n'en demeure pas moins assez proche par moments des héros de van Vogt qui vouait une fascination au mythe de l'être "humain" parfait dans sa capacité à l'anticipation de l'ensemble des actions et réactions d'autrui.
Du coup, le héros, ici, peut se permettre une vision très critique de ce que notre société, ainsi que les diverses sociétés des autres planètes, sont devenues au fil du temps.
Et au-delà de cela, Zelazny en profite pour s'interroger sur les croyances et donc la religion, avec un magnifique dénouement...

Sous couvert d'une mystérieuse vengeance, et d'une lutte à mort avec un ennemi inconnu, Roger Zelazny nous offre une oeuvre brillante et d'une intelligence qui fait mouche à chaque fois. Les dialogues sont rares mais efficaces, et le tout est d'un dynamisme plaisant avec une narration à la première personne qui nous donne droit à toutes les pensées et les souvenirs du héros. En très peu de pages, l'auteur construit un véritable univers crédible, et assez mélancolique pour ce qui est de la planète abritant la fameuse Ile des morts, sans perdre la moindre once de temps dans des explications inutiles. Il parvient rapidement à présenter ce qu'est devenue la Terre, et à nous peindre en parallèle une race extra-terrestre construite autour d'une religion polytheiste rappelant les mythologies grecques ou egyptiennes de l'époque.

En conclusion, j'ai découvert un nouvel auteur qui a répondu à, et même dépassé, mes attentes. Il ne me reste plus qu'à confirmer cela prochainement avec un autre de ses titres. D'ailleurs je suis ouvert à toute proposition...
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J'aime l'univers que Zelazny crée dans ce roman. C'est tout un voyage dans le temps, dans les religions, dans les mondes qui peuplent l'imaginaire. Son écriture est charismatique, il y a un souffle vital, un contact avec les éléments naturels, le feu, l'eau, la terre, qui me force à me poser des tas de questions concernant l'humanité que contient chaque pensée, d'où quelle vienne. Un auteur qui laisse à réfléchir. L'histoire devient presque secondaire car il laisse le lecteur non seulement se creuser la tête pour rester en lien étroit avec ce qu'il nous dit mais en plus le lecteur a sa place pour créer son ressenti, voire imaginer une suite, par exemple Ruth, que devient-elle ? Sandow l'a-t-il oubliée ? Et Sandow, cet être issu de la Terre mais sur lequel le temps n'a pas de prise me paraît si trouble avec toutes ses facettes et son ombre le dieu Shimbo de l'Arbre Noir... C'est fascinant.
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Un livre qui peut se lire sur plusieurs niveaux de lecture, et malheureusement, j'ai le neurone en congés, donc je l'ai lu "premier niveau", à savoir l'aventure pour l'aventure.

J'ai pas approfondi ma lecture, je suis pas entrée vraiment dans la théologie exposée, dans la profondeur métaphorique et mystique du récit, mais rien qu'au premier niveau, j'ai vraiment bien kiffé.

C'est bien écrit, formidablement pensé, comme souvent avec Zelazny, bourré d'humour (noir), de réflexions sur le monde, la mort, profond, c'est le top.
Mais cela méritera, un jour, une relecture un peu plus "sérieuse" parce que je n'en ai pas tiré la substantifique moelle, je le sens, lol. Un avis à refaire, un ! Mdr !
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Mon Dieu qu'il est difficile de critiquer cette "Île des Morts"!

Commençons par avouer que rares auront été les bouquins aussi difficiles à résumer. Cela se ressent sur la quatrième de couverture, absconse, mais pauvre éditeur! Comment résumer ce bouquin?
On a le doyen de l'humanité (doyen car ayant passé une bonne partie de sa vie en stase), vivant reclus sur une planète de sa création, nommé Francis Sandow. Sandow est le porteur d'un des "Noms", c'est-à-dire qu'il est le réceptacle d'une divinité d'une religion extraterrestre lui donnant des pouvoirs démentiels, notamment la télépathie et le pouvoir de créer les mondes.
Ce malheureux Francis, vivant sa petite vie tranquille mais absolument dépourvue de sens, va sortir de son exil le jour où un mystérieux adversaire réincarne des connaissances passées, alliées ou ennemis, sur un autre lieu de sa création: l'Île des Morts". Et donc de partir au-devant d'un risque certain et de découvrir qui se cache derrière cette machination.

C'est pas forcément facile de se mettre dedans, mais il faut reconnaître à Zelazny une capacité incroyable à rendre claire un tel bordel. On ne comprend pas tout dès la première lecture, mais l'éclairage se fait au fur et à mesure et ce, sans effort.
Ajoutons à cela que l'écriture de Zelazny n'est pas cadeau: elle est magnifique, lyrique, brillante de poésie. C'est un régal à lire, mais disons qu'elle n'est pas là pour éclaircir "gratuitement" les différents éléments sombres de l'intrigue.
On notera son usage de la métaphore filée, comme avec l'image de la baie de Tokyo, absolument sublime et explosant d'intelligence.

"L'Île des Morts" est un roman complexe mais brillant. Une plongée absolue dans un univers passionnant et cohérent, qui demandera au lecteur un certain effort pour s'accrocher. Mais le tout va crescendo, jusqu'à une fin qui nous fera exalter d'avoir tenu jusque là.

Roger Zelazny était décidément une voix très particulière de l'imaginaire, ne prenant pas son lecteur pour un con et en donnant pour leur argent aux quelques (nombreux) aventureux tentant le voyage.
"L'Île des Morts" est probablement la meilleur illustration de cet imaginaire exigeant et divertissant. A lire, évidemment.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Et c'est pourquoi, ma Terre maternelle, j'ai pleuré sur toi intérieurement à cet instant de l'immense parade qu'on nomme le Temps : les clowns défilent, et chacun sait qu'au fond d'eux ils ont le coeur brisé.
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Max Weber a parlé de tout cela. Il a vu la nécessité de la bureaucratie dans l'évolution de toutes les institutions, et il a vu que c'était un bien. Oui, il a vu que la bureaucratie était bonne et nécessaire. Nécessaire, peut-être, à condition d'ajouter à ce mot une virgule, puis la mention "grand Dieu" suivie d'un point d'exclamation. Car dans l'histoire de toute bureaucratie il arrive une époque où elle se met à parodier ses propres fonctions. Il n'y a qu'à voir ce que la désagrégation de la grande machinerie austro-hongroise a fait à ce pauvre Kafka, et celle de la russe à Gogol.
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La peste soient des symboles qui, de par leur nature même, dissimulent autant de choses qu’ils en révèlent !
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J'ai regardé les étoiles tourbillonnantes avec gratitude, orgueil et tristesse, comme seul peut le faire un homme qui a survécu à sa destinée pour s'apercevoir qu'il peut encore s'en forger une autre.
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Mais la véritable source de mes peurs est ailleurs ; c'est tout simplement la crainte de la mort et du néant que tout homme ressent, décuplée chez moi malgré la révélation fugitive que j'ai eue d'une lumière que je ne peux définir.
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