Cette histoire donne à ressentir la vie qui nous malmène et l'amour qui nous fait espérer l'absolu.
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Brune était assise par terre, le dos au mur, la tête sur les genoux. Elle ne pleurait pas, mais elle se sentait fatiguée, extrêmement fatiguée. Elle avait brièvement levé la tête vers Anna puis l’avait baissée aussitôt, elle se sentait trop triste et trop vide pour lui répondre.
Brune n’arrivait plus à penser. Elle avait l’impression d’être arrivée à la fin de quelque chose, d’avoir épuisé toutes les possibilités de cette voie qu’elle avait empruntée depuis quelques mois. Pourtant quelque chose continuait de ne pas aller droit. Elle se disait qu’elle avait bien fait de divorcer d’Éric. Elle avait bien fait de garder de bonnes relations
avec lui. Elle avait eu raison d’emménager près de son ex, pour faciliter la garde partagée, la juge avait dit qu’ils étaient un bon exemple à suivre, qu’elle voyait peu de couples comme eux prêts à faire l’effort de surmonter leurs émotions pour le bien de leur enfant. Elle avait eu les félicitations du jury en somme… La belle affaire.
Elle ne savait même pas comment Léna vivait la séparation, elle avait l’air bien, elle disait qu’elle allait bien, mais est-ce que c’était vrai ? Qu’est-ce que l’on pouvait savoir des émotions profondes d’une petite fille de six ans qui devait changer de vie du jour au lendemain et faire comme si c’était normal de voir ses parents séparés, son père avec une nouvelle femme, sa mère triste tous les soirs dans ce nouvel appartement… Elle ne pouvait pas savoir si elle allait bien.
Tu sais ce que je pense Brune. Il faut apprendre à se connaître soi-même pour faire des choix intelligents et pouvoir sérieusement espérer être heureux. Je sais aussi que la seule façon de faire ces choix, c'est d'oser, de prendre des risques, de remettre sa vie en déséquilibre. Et parfois de faire des erreurs...
C'est pour ça que depuis le début de ton histoire avec Marc, je t'écoute, je t'encourage. Je te regarde faire une erreur monumentale.