Gueorgui Efron n'est autre que le fils de Marina Tsetaieva.
Ce
journal composite décrit son quotidien de 1939 (il a alors 14 ans) jusqu'à 1943 (période du front). En somme ses quatre dernières années.
Il vit avec sa mère et s'inquiète de l'arrestation de sa soeur et de son père.
Plusieurs aspects sont à évoquer car notre jeune diariste a des thèmes de prédilection et le moins que l'on puisse dire , c'est qu'il ne les aborde pas tous avec autant de perspicacité.
Je dois bien avouer que pour toutes ses considérations politico-historiques des événements de 40 , il enfonce des portes ouvertes.
Sa vision est assez simpliste bien que peu déplaisante à lire.
En revanche je trouve intéressantes ses impressions littéraires sur
Stendhal,
Dostoievski, Dickens, Gautier,
Musset et d'autres auteurs russes méconnus.
Ce
journal ne nous happe pas , c'est certain mais on ne s'y ennuie que rarement tout de même. A vrai dire , il nous revient fréquemment à l'esprit que l'auteur est un adolescent. Il s'épanche par moment sur des détails matériels (ses déménagements) , scolaires (ses notes et son passage dans la classe supérieure) qui n'ont rien de palpitants mais tout cela nous permet de nous immerger dans le quotidien de la grande poétesse et mère de l'auteur.
On y apprend notamment qu'elle passe ses soirées à décortiquer le
journal de
Jules Renard.
Tout cela nous rappelle d'ailleurs la proximité artistique qui liait La France et la Russie dans la première moitié du XXe siècle.
Ce
journal contient de nombreuses faiblesses : "qui vivra verra" revient par moment toutes les deux pages, son questionnement perpétuel sur son avenir amoureux est sa marotte, le style n'a rien de flamboyant et se montre parfois même assez pauvre.
Je conclurai en qualifiant ce
journal de distrayant mais qui serait sans doute resté dans un carton si son auteur n'avait été le fils de l'une des plus grandes poétesses russes du XXe siècle.