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Daniel Deronda tome 1 sur 3

Alain Jumeau (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070342075
576 pages
Gallimard (04/02/2010)
4.21/5   31 notes
Résumé :
Daniel Deronda (1876) est le dernier roman de George Eliot, la plus grande romancière de l'époque victorienne, connue pour ses positions féministes et la profondeur de ses analyses psychologiques. George Eliot ne s'y limite plus à l'exploration d'un microcosme géographique et social, mais présente des catégories sociales nouvelles, tout en s'ouvrant largement sur le monde. Située dans un passé proche du temps de la narration, l'histoire est traversée par les mouveme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
J'ai fini de lire le premier tome du roman Daniel Deronda, je m'apprête donc à commencer le deuxième. Pour commencer, ce livre n'est pas destiné à tout le monde ; ce que je veux dire par là c'est qu'il faut avoir lu beaucoup de livres classiques auparavant pour apprécier celui-ci. C'est une lecture un peu difficile au début, le texte est lourd et beaucoup de mots ne sont pas nécessairement facile à comprendre pour un lecteur plus jeune. Il faut être patient et aimer les histoires qui se placent petit à petit. Il faut s'attendre à beaucoup de réflexions philosophiques et beaucoup de liens historiques. de plus, l'auteure joue beaucoup avec la chronologie des événements.
Le premier tome est surtout concentré sur le vie de Gwendolen Harleth, de ses liens avec sa famille et son oncle, que j'aime beaucoup d'ailleurs :) j'espère le retrouver dans le tome 2. Gwendolen a beaucoup de caractère, mais on fini par s'attacher à elle. Mirah est beaucoup plus effacée, on sent qu'elle a beaucoup souffert, mais elle reste tout aussi charmante.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Daniel Deronda, je trouve que même si le premier tome ne parle pas beaucoup de lui, il n'en reste pas moins que lorsqu'on le rencontre dans certains chapitres, on peut s'attendre à de la qualité. J'aime beaucoup comment l'auteure a fait de lui un personnage profond, il a beaucoup de choses dans la tête ! J'aime beaucoup ses réflexions et sa façon de traiter les gens autour de lui. C'est un personnage qui ne tient aucune rancune dans son coeur, quand bien même la société peut le juger. C'est mon personnage préféré dans cette histoire, lui et Sir Hugo ont un lien très agréable, même si on ne connait pas encore exactement leur lien familiale exacte. Une mention spéciale au chapitre XVII qui débute en décrivant une belle soirée où Deronda fait de l'aviron sur la Tamise. Ce chapitre est époustouflant, les scènes et les mots vous coupent le souffle par leur délicatesse et leur beauté. Je relirai ce chapitre sans jamais m'en lasser.
Pour conclure, j'ai adoré le premier tome, j'ai hâte de retrouver les personnages dans la deuxième partie.
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Il y a quelques mois j'ai fait connaissance avec George Eliot, j'ai aimé son style, son art de dresser de beaux portraits psychologiques.
Il était temps de la retrouver dans son roman sans doute le plus abouti mais aussi celui qui souleva le plus de polémiques.

Middlemarch nous avait emporté dans une ville de province, ici c'est l'Europe qui est le terrain de jeux de George Eliot. On voyage de l'Angleterre aux villes d'eaux allemandes, de Gênes à New-York.
La romancière de plus joue avec la chronologie classique de façon un peu déroutante au début du roman et elle y intègre les grands événements de l'époque : la guerre de Sécession et les péripéties de l'indépendance italienne.
Mais venons en au coeur du roman.
Le personnage central, comme le titre l'indique, est Daniel Deronda, un beau jeune homme, c'est le héros type, jeune aristocrate un brin idéaliste, bon, chevaleresque avec les dames, intelligent.
Mais l'auteur aime les détours aussi le personnage qui apparait en premier c'est Gwendolen Harleth.
Dans une station balnéaire en Allemagne Gwendolen perd son argent à la roulette et dans le même temps apprend que sa famille est ruinée et que seul un mariage pourrait lui permettre de sortir de cette impasse. La jeune fille belle et pleine d'esprit est ainsi poussée dans les bras d'un homme riche, Mr de Grandcourt, qui va lui mener une vie impossible, un mari que l'on qualifierait aujourd'hui de manipulateur pervers !
C'est ainsi qu'elle fait la connaissance de Daniel Deronda qui va tenté de soutenir la jeune femme enferrée dans un mariage désastreux.
Si d'Deronda est brillant, il est aussi inquiet car il redoute d'apprendre la vérité sur sa naissance. Il aime et respect son tuteur, Hugo Mallinger, mais soupçonne qu'il est son fils illégitime, un bâtard, ce qui dans la société de l'époque est pire que tout.

En preux chevalier il a sauvé la vie à une jeune fille, Mirah, qui tentait de mettre fin à ses jours. Il la confie à une famille amie et petit à petit apprend son histoire. Il fait ainsi connaissance avec un milieu bien différent du sien, Mirah est juive et artiste.
Il va peu à peu être fasciné par le judaïsme, ses pratiques religieuses, sa culture et sa littérature. Il devient ami avec Mordecaï le frère de Mirah.



L'intrigue romanesque est agréable à suivre mais ce qui fait l'intérêt de ce roman c'est surtout le rôle de passeur de Daniel Deronda, passeur entre deux cultures, entre deux traditions religieuses.
En Italie quelques années auparavant Giuseppe Verdi a créé Nabucco et son célèbre choeur des Hébreux inspiré du Psaume 137.
Le sujet était osé pour l'époque et a dérouté bien des lecteurs de George Eliot.
Ce roman est une belle et grande fresque qui s'aventure en terrain inexploré. C'est un volet de l'histoire des juifs anglais plutôt nouveau dans la littérature de l'époque, même si Benjamin Disraéli a été nommé premier ministre, les juifs étaient toujours victimes des préjugés les plus habituels.
Ainsi le rêve de Mordécaï d' « une nouvelle Judée, située entre l'Est et l'Ouest - une alliance de réconciliation - un lieu d'arrêt des inimitiés, un terrain neutre » reflète l'intérêt de l'auteur pour ce sujet et son absence de préjugé, elle publia un essai contre l'antisémitisme ce qui n'était pas franchement dans l'air du temps.

Quelques années plus tard Théodore Herzl va écrire et militer pour la création d'un état juif et plus tard encore le gouvernement anglais par la voix de Lord Balfour « va envisager favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif et emploiera tous efforts pour faciliter la réalisation de ce projet, étant bien entendu qu'il ne sera rien fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives existant en Palestine et aux droits et au statut politique dont jouissent les juifs dans tout autre pays. »
Roman ambitieux et profond. George Eliot n'a pas sa pareille pour la profondeur des analyses psychologiques de ses personnages.
Ici elle élargit considérablement son éventail en se tournant vers des catégories sociales jamais mises en avant sauf parfois pour les caricaturer.
Si vous ajoutez à cela qu'elle fait d'un bâtard le héros du livre et qu'elle dépeint le mariage comme un enfer pour la femme ! Il y a là tous les ingrédients d'un livre scandaleux.

J'ai vraiment beaucoup d'admiration pour George Eliot, non seulement pour son talent d'écrivain mais aussi pour sa curiosité et son courage.

La BBC a fait une adaptation du roman mais hélas il n'y a pas de version sous-titrée en français.




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Pourquoi les jeunes filles sont-elles obligées de se marier ?
C'est la question que se pose Gwendolen Harleth, l'une des protagonistes de ce roman .
Daniel Deronda, lui, est un jeune homme, élevé par Sir Mallinger, dont il pense être le fils illégitime
Et enfin, Myrah est une jeune juive désespérée, sauvée du suicide par Deronda. Elle recherche sa mère et son frère dont elle a été séparée toute petite par la volonté de son père.
Outre la bonne société victorienne, George Eliot dresse un tableau de la communauté juive en Angleterre .
Plusieurs thématiques sont développées : la condition féminine et ce que les femmes peuvent attendre ou craindre du mariage, les différentes religions et notamment la religion juive, l'opposition du bien et du mal à travers Deronda et Myrah (le bien), Grandcourt (le mal). Il est plus difficile de situer Gwendolen, elle est plutôt égoïste, orgueilleuse, arrogante et terriblement sûre de son pouvoir et de ses capacités. C'est le personnage le plus complexe. Elle ne veut pas être une femme comme les autres, elle veut vivre sa vie comme elle l'entend, ne surtout pas se soumettre mais faire ses propres choix et acquérir cette liberté implique de faire souffrir autrui.
Pour caricaturer , on pourrait dire que le coeur de Deronda oscille entre le bien et le mal, entre Gwendolen la blonde et Myrah la brune.
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Le titre de ce roman peut s'avérer au début de la lecture assez trompeur car dans ce premier volume, George Eliot nous raconte davantage l'histoire de Gwendolen Harleth, jeune fille ruinée dont le héros éponyme fait la connaissance au cours de l'incipit : elle joue à la roulette tandis que lui l'observe. Au-delà de ces personnages, l'auteure nous brosse d'ailleurs un fascinant tableau de la société victorienne en donnant vie à de nombreux personnages secondaires : ainsi, Daniel sauve la vie d'une jeune fille juive, Mirah, alors qu'elle tente de se noyer, introduisant peu à peu dans son ouvrage une réflexion sur ce qu'est qu'être juif. Gwendolen est quant à elle courtisée par un héritier, M. Grandcourt, qui s'avère avoir déjà une amante et quatre enfants, ce qui permet à George Eliot d'évoquer le sort difficile des femmes ayant eu des enfants hors mariage à cette époque.

Les cinq cents pages du premier volume comportent des longueurs, notamment dans les descriptions. le personnage de Gwendolen est étonnant d'orgueil, mais non dénué de courage ; quant à celui de Daniel Deronda, il apparaît comme juste et bon, assez intéressant mais il faut sans doute se reporter au deuxième volume pour en apprendre davantage. C'est ce à quoi je vais m'atteler désormais.
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Daniel Deronda est le dernier roman que George Eliot a terminé et le seul se déroulant à son époque, sous le règne de la reine Victoria. Dans ce livre, cette autrice nous présente à la fois d'une satire sociale et d'une oeuvre moraliste. George Eliot mêle deux intrigues, l'histoire anglaise et l'histoire juive, racontant le destin de deux héroïnes fort différentes, la blonde Gwendolen et la brune Mirah, entre lesquelles le coeur du héros balance. A travers ce livre, elle nous présente sous un jour favorable un courant kabbaliste de la pensée juive à l'origine du sinonisme. Écrit à une époque où le sionisme chrétien, appelé alors Restaurationnisme, avait de nombreux partisans, son roman a eu une certaine influence sur le sionisme juif ultérieur. Lors de la publication du livre, la « partie juive » du roman est accueillie avec perplexité par les lecteurs non-juifs, qui forment la majorité des lecteurs d'Eliot. La description de Juifs sympathiques, et la comparaison effectuée par Eliot entre le monde des Juifs et la société britannique provoquent une réaction hostile à cette partie du livre. le fait de parler de la cause sioniste semble l'opportunité pour George Eliot de corriger une injustice historique, à une époque où les éléments progressistes voient la libération nationale des peuples comme positive.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
En définitive, Grandcourt était redoutable - c'était un magnifique lézard d'une espèce jusque-là inconnue, pas du genre vif, à se précipiter comme une flèche. Mais Gwendolen ne savait pratiquement rien des lézards, et l'ignorance donne un large éventail de possibilités.
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Il est possible de ressentir un vif amour de soi sans être satisfait de soi et même en étant d'autant plus mécontent de soi que l'on se soucie au plus haut point de son petit noyau de sensibilité égoïste ; mais Gwendolen ne connaissait rien d'un tel conflit intérieur.






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Elle était maintenant persuadée qu'il avait l'intention de s'intéresser à elle, de marquer son admiration pour elle de façon évidente ; et il commençait à sembler probable qu'il serait en son pouvoir de le refuser ; c'était donc un plaisir de calculer les avantages qui rendraient ce refus splendide, en estimant M. Grandcourt au maximum de sa valeur.
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C'est pourquoi je sois obligée de me demander si, même privée de son charme puissant et de sa situation filiale particulière, Gwendolen n'aurait quand même pas joué la reine en exil, si seulement elle avait conservé l'énergie innée de son désir égoïste et sa capacité d'inspirer la crainte de ce qu'elle pouvait dire ou faire.
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le gouvernement anglais par la voix de Lord Balfour
va envisager favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif et emploiera tous efforts pour faciliter la réalisation de ce projet, étant bien entendu qu’il ne sera rien fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives existant en Palestine et aux droits et au statut politique dont jouissent les juifs dans tout autre pays.

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« Middlemarch » de George Eliot, c'est à lire en Pléiade ou en poche chez Folio.
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Ce roman a été adapté par la BBC en 1991 avec Iain Glen, Susannah Harker et Patsy Kensit :

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