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4,14

sur 775 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Mettez un homme face à la fin de sa vie, placez-le dans un endroit comme le couloir de la mort, et peut-être que Dieu lui accordera une petite grâce. La grâce du souvenir. »

Daniel Ford fait partie de ces quelques personnages de roman qui accompagnent à jamais leur lecteur une fois le livre refermé. Il faut dire que Ellory parvient à lui donner une réelle et magnifique profondeur, il est impossible de ne pas s'attacher à cet homme qui vit ses dernières semaines dans les couloirs sordides de la mort après douze ans d'emprisonnement, accusé d'avoir tué son frère de sang, Nathan Verney, jeune afro-américain. Il ne fait pas bon être noir dans les Etats-Unis des années 60, ni être ami avec un noir d'ailleurs. Daniel paie le prix cher pour cette amitié, amitié indéfectible depuis que les deux garçons ont six ans. Et tout a commencé avec un partage, le partage d'un sandwich au jambon…

« le petit gosse noir qui est arrivé ce vendredi après-midi était le gamin le plus drôle que j'avais jamais vu. Des oreilles comme des anses de cruche, des yeux comme des feux de signalisation et une bouche qui lui fendait le visage d'une oreille à l'autre ».

La structure narrative alterne entre le passé et le présent.
Entre l'odeur semblable à la brise du Lac Marion en Caroline du Sud, odeur « de tarte à la noix de Pécan et soda à la vanille, le tout enveloppé dans un parfum d'herbe fraîchement tondue », et celles de la prison, mélange infâme et écoeurant de détergent bon marché, de nourriture en train de pourrir, de poussière, de déjections, et de tous les fluides imaginables qu'un homme peut secréter. Entre les doux et rassurants effluves de l'insouciance et les relents, âcres, de la peur. le passage éclair de la chair fraiche à la viande morte ambulante…

Deux histoires entrelacées, telles les deux ailes d'un papillon battant frénétiquement vers la lumière avant l'embrasement.
L'une, actuelle, montre Daniel Ford dans le couloir de la mort attendant son exécution dans quelques semaines. Il fait ses dernières confessions au Père John Rousseau, la purification de son âme le disputant au besoin de se livrer, exutoire comme piètre consolation avant l'entrée en enfer. Quoique l'enfer, il y a déjà mis un pied vu ce que lui fait subir le sadique M.West, chef de la section D, patron du couloir de la mort, qui aime harceler et torturer psychologiquement les candidats à l'électrocution.

« Certains ici pensent qu'il n'est pas né de parents humains. Certains types ici croient qu'il a été engendré dans un bouillon de culture au MIT ou quelque chose du genre, au cours d'une expérience dont le but était de créer un corps sans coeur ni âme ni grand-chose d'autre. C'est un homme sombre ».

L'autre, dans le passé, met en valeur l'histoire vécue par Daniel une dizaine d'années avant le drame, avant qu'il ne soit emprisonné pour le meurtre de son meilleur ami.

Ce livre est une poignante réflexion sur la peine de mort, sur ces couloirs de la mort dans lesquels les accusés passent un certain nombre d'année avec toujours cette épée au-dessus de leur tête qui les coupera en deux forcément, mais sans savoir quand, des années ainsi à attendre et errer, deux étages au-dessus de l'enfer. Cela peut arriver n'importe quand. Cela rend le temps des condamnés à mort relatif, à la fois long et court, irréel, entrecoupé par quelques espoirs soudains qui tombent tout aussi vite qu'ils sont advenus…Et que dire lorsque les personnes sont innocentes…Seuls les souvenirs sont à la fois des échappatoires mais aussi de cruels rappels à la liberté perdue.

Bien entendu, part belle est faite sur le racisme et la ségrégation raciale dans ces années marquées par le combat de Martin Luther King.
Mais ce livre va plus loin, il est également un documentaire - parfois un tantinet long - sur les Etats-Unis des années 60, une décennie totalement folle, marquée par la boucherie de la guerre du Vietnam, sur fond de drogues, de rock'n roll, d'affaires politiques comme les meurtres de deux Kennedy ou le Watergate de Nixon, de l'envolée de stars emblématiques comme Marylin Monroe ou Elvis Presley, de croissance économique solide permettant des prouesse scientifiques incroyables comme celle d'envoyer un homme marcher sur la lune…Et malgré tout une décennie toujours marquée par le racisme envers les personnes de couleur comme le prouve l'ascension, très bien expliquée dans ce livre, du Klux Klux Klan.

L'intrigue, autant le dire, passe en fait au second plan. Je crois que j'ai compris assez vite si Daniel était coupable ou pas. Là n'est pas le coeur du roman. Ce que j'ai trouvé incroyable, c'est cette manière, si fouillée, si approfondie, qu'a Ellory de décrire la psychologie de ses personnages et l'âme humaine. Et cela au moyen d'une plume d'une finesse inouïe et d'une beauté renversante. Les scènes du passé, scènes de liberté et d'insouciance sont d'une poésie sublime, la nature est magnifiée, les scènes d'amour enchanteresses nous subjuguent, lorsque celles du présent sont d'un réalisme glaçant et abject. L'auteur réussit ainsi à alterner sans arrêt le chaud et le froid pour mieux faire sentir à son lecteur le tragique de la situation.

« Un esprit étiré par une idée ne retrouve jamais ses proportions originales.
Mon esprit était étiré. Il ne serait plus jamais le même.
Le monde était fou. Nous l'avions su en Floride, quand nous avions entendu parler des dizaines de milliers de morts d'une guerre lointaine, qui n'avaient ni raison ni sens».

Et dire que ce roman fort et émouvant, cette ode à la liberté, à l'intégrité, à l'amitié et à l'amour est le premier roman de l'auteur…Il me tarde de poursuivre ma découverte de cet auteur anglais !

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Allez une petite lecture facile pour les vacances, un bon vieux thriller, avec en page de garde "Par l'auteur du best-seller..." Ouais chouette ! Un truc à perdre quelques connexions neuronales, c'est pas grave j'en ai plein (si si même que je les ai comptées et j'en ai plus que Trump, enfin j'espère :-O) et j'ai besoin de me détendre...

Alors évidemment ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais. J'ai eu un peu de mal à accrocher au départ, j'ai trouvé quelques longueurs, enfin j'ai fait ma difficile quoi ! Et puis bon, petit à petit, j'ai été prise par ma lecture, la Guerre du Vietnam, la ségrégation, le KKK et ces décérébrés, l'assassinat des Kennedy et du King Martin Luther, le Watergate, la force de l'amitié, la peine de mort, autant de thèmes abordés avec une écriture simple mais travaillée et quelques très beaux passages. La peine de mort notamment, est traitée avec une authenticité que je ne souhaite pas vérifier mais que je ne mets pas en doute une seconde tant les scènes vécues et l'émotion transmise sont puissantes. Puissantes et fortes au point que j'ai pleuré et autant dire que c'est bien la première fois que je pleure en lisant un thriller. Les personnages sont vrais, épais, consistants. R.J. Ellory leur donne une vraie profondeur psychologique et une trajectoire de vie tout à fait réaliste même si, léger bémol, beaucoup d'"Illuminati" dans tout ça mais après tout pourquoi pas ? il faut reconnaître que cette période de l'Histoire des États-Unis a été particulièrement riche en événements.

Au final, je dois avouer mes préjugés, je pensais avoir acheté un roman de gare et je me suis retrouvée avec un très, très bon livre, une montée en puissance exceptionnelle et un final grandiose. Je suis ravie de cette lecture et du coup le fameux best-seller mentionné en couverture "Seul le silence" va rejoindre ma PAL sans attendre :-D
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Quel beau roman, quelle belle histoire que celle contée par R.J. Ellory !
C'est pourtant une histoire triste : Daniel Ford, 36 ans, est dans le couloir de la mort d'une prison de Caroline du Sud pour avoir tué son ami d'enfance. Pendant les quelques jours qui lui restent, il va raconter sa vie à un prêtre, et ce faisant, retracer l'histoire de l'Amérique des années 60.
Attention ! La couverture indique que ce livre a reçu un prix "polar", mais la trame policière est quasi-inexistante : il s'agit avant tout d'un bon gros roman qui raconte une histoire d'amitié sur fond de racisme et de guerre du Vietnam. J'y ai trouvé un de peu de Stephen King et de John Irving dans le côté nostalgique et profondément humain de l'intrigue. R.J. Ellory réussit parfaitement à recréer l'ambiance de cette époque, et à rendre ses personnages terriblement réels et attachants ; je n'avais aucune envie de les quitter. Mais surtout, il instille un peu de mystère (quand même) dans la grande Histoire, celle qui s'étend de l'assassinat de JFK au Watergate. J'ai adoré cet aspect "complotiste", je l'ai dégusté comme un petit plaisir coupable.
Et en plus de tout ce qui précède, R.J. Ellory écrit très bien : j'ai été happée par son style limpide et fluide, et emportée par la virtuosité de sa construction narrative. J'ai dévoré ses 500 pages en 2 jours.
Ce type est un conteur-né. Il m'avait déjà émue avec "Seul le silence" ; il réitère avec ce roman (son premier !). Je ne peux que chaudement vous le recommander, simplement pour le délice de lecture qu'il vous procurera.
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Daniel Ford attend dans le couloir de la mort d'un pénitencier de Caroline du Sud. La date d'exécution de la sentence doit être fixée.
Daniel "vit" entre les murs-barreaux d'une cellule : "vit" c'est trop dire, des journées faites d'horaires immuables, d'habitudes codifiées, peuplées des bruits toujours identiques, prévisibles, même le temps se décompose et les semaines qui passent ne sont qu'une seule et même journée toujours renouvelée, toujours immensément longue et monotone.
Il n'y a pas que le regard qui s'est éteint sur ce qui l'entoure, les désirs n'existent plus : que pourrait-il désirer d'accessible ? L'espoir est un mot qu'il a chassé de ses pensées : son esprit, seul espace de liberté, seul oiseau libre - ou plutôt un papillon - qui l'accompagne, est un refuge pour échapper à la cruelle réalité, au terrible décompte du temps, aux persécutions sournoises et inhumaines du chef de bloc qui se réalise en harcelant ces hommes qui vont mourir.
Quand le Père John se présente à Daniel, celui-ci, bien que peu concerné par une foi quelle qu'elle soit, accepte la rencontre, accepte de se confier et se raconte...

Il raconte la vie d'avant le meurtre, son enfance, cette fraternité profonde avec Nathan, cet homme de couleur qu'il est accusé d'avoir assassiné, le temps de cette enfance partagée. Il dit les rencontres, les boulots pour vivre, et il évoque l'époque, les années 60, les années 70. C'est l'Amérique des lois raciales, celle des Droits Civiques. C'est l'Amérique de la guerre du Vietnam et des manifestations pour la paix. C'est l'Amérique de Woodstock, celle de la contestation d'une autorité. C'est le temps de Martin Luther King, de Malcolm X ... C'est L'Amérique bouillonnante, pleine d'un espoir mais aussi terrifiante par son intolérance. C'est l'Amérique de Bob Dylan, de Willie Nelson, de Janis Joplin… Magnifique bande son qui souvent s'invite dans ces pages.
Petit à petit, il donne vie à ces années passées, il raconte le quotidien des affrontements, le racisme, la corruption des gouvernants et comment les remous de la nation se sont imbriqués dans son existence et celle de Nathan, pour tuer Nathan et le mener, lui, jusqu'à ce couloir du dernier silence.


Dans un style qui se veut lancinant, à l'image d'une vie soudain privée de toute perspective et qui revit sans cesse les moments du passé, R.J. Ellory écrit un roman captivant au sens fort du terme : difficile à quitter et particulièrement questionnant.
On pense à "De sang froid" de Truman Capote, au "Dernier jour d'un condamné" de Victor Hugo, à "L'arbre des pleurs" de Naseem Rakha, on pense à la "Pastorale américaine" de Philip Roth… C'est une lecture qui oblige à réfléchir, qui harcèle parce ce qu'elle questionne, qui enseigne aussi…

Ce livre prêchait à une convaincue, il n'en a pas moins été source d'émotion.
L'ombre d'Emmett Till recouvre celle de Rodney King qui se confond avec celle de George Floyd, la déroute américaine au Vietnam ne fait que rendre plus criante celle d'Afghanistan, cette Amérique qui se veut, périodiquement, plus humaine et qui pourtant porte un "Trump" à la présidence de son pays, rendant ainsi une visibilité légitime au KKK - jamais les "couloirs de la mort" n'ont autant été agités que pendant le mandat de ce président -, ce pays qui semble avoir des sursauts démocratiques et continue à soutenir les guerres hors de ses frontières. "America First" ce slogan rémanent et terrible  qui porte en lui toute la fracture d'une nation et tous ses démons. On a plutôt l'impression d'une nation qui piétine, ne parvenant finalement pas, depuis ces nombreuses décennies, à juguler le poison qui empêche les hommes qui foulent la même terre de se regarder comme des frères quelle que soit leur couleur, quelle que soit leur religion, quelles que soient leurs opinions politiques… Comme s'ils étaient condamnés à toujours faire les mêmes erreurs, à toujours être aussi intolérants, aussi violents… Une Amérique qui s'incarne dans la destinée de Nathan et celle de Daniel, une Amérique des années 60 qui semble si actuelle...



Un livre pendant la lecture duquel, j'ai souvent fredonné : "who gonna take away his license to kill ? "...


(Août 2022)
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C'est d'une cellule de prison aux USA qu'un condamné à mort raconte son parcours à un prêtre. A l'âge de six ans, il a fait la connaissance de celui qui deviendra son meilleur ami. le gros problème, pas pour eux mais pour les autres, est que son ami est noir et lui blanc. Dès les premières pages, le lecteur apprend que son pote a été assassiné et décapité et que c'est lui qui a été accusé. Visiblement, c'est le premier roman écrit par Ellroy et déjà sa griffe était présente avec cette façon de nous offrir une histoire bien maîtrisée sous fond d'Amérique raciste. Bluffant, comme d'habitude !
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"Papillon de Nuit" de RJ Ellory - la chronique qui s'est brûlée les ailes…

Papillon de nuit est la pierre angulaire (c'est son premier roman publié) sur laquelle Ellory va construire son oeuvre. On y retrouve ses tics et ses obsessions : le complot, les machinations, les trahisons, la noirceur de l'âme humaine et ses motivations souvent troubles.

Pour un premier roman donc, Ellory ne choisit pas la facilité et nous délivre un roman ambitieux. Il décortique les rouages d'une machinerie complexe, la société américaine, qui a broyé des générations et asservi avec violence les autres civilisations.

Des années 60 aux années 80, sous le regard expiatoire de son héros au parcours quasi-christique, Ellory va marteler à boulets rouges cette nation génitrice de rêves et d'espoirs que la cupidité, le racisme inextinguible et la soif de pouvoir va enfermer dans une dichotomie à la limite de l'aliénation. Et la machine de s'enrayer....

Ellory inscrit une autre de ses marques de fabrique avec ce premier roman : la qualité de ses personnages. Ils sont d'une profondeur et d'un réalisme fulgurant. L'auteur sonde leurs pensées et nous les livre comme directement issues de leur cerveau.

"Papillon de nuit", en plus d'être un roman noir de qualité, est surtout une quête absolue et vertigineuse de l'amour. Oui l'amour. Celui que cherche désespérément son personnage principal, Daniel Ford, qui tel un plongeur en apnée tente de respirer goulûment les dernières bouffées d'air frais avant de se noyer dans une mer d'indifférence et d'abandon. Les seules bouées qu'il trouvera seront Nathan Verney son ami d'enfance, et les deux femmes qui ont marqué sa vie qu'il convoque régulièrement tout au long du roman.

Publié en France 12 ans après sa sortie anglaise dans la collection Sonatine+ des Editions Sonatine, on retrouve dès ce premier ouvrage les prémices d'une plume magnifique qui va s'étoffer et se bonifier de livre en livre. C'est l'avantage de connaitre à l'avance les romans qui vont lui succéder et de constater avec bonheur et contentement son évolution. Car ce premier roman n'est pas parfait, accuse quelques longueurs et manque parfois de rythme.

Mais on est rarement déçu avec Ellory. Son talent de conteur a le regard et la voix hypnotiques du serpent Kaa du livre de la jungle. Une fois qu'il vous souffle ses mots à l'oreille, vous n'avez d'autres choix que de le suivre aveuglément. 3,5/5

Lien : http://cestcontagieux.com/20..
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Très beau roman de R.J. Ellory qui raconte l'amitié de deux garçons, l'un Blanc, l'autre Noir, qui grandissent ensemble dans la Caroline du Sud des années 1950. Lorsqu'arrive l'âge adulte, leur destin sera frappé de plein fouet par la guerre du Vietnam, qui provoquera leur fuite et les confrontera à la violence du racisme de leur époque. L'auteur ratisse large dans ce roman, à travers des thèmes forts : le racisme aux États-Unis, l'histoire du Klu Klux Klan et des droits civiques, la guerre du Vietnam, la peine de mort. le suspense de la fin est un peu trop étiré, mais dans l'ensemble une très bonne lecture que ce premier roman de l'auteur. Quel souffle, quelle ambition et que de talent dans cette plume alors à ses débuts !
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Quand un détenu condamné à mort, Daniel Ford, nous raconte à travers ces derniers instants de prisonnier ce qui lui est arrivé, voilà comment on peut résumer en une phrase Papillon de nuit.

Ça faisait un petit moment que je n'avais plus lu un livre de R.J. Ellory, j'attendais l'occasion et j'avais vraiment hâte de relire un de ces livres !
Comme d'habitude je ne savais pas du tout de quoi retournait le livre, j'ai donc découvert page après pages l'univers de cette histoire assez pesante.
Ici il ne s'agit pas que de l'histoire d'un homme qui sait qu'il vit ces derniers instants, on y retrouve aussi tous les moments noirs qu'a connu l'Amérique dans les années 60-70 (guerre du Vietnam, Martin Luther King, Klu Klux Klan etc.) et que j'ai trouvé assez intéressant, bon sauf peut-être pour le côté politiquement correct que je n'aime déjà pas en temps normal, mais soit…
Comme je l'ai déjà dit, l'histoire se déroule dans les couloirs de la mort et vous l'aurez deviné on y retrouve une ambiance assez noire et pesante que l'auteur nous fait bien ressentir à travers son écriture. Ecriture, que j'ai adoré retrouver et qui à travers celle-ci nous donne la sensation de vivre l'histoire à côté de Daniel, ce qui donne un côté très véridique à cette lecture ! Et puis il y a cette fin …

Même si ce livre m'a beaucoup fait penser au film la Ligne verte, j'ai vraiment adoré lire cette histoire et cette lecture que je ne pouvais pas lâcher !
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Première rencontre littéraire avec R. J. Ellory, un auteur de polars anglais qui a fait frémir plus d'un lecteur… dont je fais désormais partie ! Dans Papillon de nuit, nous suivons Daniel Ford, un jeune homme accusé d'avoir tué Nathan Verney, son meilleur ami noir. Il est conduit dans une prison spécifique en attendant d'être exécuté pour son crime. Nous le suivons, pas à pas, jusqu'au jour de son exécution. Un parcours jonché des souvenirs qu'il se remémore, qui l'a mené à cet enfer carcéral.

On se situe dans une Amérique des années 1960, 1970 et 1980, où la ségrégation bas son plein, avec l'assassinat de JFK, de Martin Luther King, l'avènement du KKK, la guerre du Vietnam, le Watergate… Une société noire, meurtrie, affaiblie, qui laissera des traces dans l'esprit de tous ses citoyens. J'ai beaucoup aimé découvrir ce pan de l'Histoire, fortement intégrée dans le récit conté. R. J. Ellory nous donne à réfléchir sur de nombreux sujets de société – le racisme, la guerre, la peine de mort -, qui ont particulièrement marqués le siècle dernier et continuent de fleurir dans certains pays du monde.

C'est dans ce contexte que nous suivons David Ford et Nathan Verney, deux jeunes enfants, l'un blanc et l'autre noir, qui vivent innocemment leur vie dans le petit village de leur enfance. Leurs différences ne les importune pas, ils ne s'en soucient pas et les remarquent à peine ; mais ce sont les autres qui les mettent au pied du mur et les pointent du doigt pour leur différence de couleur de peau. Faisant fi des préjugés et des quant-dira-t-on, les deux jeunes hommes continuent à se côtoyer et à faire les quatre cent coups ensemble. J'ai adoré leur complicité : on ressent tout l'amour qu'ils se portent l'un à l'autre, plein de bienveillance, de soutien et de réconfort. Ils fonctionnent en binôme et c'est un binôme qui fonctionne bien ! Mais alors, que s'est-il passé pour que David finisse en prison, accusé d'avoir tué son meilleur ami ?

Le suspense est maintenu à son paroxysme, depuis les premiers chapitres, jusqu'au dénouement final. le temps semble s'étirer en longueurs, comme David dans le couloir de la mort, on ressent l'attente, l'angoisse, la peur de l'inconnu. On se demande sans cesse ce qui a bien pu changer dans leurs rapports et comment une telle chose à pu être possible. Une chose qui nous frappe et que l'on perçoit avec certitude : David regrette énormément la perte de Nathan, à qui il pense presque quotidiennement. Comme on dit, c'est bien la preuve que la mort n'efface pas l'amour.

Un roman noir, qui brosse une fresque historique, politique et sociologique d'une Amérique meurtrie du siècle dernier, via l'histoire d'un homme condamné à mort pour avoir assassiné son meilleur ami noir. Dramatique, prenant et déchirant !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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♠ « Papillon de nuit » - R. J. Ellory

Condamné pour le meurtre de son meilleur ami, Daniel attend la délivrance de la mort au fond d'une cellule dépouillée. Malgré son innocence, il refuse de se battre ; tout s'est arrêté pour lui lorsqu'il a perdu Nathan. À quelques semaines de son exécution, il reçoit la visite d'un prêtre qui parvient enfin à percer sa carapace de silence. Au fil de leurs séances, le prisonnier déroule le fil de sa mémoire et revit pour la dernière fois les événements marquants de son existence. Il ne le sait pas encore, mais de ses confessions dépend sa rédemption...

Véritable ode à l'amitié et à la vie, ce roman propose également une vaste réflexion sur le sens du mot "coupable" par laquelle mes perspectives et opinions ont été chamboulées. Au fil des pages et de l'alternance des chapitres, j'ai appris à connaître et apprécier un personnage principal à double visage : le jeune Daniel, épanoui, heureux et insouciant... puis le Daniel adulte, terrassé par la mort de Nathan et brisé par son séjour en prison. le milieu carcéral semble d'ailleurs bien décrit et plonge le récit dans une ambiance lugubre renforcée par l'omniprésence de la mort. Enfin, j'ai beaucoup apprécié le contexte historique qui enrobe et accompagne l'intrigue. En revanche, je déplore quelques longueurs (j'ai parfois sauté des passages entiers oups) et répétitions stylistiques assez lourdes, même si j'ai passé un bon moment de lecture riche en émotions.
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