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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Supposons que pour conserver en étagères les nombreux livres qu'on vous envoie, vous deviez acheter un appartement de cinquante mètres carrés. Les hauteurs de murs utilisables conduisent au prix d'archivage de 40€ par bouquin tout compris. C'est le prix que Umberto Eco a calculé pouvoir demander aux éditeurs qui lui expédient ses oeuvres traduites par exemple en... birman ou en croate. Plus cher que le prix du livre ! Finalement il les envoie à des prisons qui en font meilleur usage. Un raisonnement amusant qui amène à s'interroger sur l'aspect matériel d'une bibliothèque. Voilà un exemple des considérations insolites qui attendent le lecteur au long des 350 pages de ce livre.

Le dialogue (1) proposé entre Umberto Eco et Jean-Claude Carrière (metteur en scène et écrivain) dépasse les conjonctures technologiques pour s'attarder sur les livres tels qu'ils les collectionnent, objets rares et supports culturels essentiels. Les anecdotes historiques et souvenirs personnels de bibliophiles foisonnent, depuis les enluminures du Moyen Âge aux rouleaux de papyrus, en passant par la bibliothèque d'Alexandrie, les presses à bois de Gutenberg et Internet.

Je vous entends lecteurs contemporains: ces gens-là n'attendent rien du numérique. Eco et Carrière n'ont pas cet a priori et vous répondent que le livre ressemblera à ce qu'il n'a jamais cessé d'être, sous une forme différente, sur un autre support peut-être, mais le livre restera le livre comme la roue reste la roue. On ne peut pas faire mieux et les exigences de la lecture entraînent que son confort s'améliore grâce aux technologies basées sur la digitalisation. Un regret exprimé est que l' hypertexte diminuerait l'intimité lecteur/auteur.

Il n'empêche qu'internet suscite auprès des deux locuteurs de grandes interrogations car l'information stockée est démesurée, très diverse en qualité et surtout en fiabilité. Comment opérer un filtrage qui laisse émerger un niveau culturel souhaitable ? Et l'obsolescence des nouveaux supports ne posera-t-il pas le problème de l'oubli faute de durabilité ? Si vous avez écrit à vos débuts des nouvelles conservées sur diskettes 3,5 pouces, les relirez-vous jamais ? Qu'en est-il pour les descendants de votre investissement dans une collection de CD de Mozart ? le mot lisible a un sens très technique aujourd'hui: reste qu'un incunable l'est toujours sans autre intermédiaire que l'oeil.

Il s'agit d'une conversation d'érudits passionnés et leurs oppositions n'en sont pas car elles font rebondir les sujets en chemins de traverse instructifs pour un large public, pour autant qu'il s'intéresse à l'histoire des documents et à l'évolution des cultures. Vous découvrirez aussi un intérêt marqué pour la bêtise et les faux (Eco est l'auteur de la guerre du faux) qui, par soustraction, permettent une approche de la beauté et de la vérité: "On ne traite pas impunément les autres d'imbéciles sans se rendre compte que leur bêtise est précisément un miroir qu'ils nous tendent. Un miroir permanent, précis et fidèle."

Voilà ce que je peux vous renvoyer à propos de ce livre difficile à circonscrire brièvement car la discussion vagabonde allègrement dans toutes les directions, avec humour et décontraction. de bonnes pages que j'ai annotées abondamment sur ma liseuse, signe d'un intérêt toujours soutenu.

(1) modéré par le journaliste et essayiste Jean-Philippe de Tonnac.


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Il s'agit d'une réflexion dialoguée de Jean Claude-Carrière et Umberto Eco sur la lecture. Umberto Eco, bien connu pour son roman le nom de la rose, est un érudit diplômé en philosophie, Jean-Claude Carrière, un écrivain, auteur et scénariste. Tous deux s'interrogent sur l'avenir du livre, rappellent les différents supports utilisés à travers les siècles, des volumina romains à la liseuse actuelle, et donnent un point de vue intéressant sur les avantages et les inconvénients de chacun. Ils mettent le doigt notamment sur le paradoxe des nouvelles technologies : sources d'informations inépuisables mais soumises aux lois du marché et de la péremption tandis que le papier, lui, résiste au temps. P. 24 « Nous pouvons donc encore lire un texte imprimé il y a un cinq siècles. Mais nous ne pouvons plus lire, nous ne pouvons plus voir, une cassette électronique ou un CD-ROM vieux de quelques années à peine. » Les nouvelles technologiques nous donnent l'illusion de la toute-puissance, de la sauvegarde infaillible de toute une culture, mais il faut garder à l'esprit que dans la société de consommation, tout est programmé pour péricliter...

J'ai apprécié le parallèle qui est tissé entre les rouleaux de papyrus et la liseuse :

P. 104 « Quand nous faisons défiler un texte sur notre écran, ne retrouve-t-on pas quelque chose de ce que les lecteurs de volumina, de rouleaux, pratiquaient autrefois, autrement dit, la nécessité de dérouler un texte enroulé autour d'un support en bois, comme on en voit encore dans certains vieux cafés de Vienne ? »

Les deux auteurs nous dévoilent également leur passion pour les incunables, ces ouvrages imprimés entre 1452 et 1500 qu'ils traquent inlassablement chez les bouquinistes. Ils se sont constitués au fil des ans et des recherches une bibliothèque impressionnante (50 000 livres pour U. Eco, 40 000 pour J.C. Carrière) dans laquelle ils vont puiser, un peu de la même manière qu'on l'on constitue une cave, ce qui n'est pas sans rappeler nos pratiques à nous, blogueurs, qui sommes nombreux à accumuler des livres pour être sûrs de pouvoir les lire un jour et ressentir leur contact chaleureux au quotidien.
Ils évoquent également le filtrage effectué consciemment ou non, les auteurs qui survivent et ceux qui sombrent dans l'oubli, à juste titre ou non.

En résumé, c'est un document intéressant, au titre percutant, et au contenu édifiant, parfois un brin trop érudit pour moi cependant ! Heureusement, les deux auteurs nous remontent vite le moral en précisant avec franchise qu'ils n'ont pas lu tous les livres qu'ils évoquent.

Lien : http://cottagemyrtille.canal..
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N'espérez pas vous débarrasser des livres est une entrevue entre deux érudits bibliophiles à savoir, Umberto Eco et Jean-Claude Carrière. L'entrevue animée par Jean-Philippe de Tonnac, porte sur plusieurs thèmes : la bibliophile, la place du livre et de la lecture de nos jours, de la culture, du cinéma, de la bêtise humaine, et de bien d'autre thèmes encore.

Les thèmes abordés sont tous traités avec une grande érudition, ce qui n'empêche pas les auteurs de placer par-ci, par-là, quelques anecdotes bien croustillantes. Si les thèmes abordés dans l'ouvrage passent du coq à l'âne, sans trop de transition logique, il s'agit bien de l'unique défaut de ce livre que j'ai particulièrement apprécié.
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Tel est la conviction que partagent l'écrivain-sémioticien Umberto Eco et le l'écrivain-scénariste Jean-Claude Carrière, réunis dans cet essai en faveur du livre par Jean-Philippe de Tonnac, journaliste. Après un brillant plaidoyer pro domo en faveur du livre dans sa version papier, notre trio s'éloigne du postulat de départ pour débatte brillamment sur le rôle du livre, de la lecture et des bibliothèques dans une société où le numérique, la rapidité et les images prennent le pas sur l'imprimé, l'imprégnation et l'écrit. Autant dire que ces trois passionnés mettent toute leur culture, passion et pouvoir de conviction au service de cette noble cause, même si à plusieurs reprises, on a un sentiment d'assister à une conversation personnelle entre deux bibliophiles qui comparent leurs propres collections. L'essai est bien entendu totalement de parti pris mais les échanges restent terriblement vifs, intelligents, jouissifs et souvent très drôles.
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Cet entretien entre trois grands écrivains tourne autour du livre. Bibliophiles, ils s'interrogent sur l'avenir du livre et sa place dans nos sociétés depuis le début de l'apparition de l'écriture.

Avec des propos tout à fait justes, ils dépeignent leur amour du livre et la nécessité de ce dernier. Anecdotes après anecdotes, ils retracent l'importance de l'objet livre dans leurs vies. C'est une lecture qui est judicieuse et enrichissante. le livre est un aboutissement, comme aime à le rappeler Umberto Eco. Aucune technologie ne pourra le surpasser en tant que gardien de mémoire et de savoirs.
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En voilà une petite merveille à lire. Il est bien vrai que dans une société où la technologie prend de plus en plus de place et avec l'apparition des e-book, la question se pose de savoir si le livre a encore un avenir.
Pour nos auteurs, il est incontestable que oui. Ils reconnaissent fortement l'intérêt des nouvelles technologies mais aussi leurs défauts...En fait c'est un peu la même histoire que pour le livre! Tout n'est pas toujours bon mais vu l'ancienneté de l'objet, nous avons beaucoup de mal à croire que d'ici quelques années, le livres soient un objet oubliés!
Il y aura toujours des navets mais aussi des ouvrages d'exceptions, certains resteront de vagues souvenirs tandis que d'autres maqueront l'histoire à tout jamais.
Ces interviews de Eco et Carrière sont très très agréables à lire. Et si parfois on pourrait croire qu'ils s'éloignent du sujet en fait pas du tout, il y a toujours un lien entre l'histoire, la politique, le cinéma...et les livres.
Ces interviews sont riches de souvenirs, d'anecdotes et des richesses culturelles de nos civilisations. C'est peut-être à ces moments-là que l'ouvrage pour le novice est un "chouilla" moins appréciable, car nous ne pouvons pas tout savoir, tout connaître! Nous ne comprenons pas toujours certaines évidences historiques pour les auteurs vu que nous ne les connaissons pas.
Dans tous les cas, il n'y a rien de lourd dans ce livre: il titille sérieusement notre curiosité et confirme l'amour de ces deux hommes pour les livres!
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Ce livre est la transcription d'un dialogue entre Jean-Claude Carrière et Umberto Eco (répondant à des questions de Jean-Philippe de Tonnac), deux écrivains respectés mais également deux bibliophiles passionnés et passionnants. Evidemment, cet ouvrage parle de littérature et de supports de lecture, mais pas que ! Les deux hommes ont une culture générale assez impressionnante, il est donc fréquent qu'ils s'éloignent du sujet de base, mais leurs réflexions restent toujours intéressantes pour le lecteur.

Je craignais d'être un peu (ou complètement) larguée face à leur grande érudition. En fait, ce livre est vraiment abordable pour tous. Les deux auteurs parlent sincèrement et simplement - parfois même avec beaucoup d'humour - de leur relation avec les livres et la littérature. On retrace l'histoire du livre (volumen, codex, apparition de l'imprimerie, etc.), on discute de grandes oeuvres littéraires (pourtant pas forcément reconnues du vivant de leurs auteurs, cela signifierait-il donc qu'il s'agissait d'oeuvres mineures et qu'on passe donc complètement à côté de chefs d'oeuvre tombés dans l'oubli ?), on compare la durabilité des livres et des supports électroniques, etc.

Si vous vous intéressez à ces questions et si vous appréciez les faits insolites, ce livre devrait vous combler !
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Jean-Claude Carrière, né en 1931 dans l'Hérault, est un conteur, écrivain, scénariste, parolier, metteur en scène, et occasionnellement acteur français. Umberto Eco, né en 1932 dans le Piémont, est un universitaire, érudit et romancier italien. Reconnu pour ses nombreux essais universitaires sur la sémiotique, l'esthétique médiévale, la communication de masse, la linguistique et la philosophie, il est surtout connu du grand public pour ses romans. N'espérez pas vous débarrasser des livres, paru en 2009, est le verbatim d'entretiens menés par Jean-Philippe de Tonnac, lui-même écrivain, journaliste et essayiste français.
On s'en doute, on parle ici principalement de livres et de bibliothèques. Origines des livres, incunables, livres rares, bibliophilie, bibliothèques mythiques et perdues, papyrus mais aussi e-books, avenir du livre, la palette de la discussion est large. D'autant plus qu'elle débouche vers des considérations philosophiques ou religieuses, à travers les temps et les âges. le livre n'est pas très long mais il regorge d'enseignements et de réflexions tirés aussi bien de textes obscurs que de littérature très populaire et ce n'est rien dire que d'affirmer que Jean-Claude Carrière et Umberto Eco nous subjuguent par leur érudition. Et c'est là, le point fort de cet essai, même si parfois (ou souvent) des références m'étaient étrangères, elles sont dites sans pédanterie, nos deux débatteurs pouvant passer avec une facilité déconcertante de Gracian, l'écrivain jésuite espagnol (1601-1658) travaillant à son Oraculo manual y arte de prudencia au Voleur de bicyclette le film de Victorio de Sica, dans un grand écart excessivement jouissif pour le lecteur.
Voici quelques sujets abordés dans cet essai : la paradoxale éphémérité des supports dits durables (CD, CD-Rom…), le rôle d'Internet, quelle place pour la mémoire humaine face à celle de nos ordinateurs, qu'est-ce qu'un chef-d'oeuvre « On ne nait pas chef-d'oeuvre, on le devient », notre connaissance du passé est souvent due à des crétins, la censure, tous ces livres que nous ne lirons jamais, comment classer sa bibliothèque et qu'en faire après notre mort… le genre de livre où j'ai beaucoup souligné et coché des passages pour y revenir plus facilement plus tard.
On s'instruit dans la bonne humeur et même par le rire quand notre duo nous rappelle quelques cinglés de la littérature : « N'oubliez pas Edgar Bérillon, membre de l'Institut, qui en 1915 écrit que les Allemands défèquent en plus grosse quantité que les Français. C'est même au volume de leurs excréments qu'on reconnait qu'ils sont passés ici ou là. » le lecteur se voit aussi impliqué directement quand il lit : « Il m'arrive de me rendre dans une pièce où j'ai des livres et de simplement les regarder, sans en toucher un. Je reçois quelque chose que je ne saurais dire. C'est intrigant et en même temps rassurant. »
Un livre précieux et donc indispensable pour tous ceux qui aiment les livres.
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Un ami s'inspirant d'un poète célèbre, peut-être Pessoa, disait souvent qu'une conversation, surtout docte, était comme une vache : il faut la laisser paître où ça lui chante, sans lui mettre ni bornes ni cloisons.
Dans cette conversation entre deux grands auteurs, J-C. Carrière et U. Eco que de nombreuses similitudes rassemblent, le point de départ est le destin du livre à l'heure de la numérisation et de l'e-book ; mais les craintes sont vites dissipées, car "le livre, c'est comme la roue, une fois qu'on l'a inventée, on ne trouve rien de mieux." d'autant plus que "Rien n'est plus éphémère que les supports durables"...
Ainsi, à bâtons rompus, de fil en aiguille, en passant du coq à l'âne, les deux lurons bibliophiles abordent les thèmes de la mémoire confiée à l'écrit (et autres mnémotechniques de l'époque des codex chères et rares), des filtres dans la transmission du savoir - des bibliothèques incendiées à la censure - ou de leur absence sur Internet, du baroque et du pouvoir, du rôle de la bêtise, de l'imbécilité, du crétinisme (très différents, s'il vous plaît) dans ladite transmission, alors qu'un sujet s'affirme progressivement par itération apparemment stochastique : celui de la bibliophilie. Là, les compères s'en donnent à coeur joie et le lecteur partage leur émotion enfantine pour leurs incunables et leurs collections respectives, en vrai complice, même si la bibliophilie est un vice solitaire, "masturbatoire". Carrière, outre sa collection de Voyages en Perse, nous révèle celle des contes et légendes de tous pays ; Eco, plus sémiologue quand même, nous dévoile la sienne faite d'erreurs, de faux, d'hermétisme et autres folies. Ils éprouvent un gai plaisir à nous parler de leurs bonnes affaires (dont certaines dues à l'ignorance relative des vendeurs) ainsi que des affres du surpeuplement subi de leurs bibliothèques (l'espace occupé par chaque nouveau livre chez les Eco ayant un coût calculé à 40 euros, prière d'inclure un chèque de ce montant si vous songez lui offrir un ouvrage, et pas d'art, merci, ça prend trop de place !) , ainsi que de leurs phobies du feu (mais non du cambriolage !), pour terminer - âge oblige - en répondant à l'interrogation sur le destin de leurs bibliothèques post mortem.

Cit. de J-C. C. parlant du XVIIIe siècle :
"Nous pourrions presque dire que la période du plus grand rayonnement de la France est celle où elle s'est privée de poésie. [...] Au même moment l'Allemagne traversait la révolution du Sturm und Drang. Parfois je me demande s'il n'y a pas dans le pouvoir contemporain, que représentent des hommes comme Berlusconi et Sarkozy, qui se flattent en toute occasion de ne pas lire [ce dernier semble s'être repenti de l'avoir laissé croire...], une certaine nostalgie de ce temps-là, où les voix insolentes s'étaient tues, où le pouvoir n'était que prosaïque." (p. 108)
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Présenté par Jean-Philippe de Tonnac, cet essai rassemble les entretiens de Jean-Claude Carrière et Umberto Eco, deux fortes têtes érudites qui traversent cinq mille ans d'histoire du livre dans une agréable joute verbale. Des confessions à livre ouvert sur le passé, le présent et l'avenir littéraire…

Dès l'ouverture, frappée de la sentence « le livre ne mourra pas », les auteurs prônent l'immortalité de l'écriture. Certes, les habitudes de lecture sont vouées à changer, le milieu éditorial anticipe la révolution numérique, mais l'écrit en lui-même occupe une place sacrée que rien ne pourra effacer.

Selon eux, le présent ne crée rien. Il ne fait que réaliser des rêves nourris par l'humanité depuis la nuit des temps. Tout ce qui se produit actuellement ne repose donc pas sur des innovations. Avec les moyens de leur époque, nos ancêtres ont eux-mêmes posé les fondations de ce qui s'accomplira aujourd'hui et demain. Les prémices de l'avancée technologique transparaissaient déjà, naturellement sous une forme plus rudimentaire, dans les inventions des siècles précédents. À titre d'exemple, Jean-Claude Carrière fait référence au principe des clés USB que les aristocrates du XVIIIème siècle avaient acquis lorsqu'ils transportaient avec eux des bibliothèques de voyage, propres à contenir les informations succinctes qu'ils estimaient nécessaire d'avoir en permanence à leur disposition.

Umberto Eco et Jean-Claude Carrière creusent ici un puits de connaissances, dans lequel eux-mêmes semblent être tombés depuis leur plus jeune âge. La source intarissable de leurs anecdotes a cependant tendance à noyer l'essentiel du propos. Cela contredit leur idée de sélection naturelle des données, qui implique de savoir instinctivement trier les souvenirs à transmettre aux générations futures.

le débat engendré est vif, souvent recentré par Jean-Philippe de Tonnac, les protagonistes étant tous deux fort loquaces. Une sorte de jeu s'installe progressivement entre eux, dans lequel il s'agit de constamment surenchérir sur les propos de l'autre. Ils constituent toutefois un excellent binôme, instruit mais mesuré, toujours très réfléchi, et conscient de sa répercussion minime sur l'histoire du livre. Leurs expériences respectives donnent lieu à des réflexions sur la culture d'une manière plus générale, leurs digressions les conduiront notamment à une analyse de l'art cinématographique.

Concernant les changements qui révolutionneront notre avenir, rien ne permet de les prédire avec clarté. « le futur n'est pas une profession », comme l'indique si bien Jean-Claude Carrière.

En conclusion, n'espérez pas vous débarrasser des livres, et surtout pas de celui-ci, qui est une vraie bible en la matière littéraire !
Lien : http://www.les-surbookees.co..
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