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EAN : 9791030704549
432 pages
Au Diable Vauvert (20/01/2022)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Rob Doyle a passé la majorité de sa troublante vie d'adulte à errer, écrire, et s'imbiber de narcoleptiques et de littérature à dose équivalente. Désormais échoué entre une jeunesse téméraire et l'âge de raison, entre l'exaltation et le désespoir, ses voyages lui ont insufflé un but : la quête immémoriale d'une révélation transcendante.
Sous la forme de 11 vignettes en roue libre pharmaceutiquement désordonnées, à travers un sinistre pèlerinage de frissons ch... >Voir plus
Que lire après N'importe où sauf iciVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ouvrage reçu lors d'une opération Masse Critique Privilégiée, je tiens tout d'abord à remercier babelio ainsi que les éditions Au Diable Vauvert pour l'envoi de cet ouvrage.

Difficile de lui coller réellement une étique tant notre anti-héros, protagoniste, auteur ? est partout à la fois sans être vraiment là sauf quand il expérimente toujours de nouvelles sensations, poussées à l'extrême au travers de champignons hallucinogènes pour commencer en douceur jusqu'à la MDT qui lui permet de découvrir des sensations, avec ceux et celles qui partagent son trio dans divers endroits du monde, jusqu'alors inégalées. Romancier voulant au départ écrire un livre sur l'auteur Emil Cioran, il va vite se rendre compte qu'il est impossible d'écrire sur lui. Il faudrait être lui, avoir pensé comme lui et à moins que de ne retranscrire l'ouvrage duquel il s'inspire et qu'il faudrait reproduire à l'identique, il ne voit pas d'issue possible. Alors, il lit, il parcourt le monde et devant son échec de romancier à dire l'inénarrable car c'est bien connu "tout a déjà été dit" et surtout, pour notre jeune héros qui vieillit au cors de ces pages (mais jusqu'à un âge raisonnable, il atteint uniquement la mi- trentaine à la fin de cet ouvrage), surtout lorsqu'il s'agit de Cioran car il faut le laisser intact...et enfin il fait des expériences hallucinogènes. Jamais ou très peu de mauvais trips, mais des expériences qui l'emmène vers un au-delà qui, encore une fois, ne peut être raconté si on n'en a pas soi-même fait l'expérience. Attention, je n'ai absolument pas l'intention (ni même ne vous incite à le faire) de me prêter à pareil "jeu" mais il est des choses qui sont dites, après la prise de telles substances, romancées bien sûr, qui ne s'avèrent pas complètement dénuées de sens et qui sont au contraire bien trop lucides !

Un livre provocateur mais surtout dérangeant ! Voilà exactement le mot que j'emploierais pour désigner mon ressenti suite à cette lecture : un état de mal-être car peut-être l'auteur y évoque-t-il des vérités que je ne suis tout simplement pas prêtes à entendre. Ce qu'il fait, que ce soit dans la consommation de drogues ou en matière de sexe doit être fait ans l'excès et pour moi, c'est comme si j'en avais fait une overdose donc sensation de mal-être, comme lorsqu'on désaoule ou lorsque, j'imagine, lorsque l'on revient justement l'un de ces "voyages" hallucinogènes et que l'on reprend prise avec la réalité.

Un ouvrage extrêmement bien écrit (et traduit) qui m'a permis de sortir de ma zone de confort en m'amenant à me confronter avec des sujets qui, en règle générale, ne m'attirent pas du tout et même si je suis contente de l'avoir lu, je vous avoue sans honte que je suis contente de l'avoir terminé afin de pouvoir passer à autre chose ! Je vous le recommande même si, en ce qui me concerne, je n'y attribue une note mitigée !
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"L'idée (.....) c'est d'écrire un livre dont le tissu conjonctif ne soit pas une narration explicite, mais une succession d'obsessions, de fascinations, d'endroits dont je ne parviens pas à m'extraire tant que je n'ai pas écrit sur eux, de visions de ce qu'est ma vie et de ce qu' elle pourrait avoir été. La narration, c'est ce que devient la conscience qui traverse toutes ces expériences et à travers laquelle toutes ces expériences ont lieu. "

Le pari est réussi. Rob Doyle parcourt le monde dans une autobiographie intellectuelle et métaphysique, nous livrant dans le désordre sa pharmacopée personnelle, son désenchantement, son culte des écrivains nihilistes et sa sexualité.
Flâneur et procrastinateur, il se regarde vieillir avec mélancolie mais se retrouve incapable de résister aux expériences les plus extrêmes qui lui permettent de transcender la réalité.
Le New York Times qualifie le livre de "Ludique et joyeusement provocateur". Pour ma part, il est désabusé et mélancolique, là où même le nihilisme ne peut constituer une échappatoire valable.

Si les chapitres sur les propriétés des diverses drogues et sur les expériences quasi mystiques m'ont peu séduite , en revanche l'adulation excessive qu'il porte à certains écrivains est fascinante.
On peut citer ainsi Cioran, Bataille, Nietzsche, Schopenhauer, Kafka, Beckett , Bolano et même une furtive apparition de Houellebecq.
Cette" culture Taylor Swift", comme la qualifie son amie Zoe, lui permet de construire sa propre mythologie dans les traces d'écrivains qu'il vénère. Car ce roman est aussi une formidable déclaration d'amour aux livres et à la littérature.

L'un des chapitres évoque le Parthénon des livres, installation artistique monumentale à Cassel en Allemagne, qui rend hommage à la littérature, à la culture et à l'art et qui veut dénoncer la censure et les autodafes à travers l'histoire. En effet, tous les livres utilisés pour le monument ont été un jour interdits , censurés, detruits, brûlés. La découverte de cette oeuvre engendre une réflexion sur la littérature et sur l'art, loin de la bien-pensance et du dogme de l'art social, politisé, l'auteur s'interroge :" si un livre ne mérite pas d'être brûlé, il ne mérite pas d'être lu." Il semble ainsi regretter que les tabous aient disparu, avoir la nostalgie avec Baudrillard qu'il cite, d'une littérature qui ne soit ni sénile, ni éclopée.

Volontairement fourre-tout, entre champignons hallucinogènes et tour du monde, Rob Doyle fait le portrait d'un écrivain qui ne cesse de s'interroger et de ces questionnements incommensurables jaillit un texte d'une grande modernité.
Merci à Masse critique et aux éditions Au diable Vauvert pour cette opportunité en avant première.
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Avant tout merci Babelio et les éditions Au diable Vauvert pour cette opération Masse critique. Pour une fois, ma critique sera un peu plus longue que d'habitude car j'ai un sentiment partagé au sujet de ce livre. Peut-être faut-il du temps pour le digérer.

"N'importe où sauf ici", dont le titre original est "Threshold" qui signifie "seuil" (titre du dernier chapitre).
On comprend cette traduction du titre, surtout au dernier chapitre "le seuil". Un homme, Rob Doyle lui-même, nous raconte ses errances, géographiques et psychédéliques, je suppose réellement autobiographiques. Un homme qui n'est jamais bien nulle part, en tout cas jusqu'à un certain temps. Un homme qui bouge tout le temps (qui passe les seuil des portes) et fuit la réalité par les drogues (lui dirait qu'il recherche une vérité et passe le seuil de la (in)conscience).

La présentation du livre peut paraître un peu déconcertante car les expériences de Doyle ne sont pas racontées de façon chronologique, mais plutôt logique. Une "pastille", sous forme de lettre, écrite au présent et en italique, dans laquelle Doyle s'adresse à une femme, permet habilement de passer d'une expérience du narrateur à une autre (11 expériences, 11 chapitres). Dans ces lettres, nous ne sommes plus dans des souvenirs. Mais tout cela reste un mystère (en tout cas pour moi : peut-être quelqu'un pourra m'éclairer sur celle à qui il s'adresse, son ex ? ou peut-être cela n'a aucune importance ?).

Le gros défaut de ce livre : les longueurs !
Ses pèlerinages sur les pas de ses auteurs préférés (Georges Bataille à Paris (auteur intrigant), Bolano en Espagne...), son expérience au festival d'art en Allemagne, les passages sur sa période bouddhiste, la méditation... Beaucoup trop long et des détails sans intérêt (ça n'est que mon avis).

Mais beaucoup de qualités dans cette oeuvre également :

-Elle aborde beaucoup de questions existentielles: le pessimisme, la dépression, le suicide, le cynisme, le spleen, le ressentiment, l'amertume, la solitude, la mort... Rien de bien gai, bien sûr (je ne conseille pas ce livre à ceux qui ont une p'tite baisse de moral). Mais c'est la condition humaine. Et c'est aussi ce que je recherche dans un livre. Il amène à la réflexion.
Il faut savoir où on met les pieds, ou les yeux en l'occurrence, car Rob Doyle est un torturé, un écorché vif. Il est donc plutôt attiré par le morbide et parle de drogues jusqu'à en faire l'apologie.

Extrait à propos des champignons hallucinogènes :
"Le psilo fait partie des quelques psychotropes que, chargé du poids de l'expérience, j'ai ardemment conseillés à mon entourage et je trouve qu'il est honteux de vivre une vie entière sans avoir expérimenté les merveilles qu'il offre. L'expérience psychédélique, pensais-je depuis longtemps, est si stupéfiante, elle ouvre des perspectives si neuves sur la beauté et l'altérité que vivre et mourir sans l'avoir connue est comparable à n'avoir jamais découvert la littérature, voyagé sur un autre continent ou tenté de s'exprimer dans une langue étrangère."
Il va loin car nous, amis babeliotes, connaissons l'importance de la littérature dans une vie.

-Rod Doyle nous parle aussi de ses passions : la littérature, l'écriture, les voyages, entre ses 20 et 40 ans, aux Etats-Unis, mais surtout en Europe. C'est ce qu'il préfère, l'Europe, dans sa quête d'inspiration pour son "roman".
Il quitte Dublin pour la Sicile, devient prof mais n'écrit rien (un projet de roman autobiographique). Puis se rend à Paris pour écrire sur Cioran mais se rend compte que c'est une impasse. (Mais il m'a donné au moins l'envie de connaître Cioran). A Berlin, il compte écrire son "grand roman techno berlinois". Il revient à Paris pour un livre parlant "de sexe, de mort et des clubs dans un Paris post- Bataclan", sans succès. Il se persuade à chaque fois qu'il n'est pas dans le bon pays pour écrire son livre.

Encore ce "N'importe où sauf ici" ? Et bien oui, car son projet sera enfin d'écrire sur "une célébration de l'ailleurs, de la vie menée n'importe où sauf à l'endroit qui nous a vus naître par hasard".

-Mais avant tout, ce que j'ai aimé, ce sont des passages surprenants et extrêmement bien écrits.
Comme quand il narre une overdose de kétamine (il passe du "je" au "il), avec paradoxalement beaucoup de subtilité.
Quand il parle de ses pensées suicidaires tout en étant le gardien du chat du propriétaire de son logement, un chat qui le méprise alors que Rob l'adore.
La façon dont il parle de Twitter, dont il s'est lassé très vite, ce "jeu" qui lui avait "procuré un plaisir illimité" tout en se demandant " jusqu'à quel point il pouvait être odieux"."Sur Twitter, je me montrais aussi agressif, blessant et haineux que possible."
Le passage sur les rêves lucides.
Etc... Beaucoup de moments captivants.

Des instants de vérité ou des délires de personnes sous emprise de drogues, qui peuvent donner à réfléchir originalement. Tout cela écrit avec énormément de talent, des passages trop souvent furtifs dans ce livre, mais qui feront qu'il me marquera peut-être dans le temps.

Pour résumer, on ne sait pas trop où veut nous mener Rob Doyle, écrivain atypique, cultivé et talentueux, entre ses passions pour la littérature, l'écriture et l'art, parfois (souvent ?) dans des états alcoolisés ou drogués, bohème et oisif. Un grand enfant, comme il se décrit lui-même.
"N'importe où sauf ici", sûrement parce qu'il ne se sent heureux nulle part et que, nous même, nous ne savons pas où il nous mène. Un conseil : prenez votre élan si vous voulez vous lancer et accrochez-vous un peu car vous pourriez ne pas le regretter.
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« Avant que je parvienne à écrire avec la compétence requise pour avoir des lecteurs, la vie était une torture, en partie parce que je ne savais pas quoi faire de ce que je vivais : ce n'était pas suffisant de se contenter d'être. Je devenais fou quand je pensais que la vie aurait tout aussi bien pu ne pas avoir lieu, que l'existence ne laisse pas de trace. Maintenant, j'écris sur mon existence et, d'une certaine manière, j'existe pour pouvoir l'écrire, pour que l'écriture réfracte la façon dont je vis. »

Arrivée au milieu de ma lecture, je pensais commencer mon billet ainsi : Dans N'importe où sauf ici, Rob Doyle se raconte. Reprendre ma lecture chaque jour a été comme retrouver un ami pour qu'il me parle de lui. Intérêt en éveil, hâte et anticipation joyeuse. le genre d'ami pas toujours fréquentable – celui qui finit par vomir partout en soirée –, mais dont l'esprit affûté, l'humour et l'auto-dérision le rendent tellement attachant, comme une évidence. Passionnant dans ses réflexions et son parcours, Rob Doyle est un anti-héros splendide en quête perpétuelle. Un intellectuel vagabond dont on ne sait trop s'il génère sa propre lumière, ou si les ténèbres n'en finissent pas de lui en taper cinq.

Au milieu du livre, j'en étais donc là. J'avais aussi jeté pêle-mêle quelques notes : il parle de voyages, de drogue, d'écriture, de chercher les limites, de soi et de la conscience, de bouddhisme et de masturbation. Il raconte ses trips et ses errements, sans fard, avec une sacrée dose d'auto-dérision. Très irlandais – et l'humour ! -, même s'il a toujours fui l'Irlande pour pouvoir écrire. Un écrivain-né. Il a vécu à Paris, à Londres, à Bogota, en Sicile, en Croatie, en Californie, à Berlin et j'en oublie – mais quel âge a-t-il, en fait ? Quand je l'ai vu au Centre culturel irlandais début 2017, il semblait avoir 25 ans, haha. Rob Doyle raconte ses excès, ses explorations métaphysiques et philosophiques, ses questionnements sur le vieillissement. C'est précis, structuré, souvent passionnant. Il raconte les champis qu'il récolte à Phoenix Park à Dublin et ses passions littéraires – Nietzsche, Cioran, Georges Bataille, Bolano (je ne trouve pas le n avec un tildé) – et artistiques – l'art contemporain et la techno.

Mais en refermant ce livre, ma lecture terminée, quand je me suis retrouvée à me demander si les arbres n'étaient pas finalement des périscopes pour que ceux d'autres dimensions nous envoient de l'oxygène ou de l'énergie… J'ai réalisé que les quelques lignes posées dans mon carnet il y a deux jours ne suffiraient pas pour parler de ce livre.

N'importe où sauf ici est une sorte de livre global. Drôle, profond, lumineux, étonnant, dépaysant, philosophique, déstabilisant. C'est un mélange de tranches de vie et de méditations, de souvenirs et de réflexions, d'arrêts sur image et d'immersions, de gens. Sa retraite d'un mois dans un monastère bouddhiste avec un ami, sa semaine passée au festival Documenta à Cassel en Allemagne, ses déboires amoureux, le rituel de l'ayahuasca au Pérou, une visite du Paris du Nadja de Breton sous acide avec son amie Kelly, le visionnage du film Enter the void de Gaspard Noé avec son amie Zoé…

Un assemblage hétéroclite de prime abord, mais qui se révèle finalement construit dans une progression puissante, chapitre après chapitre. Comme si en ouvrant ce livre nous avions le nez collé sur la tapisserie, mais qu'à mesure Rob Doyle nous tirait par le col en arrière, nous permettant une vision ample et plus nette du motif. Jusqu'à un seuil. On entre, on sort, on observe, on s'envole ? Il y a onze chapitres, qui commencent tous par deux ou trois pages en italique, au style épistolaire – des courriers qu'il échange peut-être avec une femme, une amie, écrivaine comme lui – ou bien alors avec lui-même, qui sait ?

En voici un passage : « le livre devient autre chose que ce que j'imaginais. J'ai changé en l'écrivant – le processus d'écriture m'a fait changer. Je ne crois plus en ce à quoi je croyais quand je l'ai commencé et je me suis mis à croire à ce en quoi je ne croyais pas. Je t'ai dit, n'est-ce pas, que mon intention de départ était d'écrire un livre qui, à travers un mélange de souvenirs, de rêves, d'apprentissage et d'invention, soit une célébration de l'ailleurs, de la vie menée n'importe où sauf à l'endroit qui nous a vu naître par hasard, le seul genre de vie que je n'ai jamais pu imaginer. Mais c'est aussi un journal des changements qui se sont produits, se produisent, vont se produire – les lignes temporelles sont emmêlées, comme si le temps se repliait sur lui-même – entre le moment où j'ai écrit le premier mot et celui où je poserai le point final et que tout redeviendra possible. »

Son écriture est fraîche et vive, lumineuse et habitée, plutôt carrée, comment dire, présente, pas empruntée. C'est Alice Zeniter à la traduction et c'est absolument parfait (sa note en fin d'ouvrage : « Merci à Alice Zeniter qui a défendu mes textes avant que j'en publie un seul. » [Pense-bête à moi-même : découvrir urgemment les livres d'Alice Zeniter – je ne l'ai encore jamais lue]

Dans la quête de Rob Doyle, au début il y a eu la drogue et les idées. Mais même si ce n'est pas le chemin le plus court ni le moins périlleux, il apparait dans la progression de son récit que ce sont bien les mots, les mots et l'amour, l'amitié, la connexion entre les êtres, qui détiennent la clef.

N'importe où sauf ici a été un coup de coeur que je ne peux que vous conseiller de découvrir – accrochez-vous par moments, bien sûr. Vous rirez autant que vous serez bousculés. J'en suis sortie enrichie et impressionnée.

Gratitude aux éditions Au diable Vauvert pour nous avoir permis d'enfin découvrir Rob Doyle en français !
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
"Terence McKenna , après avoir fait remarquer que "la notion de plantes ou d'animaux illégaux est à la fois stupide et ridicule", a répété que l'interdiction des psychédéliques par le gouvernement n'était pas motivée par la peur que ces drogues aient des effets nuisibles sur ses citoyens, mais par la prise de conscience "qu'il y a quelque chose en elles qui remet en doute la validité du réel". Des drogues comme la DMT et la psilocybine sont inquiétantes pour les pouvoirs en place à cause de leur dimension gnostique, de l'accès direct qu'elles offrent à des expériences qui menacent les paradigmes établis. En résumé, "elles vous font entrevoir la possibilité que tout ce que vous savez est faux".
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"La seule chose qui me transporte, c'est quand je lis un passage sur telle ou telle rue chez Zola, chez Huysmans ou n'importe qui et que je me retrouve ensuite dans cette rue. A ce moment-là, le monde prend un côté magique. Mais l'effet vient du texte, pas de la vie de l'auteur. Il n'y a que la littérature qui soit magique. Les auteurs sont simplement des passeurs."
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"Les voyages de retours sont toujours plus longs que l'aller, plus mornes. La promesse du voyage est passée : il n'y a plus d'horizon des possibles ouvert devant nous, la seule destination qui reste est familière. On s'expose à la mélancolie des retours dès qu'on entreprend un voyage."
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"Il y a une douceur à penser que rien n'a d'importance, l'habituelle chanson du nihilisme occidental. Qui, en fait, n'est que l'orthodoxie de merde qu'on retrouve partout, le point de vue de base, même s'ils le déguisent en progressisme humaniste. C'est clairement plus flippant de penser que tout a de l'importance, que la moindre chose a des conséquences infinies. Ca, c'est un choc. Alors, ouais, il nous reste la responsabilité, mais pas d'échappatoire."
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Le livre devient autre chose que ce que j'imaginais. J'ai changé en l'écrivant – le processus d'écriture m'a fait changer. Je ne crois plus en ce à quoi je croyais quand je l'ai commencé et je me suis mis à croire à ce en quoi je ne croyais pas. Je t'ai dit, n'est-ce pas, que mon intention de départ était d'écrire un livre qui, à travers un mélange de souvenirs, de rêves, d'apprentissage et d'invention, soit une célébration de l'ailleurs, de la vie menée n'importe où sauf à l'endroit qui nous a vu naître par hasard, le seul genre de vie que je n'ai jamais pu imaginer. Mais c'est aussi un journal des changements qui se sont produits, se produisent, vont se produire – les lignes temporelles sont emmêlées, comme si le temps se repliait sur lui-même – entre le moment où j'ai écrit le premier mot et celui où je poserai le point final et que tout redeviendra possible.
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Video de Rob Doyle (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rob Doyle
Présenté dans le cadre du Red Line Book Festival 2020, une initiative des bibliothèques et des arts du sud de Dublin. Rob Doyle en conversation avec Nicole Flattery. Traduite
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