AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 775 notes
Dans le couloir de la mort depuis 12 ans, entre des geôliers plutôt humains et un directeur d'une perversité absolue, Daniel Ford, jeune homme blanc de 32 ans prétendument innocent, nous confie son lugubre quotidien, jusqu'au gouffre psychologique d'ultimes heures s'égrainant…
Les dernières semaines sont rythmées par les visites d'un Prêtre à qui Daniel confie ses souvenirs et les circonstances de son terrible destin dans une Amérique en crise des années soixante, sur fond de guerre du Vietnam, racisme anti-noirs, Klux Klux Klan, assassina de JFK et le scandale du Watergate.

Qui est réellement ce prêtre mandaté pour visiter Daniel avant son exécution prévue le 11 novembre 1982 et quel sera son véritable rôle face à l'irrévocable ? …
Commenter  J’apprécie          30
Je crois bien que c'est la première fois que je lis sur la peine de mort.
Quelle immersion dans le sujet !

Après 12 ans de détention, pour le meurtre de son ami Nathan, Daniel reçoit la date de sa mise à mort.
S'il connaissait l'issue de sa détention, l'annonce la rend d'autant plus réelle et cruelle.
On le suit dans les quelques semaines qui précèdent.
Daniel et nous lecteurs passons par tout un tas d'émotions.

On alterne entre passé et présent.
Une alternance nécessaire pour comprendre pleinement l'histoire et les personnages.

Un titre qui prend tout son sens au fil de la lecture.

Si la peine de mort reste le sujet principal, l'auteur aborde de nombreux thèmes complémentaires.
Une époque où le racisme règne.
C'est une plongée dans l'histoire politique de l'Amérique, un aspect assez conséquent dans l'histoire.

Je découvre l'auteur avec ce titre en prévision d'une rencontre où j'ai hâte de me rendre !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
Lecture commune avec mon club de lecture du Pays
Basque.
Premier roman de R.J. Ellory dont je ne connaissais pas
la plume.
Une histoire dure, marquante, proche de l'âme humaine.
Petit bémol d'avoir deviné le dénouement un peu trop
facilement.
Vous pouvez parfois trouver cette lecture un peu
longue en raison des explications politiques de l'époque
des États-Unis. Ce n'est pas mon ressenti, j'ai trouvé
intéressant, bien expliqué et simple de compréhension.
En tout cas, je me suis déjà procurée un autre roman de
cet auteur : Seul le silence. J'ai envie de continuer à
découvrir ses romans.
Commenter  J’apprécie          20
« Mettez un homme face à la fin de sa vie, placez-le dans un endroit comme le couloir de la mort, et peut-être que Dieu lui accordera une petite grâce. La grâce du souvenir. »

Daniel Ford fait partie de ces quelques personnages de roman qui accompagnent à jamais leur lecteur une fois le livre refermé. Il faut dire que Ellory parvient à lui donner une réelle et magnifique profondeur, il est impossible de ne pas s'attacher à cet homme qui vit ses dernières semaines dans les couloirs sordides de la mort après douze ans d'emprisonnement, accusé d'avoir tué son frère de sang, Nathan Verney, jeune afro-américain. Il ne fait pas bon être noir dans les Etats-Unis des années 60, ni être ami avec un noir d'ailleurs. Daniel paie le prix cher pour cette amitié, amitié indéfectible depuis que les deux garçons ont six ans. Et tout a commencé avec un partage, le partage d'un sandwich au jambon…

« le petit gosse noir qui est arrivé ce vendredi après-midi était le gamin le plus drôle que j'avais jamais vu. Des oreilles comme des anses de cruche, des yeux comme des feux de signalisation et une bouche qui lui fendait le visage d'une oreille à l'autre ».

La structure narrative alterne entre le passé et le présent.
Entre l'odeur semblable à la brise du Lac Marion en Caroline du Sud, odeur « de tarte à la noix de Pécan et soda à la vanille, le tout enveloppé dans un parfum d'herbe fraîchement tondue », et celles de la prison, mélange infâme et écoeurant de détergent bon marché, de nourriture en train de pourrir, de poussière, de déjections, et de tous les fluides imaginables qu'un homme peut secréter. Entre les doux et rassurants effluves de l'insouciance et les relents, âcres, de la peur. le passage éclair de la chair fraiche à la viande morte ambulante…

Deux histoires entrelacées, telles les deux ailes d'un papillon battant frénétiquement vers la lumière avant l'embrasement.
L'une, actuelle, montre Daniel Ford dans le couloir de la mort attendant son exécution dans quelques semaines. Il fait ses dernières confessions au Père John Rousseau, la purification de son âme le disputant au besoin de se livrer, exutoire comme piètre consolation avant l'entrée en enfer. Quoique l'enfer, il y a déjà mis un pied vu ce que lui fait subir le sadique M.West, chef de la section D, patron du couloir de la mort, qui aime harceler et torturer psychologiquement les candidats à l'électrocution.

« Certains ici pensent qu'il n'est pas né de parents humains. Certains types ici croient qu'il a été engendré dans un bouillon de culture au MIT ou quelque chose du genre, au cours d'une expérience dont le but était de créer un corps sans coeur ni âme ni grand-chose d'autre. C'est un homme sombre ».

L'autre, dans le passé, met en valeur l'histoire vécue par Daniel une dizaine d'années avant le drame, avant qu'il ne soit emprisonné pour le meurtre de son meilleur ami.

Ce livre est une poignante réflexion sur la peine de mort, sur ces couloirs de la mort dans lesquels les accusés passent un certain nombre d'année avec toujours cette épée au-dessus de leur tête qui les coupera en deux forcément, mais sans savoir quand, des années ainsi à attendre et errer, deux étages au-dessus de l'enfer. Cela peut arriver n'importe quand. Cela rend le temps des condamnés à mort relatif, à la fois long et court, irréel, entrecoupé par quelques espoirs soudains qui tombent tout aussi vite qu'ils sont advenus…Et que dire lorsque les personnes sont innocentes…Seuls les souvenirs sont à la fois des échappatoires mais aussi de cruels rappels à la liberté perdue.

Bien entendu, part belle est faite sur le racisme et la ségrégation raciale dans ces années marquées par le combat de Martin Luther King.
Mais ce livre va plus loin, il est également un documentaire - parfois un tantinet long - sur les Etats-Unis des années 60, une décennie totalement folle, marquée par la boucherie de la guerre du Vietnam, sur fond de drogues, de rock'n roll, d'affaires politiques comme les meurtres de deux Kennedy ou le Watergate de Nixon, de l'envolée de stars emblématiques comme Marylin Monroe ou Elvis Presley, de croissance économique solide permettant des prouesse scientifiques incroyables comme celle d'envoyer un homme marcher sur la lune…Et malgré tout une décennie toujours marquée par le racisme envers les personnes de couleur comme le prouve l'ascension, très bien expliquée dans ce livre, du Klux Klux Klan.

L'intrigue, autant le dire, passe en fait au second plan. Je crois que j'ai compris assez vite si Daniel était coupable ou pas. Là n'est pas le coeur du roman. Ce que j'ai trouvé incroyable, c'est cette manière, si fouillée, si approfondie, qu'a Ellory de décrire la psychologie de ses personnages et l'âme humaine. Et cela au moyen d'une plume d'une finesse inouïe et d'une beauté renversante. Les scènes du passé, scènes de liberté et d'insouciance sont d'une poésie sublime, la nature est magnifiée, les scènes d'amour enchanteresses nous subjuguent, lorsque celles du présent sont d'un réalisme glaçant et abject. L'auteur réussit ainsi à alterner sans arrêt le chaud et le froid pour mieux faire sentir à son lecteur le tragique de la situation.

« Un esprit étiré par une idée ne retrouve jamais ses proportions originales.
Mon esprit était étiré. Il ne serait plus jamais le même.
Le monde était fou. Nous l'avions su en Floride, quand nous avions entendu parler des dizaines de milliers de morts d'une guerre lointaine, qui n'avaient ni raison ni sens».

Et dire que ce roman fort et émouvant, cette ode à la liberté, à l'intégrité, à l'amitié et à l'amour est le premier roman de l'auteur…Il me tarde de poursuivre ma découverte de cet auteur anglais !

Commenter  J’apprécie          7630
"Papillon de nuit" est le premier roman que je lis de cet auteur qui m'était tout à fait inconnu. N'ayant pas lu la 4e de couverture, je croyais qu'il s'agissait d'un polar. Eh bien, non ! Je ne sais trop comment qualifier ce livre, disons "un policier historique".

Daniel a grandi dans l'Amérique des années soixante. Son meilleur ami est noir. Nous sommes au temps de Martin Luther King, de la ségrégation raciale, du Ku Klux Klan.

L'auteur inclut donc ses héros dans L Histoire. Il y a aussi l'assassinat de Kennedy, la guerre du Viet Nam où des milliers de jeunes sont envoyés à la mort, le Watergate,...

L'histoire des deux amis est, à mon sens, un prétexte pour raconter l'histoire du nouveau continent dans les années 60-70. Et même si je n'ai pas beaucoup d'intérêt pour ça, je ne me suis pas ennuyé du tout avec ce récit.

Daniel est en attente de son exécution depuis 12 ans. Il est accusé du meurtre de son meilleur ami. le lecteur a du mal à y croire tant leur amitié est grande ! Ils ont tout vécu à deux. Ils sont comme deux frères. L'enquête a-t-elle été bien menée? C'est ce que le lecteur découvrira en écoutant les confessions de Daniel. En effet, un prêtre vient régulièrement le voir. Daniel se confie sans retenue. Il lui raconte tout depuis la rencontre des deux garçons lorsqu'ils avaient six ans jusqu'à la mort de l'ami noir.

Un pavé que j'ai beaucoup apprécié, pas ennuyant du tout, même pour ceux qui ont, comme moi, un intérêt limité pour l'histoire de l'Amérique.

Seul petit bémol : j'ai deviné certaines choses assez vite. le suspense restait présent quand même car j'attendais pour voir si j'avais raison.
Lien : http://phildes.canalblog.com..
Commenter  J’apprécie          50
Première rencontre littéraire avec R. J. Ellory, un auteur de polars anglais qui a fait frémir plus d'un lecteur… dont je fais désormais partie ! Dans Papillon de nuit, nous suivons Daniel Ford, un jeune homme accusé d'avoir tué Nathan Verney, son meilleur ami noir. Il est conduit dans une prison spécifique en attendant d'être exécuté pour son crime. Nous le suivons, pas à pas, jusqu'au jour de son exécution. Un parcours jonché des souvenirs qu'il se remémore, qui l'a mené à cet enfer carcéral.

On se situe dans une Amérique des années 1960, 1970 et 1980, où la ségrégation bas son plein, avec l'assassinat de JFK, de Martin Luther King, l'avènement du KKK, la guerre du Vietnam, le Watergate… Une société noire, meurtrie, affaiblie, qui laissera des traces dans l'esprit de tous ses citoyens. J'ai beaucoup aimé découvrir ce pan de l'Histoire, fortement intégrée dans le récit conté. R. J. Ellory nous donne à réfléchir sur de nombreux sujets de société – le racisme, la guerre, la peine de mort -, qui ont particulièrement marqués le siècle dernier et continuent de fleurir dans certains pays du monde.

C'est dans ce contexte que nous suivons David Ford et Nathan Verney, deux jeunes enfants, l'un blanc et l'autre noir, qui vivent innocemment leur vie dans le petit village de leur enfance. Leurs différences ne les importune pas, ils ne s'en soucient pas et les remarquent à peine ; mais ce sont les autres qui les mettent au pied du mur et les pointent du doigt pour leur différence de couleur de peau. Faisant fi des préjugés et des quant-dira-t-on, les deux jeunes hommes continuent à se côtoyer et à faire les quatre cent coups ensemble. J'ai adoré leur complicité : on ressent tout l'amour qu'ils se portent l'un à l'autre, plein de bienveillance, de soutien et de réconfort. Ils fonctionnent en binôme et c'est un binôme qui fonctionne bien ! Mais alors, que s'est-il passé pour que David finisse en prison, accusé d'avoir tué son meilleur ami ?

Le suspense est maintenu à son paroxysme, depuis les premiers chapitres, jusqu'au dénouement final. le temps semble s'étirer en longueurs, comme David dans le couloir de la mort, on ressent l'attente, l'angoisse, la peur de l'inconnu. On se demande sans cesse ce qui a bien pu changer dans leurs rapports et comment une telle chose à pu être possible. Une chose qui nous frappe et que l'on perçoit avec certitude : David regrette énormément la perte de Nathan, à qui il pense presque quotidiennement. Comme on dit, c'est bien la preuve que la mort n'efface pas l'amour.

Un roman noir, qui brosse une fresque historique, politique et sociologique d'une Amérique meurtrie du siècle dernier, via l'histoire d'un homme condamné à mort pour avoir assassiné son meilleur ami noir. Dramatique, prenant et déchirant !
Lien : https://analire.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          170
C'est un énorme coup de coeur. Je connaissais déjà la plume de l'auteur et son talent. Je suis convaincue.
T.J Ellory nous plonge dans l'Amérique des 60 jusqu'au début des années 80.
On va suivre le récit de Daniel Ford, condamné à mort, qui se confie au Père Rousseau, dans le couloir de la mort.
On est sur fond de guerre du Vietnam, de Rock N Roll, de drogue, de bagarre, de désertion, le tout avec son meilleur ami Nathan, afro-américain. Ce qui est problématique dans cette Amérique des années 60. Daniel se voit accusé du meurtre de son ami.
Grâce à la double temporalité et au fur et à mesure que le récit avance, tout se met en place crescendo. On commence à comprendre les deux amis.
L'écriture est fluide et tout en profondeur. L'auteur sait nous tenir en haleine.
Un superbe roman.
Commenter  J’apprécie          30
Un début qui met l'eau à la bouche. Une amitié controversée depuis l'enfance et qui dure au travers de plusieurs faits, à l'époque de la politique, de Kennedy, du racisme, des droits civiques, de la Guerre du Vietnam, dans les années 60 aux États Unis. Une histoire d'amour aussi, de complot, de trahison qui tournera au drame. Danny se retrouve dans le couloir de la mort et se confie au prêtre qui veut en savoir plus long pour comprendre la vie et le drame qui s'est produit, comment il s'est retrouvé dans ce couloir. Danny est le narrateur et on passe du présent au passé et inversement, sans problème. L'auteur a été généreux, à su créer beaucoup d'émotion et une fin qui dure sur plusieurs pages, prenante, émouvante et tendue. Un peu de longueur quand il aborde le sujet de la politique mais ceci n'enlève rien à ce très bon livre que j'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          110
Daniel est dans le couloir de la mort pour avoir tué son meilleur ami dans les années 60.
Plus de 10 ans après le meurtre de ce dernier, délivrer la peine capital à un homme blanc pour le meurtre d'un noir a un aspect politique. Par cette décision l'état essaye de calmer les revendication des noirs tout en montrant aux blancs qu'on ne peut faire ce qu'on veut. Mais l'histoire va s'averer plus compliqué que ça.

Le plus plaisant dans ce livre c'est les saut dans l'espace temps. Les histoires qui s'entrecroisent pour finalement arriver au meurtre de Nathan puis au présent. C'est pas forcément haletant mais on est vraiment plongé dans la vie du personnage et on s'y croit.
On y trouve aussi tout un aspect politique et sociale lié à l'époque et à la vie aux États Unis.

Le roman ne m'a pas surpris mais j'ai aimé le lire, les pages se sont tournées d'elles mêmes.


Commenter  J’apprécie          50
Le partage d'un sandwich au jambon cuit.

Voilà comment a commencé l'histoire d'amitié entre Daniel Ford et Nathan Verney. Une amitié hors-norme, controversée, subversive...

Daniel est blanc, Nathan est noir et dans les années 60, en Caroline du Sud, la couleur de peau peut être l'origine d'embrouilles, de haine et d'humiliations.

Dans cette Amérique des années 60, contestataire, violente, meurtrière, dans cette folie collective faite de rêves et de désillusions, Daniel raconte son parcours : son enfance, son adolescence, ses premiers émois... et surtout cette amitié qui a connu une fin tragique.
Daniel attend dans le couloir de la mort... accusé d'être coupable d'avoir assassiné Nathan.

Envoûtée une fois de plus par la plume, le talent narratif de l'auteur, les personnages fascinants, le contexte historique, j'ai vécu L Histoire à travers les sentiments de Daniel, ses craintes et ses espoirs.

Sur fond de racisme (lois raciales, Martin Luther King, KKK, combats pour les droits civiques), de bouleversements sociaux et politiques (la mort de JFK, le Watergate, la guerre du Vietnam), de complots, d'affrontements, de trahisons, Daniel nous livre un récit captivant, profond et authentique sur sa vie : ses choix, leurs répercussions...

Un nouveau coup de coeur pour un roman de RJ Ellory !
Commenter  J’apprécie          110





Lecteurs (1781) Voir plus



Quiz Voir plus

R.J. Ellory en 10 questions

De quelle nationalité est RJ Ellory ?

américaine
britannique
sud-africaine
néo-zélandaise

10 questions
68 lecteurs ont répondu
Thème : R.J. ElloryCréer un quiz sur ce livre

{* *}