L’idéal du yoga, l’état de jîvanmukta, est de vivre dans un "éternel" présent, en dehors du temps. Le "libéré dans la vie" ne jouit plus d’une conscience personnelle, mais d’une conscience-témoin, qui est lucidité et spontanéité pure.
Le yoga s’intègre dans une tradition universelle de l’histoire religieuse de l’humanité : celle qui consiste à anticiper la mort pour s’assurer la renaissance dans une vie sanctifiée, c’est-à-dire rendue réelle par l’incorporation du sacré. Mais l’Inde s’est aventurée particulièrement loin sur ce plan traditionnel. La renaissance initiatique se traduit pour le yoga par l’obtention de l’immortalité ou la liberté absolue
Mircea Eliade et la redécouverte du sacré (4)