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EAN : 9782352874935
288 pages
Archipoche (05/06/2013)
3.78/5   90 notes
Résumé :
Après avoir été trompé par son meilleur ami et accusé à tort de vol, le tisserand Silas Marner a quitté la ville et abandonné sa communauté religieuse pour s'établir dans la petite localité de Raveloe, dans la campagne anglaise. Objet de suspicion en raison de son talent et de sa foi, il sombre dans la routine d'un travail solitaire. La rumeur court qu'il serait guérisseur, activité qui ne lui coûte rien.
Devenu misanthrope, Marner ne trouve de consolation qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Silas Marner est un modeste et honnête tisserand du Nord de l'Angleterre. Injustement accusé dans sa jeunesse du crime de vol, il quitte sa ville natale, ses amis et sa fiancée, et installe son métier à tisser dans les carrières de Raveloe, bourgade où on le marginalise assez vite puisque étranger mais sans pour autant le rejeter. Silas est un homme solitaire et avare qui ne se mêle pas à la communauté, échaudé par ses déboires passés. Le jour où son magot lui est dérobé, il croit que sa vie n'a plus de sens. C'est alors que la rédemption se présente à lui sous la figure d'une petite orpheline blonde de deux ans qui pourrait bien devenir un trésor plus précieux que son or disparu.

L'entrée dans la lecture n'est pas facile et j'ai eu un peu de mal à situer les personnages dans un premier temps car Silas Marner vit au sein d'une secte religieuse donc les codes m'ont échappé. Et puis, une fois qu'il s'installe à Raveloe et qu'entrent en scène des personnages plus "traditionnels" du roman rural victorien, tout devient plus fluide et j'ai apprécié ma découverte. J'ai même eu la surprise et le plaisir de trouver dans ce roman de George Eliot les mêmes accents que dans certains romans de Thomas Hardy, l'un de mes auteurs fétiches. Nul doute que celui-ci a lu George Eliot et j'aime à croire qu'elle fut pour lui une source d'inspiration. La même douceur et la même précision se dégagent de leurs narrations.

J'ai aimé l'histoire de Silas Marner, la simplicité de sa personne, son humanité ; son parcours m'a touchée. La plume de George Eliot m'a procuré ce plaisir ineffable si caractéristique de la période. L'auteure fouille davantage ses personnages que ses descriptions ; il en résulte un roman court et rythmé, à l'opposé de son célèbre et tout aussi talentueux "Middlemarch".


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Quelle étrange histoire que celle de Silas Marner, un homme qui pour répondre aux cruauté des hommes n'a choisit que le silence et la solitude. Mais seule la providence saura lui faire gagner le sourire!
Un merveilleux roman que j'ai lu avec émotion, comment ne pas s'attacher à Silas Marner ou encore aux autres personnages comme Eppie, la petite fille qui en pleine neige, se retrouve miraculeusement entre les mains de Silas Marner, Godfrey, le jeune homme dont la destinée joue des tours à volonté, Nancy, cette belle jeune fille, plus jolie que sa sœur Priscilla qui devra être jugée de sa vraie nature de féminité après des années, Dunstan dont la malhonnêteté fait disparaître sans que personne ne s'en inquiète, Mrs Winthrop qui, à force de trop bavarder, a fini par sortir Silas Marner de sa solitude, et bien d'autres...C'est dire que George Eliot nous éblouit par le portrait de ses nombreux personnages...
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++++ Lu en VO ++++

Un joli roman de George Eliot, pas aussi puissant qu'Adam Bede, mais il vaut tout de même le détour ne serait-ce que par le personnage marquant de Silas Marner. Par certains aspects ce roman a, par ailleurs, des allures de conte, de fable morale.

Nous sommes au tout début du 19ème siècle et Silas Marner est tisserand de son métier, tisserand de lin. Il vit depuis toujours dans une communauté évangélique calviniste, presque coupée du monde. Après avoir été injustement accusé de vol et trahi par son meilleur ami, il en est banni et s'éloigne de la communauté pour arriver dans la petite localité de Raveloe où il s'installe.

C'est un homme assez curieux d'apparence, avec une pâleur peu commune, de gros yeux myopes exorbités et il est sujet à des attaques de catalepsie pendant lesquelles il est aussi immobile et étranger au monde qu'une statue. Cela suffit à rendre méfiants les gens de Raveloe qui le laissent à l'écart, à une époque où la superstition est répandue, d'autant plus que Silas Marner ne fréquente pas l'église locale. Cependant il est très bon tisserand, ses affaires prospèrent, il mène une vie frugale, si bien qu'il amasse de l'or. Ce trésor, il le compte et le contemple tous les soirs puis le range dans sa cachette. C'est pour ainsi dire sa seule compagnie.

Un jour qu'il rentre chez lui après une livraison, il découvre que son trésor lui a été dérobé ce qui l'emplit de désespoir et de tristesse. Mais un soir de Noël la Providence (la notion de providence est alors très en vogue à l'époque) lui donne une enfant. C'est alors que sa vie va prendre un tout autre tournant.

Silas Marner est le troisième roman de l'autrice, c'est aussi l'un des plus courts et s'il n'est pas aussi abouti que le Moulin Sur la Floss ou Middlemarch la caractérisation des personnages y est très juste et très minutieuse, en particulier celui de Silas Marner. L'autrice sait à merveille décrire la vie provinciale et rurale de l'époque. En parallèle des petites gens elle y évoque le système des classes, les hobereaux, les petits notables et aussi les changements amorcés par l'industrialisation. C'est en partie ce qui rend ce roman attachant et prenant même si la fin est un peu prévisible. Un classique de la littérature anglaise avec lequel aborder l'oeuvre de George Eliot.
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Ayant perdu la foi après une triste expérience communautaire, Silas Marner s'est installé loin de son premier foyer. Isolé et indifférent à la société, l'homme solitaire n'a que deux activités : tisser et thésauriser. « Dans son coeur simple et sincère, même la cupidité et le culte de l'or qui allaient croissant ne pouvaient engendrer aucun vice qui portât un préjudice direct à autrui. » (p. 86) Après 15 ans d'une existence monotone et laborieuse à Raveloe, il est pris sans le savoir dans les affaires douteuses de Godfrey et Dunstan Cass, les fils du squire. Dépouillé et de plus en plus souvent accablé de crises de catalepsie, il se rouvre finalement à la compagnie des hommes en trouvant un autre trésor, bien plus précieux que les guinées qu'il cachait sous son métier à tisser.

S'il faut trouver une morale à ce court roman, c'est qu'aucun méfait ne reste éternellement impuni et que tout acte de générosité se voit rendu au centuple. Silas Marner a des faux airs de Jean Valjean, mais le récit de sa pitoyable existence m'a moins enthousiasmé que Middlemarch, mais je salue une fois encore le talent de l'autrice pour dépeindre la modeste vie provinciale et ses habitants gentiment toqués. Et je cherche maintenant l'adaptation avec Ben Kingsley dans le rôle-titre.
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Mary Ann Evans, alias George Eliot, femme et écrivaine d'une rare complexité, surprenante et déroutante, pas toujours aimée, souvent boudée, toujours reconnue, par les plus grands, comme une fine plume, un bel esprit.
Le XIXe siècle, un monde qui vacille entre le passé et le futur, entre le monde ancien et celui qui arrive au galop avec comme cadeau l'industrialisation et toutes ses conséquences, dont l'argent qui devient roi, et le restera, nous en sommes témoins.
Silas Marner, le tisserand dont l'histoire n'est pas un long fleuve tranquille, vit dans ce monde. Ironie terrible, cet argent qu'il accumule et garde précieusement, disparaît brutalement par les soins des voleurs. L'argent en moins et la tension avec sa communauté en plus. Il la fuit pour finalement affronter d'autres tensions, vivre d'autres épreuves.
Ainsi va sa vie, d'un gris à un autre, jusqu'au jour où la lumière jaillit et met de la couleur dans la vie de Silas, et lui offre la richesse suprême que l'argent ne pourra jamais acheter : l'amour pour sa fille adoptive qu'elle lui rend au centuple.
Une très belle analyse de Mona Ozouf dans son L'autre George, que j'embrasse et fais mienne : l'amour est une volonté d'être à la hauteur, de ne pas décevoir, ce sentiment c'est une oeuvre car il appelle l'action, il appelle un long travail.
La qualité profondément humaine du roman est enrichie par les observations et les réflexions de George Eliot sur l'homme et la vie avec une bonne dose de sérieux, une bonne compréhension de la vie rurale, et un humour saupoudré, sans débordement, tout comme le charme, tout comme l'émotion des sentiments et les personnages très peu démonstratifs, il y a une réserve, un seuil qui ne se franchit pas. L'écriture, posée, équilibrée, est toute dans la compréhension, dans l'intérêt et l'observation, sans trop d'intimité.
George Eliot, femme de lettres, fort intelligente, d'une grande culture, personnalité complexe, forcément contradictoire, exprime son fort désir d'égalité et de respect des uns pour les autres, dont la balance est dans l'amour de la différence même.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Silas s'était mis à fumer une pipe tous les jours pendant les deux années qui venaient de s'écouler. Les sages de Raveloe l'avaient fortement engagé à faire usage de cette chose excellente contre les attaques. Leur avis était approuvé par le Dr Kimble, par la raison qu'il n'y avait aucun mal d'essayer ce qui ne pouvait pas en causer : principe qui épargnait à ce monsieur bien de la besogne dans la pratique de la médecine.
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La Chance est l'idole de tous ceux qui suivent leurs instincts au lieu d'obéir à une loi en laquelle ils aient foi. Qu'un homme honorable de notre époque se mette dans une situation qu'il a honte d'avouer, et son imagination se figurera aussitôt tous les événements possibles qui pourraient lui éviter les conséquences naturelles de cette situation. Qu' il dépense plus que son revenu ou se dérobe au travail honnête et courageux qui assure un salaire, et le voilà rêvant de quelque bienfaiteur possible, de quelque nigaud possible qui puisse se laisser amener à force de cajoleries à lui prêter son appui, ou encore de l'état d'esprit possible d'une personne hypothétique qui n'a pas encore fait son apparition...sa religion sera le culte de cette bienheureuse Chance qu'il considère comme le facteur tout-puissant du succès. L'élément gênant rejeté par cette religion, c'est l'ordre naturel, qui veut que la récolte soit de même nature que la semence.
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In old days there were angels who came and took men by the hand and led them away from the city of destruction. We see no white-winged angels now. But yet men are led away from threatening destruction ; a hand is put into theirs, which leads them forth gently towards a calm and bright land, so that they look no more backward ; and the hand may be a little child's.
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Comme beaucoup d'hommes violents et implacables, il laissait le désordre s'installer chez lui à la faveur de sa propre négligence, jusqu'au moment où ce désordre s'imposait à son attention d'une manière insupportable. Alors, il faisait face avec une sévérité brutale et se montrait sans pitié. C'était son système avec ses fermiers : il les laissait retarder leurs payements, négliger leurs clôtures, réduire leur matériel et leur cheptel, vendre leur paille et pour tout dire prendre de mauvaises habitudes ; puis, quand il manquait d'argent par suite de ce laisser-aller, il prenait les mesures les plus rigoureuses, et restait sourd à toutes les prières.
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Dans l'ancien temps il y avait des anges qui prenaient les hommes par la main et les guidaient loin de la cité de la destruction. Nous ne voyons plus d'anges aux ailes blanches de nos jours. Mais pourtant les hommes sont guidés loin de la destruction menaçante : une main se glisse dans la leur, qui les conduit doucement vers une terre paisible et lumineuse, de telle sorte qu'ils ne regardent plus en arrière, et à la main peut être celle d'un petit enfant.
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De quel écrivain le grand Marcel Proust disait ne pouvoir lire deux pages sans pleurer ? Avouez que ça donne envie ? Indice : c'est une femme qui porte un nom d'homme, elle est anglaise, et a illuminé le 19ème siècle…
« Middlemarch » de George Eliot, c'est à lire en Pléiade ou en poche chez Folio.
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Ce roman a été adapté par la BBC en 1991 avec Iain Glen, Susannah Harker et Patsy Kensit :

Middlemarch
The Mill on the Floss (Le Moulin de la Floss)
Adam Bede
Silas Marner

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