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EAN : 9782842057039
247 pages
1001 Nuits (28/08/2002)
4/5   1 notes
Résumé :
Si l'on en croit ce qui nous est dit en France de la littérature française contemporaine, celle-ci est plus vivace que jamais. Est-il permis de douter des "nouveaux Balzac et Dante" qui se vendent mille fois mieux que leurs glorieux devanciers en leur temps ? de leur qualité tant médiatisée ? en premier lieu, dans les pages littéraires des plus prestigieux journaux ? Ce qui devrait l'être. D'en discuter ? Difficilement, très difficilement...
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Difficile pour moi d'offrir aujourd'hui une critique FIABLE et suffisamment objective -- tant d'années après sa lecture -- de cet essai brillant paru en 2002, apparemment inconnu des lecteurs de Babelio ! Sa lecture en était si revigorante...

La solitude de notre cher Franz Kafka -- malgré le soutien sans failles jusqu'à la fameuse "trahison" posthume de l'ami Max Brod -- y est à l'honneur en quatorze pages ["A quoi bon laisser quelque chose ? L'ambigu testament de Kafka", pages 131 à 143] ... quand les "recettes" trashy de notre triste faiseur Houellebecq y sont brillamment démontées en seulement quatre pages ["Le cas Houellebecq", pages 20 à 23]... (*)

Les pages prenant exemple des fabuleux "romans" de Michel Rio et de Jean Echenoz sont également savoureuses, brillant de toute leur "méchanceté" bienveillante... Car après tout, ces gars-là nous paraissent bien sympathiques, au demeurant ! Juste producteurs d'absurdités esthétiques : cette Genèse ayant lieu au coeur d'un système absurde mais commercialement efficace... (car il s'avère que "le lectorat" -- ou "l'achetorat" -- suit toujours... Ah, ce lectorat fidèle comme Médor ! Quelle chance ont nos deux compères, parmi d'autres... )

Pour en revenir à J.-Ph. Domecq et à son essai (réunissant moins d'une quizaine de ses textes, écrits de 1993 à 2002) ignoré des foules, on y aimera aussi cette -- belle et juste -- défense & illustration de "Mon nom est rouge" du cher Orhan Pamuk, qui m'a fait aussitôt acheter ce volumineux roman (hélàs, pas lu encore... ) mais surtout, depuis, fait découvrir toutes les indicibles beautés de "Neige" et de son universel (et si curieusement anti-narcissique) "Istanbul" illustré...

Pour vous dire que les enthousiasmes de J.-Ph. Domecq (alias Jean Martin) peuvent être communicatifs comme ses fureurs esthétiques partagées...

A vrai dire, combien j'aime la solitude et le courage de Jean-Ph. Domecq !!!

(*) Ah, comme toute cette finesse d'analyse domecquienne était, au fond, prémonitoire !!! Car à "La soumission", nous y voilà rendus, justement... Soumission idéologique et esthétique à un roman "cousu d'air du temps", fruit d'un battage médiatique déjà univoque ... jusqu'à ce que le lecteur en perde ses propres défenses immunitaires, déjà intoxiqué par les "délicieuses volutes" de cet air empesté -- lepéniste, zemmourien et simplificateur -- du Saint-Temps médiatique...

On sait déjà que l'habile -- mais habituel -- "narrateur houellebecquien" appelera (en incipit) le pauvre Joris-Karl Huysmans à la rescousse (auteur du brillant roman "Là-bas", d'ambiance sataniste) pour donner une caution -- ou plutôt un vernis -- littéraire à son opus... ainsi que le (bon ?) TON à une vague trame de "président musulman intégriste"... Habile référence, c'est vrai, puisque profitant du fait (avéré) que J.-K. Huysmans -- après ses célèbres romans "dérangeants" et surtout novateurs tels "A rebours" puis "Là-bas"... -- se convertira officiellement au catholicisme... Ah, p't'êt' ben qu'au fond de la triste petite tête pensante (autocentrée) houellebecquienne, tout ce beau mélange lepéno-djihado-huysmanesque pourrait nous "valider" (post-mortem pour Huysmans) LE célèbre aphorisme houellebecquien "L'islam-c'est-quand-même-la religion-la-plus-con, non ?"...
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La faiblesse des romans de Houellebecq vient de ce que le monde y est livré à travers le prisme étroit de son idéologie. Ce sont des romans idéologiques -- idéologie de l'exécration nostalgique, mais à cet égard "engagés" au lourd sens du terme. Rappelons tout de même que les écrivains du passé communiquaient ce qu'ils savaient : l'écrivain moderne écrit parce qu'il ne comprend pas. De leurs propres "a priori" sur leur époque, les grands écrivains réalistes s'étaient gardés autant que faire se peut. Heureusement que Balzac fit abstraction, dans ses romans, de son idéologie nostalgique. Et Céline, donc... Celle de Houellebecq n'est hélas que trop envahissante, et trop limitée pour nous en dire long sur ce qu'il repère à bon escient. Ses thuriféraires ont beau dire que cette étroitesse de vue est celle de son narrateur, c'est, d'abord, à moitié vrai, puisqu'elle est récurrente de livre en livre ; c'est surtout un peu court, car cela ne change rien au fit que la vision livrée par Houellebecq est tellement prévisible. (...)

[Jean-Philippe DOMECQ, "Qui a peur de la littérature ?", essai -- éditions mille et une nuits, 2002, pages 21-22]
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(...) Cela ne change rien au fait que la vision livrée par Houellebecq est tellement prévisible. Prévisible parce que ce qu'il dit du monde et des êtres est l'application de ce qu'il pense, une mise en roman d'une conception, au demeurant assez pauvre. Celle-ci consiste en un déversement des rancoeurs et ressentiments, un "lâcher tout" qui passe pour une libération et c'en est une, en effet, mais de quoi ? des pulsions réactives. Le sexe sans désir, la misogynie qui se pare, pour jouer subtil, d'amours en réalité non senties et inexpliquées ; et cela va avec, la rancoeur du petit blanc contre tout ce qui le déloge et menace de le forcer à s'ouvrir. En cela, la littérature de Houellebecq a valeur de symptôme uniquement, de l'état de la société française. Elle satisfait la revendication de "se lâcher" dans le pire.

[Jean-Philippe DOMECQ, "Qui a peur de la littérature ?", essai -- éditions mille et une nuits, 2002, page 22]
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Videos de Jean-Philippe Domecq (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Philippe Domecq
13e édition du Prix Psychologies-Fnac de l'Essai 2019. le Prix Spécial est décerné à Jean-Philippe Domecq pour son livre "L'amie, la mort, le fils" dédié à Anne Dufourmantelle (éd. Thierry Marchaisse). "Un texte d'une qualité extraordinaire, d'une sensibilité, d'une poésie, d'une profondeur et, j'ose le mot, d'une spiritualité – qui ne dit pas son nom – étonnante. Un livre absolument bouleversant, très difficile à qualifier, hors de tout, et je pense même hors de lui-même" (Christilla Pellé-Douël, Psychologies Magazine, extrait du discours de remise du Prix).
Présentation du livre : Anne Dufourmantelle a péri le 21 juillet 2017 pour sauver des enfants de la noyade en Méditerranée, dont le propre fils de l'auteur. Elle était psychanalyste, philosophe, romancière, auteure d'une oeuvre reconnue de par le monde. Sa notoriété culturelle ne suffit pourtant pas à expliquer l'émotion considérable qui s'est répandue à l'annonce de sa mort, en France et au-delà, jusqu'auprès de gens qui ne l'avaient jamais lue ni entendue. Ce récit de chagrin livre le portrait d'une femme exceptionnelle, en même temps qu'il médite sur les rapports père-fils, l'origine du sacré et l'aura d'un être qui avait « la passion de l'amitié »
En savoir plus : http://www.editions-marchaisse.fr/catalogue-lamie-la-mort-le-fils.html
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