Marguerite DURAS réécrit ici "
L'amant". A t-elle eu des remords de nous l'avoir raconté avec tant de mépris, cet amant, ce Chinois, dans le 1er récit, qu'elle vient nous raconter ici qu'elle l'aimât aussi. Ici, elle ne parle plus d'elle à la première personne du singulier. Elle se nomme "l'enfant" comme pour mieux nous montrer l'innocence de la petite Suzanne qu'elle s'était bornée, dans "
L'amant", à nous montrer dénuée de sentiments, jamais traversée d'aucune émotion, perverse et sadique aussi à se laisser aimer par un homme auquel elle ne manifestait que dédain. C'est bien beau, ici, dans cette réécriture, de nous raconter l'histoire d'une passion amoureuse partagée mais à force de réécrire l'histoire on ne sait plus où est la vérité. Ce richissime Chinois, était-il si laid, si repoussant que le Monsieur Jo qu'elle nous décrit dans "un barrage" et auquel elle ne montrera pas la moindre affection, ou bien était-il si beau que ce chinois à la peau blanche venue du Nord et dans le lit duquel elle s'abandonne corps et âme ? Si beau que l'acteur qui interprète
L'Amant dans le film ? Outre la différence d'âge entre les deux amants, en disant "l'enfant", elle nous révèle le caractère pédophile de la relation que le lecteur n'aurait sans doute pas eu l'idée de caractériser ainsi dans "
L'amant" ...