++++ Lu en VO ++++
Un joli roman de
George Eliot, pas aussi puissant qu'
Adam Bede, mais il vaut tout de même le détour ne serait-ce que par le personnage marquant de
Silas Marner. Par certains aspects ce roman a, par ailleurs, des allures de conte, de fable morale.
Nous sommes au tout début du 19ème siècle et
Silas Marner est tisserand de son métier, tisserand de lin. Il vit depuis toujours dans une communauté évangélique calviniste, presque coupée du monde. Après avoir été injustement accusé de vol et trahi par son meilleur ami, il en est banni et s'éloigne de la communauté pour arriver dans la petite localité de Raveloe où il s'installe.
C'est un homme assez curieux d'apparence, avec une pâleur peu commune, de gros yeux myopes exorbités et il est sujet à des attaques de catalepsie pendant lesquelles il est aussi immobile et étranger au monde qu'une statue. Cela suffit à rendre méfiants les gens de Raveloe qui le laissent à l'écart, à une époque où la superstition est répandue, d'autant plus que
Silas Marner ne fréquente pas l'église locale. Cependant il est très bon tisserand, ses affaires prospèrent, il mène une vie frugale, si bien qu'il amasse de l'or. Ce trésor, il le compte et le contemple tous les soirs puis le range dans sa cachette. C'est pour ainsi dire sa seule compagnie.
Un jour qu'il rentre chez lui après une livraison, il découvre que son trésor lui a été dérobé ce qui l'emplit de désespoir et de tristesse. Mais un soir de Noël la Providence (la notion de providence est alors très en vogue à l'époque) lui donne une enfant. C'est alors que sa vie va prendre un tout autre tournant.
Silas Marner est le troisième roman de l'autrice, c'est aussi l'un des plus courts et s'il n'est pas aussi abouti que
le Moulin Sur la Floss ou
Middlemarch la caractérisation des personnages y est très juste et très minutieuse, en particulier celui de
Silas Marner. L'autrice sait à merveille décrire la vie provinciale et rurale de l'époque. En parallèle des petites gens elle y évoque le système des classes, les hobereaux, les petits notables et aussi les changements amorcés par l'industrialisation. C'est en partie ce qui rend ce roman attachant et prenant même si la fin est un peu prévisible. Un classique de la littérature anglaise avec lequel aborder l'oeuvre de
George Eliot.