Instanciations

Sagreda se réveille dans un drôle d'endroit : la gravité n'est pas la même et le sol est penché. Que se passe-t-il ? Elle apprend plus tard qu'elle est un personnage de jeu vidéo, un composite. Comment faire pour retrouver une certaine liberté ? Avec ses compagnons, elle va traverser trois mondes et essayer de trouver un moyen d'échapper à leurs obligations.
Première fois que je lis Greg Egan et j'aimais beaucoup l'idée de donner vie à des personnages imaginaires, de leur donner une conscience, de traverser des jeux vidéos avec eux. Malheureusement, la lecture n'a pas été très fluide. J'ai eu souvent du mal à me représenter les mondes virtuels visités et le vocabulaire utilisé par Greg Egan est très spécifique à certains domaines (mathématiques, informatiques entre autres). Je suis de formation scientifique mais pas aussi poussé que les discussions suivies par les personnages.
Dommage de passer au travers de la moitié de l'histoire… Je ne ferme pas la porte à cet auteur, il y a sans doute d'autres de ses livres qui me plairont, j'ai aimé l'idée originale et sa façon de faire vivre des composites de jeux vidéos.
L'image de couverture est superbe, j'adore les images qu'on peut deviner dans les fils sous la ville.
Merci à Babelio et aux éditions le Bélial' pour cette lecture.

Troisième lecture de l'auteur pour ma part pour ce recueil de trois courts récits (le tout fait environ 240 pages). Elle demande un peu plus de concentration que les précédentes mais a tout autant réussi à me passionner. L'ensemble fait partie d'un même univers et s'organise en une suite chronologique qui vous tient en haleine. Une bonne lecture pour ma part qui me conforte dans l'idée que l'auteur est accessible et fait partie des must-read de la SF.

L'univers reste l'atout numéro un de ce recueil. Nous sommes tous désormais plus ou moins bercés par les jeux vidéos et tout le monde sait ce qu'est un PNJ. C'est tout simplement ce que l'on appelle un « personnage non-joueur ». Sagreda, la protagoniste principale, fait partie de cette communauté. Sauf que, normalement, ce type de personnage est dénué de toute conscience. Ce n'est pas le cas de Sagreda et de beaucoup de ses compagnons qui se retrouvent littéralement piégés dans un programme et effacés s'ils ne se comportent pas comme demandé par l'algorithme. Va s'en suivre une quête, courte et intense, marquée par des pauses temporelles entre les histoires, celle de Sagreda et de ses camarades pour se libérer de cet univers. Je vous confirme (comme le mentionne très justement la quatrième de couverture, qui ne spoile pas d'ailleurs) que l'ensemble donne le vertige. J'avoue ne pas avoir saisi toutes les finesses des caractéristiques des différents mondes composant ce programme mais l'ensemble est addictif et varié ! Vous aurez le choix entre un monde où la gravité est dirigée vers l'Est, un autre dans lequel vous vous baladerez dans la vieille Londres avec des vampires mais également un dernier où vous incarnerez un équidé qui peut dilater et contracter son corps comme il le souhaite.

Trois courts récits publiés sur six ans (2013, 2018 et 2019) dans le même univers, qui je ne vous le cache pas font leur effet. Les pauses entre les récits sont particulièrement appréciées et les chapitres courts permettent du dynamisme et rendent le récit proche du page turner. Vous apprécierez découvrir Sagreda et ses camarades prendre peu à peu de l'envergure au fur et à mesure du récit. La partie la plus appréciable reste pour ma part la fin qui donne vraiment le tournis. J'espère avoir saisi tous les petites spécificités de cette conclusion et je vous invite à venir en discuter car il peut y avoir plusieurs interprétations. Toujours est il qu'il fallait avoir une sacrée dose d'imagination pour créer cet univers. Tout bon récit de Greg Egan fait bien entendu cogiter. Il flirte ici avec le transhumanisme et le fait de pouvoir exister sous une forme digitale. Ne faites pas les timides, nous nous sommes tous poser la question de survivre sous cette forme. Sauf que dans cette lecture réside une forme d'asservissement de certains êtres ayant réellement vécu. Quand en plus, ces derniers peuvent interagir avec le monde réel, cela peut mener bien loin. Je n'en dirai pas plus…

Encore une nouvelle fois emballé par cet auteur que je ne peux que vous recommandez. Un petit bijou en terme de travail éditorial. En bref, ça claque ! Amateurs de SF, allez y sans hésiter.

Instanciations de Greg Egan paru aux éditions du Belial' 🐏

Quand Sagreda se réveille, elle n'a aucune idée de où elle est ni de qui elle est. Cette grotte est étrange, ce monde est étrange avec sa gravité modifiée, dirigée vers l'est, et où les éléments défient les lois de la physique...

Mon tout premier Greg Egan (merci le Belial et Babelio pour l'envoi 😉 ), j'en avais beaucoup entendu parlé et je n'ai pas été déçue. 😁
Ce livre, à la magnifique couverture illustrée par Aurelien Police , est un fix-up regroupant 3 courts récits cohérents écrits entre 2014 et 2919.
On apprend vite que les personnages sont des PNJ (personnages non joueurs) de jeux vidéos, personnages formés à partir de mémoires de milliers de personnes réelles ayant légué leur cerveau après leur mort pour espérer survivre dans le virtuel.
Or certains de ces "comps" ont conscience de leur état et vont chercher à s'échapper de ces mondes.
L'auteur use beaucoup de concepts physiques et mathématiques pour créer ses mondes virtuels, pas toujours faciles d'accès (d'où mon appréhension initiale à lire Egan, on est dans de la pure Hard SF) mais originaux et intéressants (je me suis quand même perdue dans les nombres p-adiques 🫣).
Les univers décrits sont vraiment originaux et diversifiés, nés de concepts parfois complètement perchés, l'auteur crée pour chaque une explication "rationnelle" (ou pas).
Les trois novellas sont découpées en courts chapitres qui permettent une lecture rapide, quand on ne bloque pas sur une démonstration mathématique complexe, mais malgré cela, le récit reste accessible à tout lecteur.
Instaciations interroge sur le concept de la survie digitale après la mort physique, sur la conscience des IA, sur le libre arbitre, et même le transhumanisme.

Une lecture intéressante au final vertigineux.

Après avoir réédité Isolation, le premier roman de Greg Egan, le Bélial nous propose Instanciations, un recueil de trois textes publiés originellement entre 2014 et 2019 qui forment une histoire complète autour de la numérisation des consciences et leur intégration au coeur des jeux vidéo en tant que personnages non-joueurs. Ce fix-up nous narre la vie de Sagreda, de sa prise de conscience de condition de SIM à son évolution jusqu'à sa "libération".

Greg Egan n'a de cesse de nous épater par son originalité et sa capacité à se renouveler. le téléchargement des consciences est un thème récurrent chez lui que ce soit dans ses textes courts (En apprenant à être moi, A dos de crocodile...) ou dans ses romans (Diaspora, La Cité des permutants...) et à chaque récit une nouvelle façon d'appréhender la conscience.

Avec Instanciations, il crée des identités numériques issues de la fusion de plusieurs personnalités dont les consciences ont été digitalisées. Il introduit le concept de comps (composites) qui explique le phénomène d'amalgame de plusieurs individualités pour ne former qu'un individu composé d'une partie de tous. Ces identités numériques sont ensuite utilisées comme "personnages" de mondes virtuels.

Dans la première nouvelle Figurant Virtuel, nous faisons connaissance avec Sagreda qui se réveille dans un monde où la gravité défie les lois de la physique. Elle prend conscience de son état de SIM et va tenter de jouer avec les limites du monde virtuel pour améliorer sa condition et celles des autres comps.

Avec le temps, Sagreda a évolué et peut désormais passer d'un monde virtuel à un autre en hackant les différents serveurs, cherchant à obtenir plus d'autonomie et de liberté. C'est ce que nous raconte le deuxième récit Triadique. Mais cela aura des conséquences dangereuses pour les comps qui se verront obligés, dans la dernière novella, Instanciations, de tenter un "exode" vers un autre lieu numérique.

A travers ses trois textes, Greg Egan nous interroge sur la conscience, le libre arbitre et le statut juridique des personnes numérisées d'autant plus quand celles-ci sont dispatchées entre plusieurs entités et agglomérées à d'autres. le tout en nous plongeant dans des concepts physiques comme la gravité, mathématiques avec la théorie des nombres (en particulier les nombres p-adique), ou encore informatiques avec des notions de mondes virtuels, jeux en lignes... Bref, de quoi vous retourner le cerveau pendant et après la lecture.

Pour tous ceux qui s'intéressent aux biotechnologies et à la conscience numérique, aux questions éthiques, morales et scientifiques qui en découlent, Greg Egan est une mine d'idées, Instanciations en est un exemple frappant.


Lien : https://les-lectures-du-maki..

Plus fort que Black Mirror… les personnages ne sont pas des consciences humaines qui ont décidé de finir leur vie numérisées et qui survivent dans des super-calculateurs, le concept est devenu trop banal. Non, à l'inverse, ce sont des êtres numériques artificiels qui ont la conscience de ce qu'ils sont.
Ceux-ci existent discrètement dans des environnements de jeux en ligne, en subtilisant de la puissance de calcul. Et ils savent que si le jeu est éteint, ils disparaissent tout simplement. Alors quand le risque commence à s'en faire sentir, cette petite communauté doit trouver une solution pour assurer sa survie…
Au fil des trois récits on découvre de plus en plus d'aspects de la vie (oui, oui, j'ai bien écrit "vie") de ces personnages numériques et la lecture est prenante jusqu'au bout.
Bon, c'est Greg Egan donc il y a forcément quelques passages ardus (je ne suis expert ni en géométrie non euclidienne ni en logique gödelienne), mais les concepts qui sous-tendent le récit restent remarquablement accessibles et convaincants par leur cohérence.
Aujourd'hui l'IA, demain les comps? Il n'y a pas besoin de réfléchir longtemps pour avoir le vertige!
Une lecture à recommander sans hésitation.

(livre reçu dans le cadre d'un Mass Critique, un grand merci à Babelio et au Bélial')