Le vieil homme sur la barque

Il y a quelque chose de doux et de tellement tendre dans le vieil homme sur la barque, le (trop) court récit de la Sénégalaise Fatou Diome, consacré à la fois à son grand-père pêcheur et à l'amour des livres que lui a inculqué celui-ci. Quelque chose de terriblement humain dans l'analogie entre le pêcheur d'Hemingway et son grand-père, lesquels sont pour elle deux figures de proue importantes qui transportent sur leurs épaules un monde de sagesse l'exhortant à aller de l'avant, à oser, à franchir les frontières de toute sorte.

Le temps d'une quarantaine de pages, ponctuées par les très belles illustrations de Titouan Lamazou, Fatou Diome nous donne un texte dont on savoure chaque phrase et chacune des images qui se révèlent au détour d'un paragraphe ou d'un seul mot. Peut-être parce qu'il s'agit d'un hommage à l'homme qui a tant marqué son enfance qu'il est devenu le visage de sa vie adulte auquel elle se réfère en toute occasion. Peut-être parce que ce que son grand-père lui a appris l'essentiel même s'il ne lui a jamais parlé de lui vraiment, du moins pas comme le fait le personnage d'Hemingway.

Le vieil homme sur la barque laissera en vous une image de sérénité. Des phrases qui vous toucheront et que vous aurez envie de noter, chose que vous ne ferez pas, car il vous faudrait pour cela recopier les trois quarts du livre.

Vous ferez la seule chose qu'il vous reste à faire : déposer le livre sur votre table de chevet pour qu'il ne soit jamais loin de vous.
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LE VIEIL HOMME SUR LA BARQUE
(Fatou Diome / dessins de Titouan Lamazou)



Un bouquinet par le nombre de pages (une quarantaine) mais un grand livre par la qualité du texte et des illustrations.
L'auteure, Fatou Diome, d'origine sénégalaise, évoque son grand-père. Pêcheur de métier, sa mission est d'assurer la subsistance de la famille. Mais aux yeux de sa petite-fille qu'il emmenait à la pêche dans sa barque, il est surtout un mentor qui lui apprend l'essentiel de la vie et aussi une sorte de bon génie qui préserve son enfance de tous les chagrins et les soucis.
Curieusement, c'est à travers « le vieil homme et la mer d'Hemingway, un pêcheur d'autre lieu, d'autre temps, qu'elle le retrouve.
Fatou Diome donne ainsi un éclairage nouveau sur la fonction essentielle du livre : « On peut donc lire comme on se souvient car derrière chaque livre, on lit d'autres livres… »
On a d'ailleurs envie de tout citer tant l'écriture dense et superbe dans sa simplicité procède du bonheur d'écrire. Et, bien entendu du bonheur de lire.

Fatou Diome, avec ce livre très court, retrouve le format de texte qu'elle avait adopté pour son premier roman "La préférence Nationale", où, comme à chaque fois, elle nous parle de son pays d'origine, l'Afrique, qu'elle a quitté à 22 ans.
J'ai une tendresse toute particulière pour cette auteur, qui est de ma génération, car elle a poursuivi son cursus universitaire à Strasbourg, la ville où j'ai grandi et où je réside encore actuellement. C'est un peu comme si je suivais, de loin, au travers d'articles de presse, l'évolution de la carrière d'une de mes copines de fac, qui a particulièrement bien su se faire entendre sur la scène littéraire.
Ce qui m'a surprise dans cette quarantaine de pages que constitue ce roman-nouvelle, c'est qu'elle ait choisi de nous parler de son grand-père qui, en comparaison avec sa grand-mère, n'a pas été, a priori, une figure emblématique de son enfance ...
Et pourtant, lorsque j'ai refermé ce petit livre - petit par son format mais combien grand par le texte qu'il renferme - j'ai réalisé qu'il n'était pas nécessaire de côtoyer longtemps quelqu'un pour qu'il vous marque à jamais, surtout quand vous manier l'écriture comme sait si bien le faire Fatou Diome.

« la collection Livre d'heures dirigée par Jean Rouaud se propose de réunir des textes illustrés ne relevant d'aucun genre particulier » (présentation de d'éditeur)



Fatou Diome évoque avec émotion son grand-père, qu'elle accompagnait à la pêche quand elle était enfant, au Sénégal. C'était un homme courageux et d'une grande sagesse, des qualités qui ne se révèleront à la petite fille que plus tard, à la lecture du roman «Le vieil homme et la mer». de cette expérience inoubliable naîtra une passion pour la lecture.

"C'est Hémingway qui m'a tout appris du courage, de la volonté, de l'abnégation, de la dignité de mon grand-père, pêcheur niodiorois ».

« Petit à petit, la lecture avait pris tout le temps que jadis je passais dans la barque de mon grand-père. le monde s'ouvrait maintenant à moi comme les pages d'un livre».

J'ai savouré chacun des mots de ce très beau texte qui évoque merveilleusement bien une passion qui est aussi la mienne, celle de la lecture. Les illustrations de Titouan Lamazou, dans une dominante de violine, sont magnifiques et s'intègrent parfaitement au texte. C'est un petit livre à lire, à relire et à offrir à tous ceux qui ont grandi avec les livres et ne les ont jamais quittés.

"Lire, c'est oser le vertige"

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C’est en découvrant le récit d’Ernest Hemingway « Le vieil homme et la Mer » que Fatou Diome découvre avec d’autres yeux ce que fut la vie humble et dure de son grand-père, pêcheur sur l’île de Niodor. Petite narration de ce que fut l’enfance de l’auteure auprès de ce grand homme mais aussi de ce que fut la littérature pour ses besoins d’évasion.
Une écriture simple et magnifique, illustré des peintures de Titouan Lamazou, ce récit est un bel hommage à son grand-père.

"Pendant longtemps, je n'ai vu dans le métier de pêcheur de mon grand-père que nos balades en mer et nos délicieuses discussions où les légendes résumaient merveilleusement le monde. Pendant longtemps, j'ai ignoré sa peine, aveuglée par son sourire éclatant, assourdie par sa voix rassurante, qui se mêlait au bruissement des vagues pour bercer mon cœur d'enfant".
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