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4,42

sur 5524 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un de ces rares livres qu'on doit avoir lu avant de mourir. Un mélange détonant entre roman détective et roman social où se déchirent les différentes strates de la société saint-pétersbourgeoise.

Raskolnikov est un des héros les plus scandaleux qu'il m'ait été donné de découvrir et DostoÏevsky, un écrivain de génie. On sent l'influence d'Hugo et de Dickens, mais avec cet existentialisme dérangeant et pourtant si exaltant. Pour moi qui débute dans les romans russes, c'était une belle première et un vrai plaisir.
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Impossible d'être incommodé, à un quelconque moment de la lecture, par Mr Dostoïevski qui m'avait déjà touché avec « le joueur » — une autre histoire de vice où l'auteur manipule la condition humaine et ses facettes déficientes. le meilleur usage de l'intelligence que l'on puisse espérer rencontrer à chaque lecture de Fedor Dostoïevski.

St-Pétersbourg, 1865.
Rosio Raskolnikoff se rend dans un bar pour casser sa solitude, s'affranchir, s'obliger à…
Pauvre étudiant, il n'a pas d'argent pour payer le loyer et rembourser les avances que sa logeuse lui octroie. Il la fuit quotidiennement esquivant ainsi les sermons, tel un renard les chasseurs trop bruyants.
Il rencontre un alcoolique, un superbe personnage désespéré ; Marméladoff une pipelette que Rosio écoute avec curiosité et patience.

À l'issue de la première partie, on découvre l'élaboration d'un plan macabre.
Après coup, Rosio devient paranoïaque, délirant, malade, atteint par une espèce de crise d'angoisse qui traine. Soutenu par son ami étudiant et garde malade Razoumikhine et le médecin Zosimoff, il affronte le désespoir.

La personnalité de Rodion Raskolnikoff : Par Razoumikhine = monomane (atteint par une obsession, idée fixe, maniaque ?)
« - Que vous dirai-je ? Je connais Rodion depuis dix-huit mois : il est morose, fier et hautain. Dans ces derniers temps (mais peut-être cette disposition existait-elle chez lui d'ancienne date), il est devenu soupçonneux et hypocondriaque. Il est bon et généreux. Il n'aime pas à révéler ses sentiments et il lui en coûte moins de blesser les gens que de se montrer expansif. Parfois, du reste, il n'est pas du tout hypocondriaque, mais seulement froid et insensible jusqu'à l'inhumanité. On dirait vraiment qu'il y a en lui deux caractères opposés qui se manifestent tout à tour. A de certains moments, il est d'une taciturnité extrême. Tout lui est à charge, tout le monde le dérange, et il reste couché sans rien faire ! Il n'est pas moqueur, non que son esprit manque de causticité, mais plutôt parce qu'il dédaigne le persiflage comme un passe-temps trop frivole. Il n'écoute pas jusqu'au bout tout ce qu'on lui dit. Jamais il ne s'intéresse aux choses qui, à un moment donné, intéressent tout le monde. Il a une très haute opinion de lui-même, et je crois qu'en cela il pas tout à fait tort. » (p306)

Le détail prend une ampleur rocambolesque dans chaque cas de figure. La rhétorique règne en maître incontesté. Survolons la matière tamisée : la relation de voisinage, l'amitié, les rencontres impromptues, la violence. L'entretien entre Rosio et sa mère, sa soeur, Razoumikine ; dans la chambre du malade avec Rodion à propos du mariage, du prétendant de sa soeur… La joute verbale entre Pétrovitch et Lébéziatnikoff, intellectuels invités au dîner de la veuve Marméladoff ! le silence insoutenable de Raskolnikoff brisé par une intervention libératrice !
Sur le libéralisme opposé au socialisme : Faut-il continuer à déchirer son manteau en deux, donner la moitié à son prochain, et finir à moitié nu chacun ; ou se fier à l'intérêt personnel, n'aimez que soi et ses affaires afin de garder le manteau entier, et par voie de conséquence grâce à sa propre fortune construite permettre d'offrir un plus grand morceau aux autres. (218-219)

La pauvreté extrême, la maladie qui touche Catherine Ivanovna et Sonia (sa fille prostituée par dépit, fille du feu Marméladoff, l'indéracinable croyante qui s'en remet à dieu)
Le débat sur le crime, la différence entre l'homme ordinaire et l'homme extraordinaire, question du juge Porphyre. La confrontation, l'échange d'esprit fin sur l'enquête !!!
Le crime et le châtiment de Raskolnikoff.
J'ai eu l'impression de me plonger dans « L'apologie de Socrate, son procès » de Platon. L'apologie de Raskolnikoff, aux thèmes universels et intimes, mis en scène par Fedor Dostoïevsky.
Quelle merveille !
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Le cadre magnifique de Saint-Pétersbourg, la ville de tous les rêves ... Dostoïevski nous introduit au plus près de son personnage, laissant là ou elle est la riche classe bourgeoise, et dévoilant un cadre miséreux superbement décrit. Un matériel formidable d'étude psychologique de l'être humain, même si son auteur critique justement cette psychologie "à double tranchant"... Alors que penser de l'attitude de Raskolnikov ? Après une lecture passionnante, mêlant intrigue et sentiments, rêveries et réalité, il reste toujours l'image d'une résurrection, d'un espoir ... Et il nous paraît encore plus beau, car il vient d'encore plus loin. Tout le cheminement de pensées insoupçonnées est formidable puissant et évocateur ... Laissez vous tenter par l'appât du crime, par ce ce qu'il a de plus terrible, et ce qu'il a amené de plus merveilleux ...
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On peut finir Crime et Châtiment en se disant que Dostoïevski l'a écrit pour faire une compilation de tous les troubles et tourments psychologiques qui peuvent assaillir des individus.
Au-delà de la dimension psychologique voire psychiatrique qui donne un côté bourdonnant à l'histoire, le roman offre au lecteur une immersion au coeur de la société russe avec les troubles économiques, sociaux et sociétaux qui la secoue au milieu du XIXème siècle : l'alcoolisme, la prostitution, la violence du capitalisme naissant, l'endettement, le rejet de Dieu,... Raskolnikov, le personnage principal, se trouve au croisement de toutes ces problématiques.
Avec Crime et Châtiment, Dostoïevski démontre aussi son talent à transformer le sordide en sublime. Prenons cet improbable repas funèbre organisé par la veuve Marmeladova où l'assistance semble composée d'un échantillon des bas fonds de l'humanité et on imagine le tableau extraordinaire qu'offrirait cette véritable cour des miracles.
Je n'ajouterai pas ce qui a déjà été dit dans les nombreuses et riches analyses qui existent sur ce monument de la littérature. Lire Crime et Châtiment, c'est comme escalader un col abrupt. On n'est plus exactement la même personne quand on atteint le sommet et qu'on bascule dans la descente pour retrouver la vallée.
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Je termine la lecture de "Crime et châtiment", écrit par Fiodor Dostoïevski en 1866, au moment où je suis en voyage à Saint-Petersbourg, en 2017.
Comme Raskolnikov, le lecteur parcourt les rues de Saint-Pétersbourg. Alors, je ne risque pas d'oublier ce roman d'autant plus que cette lecture a quelque chose d'envoutant.
Raskolnikov, jeune étudiant, a une théorie particulière : il existe des êtres supérieurs pour lesquels la notion de mal habituelle ne s'applique pas. Si pour atteindre un objectif noble une de ces personnes se voit obligée de commettre un crime elle peut et même doit passer outre les lois et les scrupules. Il cite Napoléon qui n'est pas considéré comme un criminel, bien au contraire.
Le jeune homme vit très pauvrement, il a arrêté ses études par manque de moyens, cependant il n'hésite pas à donner son dernier kopeck à une pauvre femme. Il est d'une grandeur d'âme immense, excessif cependant et orgueilleux. Il veut croire qu'il n'est pas un homme ordinaire et décide de tuer une vieille usurière pour rendre service au monde, en le débarrassant d'une vermine qui persécute les pauvres. Mais il va devoir aussi tuer la soeur de la vieille femme, qui le surprend. Après le double meurtre qu'il effectue, un long chemin vers la culpabilité l'attend. Commettre le crime est une chose, l'assumer une autre. Il est torturé par les dilemmes moraux, sa raison défaille. Il est seul, il ne vit plus dans le monde des hommes, il rejette sa mère et sa soeur qui l'adorent. le salut viendra de Sonia, jeune femme d'une bonté immense qui se déshonore pour subvenir aux besoins des plus pauvres mais qui garde un coeur pur. Sonia veut sauver Raskalnikov, et pour elle son salut n'est possible que s'il expie son crime, s'il se reconnaît coupable devant tous.
Mais ce roman n'est pas juste l'histoire de Raskolnikov, dont la psychologie parfaitement décrite. D'abord parce qu'il y a beaucoup de personnages passionnants dont les histoires se croisent mais aussi parce que c'est un roman métaphysique qui décrit pourtant la société russe du 19ème siècle de façon réaliste à travers la famille, la pauvreté et l'injustice.


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Rodion Romanovitch Raskolnikov est habillé de loques, il loue une chambre minuscule dans un des quartiers les plus malfamés de Saint Pétersbourg. Il est « (…) sombre, renfermé, hautain et fier, ces derniers temps (et peut-être bien avant), susceptible et hypocondriaque. (…) Parfois, du reste, il est tout sauf hypocondriaque, mais simplement froid et insensible jusqu'à être inhumain (…). » Cet être peu avenant est pourtant le héros d'un des plus grands chefs d'oeuvre de la littérature russe : « Crime et châtiment ». Raskolnikov est une âme rongée par la pauvreté. Il a dû abandonner l'université faute de liquidités et depuis, il ressasse les idées les plus sombres. Une seule issue lui semble possible pour sortir de son marasme : assassiner une vieille usurière pour la voler et recommencer à vivre. le crime, longuement préparé par le cerveau malade de Raskolnikov, est mis à exécution, mais ne se passe pas comme prévu. La soeur de l'usurière, Lizaveta, rentre plus tôt que prévu et meurt sous les coups de hache de Raskolnikov. Ce dernier s'en sort en apparence, mais son esprit, son âme ne vont plus cesser de le tourmenter.

« Crime et châtiment » raconte la longue rédemption de Raskolnikov, du crime vers le châtiment. Il ne tue pas la vieille usurière uniquement pour l'argent. C'est pour lui également une mise à l'épreuve : va-t-il franchir le pas ? Ce crime est très intellectualisé chez Raskolnikov. Il distingue les êtres supérieurs des êtres inférieurs, les premiers pouvant faire couler le sang des seconds si la nécessité les y oblige. Pourquoi un être comme Napoléon est-il admiré alors qu'il a fait couler autant de sang ? Parce que c'est un génie et Raskolnikov pense en être un également. L'ennui, c'est que notre jeune homme ne digère pas ses actes aussi bien qu'il l'avait pensé. Il ne peut se défaire de son crime, il est obsédé par lui. Ce qui est pour lui en contradiction avec son idée du génie, ce qui le dévore d'autant plus. le chemin suivi par Raskolnikov lui apprendra à devenir tout simplement humain.

Cette résurrection de Lazare ne se fait pas seulement par la réflexion, mais surtout grâce aux gens qui l'entourent. Dostoïevski compose une fabuleuse galerie de personnages pour accompagner son héros vers la lumière. On ne peut tous les citer car ils sont nombreux, mais les plus importants sont Razoumikhine, la mère et la soeur de Raskolnikov, et surtout Sonia. Cette dernière vit également dans la misère la plus noire, devant se prostituer pour aider sa famille. Mais, son âme a su rester pure ; c'est sans conteste le plus beau personnage du roman. Humble, généreuse, douce, c'est la force de ses sentiments qui tirera notre Lazare de son tombeau psychologique. Ce sont tous ces personnages qui rendent Raskolnikov si touchant. Tant d'amour l'entoure, tant de fidélité que cet être-là ne peut pas être entièrement mauvais.

Tous ces personnages si parfaitement dessinés sont bien évidemment une des forces de « Crime et châtiment ». Mais il y a aussi l'écriture si puissamment évocatrice de Dostoïevski. André Markowicz, excellent traducteur, parle dans sa postface de la pesanteur qui nous écrase durant tout le roman. L'écriture de Dostoïevski rend parfaitement l'oppression qui accable Raskolnikov, le poids de la pauvreté puis du crime qu'il porte sur les épaules. Mais, toute la population des quartiers pauvres de Saint Pétersbourg semble totalement appesantie par la misère et l'alcool. Et ces gens parlent beaucoup, énormément même. « Crime et châtiment » est rempli de dialogues et de monologues fiévreux et exaltés. Ce qui nous donne notamment de splendides face-à-face entre Raskolnikov et le commissaire Porphiri Petrovich.

Les personnages et l'écriture de Dostoïevski sont habités, possédés par la soif de vivre. Malgré les épreuves, la pauvreté, rien ne semble plus important que de vivre. J'ai été bien entendu captivée par tous ces destins, par cette langue hypnotique. C'est tout simplement ce que j'appelle la Littérature, avec un grand « l'».
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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J'avais beaucoup d'appréhension pour ce classique de la littérature Russe. Pourtant j'avais beaucoup aimé Anna Karenine, mais j'avais un peu peur pour cet auteur.
Je regrette d'avoir eu cette peur. le roman est très bien écrit. On en apprend beaucoup sur cette époque qui n'était pas des plus facile. On entre assez vite dans le vif du sujet, j'avais un peu peur que ça prenne trop de temps, mais non. Une très belle découverte.
Je pense relire cet auteur.
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Unlivre qui vous marque une adolescence et une vie.Un livre qui vous envie de lire d'autres livres et qui explique pourquoi 50 ans après la première lecture je reste passionné de littérature...et de Babélio
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La littérature classique russe… tout un programme ! A part un recueil de nouvelles de Gogol lu pendant mon adolescence dont je ne garde aucun souvenir et ma découverte pendant ma licence de lettres modernes d'Anna Karénine de Tolstoï que j'avais vraiment beaucoup apprécié, je ne connais que très (trop) peu les écrivains russes du XIXe siècle.
En me lançant dans ce monument mondialement reconnu, j'avais quelques réserves. J'avais peur de m'ennuyer ou pire, de ne pas tout comprendre. Un peu bêtement, j'ai toujours une petite appréhension en ouvrant un livre publié avant 1900, ce qui est clairement une erreur puisqu'à chaque fois, la découverte est sinon exceptionnelle, au moins très marquante.
Crime et Châtiment ne fait pas exception à la règle puisque c'est très agréablement surprise que je ressors de cette lecture… Convaincue malgré tout qu'elle aurait été encore meilleure si je l'avais faite dans des conditions traditionnelles et non à travers un livre audio qui n'est définitivement pas un format qui me convient.

Rodion Romanovitch Raskolnikov est le personnage principal de ce roman assez dense. Ancien étudiant en droit, il vit seul à Saint-Pétersbourg, sans le sou et quasiment sans attache. Il vend son dernier bien (une montre familiale) à une usurière du coin et fomente petit à petit son crime : il tuera la vieille femme et s'emparera de son butin. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et la hache utilisée pour le crime initial sert une deuxième fois, sur la soeur de l'usurière, rentrée trop tôt et donc au mauvais endroit au mauvais moment.
Plutôt chanceux dans son inexpérience, Raskolnikov parvient à s'enfuir, à cacher les preuves de sa culpabilité et à donner le change. Sa mère et sa soeur ne se doute de rien, les autres étudiants faisant partie de ses connaissances non plus ; seul Porphiri Petrovitch, le juge d'instruction chargé de l'enquête, soupçonne le jeune homme. Au début largement convaincu de son bon droit, Raskolnikov revient petit à petit sur son acte et la culpabilité finit par le ronger. Voilà le thème central du roman.

Alors oui, si vous êtes plus livre d'actions à toutes les pages, le tout rempli de dialogues, Crime et Châtiment n'est peut-être pas indiqué. En revanche, si vous aimez entrer dans la tête d'un personnage et disséquer ses pensées, si vous aimez suivre des figures qui connaissent une évolution psychologique sur des centaines de pages, alors oui, ce roman de Dostoïevski pourra sans doute vous plaire et vous satisfaire.
Etant une lectrice qui accorde principalement de l'importance à la construction des personnages, c'est le genre de texte qui fait résonner quelque chose en moi et qui me marque sur le long terme. Dostoievski prend son temps, place ses pions, s'attarde sur des détails. Oui il y a de nombreuses descriptions mais non, il ne pouvait pas en être autrement. Et vous savez quoi ? Aucune ne m'a ennuyée car toutes participent à la création d'un décor, à la mise en place d'un contexte et de scènes visuellement fortes.
Plus qu'un voyage dans la tête d'un jeune criminel – un peu à la façon de la Bête humaine d'Emile Zola chez les français – c'est aussi une peinture de la société russe du XIXe siècle : prostitution infantile, misère sociale, alcoolisme, maladie, mariage d'intérêt, infidélité… On suit ainsi, avec moins de développement mais ce n'est tout de même pas négligeable, la vie et donc l'évolution d'autres personnages secondaires : par exemple celles d'Avdotia Romanovna Raskolnikova, (appelée aussi Dounia ou Dounietchka) à savoir la soeur de Raskolnikov qui est dans une situation « amoureuse » assez étrange. C'est donc un assez large panel qui donne l'impression d'une Russie très sombre, en noir et blanc mais peut-être était-ce réellement le cas ? Un peu déprimant mais assez passionnant !

Je vous le disais en introduction, j'appréhendais surtout de ne pas tout comprendre pendant cette lecture. Encore une fois, je le répète, c'est une bête « angoisse » puisque dans ce roman de Dostoïevski, comme dans le Anna Karénine de Tolstoï (et comme dans quasiment tous les textes publiés au XIXe siècle que j'ai pu découvrir jusque là), il n'y a aucune difficulté dans la langue. Certes les phrases sont plus longues, différemment tournées et certainement plus travaillées mais aucun problème de compréhension n'est à déplorer. Pour être plus claire : je n'ai jamais dû sortir mon dictionnaire pour chercher la définition d'un terme. Non, le vocabulaire est tout à fait accessible, il est juste utilisé différemment.

La seule réelle difficulté que j'avais déjà pu noter lors de ma lecture d'Anna Karénine – et qui est peut-être une généralité dans la littérature russe mais je ne me risquerai pas à l'affirmer -, c'est le grand nombre de prénoms, noms et surnoms que possèdent chacun des personnages. Et comme je n'ai jamais fait de russe de ma vie, j'ai en plus l'impression que tous les patronymes ont la même consonance, les mêmes sonorités.
Alors imaginez : notre héros (Rodion Romanovitch Raskolnikov) est souvent appelé par son nom : Raskolnikov mais aussi par son prénom – Rodion – lorsque ce sont ses proches qui l'interpellent, parfois Romanovitch qui – si je ne dis pas de bêtise – est un dérivé du prénom de son père et je pense même qu'il possède un surnom mais je ne me souviens plus duquel… ce qui monte la façon de le qualifier à 4 formes différentes. Et c'est quasiment la même chose pour tous les autres personnages secondaires et tertiaires (bien que ceux-ci gagnent tout de même moins de diversité, tout simplement car ils nous sont moins intimes).
Alors je ne vous cache pas qu'au début, il n'est pas toujours évident de faire le lien et on se rend parfois compte avec étonnement que le personnage dont on vient de parler est en fait le héros… cela dit, rassurez-vous, Dostoïevski fait très bien son boulot et le lecteur parvient très vite à remettre les choses à leurs places.

J'aime dévorer des livres en deux ou trois jours mais je me rends compte que ceux sur lesquels je passe le plus de temps – généralement les classiques – sont ceux qui finalement, restent les plus marquants et les plus prégnants dans mon esprit. Crime et Châtiment fait partie de ceux-là et je comprends dorénavant pourquoi il a eu (et a toujours) un tel retentissement. A moi L'Idiot et Les Frères Karamazov !
Lien : http://bazardelalitterature...
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Après la lecture de le Double de Dostoïevski qui m'avait plu sans pour autant me satisfaire au vus de tous les compliments pour l'auteur. Ainsi voilà que j'ai décidé de lire un de ses plus grands livres, et pour ainsi dire bravo, bravo et merci à l'auteur !

Un étudiant, Raskonilkov, commet par désir de "commettre" et de se démarquer un double-meurtre. L'intrigue est donc porté sur comment va se comporter l'étudiant après son crime et comment va réagir son entourage. On découvre plusieurs personnages tous autant intéressant, l'auteur développe leur psychologie car le récit est à la 3ème personne et le narrateur est omniscient (je crois qu'il y a un mot pour définir cela mais je ne m'en rappelle plus). L'histoire est donc vraiment rien qu'en regardant la 4ème de couverture alléchante et j'en suis encore après la lecture tout ébouriffé.

La capacité de Dostoïevski a développer l'état d'esprit psychologique de chaque personnage est le point essentiel qui m'a vraiment énormément plu. Malheureusement dans les récits d'aujourd'hui on perd vraiment de cette capacité à développer les personnages et on se presse à décrire des actions qui s'enchaînent sans prendre le temps pour autant de réfléchir et de faire réfléchir le lecteur. Les discussions entre les personnages et précisément celles entre Raskolnikov et Svidrigaïlov, Raskonilkov et Porfiry Petrovitch sont très riches et jouent sur les mots. Les pensées de l'étudiant sont très philosophiques.
Autre point que j'adore dans les romans de Dostoïevski, les balades dans Saint-Pétersbourg, ces grandes balades de plusieurs heures où les personnages rencontrent toute la bourgeoisie et la misère de la ville tout en traversant une ville où les tempêtes se succèdent.
Heureusement le récit se termine relativement bien et laisse chaque lecteur s'imaginer a suite !

Trois extraits m'ont plu :
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