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Voilà une BD qui se lit facilement, à mettre entre les mains d'ados également, qui est autant le public visé, que les adultes. Jun Sang est un petit garçon de Corée du Nord, avec ses parents et sa grande soeur. Il a néanmoins la chance d'être né le même jour que Kim Jung Il, le grand général que tout le monde adule et admire. Lui-même n'y échappe pas: c'est son héros. Mais le jour où arrive la famine, cela devient difficile pour la famille de trouver à manger, même juste un repas par jour. Les parents décident donc de fuir, et c'est le visage d'une autre Corée qui va se dessiner pour Jun Sang.

J'ai beaucoup aimé la simplicité de cette BD, sans politique, sans philosophie, juste l'histoire de ce petit garçon qu'on suit au fil des pages. Et cela suffit pour comprendre et se prendre une claque. Certains passages sont très durs, mais tout est montré sans pathos. Les dessins sont simples également, justes, réalistes, très bien adaptés au style de cette BD. A conseiller aussi aux jeunes qui choisissent l'option histoire en 1ère, dans le cadre du programme sur les démocraties.
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C'est par le regard d'un enfant de 8 ans que nous pénétrons le monde extrêmement fermé de la Corée du nord. Jun Sang est très fier d'être né le même jour que son cher leader et n'a qu'un rêve : pouvoir un jour se battre contre les "fantoches du sud" et tous ces "chiens d'Américains". A travers ses yeux, Kim Jong-Il apparaît sous les traits d'un héros qui se donne corps et âme pour diriger son pays et protéger son peuple. Il ne lui viendrait donc pas à l'idée de remettre les choses en cause, même si cela implique d'approuver parfois des agissements et des faits frôlant l'absurde.
Oui, parfois la vie est difficile, on saute des repas, l'électricité est coupée, ses parents reviennent épuisés le soir, mais son pays reste le plus beau pays du monde, le plus fort et le plus merveilleux. Tout est cadré, ordonné, codifié ; il n'y a aucune raison valable de s'inquiéter. Jusqu'au jour où ses parents lui annoncent qu'ils ont pris la décision de fuir le pays…
Je m'étais déjà intéressée à ce pays totalement muré, je m'attendais donc à lire une bande-dessinée très dure mais peut-être pas à ce point-là. La Corée du Nord qui s'étale devant nos yeux à travers cette BD, c'est le manque des choses les plus vitales, la faim, l'épuisement au travail, l'humiliation, la peur constante de faire un faux pas et d'être exécuté. Ce sont aussi – et, j'avoue, je ne les connaissais pas – les camps de travail dans lesquels on jette les prisonniers nord-coréens qui ont tenté de quitter le pays. Ces camps n'ont bien sûr pas grand-chose à envier aux inventions des nazis…
Le scénario d'Aurélien Ducoudray est volontairement cruel et effroyable : l'horreur transmise par les yeux d'un enfant n'est pas plus douce ni plus onctueuse. C'est affolant de se dire qu'une dictature aussi rigide et aussi extraordinairement barbare existe encore au XIXe siècle, à seulement 9000 kilomètres d'ici, sous le règne de Kim Jong-Un. Je me demande même comment il serait possible de sauver ce peuple entièrement séquestré. C'est incompréhensible un tel niveau de fermeture, c'est un goulag à l'échelle d'un état.
Mélanie Allag a, quant à elle, fait un travail stupéfiant sur les couleurs : au départ très vives, très tranchées, elles chavirent peu à peu vers des ombres plus graves puis sur un noir et blanc poignant au fur et à mesure que Jun Sang perd toute innocence. Il mûrit trop tôt et trop vite ; il quitte l'enfance dans les hurlements, la fureur et la violence extrême. C'est déchirant, révoltant, écoeurant.
Je n'avais pas prévu de terminer les larmes aux yeux mais les dernières cases sont bouleversantes et magiques. Si on sourit à travers ses larmes parce qu'un magnifique message est délivré, on ne se sent pas moins impuissant, vide et nauséeux. Mais au moins, on ne pourra jamais plus affirmer qu'on ne savait pas. Un immense bravo à Aurélien Ducoudray et Mélanie Allag pour cette oeuvre infiniment engagée.
Lien : https://lechemindeslivres.wo..
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Plus familière avec la Corée du Sud qu'avec la Corée du Nord, je me suis empressée de lire cet album afin de combler mes lacunes sur ce pays. Non seulement ma curiosité a été satisfaite, mais j'ai également eu ma dose d'émotions... Cet album est tout simplement formidable.

Les auteurs mêlent avec brio fiction et réalité historique. A travers le regard d'un enfant, nous découvrons la Corée du Nord et son régime, un régime qui tient plus de la dictature que de la république démocratique, contrairement à "l'appellation" complète du pays (République populaire démocratique de Corée)...

"L'anniversaire de Kim Jong-Il" s'apparente clairement au genre de la BD documentaire ou BD témoignage. D'ordinaire, je ne suis pas friande de ce genre, parfois ardu à lire et peu engageant d'un point de vue graphique (bien sûr, il ne s'agit là que de mon avis personnel, basé sur les quelques BD documentaires que j'ai pu lire ou feuilleter). Ici, je me suis immédiatement sentie plongée dans l'histoire, tout autant que dans l'Histoire avec un grand H. Les auteurs ne nous assènent pas un cours d'Histoire dissimulé sous une histoire passe-partout. Ils nous livrent un récit aussi réaliste et prenant que bouleversant.

Connaissant peu l'histoire de la Corée du Nord et les conditions de vie au sein de ce pays, j'ai beaucoup appris à la lecture de cet album. J'avais beau savoir que les droits de l'homme étaient allègrement bafoués dans ce pays, j'ignorais jusqu'à quel point. J'ai été choqué d'apprendre qu'il existait par exemple des camps destinés à "accueillir" (un trop joli mot pour désigner une réalité sordide...) tous les opposants au régime ou tout simplement ceux qui tentent de fuir la misère et l'oppression. Non pas que la Corée du Nord soit la seule à disposer de camps semblables, disons seulement que je ne savais pas qu'il s'agissait là d'une "pratique" courante dans ce pays.

Si j'ai autant aimé cette BD, ce n'est pas seulement pour son histoire, à la fois très dure et émouvante, c'est aussi pour son graphisme. Sous leurs airs faussement naïfs et enfantins, les dessins de Mélanie Allag parviennent à retranscrire toute l'horreur du régime totalitaire de Corée du Nord. Le contraste entre le graphisme et le texte est saisissant au début de l'album, les dessins étant colorés et tout en rondeurs. Mais aux deux tiers de l'album, la palette de couleurs se réduit et devient par la même occasion extrêmement sombre (nuances de noir et de gris). L'émotion ressentie n'en est que plus vive.

Une BD témoignage à mettre entre toutes les mains, adultes comme adolescents, afin de prendre conscience que l'idée même de liberté est à peine imaginable dans certains pays.
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On sait depuis longtemps que la BD n'a pas hésité à s'emparer avec succès de sujets ou de genres traditionnellement réservés à la littérature classique. La liberté de ton, de représentation qu'offre le dessin a démontré avec éclat que loin d'être un genre mineur, elle offrait un regard neuf et pertinent, désormais impossible à ignorer.
Ce mois-ci paraît dans l'excellentissime collection Mirages de chez Delcourt, "L'anniversaire de Kim Jong-il " petite merveille de roman/documentaire graphique absolument étonnante.
Le projet est simple : parler de l'actuelle Corée du Nord sans rien cacher de l'omniprésente propagande, de l'insupportable culte de la personnalité pour ses dirigeants successifs, de la misère endémique, de la famine et de l'immigration qui indubitablement en résulte.
Je vous entends déjà souffler, supposant encore un album aussi larmoyant que rude, usant avec plus ou moins de bonheur reportage et pédagogie forcément bien pensante. Je vous l'accorde, vous ne plongerez pas dans un univers à la Gaston Lagaffe mais aussi improbable que cela puisse paraître et malgré les terribles événements décrits, il se dégage de ces pages une légèreté, un humour absolument bluffants.
Le procédé pour arriver à ce résultat n'est pas nouveau. On prend un gamin de huit ans et on lui fait raconter sa vie de tous les jours. Quoi de plus léger que le regard d'un enfant pour poser un regard un poil décalé et frondeur ? Sauf que cette vision enfantine est scénarisée par un adulte ( ici l'excellent Aurélien Ducoudray) et parvenir à retrouver cet état si particulier d'innocence au milieu d'un monde qui en manque cruellement reste un sacré pari. Beaucoup s'y essayent, avec plus ou moins de bonheur, peu y arrivent comme les auteurs de ce terrifiant état des lieux sur ce qui reste le pays le plus fermé du monde. le scénario, découpé en cinq chapitres édifiants (dans le sens occidental bien entendu !) s'imbrique parfaitement avec les illustrations rondes, douces et un poil espiègles de Mélanie Allag qui en jouant subtilement avec les couleurs, parviennent à faire ressentir l'horreur et la folie de ce régime tout en gardant une fraîcheur et un très vague espoir en des jours meilleurs.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Dans ce très beau roman graphique d'Aurélien Ducoudray et de Mélanie Allag, nous découvrons le personnage de Jun Sang. Ce petit garçon, âgé de huit ans, vit en Corée du Nord avec ses parents et sa grande soeur. Son père travaille à la mine, sa mère dans une usine de confection d'uniformes. Jun Sang voue une admiration sans bornes au leader de son pays Kim Jong-Il, né un 16 février comme lui.

L'ouvrage nous dépeint l'embrigadement des enfants dès le plus jeune âge. On leur apprend à détester les Coréens du Sud et les Américains. Dans le même temps, on découvre les conditions de vie desastreuses d'une population surveillée, soumise aux famines. Lorsque Jun Sang apprend que son père est originaire de la Corée du Sud, c'est un choc pour lui.

L'histoire se déroule au XXIème siècle dans les années qui précèdent et qui suivent la mort de Kim Jong-Il et le passage du pouvoir à son fils. Je ne connaissais pas l'existence du camp de concentration de Yodok en Corée du Nord.

Le personnage du petit garçon est extrêmement touchant. J'ai particulièrement apprécié les dessins : d'abord en couleur, ils passent en noir et blanc lorsque l'histoire prend une tournure dramatique. On suit la vie de Jun Sang de ses huit ans à ses seize ans. Très émouvant.
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L'anniversaire de Kim Jong-Il, c'est aussi celui du petit Jun Sang qui est très honoré d'être né le même jour que le vénéré leader de la nation nord-coréenne. Bien formaté par la propagande du régime, le petit garçon joue à se battre contre les odieux sud-coréens et les chiens d'américain. Et s'il faut de plus en plus se serrer la ceinture, c'est pour le bien de tous. Mais petit à petit, l'enfant va découvrir d'autres réalités que celles qu'on lui a toujours présentées...

Une BD percutante sur la dictature nord-coréenne, vue à hauteur d'enfant. le traitement narratif et graphique (avec notamment un passage de la couleur au noir et blanc) est efficace et l'on suit avec émotion et tension le parcours de ce jeune héros.
Une bande dessinée accessible qui peut être intéressante à faire découvrir aux ados.
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Une BD sur la vie d'un petit garçon en Corée du Nord.

Je ne connaissais pas grand-chose à ce sujet. Je savais que le régime était très strict, que le pays était complètement fermé au monde extérieur, que la censure faisait sa loi, mais j'ignorais que la population était à ce point endoctrinée !

Ce livre nous montre que les "chers" dirigeants de la Corée du Nord ont usé de tous les moyens à leur disposition pour asservir la population, et surtout pour qu'elle le fasse elle-même ! Propagande (à la télé, dans les livres, les manuels, chez les gens même), diabolisation des "ennemis", obscurantisme, chansons nationalistes, hiérarchisation (même chez les gosses de huit ans !), associations de quartiers (quoi de mieux pour surveiller la populace que la populace elle-même ?), contrôle des allers et venues, travail imposé pour le bien de la communauté, langage (ce sera toujours "notre CHER leader" contre des "CHIENS d'américains" et des "FANTOCHES du Sud". Toujours)...

Tout est mis en place pour écraser l'individu au bénéfice de la nation. Les personnages sont tellement coupés du monde qu'ils sont persuadés d'être supérieurs au monde entier alors qu'ils crèvent de faim ! Et alors que l'ONU leur envoie des rations de riz, ces nigauds endoctrinés se félicitent d'avoir piqué les réserves des "chiens d'américains". Ça me dépasse tellement c'est consternant.
J'ai plutôt l'habitude de lire ce genre de scénario dans des lectures SF. Ça m'a fait l'effet d'une douche froide de savoir que ce n'est pas qu'une affaire de futur, mais que ces régimes existent bel et bien à notre époque.

Dorénavant, je suis curieuse d'en apprendre davantage sur l'histoire de la Corée.

Je conseille cette lecture à tous, parce que ça fait toujours du bien de se rappeler que nous avons de la chance de vivre dans un pays qui garantit nos libertés, et où nous sommes maîtres de nos choix.
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Une dénonciation de l'autoritarisme à travers l'histoire d'un jeune garçon nord coréen, Jung sang.

Sans le challenge BD 2024, je ne pense pas que j'aurais ouvert cet album et cela aurait été bien dommage !

"Je suis un jeune de la Corée libérée. La vie me tient à coeur.
L'espoir en un avenir radieux aussi.
Cependant, ma vie, mon espoir, mon bonheur valent moins que la patrie."

Les dessins de Mélanie Allag

Ils accompagnent parfaitement le récit. Nous cheminons au côté de Jung san, un petit garçon de 8 ans, dans la joie et la bonne humeur. Il a des copains, une famille aimante, et au-dessus de tous, un père bien aimé, le plus grand des héros, Kim jong Il.
Le début est joyeux et les dessins enfantins. Puis le regard naïf de l'enfant va peu à peu s'affiner et les dessins ternir, puis devenir sombres, très sombres.

Le scénario d'Aurélien Ducoudray

Journaliste, grand reporter avec l'expérience du terrain, il nous offre ici un scénario intelligent, immersif dans la tête d'un jeune garçon endoctriné comme ses semblables. Son regard est touchant, si naïf, drôle souvent. Puis la réalité le rattrape. Il finit par ouvrir les yeux sur des réalités qui lui avaient échappé : la corruption, la délation, des travaux forcés un peu plus pénibles, les privations, la faim,la nécessité de fuir, ...

Mon avis
Une magnifique découverte, une BD qui dénonce le totalitarisme, la dictature, de l'endoctrinement aux répressions, à travers le regard d'un enfant. Ce point de vue, tendre et naïf est savoureux au départ, puis plus critique :beaucoup de questions soulevées ici et de faits dénoncés, magistralement retranscrits. Une BD qui fait réfléchir, sans vous donner des leçons d'histoire, l'auteur nous livre un récit poignant, et très intelligent.

A mettre entre toutes les mains !


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La Corée du Nord …
Un pays qui ne fait pas rêver !
Des exemples pêchés sur la toile :
On ne peut pas
Dire que c'est la Corée du Nord,
Conduire une voiture,
Être sarcastique,
Plier un journal avec une photo du président dessus,
Porter un jean,
Regarder du porno,
Surfer sur le net,
Téléphoner à l'étranger,
Écouter de la musique étrangère,
Avoir une religion,
Faire des erreurs,
S'appeler Kim,
Choisir son métier,
Avoir sa propre opinion,
Couper les statues quand on les prend en photo,
Boire du coca,
Utiliser des serviettes hygiéniques jetables et des tampons,
Utiliser des capotes,
Partir en vacances à l'étranger …
Juste de petits exemples pour essayer d'en rire.
Mais la réalité dépasse la fiction,
Jun Sang, 8 ans, chef des jeunesses patriotiques de son quartier nous l'apprend au début de l'histoire.
Pour vous familiariser avec ce pays de rêve, je vous conseille de suivre l'histoire de sa vie qui l'a mené à devenir un chosunyok, quelque part en Chine et attendre les siens, tous ceux du nord qui finiront bien par venir le rejoindre pour laisser les Kim là où ils sont tout seuls !
Un album éducatif nous éclairant à hauteur d'enfants sur l'absurdité et la violence d'un système politique qui perdure encore de nos jours.
Le dessin correspond à l'esprit du livre apportant la légèreté qui nous empêche parfois devant tant d'horreur de nous enfuir en refermant l'album un peu trop rapidement.
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La Corée du Nord vue par un enfant – un peu comme ‘La Faute : une vie en Corée du Nord de Michael Sztanke'.

C'est un pays hyper fermé et formaté par une propagande infernale, le tout sous l'oeil sévère de l'inminban – groupe du peuple ou association de voisinage d'une vingtaine de familels dont le rôle est d'organiser la vie du quartier, mais comme dirait Papa : c'est surtout une bande de vieilles pies qui feraient condamner un nouveau-né qui pleure pour rébellion contre l'Etat !

A découvrir.
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