AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070368419
320 pages
Gallimard (04/10/1976)
3.77/5   11 notes
Résumé :
L'année 1914 semble marquer pour Laurent Pasquier 1e début d'une période heureuse. Il a trente-trois ans, il exerce le métier qu'il aime, son poste de chef de recherches à l'Institut National de Biologie lui assure un revenu honnête. Ne serait-ce pas le moment de fonder un foyer? L'idée lui en est venue depuis qu'il connaît Jacqueline Bellec. Le temps de rassembler son courage pour faire sa demande, les perspectives changent : le directeur de l'LN.B., Larminat, l'ob... >Voir plus
Que lire après Le combat contre les ombresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est essentiellement de Laurent qu'il s'agit dans ce tome et du pétrin dans lequel il s'est maladroitement mis en voulant défendre publiquement les intérêts de la science contre les décisions iniques que sa hiérarchie lui impose. Mais — il l'appendra à ses dépens—on ne s'oppose pas impunément au pouvoir en place et aux médias (qui à l'époque ne comportaient que des journaux). le lecteur assiste donc, aussi impuissant que Laurent lui-même, à sa descente aux enfers… Seul rayon de soleil au tableau: son amour naissant pour Jacqueline et l'espoir d'un mariage que la déclaration de guerre remet sine die; guerre dont on sait depuis La Nuit de la Saint-Jean que le malheureux Justin ne reviendra pas.
J'ai apprécié ce roman dont le sujet (l'intervention du politique dans la conduite de la recherche scientifique) m'a paru particulièrement actuel. Comme dans les tomes précédents, j'ai pu apprécier le talent d'écrivain de Georges Duhamel. Ce roman peut être lu indépendamment de la saga mais il s'y rattache par de nombreux détails. Même si Laurent est ici le protagoniste, les personnages secondaires (son père, sa soeur Cécile, son frère Joseph, ses parents… sans oublier son ami d'enfance Justin) gagnent en épaisseur et gardent un rôle essentiel dans le déroulement des événements.
Commenter  J’apprécie          190
1914. Laurent, devenu chef divisionnaire à l'Institut National de Biologie, se voit infliger la présence de Birault, un assistant aussi incapable que déplaisant. Malgré tous ses efforts, il ne parvient pas à s'en débarrasser car l'homme est pistonné et bénéficie du soutien de Larminat, son supérieur hiérarchique. La presse en fait écho. Justin est maintenant rédacteur en chef de l'Eveil de l'Ouest, un journal nantais. Raymond, le père, a changé de lubie. Il enseigne quelque temps « le secret du prestige personnel » sous le pseudonyme de « Professeur Guillaume de Nesles » avant de partir voyager en Algérie avec sa jeune secrétaire. Laurent et Jacqueline Bellec se fiancent et n'auront pas le temps de se marier car survient la mobilisation générale. Joseph, Ferdinand et Laurent sont appelés. Raymond et Justin engagés volontaires.
Ce « Combat contre les ombres », huitième tome de la Chronique des Pasquier, mérite bien son titre. En effet, Laurent, qui se retrouve sur le devant de la scène, est contraint de lutter contre des forces aussi puissantes qu'incompréhensibles pour lui. Il est victime de la rumeur et petit à petit broyé dans une cabale médiatique, très soigneusement décrite par G. Duhamel. Alors qu'il a raison et qu'il est en position de victime, la presse et la lâcheté du milieu scientifique arrivent à renverser les valeurs et à le faire passer pour un tyran et un incapable. Petit à petit, il perdra tous ses avantages , sa réputation d'homme intègre et jusqu'à son travail dans une affaire ridicule de mesquinerie. Il y a du Maupassant ou de l'Anatole France (« Crainquebille ») dans ce livre à l'intrigue particulièrement bien menée. le lecteur quitte les héros de cette famille de français moyens un peu extravagants à un moment crucial, celui où le monde bascule dans les horreurs de la guerre...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Mon ami, ne vous roidissez pas, ne cédez pas à la mauvaise humeur.
- C'est que, Monsieur, il est déjà trop tard.
- Trop tard ? Pourquoi ? Je ne comprends pas.
- Ma démission, je l'ai donnée.
- Quand ?
- Il y a un quart d'heure.
- Et comment l'avez-vous donnée ? Par écrit ? A qui ?
- Je l'ai donnée verbalement, à M. le Directeur général.
- A M. Larminat ?
- A M. Larminat.
- Je n'ai pas beaucoup de sympathie pour M. Larminat, mais on peut encore arranger les choses.
- Monsieur, c'est impossible.
- Et pourquoi donc, impossible ? (...)
- Monsieur, j'ai dit à M. Larminat qu'il était une canaille. (…)
- Diable ! Dit-il. Cela devient grave.
- Et même... reprit Laurent.
- Quoi ! Quoi ! Ce n'est pas tout ! Que lui avez-vous dit encore ?
- Je ne lui ai rien dit de plus, mais...
- Mais...
- Je lui ai craché au visage.
Commenter  J’apprécie          30
Jacqueline était là, debout, un peu pâle dans l'ombre. Et, tout de suite, elle entra. Elle retirait ses gants, avec des gestes maladroits, saccadés, elle retirait le grand chapeau de paille dorée qui lui cachait à moitié le visage. Elle baissait les yeux et parlait vite, avec ses lèvres tremblantes. Elle disait: «Si vous voulez m'épouser, je veux bien, je veux bien! Et même je vous le demande. Et je vous cherche partout depuis ce matin pour vous dire que je veux bien.»
Commenter  J’apprécie          40
- Tu trouves épatante cette idée de papa ? Moi, je la trouvais ridicule.
- C'est qu'elle touche un peu, malgré tout, à ton métier, même de loin, et qu'elle te vexe, qu'elle t'humilie, comme vous dîtes, vous autres gens cultivés. Tu sais que je ne m'emballe pas facilement. Je répète : l'idée de papa, c'est une idée épatante parce qu'il peut se montrer lui-même, qu'il ne doit pas s'embêter, qu'il a trouvé l'occasion d'exploiter ses dons naturels. Ce truc-là, c'est comme les instituts de beauté : les femmes auront toujours envie d'être belles, même quand elles n'auront pas de quoi manger. Et les hommes, c'est la même chose. Ils ont toujours envie d'être malins, d'être chics, de faire les zigs. Je te le répète, c'est une idée épatante.
Commenter  J’apprécie          20
- Ah ! Non, disait-il. Ah ! Non ! Ca ne sonne pas net. Vous avez l'air de présenter des excuses. Jamais les lecteurs de l'Assaut n'accepteraient de lire, dans nos colonnes, un article où vous faites, bon gré, mal gré, des concessions à la gauche socialisante.
J'ai repris mon papier, sans un mot, et je suis sorti tout de suite en tirant la porte avec assez de calme. (…)
En somme, la gauche me rejette parce qu'elle me croit trop à droite, et la droite me recrache parce qu'elle me juge trop à gauche. Voilà tout le problème. La France est divisée en deux blocs adverses, et ceux qui, comme moi, se trouvent entre les deux n'ont plus qu'à choir dans le vide. Avoue que c'est dérisoire. 
Commenter  J’apprécie          20
- Ce serait quand même extravagant de mettre la presse en mouvement parce qu'un sacré Birault gâte mes préparations et que je ne parviens pas à me débarrasser de ce bonhomme.
- Oh ! S'est écrié Vuillaume, la presse est souvent mise en mouvement pour des choses moins importantes. Il ne faut pas avoir un respect trop vétilleux de la presse. Elle fait beaucoup de mal. Raison de plus pour lui donner la chance de faire parfois un peu de bien. Réfléchis et n'oublie pas que je suis à ta disposition.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Georges Duhamel (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Duhamel
Première partie de la conférence sur Georges Duhamel donnée le 25 mai 2016 à l'Institut Henri Poincaré à l'occasion du Festival Quartier du Livre (Paris 5ème) par Philippe Castro.
Les plus populaires : Littérature française Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (41) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1430 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}